Mon panthéon personnel : des visages, des voix, des vies qui m’inspirent

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Ce sont des visages, des voix, et des messages qui m’inspirent, me défient, me remettent en question et me donnent envie de me lever pour avancer dans ma vie  et participer à faire avancer les choses.

Ils me sont une saine contagion, magnifique une émulation, parfois une intimidation tant leurs vies sont nobles. Ils sont de précieux carburants quand l’espérance en l’humain ou les circonstances pourraient me conduire à baisser les bras.

Certaines de ces personnes ont versé leur sang pour nous ouvrir la voie vers la liberté. Merci à eux.Au nom de leur sacrifice nous devrions avoir la quête de la liberté et de la dignité de l’homme exigeante.

Le film qui suit se veut un hommage certes imparfait, mais sincère. Il se veut un rappel pour que ces visages ne soient pas oubliés au milieu des clameurs des « héros » éphémères et auto-proclamés de notre temps. Il s’en lève chaque jour des demi-dieux en carton pâte qui habillent par la communication et les apparences un vide de sens.

J’admire les esprits brillants et engagés qui par leurs écrits, participent à structurer ma façon de penser le monde.Puissent ces vies être des vents sous les voiles de nos luttes pour accéder à la liberté, à la démocratie et à la dignité dans nos pays.

Tant d’afro descendants ont livré leur sang pour libérer leur peuple sur la terre d’Afrique ou sur d’autres continents.

L’état des lieux de la situation des fils d’Afrique fussent ils de la diaspora ou de la terre mère n’est pas à la hauteur du sacrifice de leurs vies. Ils ont payé ce prix ultime pour que nous ne soyons plus comptés parmi les damnés de la terre.

Qui se lèvera pour prendre la suite de la course ? Notre génération et celle de nos enfants peut choisir secouer les jougs qui la gardent dans la résignation ou dans une admiration passive pour décider de devenir actrice de son histoire. Ils y a tant  de terres de liberté, de dignité, de démocracitie, d’égalité à conquérir ou à reprendre.

Nous avons une responsabilité vis à vis de la génération qui nous a précédés et vis à vis de celle qui nous suit. Tel était le message de Frantz Fanon.
Respect et gratitude à vous mes héros.

Avec passion pour la terre de mon coeur.

Amandla !

Je vous laisse découvrir la vidéo que j’ai faite pour rendre hommage à ces femmes et hommes et pour les remercier d’avoir croisé ma vie, nos vies.

 

 

 

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Valery Lobé nous a quittés. Hommage et impressions subjectives d’une admiratrice

Valery Lobé nous a quittés. Hommage et impressions subjectives d'une admiratrice dans Hommage 12145_181781630869_181551055869_3447738_5894716_n

Vendredi 6 novembre, Alaji Touré et le Kata Kata Band sont en concert en Allemagne. Sur scène un quatuor avec à la batterie Valéry Lobé percussionniste éblouissant d’origine camerounaise. Dans la salle l’on peut s’attendre à un moment de musique comme savent les offrir les virtuoses qui sont sur scène. Malheureusement, tapie dans l’ombre, il y a celle qui n’autorise pas de rendez-vous différés et qui cueille en plein vol même un aigle majestueux comme Valo. Il était forcément aigle pour être allé chercher les sons et le jeu qui le caractérisait. Cela venait forcément d’ailleurs, de plus haut que nous, des hauteurs que l’on rencontre quand on est nanti de ce que l’on appelle un don.


Valéry Lobé était un batteur dont la maîtrise de l’instrument et la créativité n’étaient plus à démontrer. Au fil des décennies il a accompagné bien des chanteurs et musiciens par delà les frontières de la musique camerounaise. Depuis une trentaine d’années le musicien « aura visité […] tous les rythmes du monde prouvant de manière aussi limpide qu’il usait de la caisse claire que la musique est le langage universel des hommes et que son alphabet est unique. […]. Il savait que le rythme est une base extraordinaire, que la batterie et la basse, imprègnent de leurs pulsations métriques, les musiques du monde ». Suzanne Kala Lobé

D’Ekambi brillant à Papa Wemba, de Douleur à Alaji Touré, le percussionniste a apporté son groove, son style, sa subtilité et sa dextérité à bien des œuvres musicales. L’homme était étonnant par son impressionnante stature, la finesse de son jeu et la maîtrise de ses baguettes. Entre ses mains ces dernières se faisaient aériennes, fines, légères ou fougueuses. Elles n’étaient que l’expression de la subtilité du musicien. Valéry Lobé était de ces musiciens l’écoute desquels les instruments se révèlent à nous autrement, livrant des sons inattendus, insoupçonnables, et insoupçonnés.

Les Camerounais et autres africains sont nombreux à avoir découvert Valéry Lobé alors qu’il jouait dans l’EBS (Ekambi Brillant Show) dans les années 1970. Ceux qui l’ont vu sur scène alors rendent témoignage d’un musicien qui jouait de son instrument avec maîtrise et assurance. Il semblait défier le monde. Léo Nséké rend témoignage d’un duel à distance avec Denis Hekimian qui ouvrit à celui que l’on surnommait Valo une plus grande notoriété.

