Talking about a revolution…will you know ? Will you hear the sound ? 11 octobre
Billet écrit il y a bientôt deux ans. L’actualité me donne envie de le remonter. La crise née des subprimes a mis à nu des mécanismes cyniques des plus abjects qui ont conduit à la tragédie bien des familles. Par ailleurs, dans un monde qui se prétendait dans l’incapacité de débourser les sommes nécessaires pour éradiquer la faim dans le monde, nous entendons les sommes faramineuses qui sont déboursées pour sauver des banques. Je ne suis pas pour la faillite bancaire et encore moins celle des états mais cette situation met en évidence la valeur de l’humain au coeur du système mondial. Avez vous entendu le gouvernement fédéral américain se mettre en quatre pour ceux qui avaient perdu leurs maisons ? Il y a deux jours, selon un sondage, un de plus me direz-vous, 60% des personnes interrogées en France ont peur de se retrouver SDF. C’est terrifiant n’est-ce pas ? Et les mois ont passé, et la crise semble s’estomper révélant jour après jour que le système n’a pas été refondu, que malgré les slogans et les effets d’annonce le capitalisme n’a pas été réinventé. Faut-il que tout explose pour qu’ils entendent. Des surdités d’antan ont enfanté des révolutions qui ont changé les systèmes politiques. Dans un pays, un roi et sa famille ont perdu la tête. Dans d’autres il a fallu passer par des guerres et des tragédies pour essayer de penser autrement la justice sociale. 90% de la société ne sauraient indéfiniment regarder 10% de cette dernière faire ripaille et gaspiller en futilités ce qui servirait à l’essentiel pour d’autres. Will they know ?
Bonne lecture.
Cette chanson date me semble t-il de 1988. Elle m’avait marquée à l’époque mais avec la maturité (l’un des avantages de l’âge) je l’entends en profondeur et les injustices de nos sociétés le font résonner de plus en plus fort. Ce chant semble annoncer prophétiquement des révolutions qui se préparent dans nos sociétés post-modernes, celles qui laissent sur le bas côté des hommes et des femmes qui n’ont pas d’autre ressource que de faire la queue des heures durant, devant des endroits comme les restos du coeur pour recevoir de la nourriture de tous les jours. Il arrive qu’on entende en interview des personnes qui sont réduites à cette indigence et elles racontent pour certaines d’entre-elles la violence contre soi que représente le fait de se sentir réduit à la mendicité.
Elle annonce les révolutions qui se préparent dans des banlieues dites sensibles dans lesquelles se sont retrouvées parquées des populations dont l’homogénéité était celle d’être des personnes en difficulté et dans des parcours potentiellement générateurs d’exclusion et de désocialisation. Un son gronde dans les immeubles oppressant de certaines zones urbaines sensibles, qui deviennent des zones de non droit générant des règles internes qui les confortent dans une désadaptation à la société.
Il y a des colères qui se lèvent face à la débauche de moyens déversés pour des futilités et les parapluies que représentent les stock options pour les « grands patrons » dans un pays dans lequel le nombre de travailleurs pauvres et incapables de trouver un logement ne fait que croître. Des révolutions s’annoncent dans des pays dont le système génère de nombreux chômeurs sans espérances et des sans abris de plus en plus jeunes, de plus en plus nombreux. Il faut que quelque chose se passe…
Qu’allons nous faire ? Nous mettre la tête sous le sable en nous disant « tout va très bien madame la marquise « . Allons-nous entendre le son qui monte et qui gronde ça et là dans la société ? Allons-nous en anticiper les conséquences pour que ne se lève pas des révolutions qui laisseraient exsangues nos sociétés. Allons-nous avoir le courage d’initier de vraies réformes pour que la violence sociale et la violence de l’exclusion des populations les plus fragiles diminue dans nos pays. Allons-nous avoir le courage de reconnaître la défaite de certains schémas dans lesquels nous fonctionnons, nous privant de certains de nos conforts à être pour laisser de la place pour l’éducation et l’insertion de ceux qui sont déjà abandonnés au désespoir et/ou à la colère. Il y a un prix à payer et des renoncements à faire pour ceux qui comme moi sont plutôt du bon côté de la barrière. Tant de choses superflues semblent m’être, nous être devenues si nécessaires et essentielles que nous ne serions pas aisément prêts à nous en priver pour faire de la place aux autres dans le confort auquel nous prenons part. J’ai entendu parler il y a un moment de partage du travail et l’idée me revient. C’est sûrement une piste de réflexion mais j’avoue que l’idée de partager mon travail, de renoncer à quelques heures avec une diminution de salaire relative à la baisse des heures de travail ne me sied pas Il y a du chemin à faire dans nos bonnes idées et dans nos générosités dont les limites se révèlent souvent au moment où chacun de nous doit payer un prix. Je crois qu’une révolution est nécessaire dans ma mentalité. Dans d’autres aussi sûrement.
Il y a un murmure qui monte de ça et de là dans nos sociétés et ce murmure prend parfois des formes odieuses, des formes abjectes, des formes intolérables et intolérantes.
Dont you know … ?
Ecrit le 30 décembre 2006
Don’t you know
They’re talkin’ bout a revolution
It sounds like a whisper
Don’t you know
They’re talkin’ about a revolution
It sounds like a whisper
While they’re standing in the welfare lines
Crying at the doorsteps of those armies of salvation
Wasting time in the unemployment lines
Sitting around waiting for a promotionPoor people gonna rise up
And get their share
Poor people gonna rise up
And take what’s theirsDon’t you know
You better run, run, run…
Oh I said you better
Run, run, run… Finally the tables are starting to turn
Talkin’ bout a revolution