Pourquoi je m’énerve ? Du sang sous leurs chaussures vernies au bal de leurs corruptions 18 septembre
Amis lecteurs soyez prévenus, je suis énervée. Quand je suis énervée la cohérence n’est pas forcément ce qui structure ma pensée. C’est comme le fait de jeter sans réfléchir le flot de son débordement émotionnel sur papier, comme un peintre le ferait sur une toile. Les contours de son expression artistique ne sont pas nécessairement « ordonnés » mais le chaos apparent est ordre. Il est ordre du désordre de l’instant. Alors souffrez de ne pas saisir discerner des contours bien dessinés à mes cogitations déambulatoires.
Il paraît que le fait de trop souvent s’énerver est dangereux pour la santé. Aïe caramba ! Il paraît aussi qu’il est sage et salutaire de se garder des emportements paroxystiques. (Assia for me oooooooo). Je voudrais bien faire preuve de mesure dans mes énervements mais l’univers pourrait faire un effort. Il est manifeste qu’il se ligue contre moi. Qui m’en veut au point de mettre en place un tableau mondial apocalyptique sur le terrain des valeurs auxquelles je me réfère ? Mettez vous à ma place. J’ai fait preuve d’une angélique patience tandis que mister « double you » de la maison blanche (George du prénom dont il est copropriétaire avec son papa) mettait le monde dans un état sidérant. Huit ans que ça dure ! Depuis qu’il a pris les choses en main l’Irak et l’Afghanistan ne sont-ils pas devenus des havres de paix dans lesquels le modèle américain fait le bonheur des autochtones ? L’Amérique est en marche les amis. Tous aux abris ! Comme si la présence depuis huit ans de W (prononcer doubelyou) à la maison blanche ne suffisait pas à éroder les artères les plus saines, et à donner des angines blanches à des premières dames en CDD. Foi de cholestérol, artères en danger. Au milieu d’espoirs obamaniaques voici que l’on met en orbite le pendant féminin de doubelyou, le rouge à lèvres en plus et quelques casseroles : Sarah Palin la W.A.S.P. dans toute sa splendeur. Et c’est qu’elle vocifère la dame de l’Alaska ! Ne comptez pas sur moi pour gloser sur l’état utérin de sa fille ou sur les addictions attribuées à son fils. En privé peut être mais en public
Non c’est dame Palin telle qu’en elle même qui me sidère. Sa rhétorique, sa posture doctrinale, ses contradictions, sa défense de la vie, des armes et de la guerre, sa virulence. Le problème c’est qu’après la sidération je m’énerve. L’imaginer devenant présidente des Etats-Unis dans deux ans à la faveur d’un accident de vie du soldat Mc Cain. Un accident de vie présidentiel façon « aïe je suis mort. Oups j’étais vieux ! si vous voyez ce que je dire. Une telle hypothèse transformerait mon urticaire en catastrophe cutanée post Tchernobyl. Vous imaginez cette dame à la tête de ce qui fut la plus grande puissance du monde (nostalgie quand tu nous tiens). Imaginez l’effet d’une telle pensée sur l’état de mes artères ! Déjà nous courons le risque d’avoir en novembre un président homonyme d’une marque de frites (C’est la victoire de Mc Do vous croyez ?) et il faudrait en plus passer de la frite au Pittbul ! C’est où la sortie ? Je descend. Quand je dis qu’il s’est ourdi un complot international contre la santé des artères. Mais qui veut la peau du soldat Malaïka ? ! Un peu nombrilistes mes assertions ? Absolument ! Et « un peu » c(est pour le moins un euphémisme. Tout le monde n’a pas eu la chance de prendre une option « centre du monde » à la naissance. Moi si. Hi hi.
Si la lointaine Amérique me met dans un tel état, imaginez celui de mes nerfs face à l’état de mon Afrique. De ma chère Afrique. De la terre de mes pères. Imaginez le mauvais cholestérol qu’est pour mes artères la conscience de l’échec des espérances d’une jeunesse africaine alors qu’elle voit la caricature qu’est devenue une figure politique qui durant des décennies a représenté pour beaucoup l’intégrité, l’opposition, le changement. On tourne les yeux vers Dakar à la recherche du héros d’antan et il semble n’en rester que l’enveloppe, une coquille vide, une absence. L’ Abdoulaye Wade de nos espérances s’est perdu en route. Celui qui donnait un sens à l’opposition et une matière à l’espérance s’est perdu dans la corruption du pouvoir et dans une jouissance égotique de ce dernier qui le mue en un confiscateur progressif des libertés. Ci gît Abdoulaye…Espérances avortés, rêves abimés, colère qui gronde. Dois-je citer l’un après l’autre les gouvernants des pays d’Afrique qui la pillent et livrent ses enfants à la misère et à la désespérances ? Je ne ferai pas la liste car citer des noms même en silence pourrait réveiller en moi des énervements plus grands. Oui, ouvrir les yeux et les oreilles suffit parfois à me mettre en mode énervé. Il faut croire que le calme que l’on me prête n’est parfois qu’une rétention de furieuses tempêtes intérieures. Mais chut ! J’ai une image à protéger moi !