Comme Toto Guillaume, Alaji Touré, Vicky Edimo et bien d’autres Valery Lobe a participé à ce que l’on appelle encore avec nostalgie l’âge d’or du Makossa. C’était le temps où ces orfèvres de la musique réinventaient des sons et semblaient sans cesse en quête d’un rythme ou d’un mouvement qui enrichirait cette musique sans la dépouiller de son essence. Ces musiciens magnifiques ont pris la suite de leurs illustres prédécesseurs élargissant le socle qu’ils ont posé sans le trahir. J’aime à penser que Emmanuel Nelle Eyoum et les autres fondateurs du Makossa ne se sentaient pas trahis alors que ces musiciens de grande valeur élargissaient le lit du Makossa.

Ce sont les musiciens par lesquels j’ai rencontré cette musique dans mes jeunes années. Le fait d’avoir connu leur maîtrise, leur inventivité, leur doigté et leur subtilité rend les auditeurs de ma génération, les mélomanes nés dans leur musique, exigeants et reconnaissants.

Comment pourrions-nous souffrir la « junk music » quand l’on a rencontré et vu ou entendu jouer – pour faire une analogie avec le football – la première division de la musique ?

Valery Lobé est de ceux qui me rendent inaudibles certaines hérésies sonores à vocation commerciale. Merci à lui, merci à eux d’avoir été de loin des précepteurs qui ont éduqué mon oreille et ont donné de l’exigence à mes explorations musicales.
Est-ce parce qu’il avait le jeu subtil, est-ce parce qu’il avait un jeu qui parfois semblait aller vers l’épure qu’il m’a touchée ? Comment mettre des mots sur ce qui se passe au-delà de l’explicable ? La musique quand elle est belle et bonne se ressent, se reçoit, s’ingère et finit par faire corps avec soi. La musique est une rencontre aussi inexplicable que la chimie d’un coup de foudre. C’est juste une évidence que l’on accepte.
Merci à Valéry Lobé d’avoir fait de moi par l’imaginaire une musicienne, une percussionniste, un rythme, une note de musique.

Je me souviens comme si c’était hier de la musique et des arrangements de dans l’album Beneground de Douleur. Cela a été un coup de poing musical, un coup de foudre, un coup de cœur absolu. Nous étions à la fin des années 80 et cette musique m’a enveloppée et a été une béquille magnifique pour une de ces transitions par lesquelles la vie nous oblige à passer.

Si les musiciens savaient ce qu’ils nous apportent par delà les exultations sur une piste de danse ou une autre ! La musique quand elle est une rencontre est un refuge qui aide à vivre.
Valery Lobé m’a aidée à continuer d’avancer dans un de ces moments de vie où l’on peut se perdre. Comment dire merci à ceux qui comme lui participent à nous rendre la vie plus belle, plus légère, plus supportable ne serait-ce que le temps d’un instant ?

Le travail de Valery Lobe sur l’album de Douleur est magistral et vingt ans après les subtilités sonores de cet album me demeurent un éblouissement permanent. Depuis ce moment là le nom du musicien s’associe à mon esprit avec les mots excellence et finesse. L’homme me laisse l’impression d’un artiste qui n’avait de cesse de réinventer sa musique, de se réinventer et de tendre vers l’excellence.

Valery Lobe était non seulement un percussionniste de grande classe, mais aussi un arrangeur et un compositeur de grand talent.
Même si on le connaît moins comme compositeur il a composé le magnifique « We nde mba ne nde oa » de Douleur et Biala de la chanteuse angolaise Florence Chitacumbi. Si je ne me trompe pas, il est aussi compositeur et arrangeur sur l’album de Dora Decca.

Nous sommes le vendredi 6 novembre 2009 sur une scène à Constance, à 200 km de Berlin, trois jours avant les célébrations commémorant la chute du mur de Berlin, Valéry Lobé musicien magnifique et homme rare s’effondre sur son instrument, victime dit-on d’un accident vasculaire cérébral. Funeste accident qui vole à une femme et à trois enfants un père et un époux. Mort obscène qui ôte la vie à un homme au midi de son existence, un homme qui avait encore tant à offrir et qui fourmillait de projets.

Le public dans la salle a-t-il conscience que c’est un pan de la musique qui vient de s’effondrer ? Savent-ils, ceux qui ont assisté à cette scène tragique que nous perdons en lui un homme que ses pairs admiraient et respectaient.

Comment sauraient-ils que l’instant tragique prive une femme et trois enfants d’un époux et d’un père ? Comment le public saurait-il que l’homme à la carrure massive qui s’effondre était bien plus grand, bien plus impressionnant que son enveloppe corporelle ? Comment sauraient-ils que sa vivacité, sa profondeur, son humour et sa confraternité manqueront dans un milieu qui exalte l’ego ?
Comment ne pas penser avec émotion à Alaji Touré et les autres membres du Kata Kata Band qui doivent être absolument traumatisés par cette mort sur scène et la revivre en boucle sur l’écran noir de leur mémoire ? Un homme vient de s’effondrer et provoque un séisme musical émotionnel et humain.

Le lendemain quand la nouvelle m’arrive je suis pétrifiée et je repense à la série funeste des quinquagénaires de la musique Camerounais qui nous ont quittés depuis deux ans. Je repense à Ndoumbe Djengue son ami et frère dont la mort nous demeure indigeste.

