Daniel Balavoine : Tous les cris les sos ! 18 juillet
C’était il y a plus de vingt ans. Vingt ans déjà ! Mamma mia le temps est impossible à retenir. Cachez moi cette ride que je ne saurais voir.
Décidément la musique fait office de carbone 14 pour dater mon passage sur terre. Plus j’égrenne les souvenirs, moins seraient crédibles mes 18 ans (hi hi). Bref, j’avais acheté le 33 tours en vinyle de Daniel Balavoine. Vinyle kezako ? 33 tours kesdonecela ? Hé oui il eu une vie avant les MP3 et après les scopitones.
Bref j’avais acheté mon disque et comme toujours à cette époque, je l’avais savouré avec délectation ma nouvelle acquisition. Je n’en dirai pas même pour mes colocataires qui avaient à l’époque un rapport allergique à la chanson française. Ils étaient dans une époque RNB et Rap militante et exclusive du reste. Oui mais la chaine stéréo était à moi. Et toc !
Je ne savais pas alors que cet album serait son dernier, son involontaire testament scellé à jamais au dessus du désert du Tenere.
Si j’avais acheté l’album à cette époque c’est parce que j’avais aimé « mon fils ma bataille » entre autres chansons de cet artiste et aussi parce que je l’avais vu en promotion chez Drucker. Oui Drucker était déjà là il y a vingt ans.
Le titre qui m’avait accrochée ce n’était pas tant pour l’Aziza, titre qui allait connaître un grand succès et qui est un hymne à l’amour transcultuerel et transracial. Un bel hymne à son amour.
Deux chants m’avaient alors touchée, « sauver l’amour » et « tous les cris les sos ». Le chant « tous les cris les sos » m’avait touchée au coeur, rencontrant en moi des mélancolies probablement amplifiées d’être en devenir. J’avais été saisie par la beauté de ce chant et par le rythme entêtant qui accompagnait les paroles. La première phrase m’avait aspirée dans l’exploration de ce chant dont je n’ai toujours pas fait le tour. Quelle belle image, quelle force, quelle manière de raconter tous ces désespoirs indicibles. Tous les cris les sos, un chant qui dans ma mémoire ne se ride pas. Je vous laisse voyager dans ce beau texte à tiroirs.
Comme un fou va jeter à la mer
Des bouteilles vides et puis espère
Qu’on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec de l’air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l’encre vide un désert
Et je cours je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie
Difficile d’appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Etouffent un peu plus les cris d’amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir disparaissent
Et je cours je me raccroche
A la vie je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie
Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs dans l’eau
Laissent une trace dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent mais les vagues
Les ramènent en pierres d’étoiles sur les rochers
Et j’ai ramassé les bouts de verre
J’ai récolté tous les morceaux
Tout était clair comme de l’eau
Contre le passé y’a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau reste à faire
Et je cours je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie
Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs dans l’eau
Laissent une trace dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent mais les vagues
Les ramènent en pierres d’étoiles sur les rochers
Maintenant laissons passer la voix et la sensibilité de Daniel Balavoine.