Je vous entends vous demander ce qui a pu déclencher un tel courroux nocturne. Figurez vous qu’au cours de mes explorations musicales sur You Tube je suis tombée sur cette vidéo :
Je suis un peu énervée. Pas seulement parce que j’ai mauvais esprit ou parce ma mauvaise foi légendaire qui était sur le podium olympique à Beijing se manifeste une fois de plus. Oui mais ce n’est pas l’hymne national camerounais que l’on a joué. Que nenni ! Sur une marche plus élevée se tenaient Nathalie Kosciusko-Morizet (sous ministre de l’écologie) et Christine Lagarde (ministre de l’économie, des finances, des subprimes [ici j’accède en conscience à des sommets de mauvaise foi], de la société générale, du Medef et du reste) pour leurs déclarations incroyables concernant le retour en millions d’euros de Bernard Tapie.
. Alors l’hymne national camerounais a cédé la priorité à la marseillaise. Allons zenfants de la patriiiiiiii iyeuhhhhhhhhhhhhh.
Donc, ce n’est pas pour faire mon mauvais esprit quoique. Non que j’aie quelque chose de personnel contre le bonheur en soi. Ou contre Kabila fils, encore moins contre le bonheur de Kabila fils. Mais un peu de décence diantre ! Nous ne sommes ni à Monaco, ni à Buckingham palace. Nous sommes au coeur d’un pays au tissu social déchiré et aux vies brisées par des conflits sanglants. Alors la « publicisation » des bonheurs intimes du président » fils de » dans un pays exsangue dont les plaies décennales tardent à cicatriser, j’ai du mal !
La starisation des politiques serait le nouvel opium de nos peuplades avides de s’inviter virtuellement aux banquets de nantis ? Excusez moi de ne pas adhérer. Et c’est peu de le dire. Je n’ai pas payé le moindre impôt au Congo donc je ne revendique pas le moindre kopek qui aurait participé à financer ce mariage. Mais quand je regarde ces images, je me dis que la mer rouge, la mer de sang s’est ouverte pour laisser passer les tyrans, tandis que le peuple dont le sang versé a rendu rouge la mer. Pendant ce temps dans leurs palais les Bemba et Kabila ripaillaient gaiement. Désolée de ne pas prendre part à ce grotesque banquet. Pas plus que je ne l’ai fait il y a des années ‘à celui des épousailles de Miss Sassou et monsieur Bongo, ni à celui de Paul Biya ou au au baptême ses des enfants de Paul Biya. Je refuse de prendre part de manière complaisante à je ne sais autre « événement » intime que l’on voudrait m’obliger à « partager » au prétexte que nous serions une famille. Une famille ? Mon oeil ! Okay je le concède, j’ai mauvais esprit mais le côté gnan gnan du clip et cette débauche de bonheur alors que la mère patrie pleure des larmes de sang…je ne peux pas. Déposez moi ici comme on dirait par chez moi.
Tata Nzambe nous avons besoin de toi comme dirait Bisso na bisso. Alors aux bonheurs que je n’ai pas de mal à souhaiter durable au couple Kabila, ils font ce qu’ils veulent, je m’autorise à ne pas vouloir être instrumentalisée dans cette tentative de normalisation par l’image de situations que ne devraient jamais l’être. Kabila et madame ne sont qu’une image de cette tentative de banalisation, d’humanisation médiatique de régimes qui tiennent en captivité des populations entières. Et la mère patrie pleure des larmes de sang. Alors au clip squi précède, souffrez que je préfère me repasser le chant de Bisso na Bisso : Tata Nzambe.
Ces « gouvernants » si l’on peut se permettre cet évident abus de langage qui représentent officiellement nos pays au banquet des nations ne me représentent pas. Ils ne représentent pas mon Afrique. Ils n’ont pas le respect de cette terre dont nous sommes issus. Ils la pillent sans vergogne alors que leurs ancêtres lui attribuaient une valeur immense. Ils versent sans retenue le sang de leurs compatriotes et dansent à leur bals de nouveaux riches, les chaussures cirées sur le sang de leurs pairs. Que de consciences mortes perdues dans des corps qui se meuvent aux bals de leurs corruptions, de leurs gabegies, de leurs crimes et de leurs prévarications. La mer rouge du sang de leurs victimes s’est ouverte sur le chemin de leurs tentations monarchiques. Et la mère patrie pleure des larmes de sang. Je n’ai rien de personnel contre ceux qui se sont mariés, mais il n’est pas question que je me laisse prendre en otage par leurs festivités médiatiques que je couverais du regard de quelque monégaste assistant aux noces qui en 1956 ont fait de Grace Kelly leur princesse.
Si au cours de vos voyages, amis lecteurs, il vous arrivait de croiser l’Afrique, de reconnaître derrière les actions coupables des satrapes locaux l’Afrique que l’on voit peu, oui mes amis si vous croisez mon Afrique, transmettez lui ce message de ma part : Je t’aime !!! Message qui est un écho de ce que lui disent bien de ses filles et fils. Dites lui qu’elle a des fils et filles qui ne la méprisent pas, des filles et fils qui la savent berceau de l’humanité et qui la respectent par delà d’évidentes indigences. Les africains corrompus ne sont pas l’Afrique. Il est des fils et fille de notre terre qui ne rêvent en aucun cas de la violer ou de la piller.
Nombreux sont ses enfants qui ne désespèrent pas de la voir tourner ces pages sinistres pour être dirigée par des personnes intègres et pour qui le rêve d’Afrique prime sur les ambitions de leurs ventres et sur leurs tentations monarchiques. Si vous la croisez mon Afrique dites lui que par ici, s’élève un murmure qui dit « mama Africa »…