Que dire des Hoïgen, Charlotte, Tom et des autres qui nous rappellent la fragilité de l’existence et nous rappellent aussi que nous devrions inventer des espaces pour rendre hommage à nos artistes de leur vivant, entrer en dialogue avec eux non dans le but de flatter leur ego mais pour leur dire que leur art nous aide à vivre.

Les témoignages glanés ça et là de ceux qui l’ont connu et approché, célèbres ou anonymes ébauchent le portrait d’un homme de bien, humble, accessible et chaleureux. Il laisse la trace d’un homme facile à aimer par delà une admiration légitimée par son talent.
Mes pensées sont tournées vers son épouse et ses enfants, vers tous ceux pour lesquels le 6 novembre 2009 aura résolument changé la vie. Puisse cette page, nos hommages et nos prières participer à alléger leur peine. Merci à eux d’avoir consenti à partager leur époux et père avec son public. De tout cœur nous leur adressons nos condoléances attristées et leur affirmons l’émotion que ce départ suscite en nous. Puissions nous leur dire combien le passage trop court de Valo aura illuminé des vies.

Comment trouver les mots pour rendre hommage à cet homme qui m’apparaît magnifique au fil des témoignages ? Comment résumer en quelques mots l’apport de Valery Lobé à la musique ? Je reconnais mes incapacités mais je ne pouvais le laisser s’en aller dans le silence. Sa mémoire mérite des mots, des hommages, nos mots à tous. Puisse cette page participer à célébrer sa vie et son oeuvre.

Il me revient un cri qui m’a été cathartique dans l’album de Douleur cité plus haut « A dikom lasu di meya oa di meya oa we nde we. A dikom lasu di meya oa natena o bwindea » (Ô notre ami nous te pleurons où es-tu ? notre ami nous te pleurerons jusque dans l’éternité) . Ce cri est probablement celui de nombreux confrères et amis d’un homme à l’âme élégante qui nous quitte trop tôt.
Que son âme repose en paix.

Valéry Lobe, merci !



Harry Belafonte chante Martin Luther King

mlk.jpgJe ne résiste pas à la tentation de vous partager un moment qui me bouleverse. J’écoute cette chanson en boucle depuis des heures sans pouvoir passer à autre chose, comme si elle m’invitait à étreindre ce passé pas si lointain. Un passé dont la violence, la haine et l’ignominie ont assassiné sur un balcon à Atlanta un messager de paix. Il n’avait que 39 ans ! 

Après sa mort, Harry Belafonte lui a rendu un hommage en chanson que je découvre.

 

Pour mémoire Belafonte était un compagnon de lutte de MLK. Il était avec lui dans les marches, les combats, utilisant sa notoriété au service de cette cause.

La mort de MLK est pour lui une blessure qu’il chante. Et voici que son chant semble toucher en moi quelque chose de plus grand que moi, quelque chose tapi au fond de mes entrailles. Cette mélopée m’est une évidence comme si elle avait toujours été en gestation en moi, comme si elle m’attendait pour pouvoir dire l’admiration et la mélancolie qui accompagnent ma relation à Martin Luther King. Il m’a été donné à admirer une après midi de 1981. Je l’ai découvert en regardant un reportage qui enquêtait sur ses combats et sa mort. Sa mort et sa vie forment un tout indissociable en moi, l’espoir et les larmes marchent avec ma relation à lui. Alors cette complainte m’est catharsis et hommage.  Elle rencontre ce quelque chose qui fait que je trouve ma place dans le blues et dans le jazz.  Elle touche un  indicible qui m’invite dans les voix de Billie Holiday, de Mahalia Jackson , de ou de Sam Cooke.   Cela ne s’explique pas. C’est en moi, comme un trait d’union qui m’unit aux Afro-descendants  sous toutes les latitudes et qui doit relever de la mémoire du peuple noir.
 
harryb1.jpgJe vous laisse découvrir ce chant.  Ecoutez le merveilleux témoignage de l’impact de Martin Luther King sur la vie de Harry Belafonte. Il témoigne de ce que Martin Luther King l’a sorti de l’errance et de la colère et lui a parlé d’une manière qui l’a touché davantage que la musique. MLK a su le ramener à la maison, le sortir des voies de la guerre pour embrasser celles de la paix. Et plus de 40 ans après le souffle qui l’animait continue de nous inspirer. Il continue à nous rappeler que le choix de la haine n’est pas la solution. Il continue de nous rappeler que tendre la main à celui qui agit mal peut être une porte vers la liberté pour lui et pour nous. La figure magnifique d’un autre héros Madiba nous le rappelle. Les balles de la haine ne pouvaient pas arrêter MLK parce qu’il était plus grand que les limites de son enveloppe corporelle, de son être physique. Heureusement.

Hommage à un homme magnifique, à une homme que je remercie de m’être une inspiration. Merci à lui d’avoir su dépasser de légitimes colères pour se faire messager de paix. merci à lui de nous avoir partagé son rêve.
A sa mort Harry Belafonte lui rendra un bel hommage en disant que Martin King avait un rêve, mais n’était pas un rêveur.
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Etrangement, cet homme me manque.
« Sweet Martin Luther King I miss you »

 

 

 

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As I wondered round the world so lost and angry,
He called me home and reached out for my hand,
He spoke with words that sounded more like music,
The words my heart could finally understand.

He showed me pride and said I could feel better,
But no better than the smallest of the small,
He showed me victories where no one loses,
He showed me the answer for us all.

And the song I sing,
I sing for you, sweet Martin Luther King,
And the song I sing,
I sing for you, sweet Martin Luther King,

And as we walked the people gathered round him,
Open arms the only weapons that they bore,
He wore us into cloth of many colors,
And armed with love he marched us off to war.

And the song I sing,
I sing for you, sweet Martin Luther King,
And the song I sing,
I sing for you, sweet Martin Luther King.

The more he spoke of love the more they feared him,
The more he spoke the truth their lies would grow,
Then suddenly with no good-byes we lost him,
My sweet black prince of peace,
I miss you so

They cut his dreams down thinking they would not flower,
But he planted seeds everywhere he’d gone
So that someday in an endless field of colors,
A million dreams would bloom to carry on.

And the song I sing.
I sing for you, sweet Martin Luther King,
And the song I sing,
I sing for You, sweet Martin Luther King,

And the song I sing,
I sing for you, sweet Martin Luther King,
And the song I sing,
I sing for you, my sweet prince of peace,
My sweet prince of peace.



Michael Jackson est dans la légende (Bien après que …)

146bs.jpgEntrer dans la légende de son vivant aura été la force de Michael Jackson. Sa mort et les réactions suscitées par cette dernière sur plusieurs continents viennent rappeler à ceux qui l’avaient oublié que celui qui vient de rendre son dernier soupir était déjà une légende par delà les errances de l’homme et les scandales qui ont forcément jeté un voile épais sur l’immensité de son talent et de la révolution qu’il aura portée et apportée à la musique mondiale. Le petit garçon que l’on comparait à James Brown ou à d’autre histoire de trouver une filiation à la grâce de son talent s’est affranchi des figures tutélaires pour s’imposer au firmament de la musique populaire, firmament dans lequel doivent se rencontrer d’immenses solitudes.

Entrer dans la légende par un parcours artistique exceptionnel. Nous sommes nombreux à porter dans nos mémoires le visage, la voix et les sourires d’un enfant surdoué, trop doué pour qu’on lui ait laissé profiter du droit légitime qu’il aurait eu à être un enfant. Le droit qui nous semble normal à avoir des amis d’enfance, des compagnons de jeux d’enfants et de nos mémoires d’adulte. Un talent trop grand qui aura été pour son public une bénédiction et pour lui une semence pour une vie entre splendeur et servitude. C’est probablement dans l’enfant hors norme que se dessine une vie qui sera légende et tragédie.
Le talent, le génie, l’a-normalité se payent cher. De toute évidence.
La fin tragique m’émeut tandis que l’impudeur de ceux qui se sont crus autorisés au nom de l’information, à publier une photo de lui à l’agonie ont tendance à réveiller mon courroux. Oui je m’énerve ;-)

Adolescente et jeune adulte j’avais une passion pour ce chanteur qui m’éblouissait par son génie et qui me touchait par les solitudes immenses qui se dévoilaient dans son regard quand on le scrutait avec l’attention des passionnés. Peut être lui aurais-je prêté des projections de mes errances d’alors mais il me touchait et avait trouvé une place dans mes affections. Passions paroxystiques de fan ? Sûrement. Quand il chantait « leave me alone » j’étais en empathie. Forcément.

Peut on être aussi immense, génial, être porté si haut sans se perdre un peu ? Il a été de bon ton de gloser sur ses mutations physiques sans interroger ce que peut-être elles nous disaient sur la construction d’un enfant dans cette Amérique pas si lointaine qui définissait le beau et le réussi sur des critères pour le moins discutables. Elle n’est pas morte cette Amérique là. Se souvient t-on qu’il a fallu poser un ultimatum à la chaine musicale MTV pour qu’elle condescende à passer le clip Billie Jean ? Violences symboliques… Nous étions au début des années 80, c’était hier.

Les médias dans leurs emportements aux inspirations de vautour semblent quelquefois surpris par l’impact de cet homme sur la culture, dans la mémoire et les coeurs de ses contemporains. Comme si la mort de Michael Jackson rappelait que derrière les scandales de ces dernières années on avait oublié qu’il était un chanteur, un compositeur, un producteur, un danseur, un artiste de génie. Assoiffés de sang et de souffre certains espèrent nous entendre oublier l’artiste pour dénigrer l’homme.

Mais l’heure est au retour à lui, au retour à ce vécu avec lui, avec sa musique, aux moments partagés avec lui dans ses concerts. Nous ne répondrons pas à cette invitation, nous dansons et danserons à d’autres bals; ceux de la mémoire des moment magnifiques que nous lui devons. De « Rock with you » à « Thriller », en passant par « Who’s loving you » ou « heal de world » ou par « Remember the time » (ma chanson vitamine pérenne).

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Nous portons, pour bien des personnes de ma génération quelque chose de Michael Jackson. Sa mort, forcément brutale à nos yeux, si elle ramène l’artiste dans les fragilités inhérentes à notre humanité commune l’installe pour longtemps dans la légende. Sa mort nous conduit à revisiter notre mémoire de lui.

En mode « Michael Jackson & I » (Michael Jackson & moi) nous nous baladons par la mémoire sur le chemin parcouru avec lui.

Notre voyage commun aura commencé en 1977. Je me souviens comme si c’était hier du choc « I want you back » et de l’émotion suscitée par « Who’s loving you » . C’est lui qui, avec les Jackson Five m’a ouverte à recevoir les chansons en anglais. Je ne comprenais pas ce qu’il chantait mais la rencontre s’était faite. En 1978 un album superbe avec ses frères. Les chansons « shake your body down to the ground », « she’s out of my life » « It’s a falling in love » & « don’t stop til you get enough » m’auront installée en « jacksonnie ».

En 1988 au Parc des Princes avec des amis nous avons été sous le charme, émus, et enthousiastes  tant le moment aura été intense. A la fin du concert nous étions quasiment aphones et immensément reconnaissants à l’artiste pour le moment de magie pure que nous avions vécu. Sur le trajet du retour nous nous repassions le concert des étoiles dans les yeux. Vingt ans après le souvenir me reste lumineux. Les impressions, les sensations, les émotions sont là à portée de mémoire. C’est la force de cet artiste. Pourtant j’en ai vu des concerts !
En mode « Michael Jackson & I » entre tristesse et gratitude.

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Depuis l’annonce de sa mort les réseaux sociaux Twitter et Facebook notamment sont investis par des hommages, des messages chacun revenant à l’artiste, le seul qu’au fond nous connaissions. L’artiste se rencontre dans et par son art. L’annonce de sa mort fait naître en des milliers de personnes le désir de posséder ce qui nous reliait à lui, sa musique.

La mort de Michael Jackson vient rappeler l’immensité du talent de l’homme. Elle ramène son talent et son apport à la musique au centre des hommages. A l’écoute de ses chansons l’on est impressionné par leur qualité. Le soin porté aux arrangements de l’album Thriller est impressionnant. Vingt-cinq ans après, les chansons n’ont pas pris une ride. Bien des chansons de cet artiste surprennent par leur intemporalité et l’on se surprend à penser que dans plusieurs décennies les chansons porteront toujours cette part de magie qui nous transportait il y a des années.

Michael Jackson est mort hier soir. Sa musique lui survivra.

Si Michael Jackson est dans la légende c’est parce qu’il était un artiste de génie et par delà les temps sa musique et son œuvre en témoigneront bien après que les « trash seekers » auront disparu.

C’est quelque chose de mon enfance et de ma prime jeunesse qui s’en va avec lui.


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RIP.

 

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Hommage à Charlotte Mbango : on l’appelait la diva de la musique camerounaise

charlottembango4.jpgHier matin, le mardi 2 juin à 9h45 s’éteignait en région parisienne une figure importante de la musique camerounaise et africaine. Après Tom Yom’s, Hoigen Ekwalla et Ndoumbe Djengue bassiste et chanteur, voici que Charlotte Mbango vient rejoindre le cortège trop nombreux à notre goût de ceux qui après nous avoir fait danser mettent un noeud dans notre gorge. Elle avait 49 ans et la vie devant elle. Et la nouvelle nous tombe dessus sans préparation : Charlotte Mbango est morte !


La nouvelle de sa mort laisse stupéfaites de nombreuses personnes. Elle porte en elle comme une impression d’obscénité, celle qui nous envahit quand la mort happe une personne de manière prématurée. Une impression d’inachevé vient se marier à notre mémoire d’elle. Impression renforcée par la nouvelle qu’elle préparait un nouvel album quand la maladie…

Le public, son public n’a rien vu venir. Charlotte Mbango morte ?!?
Comment cela serait-il possible alors que nous n’avons même pas par rumeur associé son nom à quelque maladie ?

 

La stupeur qui gagne la ville de Douala à cette triste nouvelle a des échos dans la diaspora Camerounaise dont la mémoire se trémousse sur « Konkai Makossa »

 

Des chansons comme « dikom lam la moto », « duala serenade », « malea » et bien d’autres remontent dans nos mémoires et amplifient la stupéfaction.

Charlotte Mbango
donnait l’image d’une femme énergique et enthousiaste, l’image même de la vie. La nouvelle de sa mort est d’autant plus obscène qu’elle est antithétique avec le sourire, la joie de vivre et le punch que dégageaient la chanteuse.

 

Charlotte Mbango a commencé sa carrière musicale très tôt d’abord en amateur dans le cadre de l’église. Elle disait avoir commencé à chanter dans les églises à 9 ans. Les églises, de nombreux chanteurs sur plusieurs continents en sont la preuve, peuvent être des lieux favorables d’acquisition de technique vocale. La soprano continuera ses classes dans des groupes gospel et en chantant dans les concerts scolaires. Elle fondera une chorale scolaire baptisée « Gospel and Negro Spirituals band »

 

En 1979 elle rejoint la France pour poursuivre ses études. Ses études seront couronnées de succès et Charlotte Mbango obtiendra une maîtrise de Marketing. Mais la musique est son univers, son espace d’expression, alors Charlotte chante.
Son cousin Joe Mboule sera une aide précieuse pour lui mettre le pied à l’étrier : “ Charlotte a commencé avec moi. Elle a ensuite volé de ses propres ailes, de succès en succès. Elle est devenue une voix incontournable de la chanson africaine. Elle a chanté avec les plus grands ”

 

Rapidement, avec des chanteuses comme Sissy Dipoko elle fera partie d’une sorte de « dream team » des chanteuses de makossa. Elle accompagnera de nombreux chanteurs parmi lesquels Manu Dibango, Angélique Kidjo, Toto Guillaume, Ben Decca, Dina Bell, Paul Simon et bien d’autres artistes séduits par son timbre unique et sa technique vocale.

 

En 1987, sous l’impulsion d’Aladji Touré, bassiste et producteur, paraît son premier album fait de reprises qui connaît un franc succès avec notamment « Dikom lam la moto ». Ce premier album la pose et l’impose comme une voix qui comptera dans la musique camerounaise en général et dans le makossa en particulier.

 

En 1991 paraît son inoubliable « konkai makossa » écrit par Guy Lobe. C’est la consécration et un disque d’or remis par Paco Rabanne lui-même vient affirmer le fait que le public ne s’est pas contenté de l’écouter à la radio, il a voulu se procurer en nombre son opus. Charlotte Mbango est désormais dans ce que certains qualifieront d’équipe nationale du makossa.

En 1996 elle sort l’album « Massoma » pour remercier ceux qui se sont tenus à ses côtés dans une période de grandes difficultés dans sa sphère intime et privée.

En 1998 elle revient à ses premières amours avec un album gospel qui raconte ses amours pérennes par des chants qui disent sa foi, sa piété. « De la musique » disait-elle  » pour nourrir nos âmes, le chant par excellence… »

Ses proches disent qu’il y a deux mois encore, elle travaillait à un album de musiques. Elle n’aura pas eu le temps d’aller au bout de son projet. La maladie, puis la mort auront arrêté son vol. Elle ne chantera pas de nouvelles chansons. Elle ne chantera plus que dans nos mémoires et sur les CD et vidéos du passé. Funeste mardi de juin ! Elle n’avait que 49 ans.

 

Charlotte Mbango a succombé à un cancer du foie. Pour nous cette maladie été bien cruelle puisqu’elle lui aura pris la vie.

 

Une chose est sûre la voix de celle qu’on appelait « la diva du Makossa » s’est tue le le mardi 2 janvier 2009 à 09h45mn au CHU du Kremlin Bicêtre.
Il nous reste sa musique, ses vidéo clips qui nous rappeleront son sourire et sa joie de vivre.

Mais dans les coulisses Charlotte Mbango laisse une fille de 21 ans Chris Audrey Mpacko et un petit-fils.
Nous nous associons à l’émotion et à la douleur de ses proches, à celle de sa fille unique et à celle de tous ceux qui, dans l’intimité, perdent une maman, une soeur, une épouse, une fille, une amie, et une grand-mère.

Nos empathies s’élargissent vers ceux pour qui la journée du 2 juin aura à jamais modifié les contours de la vie. Quarante neuf ans et puis s’en va. Dur !

Cette mort brutale d’une autre voix du makossa ramène en mémoire celles de Tom

Yoms et Hoïgen Ekwalla. Encore une soustraction essentielle du paysage musical

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R.I.P Charlotte MBANGO.
http://www.dailymotion.com/video/x3fc7x



Nakupenda Miriam Makeba

Farewell Malaïka,

Farewell our angel,

Farewell Miriam,

Farewell Mama Afrika.

Des torrents de larmes montent de la terre d’Afrique qui sait qu’une voix essentielle s’et éteinte. Cette terre qui s’ouvre pour vous le fera avec larmes car elle sait…

Puissent les cieux s’ouvrir avec une force plus grande que celle de la terre qui s’ouvre. Puissent-ils accueillir celle qui pour beaucoup aura été Malaïka, notre ange lumineux, une femme forte et aimante, une femme digne et magnifique.

Adieu à vous belle âme, adieu à vous femme modèle.

Alors que vous êtes passée de l’autre côté, votre voix nous accompagne et nous rappelle que vous étiez une chanteuse aussi merveilleuse que vous étiez une femme magnifique.

« Malaïka » je le tiens de vous, de votre voix, de votre chant. Je vous l’ai emprunté  comme pour m’habiller de votre exemple, de votre héritage, de votre « être femme dans son siècle » avec force et dignité.

Nakupenda Malaïka.Notre ange…

Nakupenda Miriam Makeba.

Merci pour l’héritage.

Merci pour la voix qui nous reste. Puisse t-elle résonner encore longtemps.

R.I.P

 

 



Merci à Miriam Makeba

Je viens d’apprendre avec consternation la mort de Miriam Makeba, notre Mama Africa. Miriam Makeba, une vie, une voix, une conscience. Elle est décédée dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 76 ans des suites d’un arrêt cardiaque.  Le coeur qui semblait embrasser les battements de coeur de l’Afrique ne bat plus.  Notre Mama Afrika est morte après un concert donné en Italie pour oeuvrer à une prise de conscience face aux dangers de la Mafia et pour apporter son soutien à Roberto Saviano menacé de mort par la pieuvre napolitaine. Morte au combat. Son coeur a battu une fois encore au rythme d’une cause qui lui semblait essentielle. Il a embrassé la cause ce ceux qui sont persécutés par la Cosa Nostra. Il a battu en osmose avec un écrivain menacé de mort par la mafia pour l’avoir dénoncée. Un battement de coeur qui savait embrasser des causes plus grandes que ses intérêts individuels. Un pulsation universelle qui s’est offerte une dernière fois à l’autre avant que le coeur s’arrête. Les battements de l’immense coeur de Miriam Makeba qui lui vaudront l’exil. Les battements heureux quand Mandela est sorti de prison, quand il devenu président. Les battements d’un coeur qui savait exhorter à la patience une population noire avide de changement dans son Afrique du Sud. Les battements de coeur pour la condition des jeunes filles de son pays. Le battement de coeur que Mama Africa avait uni à celui de la terre mère, à celui d’un pays ployant sous l’iniquité de l’Apartheid, ce battement de coeur qui s’offrait à cette nouvelle génération d’africains porteurs des lendemains d’Afrique. Un coeur de mère, un coeur qui se donne. Le coeur de Miriam Makeba a cessé de battre dans la nuit de dimanche à lundi. Miriam Makeba, par sa vie, a montré le visage d’une combattante. Miriam Makeba une voix, une conscience, le refus de plier de sa taire, de subir, de ne pas agir quand elle en avait le pouvoir. Elle était l’un des visage de la résistance à la ségrégation raciale dans son pays l’Afrique du Sud.

Celle dont la vie a participé à montrer un de ces visages de la dignité, de la grandeur, de l’incorruptibilité qui me rendent fière.  Au travers de ses chansons elle elle parlait de sa chère Afrique qui se mourait à cause de guerres fratricises, de l’égoisme des hommes, de ces intolérances qui  la laissent exsangue. Par ses chansons elle travaillait à l’éveil des consciences, rappelant notamment à la jeunesse l’histoire de l’Afrique. Miriam était une de ces femmes debout à l’intérieur qui a réisté à l’apartheid. Elle aura payé son engagement par 21 d’exil loin de sa terre, loin des siens. Qui saura jamais le coût pour elle ? Elle aura eu le bonheur de voir tomber les chaînes de la servitude et de voir s’effondrer l’immonde apartheid.  Alors qu’elle rejoint l’éternité elle emporte avec elle le respect de bien des personnes pour la femme qu’elle a été et l’admiration pour la chanteuse. La voix de Miriam Makeba s’est éteinte mais heureusement pour nous il reste des disques, des vidéo, et sur l’écran noir de nos mémoires d’elle éclateront encore longtemps son talent, sa voix et sa grâce. Ces derniers sont dans un mouvement sur lequel la mort n’aura pas de prise. Miriam Makeba demeure pour moi un modèle de femme, un modèle de force, une femme en majuscule. Un peu de la femme que j’espère un jour être. Un peu de la femme que j’espère être déjà en germe.Une femme forte et qui a les yeux ouverts sur son époque, une femme généreuse, une passeuse d’espérance. Elle a sa place dans mon panthéon personnel.

Pour lui rendre hommage je fais remonter un billet écrit il y a deux ans déjà

R.I.P Mama Africa.  Celle qui était notre Malaïka.

 

Lamiriammakeba.jpg semaine dernière, par je ne sais quel hasard, j’ai redécouvert une chanson qui a bercé  quelques moments de mon enfance. C’est impressionnant comment un son, une musique, une odeur peuvent nous transporter dans des lieux lointains ( dans le temps ou dans l’espace). Ca me rappelle un chant d’Alexander O’Neal que j’aimais beaucoup et qui nous invitait à faire un voyage avec lui sur les sentiers de la mémoire.

La voix de Myriam MAKEBA a eu cet effet pour moi, elle m’a ramené les images d’une véranda à des lieux d’ici. Des parfums, des odeurs, des bonheurs et des rires de l’enfance. Myriam Makeba, quelle artiste et quelle femme ! Elle a été pour beaucoup et pendant longtemps l’une des images du refus de plier sous un régime immonde. Myriam Makeba, image d’une Afrique debout qui refuse de céder et qui sait qu’au delà du désespoir, il y a une espérance, et un avenir pour elle et pour ceux de son peuple. Elle est l’image d’une Afrique qui sait que son intégrité n’est pas négociable et ne prend pas des miettes de liberté à la place de LA liberté. Elle est l’image d’une Afrique qui résiste et en paye le prix. Pour cette dame le prix douloureux a été celui de l’exil, pire encore du bannissement. Qui saura jamais le coût intime pour cette dame ? Pour beaucoup elle a été « Malaïka »  pour l’Afrique du Sud, pour l’Afrique entière, un ange qui permettait que le rideau ne tombe pas sur l’abomination qu’a été l’Apartheid.  Merci à elle, merci à Madiba (Nelson Mandela), à Steven Biko, et à tant d’autres qui n’ont pas laissé la peur des exactions ou celle de la mort annihiler le combat pour la dignité et pour la liberté. Grâce à eux et à bien d’autre il y a comme un chant d’espérace pour cette Afrique là.

Pour revenir au chant « Malaïka », vous avez la possibilité de profiter de ce joyau de la culture musicale da la belle, la profonde, l’éternelle Afrique.

http://mwanasimba.online.fr/F_songs_malaika.htm 

Vous y trouverez aussi la traduction du chant. Pour info, Malaïka signifie mon ange.

Merci à Myriam Makeba, princesse africaine qui a fait connaître ce chant Swahili. Au fait, il y a de nombreux joyaux dans son repertoire : à découvrir… Régalez vos oreilles et sens.

PS  un portrait de Myriam Makeba en cliquant sur ce lien :

 http://www.africultures.com/index.asp?menu=affiche_artiste&no=1123



On l’appelait Hoïgen Ekwalla

hekwala.jpg picture by maddyspaceJeudi 23 octobre, j’étais devant une salle de spectacle anticipant avec bonheur les moments que seule la musique, quand elle est bonne, me procure. En attendant que les portes s’ouvrent pour ouvrir une parenthèse enchantée de deux heures je devisais sur le trottoir avec des visages familiers venus au concert. Et voici qu’entre deux locutions, j’entends un  murmure qui résonne comme un explosion : « Hoigen Ekwalla est mort ». Cette nouvelle qui explose m’arrive comme importune, inappropriée, indécente. Indécente comme la mort qui frappe trop tôt. Obscène comme la mort qui vient inscrire une indicible plaie dans le cœur et dans les émotions d’une mère. Incongrue comme la mort qui vient priver d’un père ce fils dont il parlait dans sa chanson Mimi. Inconvenant comme la mort qui vient priver une sœur de son frère cadet. Face au flot qui monte sur ce trottoir parisien, mon refuge c’est le déni. Dénégation pour différer l’assomption de cette nouvelle, pour l’exporter de l’instant que je vis sachant que forcément elle reviendra.

Plus tard, quand la nouvelle trouve un chemin vers ma conscience, les souvenirs remontent et bizarrement ce n’est pas en premier le son de sa voix ou de sa musique, ce sont des images arrêtées issues de ma mémoire de lui. Image d’un sourire lumineux qui semblait vous inviter à lui sourire en retour, image d’une stature imposante et de trémoussements sur fond d’une musique que je n’entends pas. Je le vois bouger, je n’entends pas la musique, comme pour me dire que la voix s’est éteinte, comme pour me rappeler que derrière la figure publique il y avait l’homme et que les plus grandes douleurs sont celles de ceux qui viennent de perdre l’homme privé. Mes empathies s’élargissent vers eux forcément. Je lui découvre au fil des hommages une mère, une sœur aînée, un fils, une nièce et bien que sachant que la liste des blessés de l’intime n’est pas exhaustive ces quatre figures me touchent et m’émeuvent.
Mourir à 49 ans ! Perdre la vie à un âge où la maturité et l’expérience permettent aux hommes et aux artistes de savoir où ils veulent aller et leur donne d’offrir des œuvre plus abouties qu’avant pour peu qu’ils ne cèdent pas à la tentation de la facilité.

Hoïgen Ekwalla, découragé comme nombre de ses confrères par la piraterie qui gangrène le monde musical au Cameroun (selon le chanteur, la piraterie était en elle même une industrie) et peut être aussi par les hérésies des sociétés des droits d’auteurs avait pris le parti de renoncer à s’exprimer par la musique en 2003. Cinq années de silence qui ont dû lui être difficiles. En effet, quand on est artiste et que l’on chante parce que cela participe de ce que l’on est, être privé de la possibilité de s’exprimer doit faire lever parfois de sourdes agonies. Quand on chante parce que l’on a des choses à dire par delà les désirs de reconnaissance et de célébrité qui font pousser sur la scène musicale camerounaise des « chanteurs » au talent discutable, et que des raisons telles que la piraterie vous contraignent au silence, de secrètes douleurs doivent naître en celui qui se tait. Un artiste bâillonné hurle de l’intérieur. Si l’on en croit ses proches parmi lesquels Djene Djento, Hoïgen Ekwalla  s’apprêtait à revenir avec un album en 2009 et voici que la mort, traîtresse, a interrompu le vol d’un autre artiste de chez nous. Fauché dans son élan de vie.
Il y a quelques jours en effet, le Cameroun perdait un de ses bassistes de talent Doumbe Djengue foudroyé par la maladie à quarante cinq ans. Il y a quelques jours j’assistais à l’adieu douloureux de cet homme au sourire invitant. Et qui ne se souvient de la claque prise à la nouvelle de la mort prématurée de Tom Yoms ? Et je ne cite que ceux là. Et voici que Hoïgen Ekwalla est fauché dans la fleur de l’âge, dans cet âge où le potentiel artistique, intellectuel et humain se rencontrent dans une belle maturité et peuvent permettre d’intelligentes évolutions artistiques et offrir de belles œuvres au public. Des points de suspensions disent désormais l’inachèvement d’une vie et d’une carrière artistique ravies en plein vol.
Si nous connaissons un peu l’artiste, si nous regrettons les richesses qu’il ne dévoilera pas, mes pensées vont vers sa mère, sa sœur aînée, sa descendance et tous les siens qui eux, perdent l’homme dans les coulisses.

Je ne prétendrais pas avoir été une inconditionnelle de Hoïgen Ekwalla, mais ses succès ont accompagné mes danses d’adolescente et de jeune adulte. Je me souviens que de le voir danser nous faisaient rire mes amis et moi et nous essayions de reproduire ce mouvement particulier qui allait de la tête aux pieds, la tête et les épaules s’accordant pour une indescriptible cadence. Hoïgen Ekwalla n’était de toute évidence pas un danseur ! L’expression « shuba shuba » est de celles qui fait sourire mes souvenirs parce qu’elle ouvre les boulevards de la mémoire ramenant les rires et les insouciances des temps d’avant. La musique a cette force, celle de s’unir comme une seconde peau à nos souvenirs et il suffit de quelques notes pour ouvrir la mémoire. J’ai aussi le souvenir qu’il est de ceux qui n’avaient pas dénaturé l’essence du makossa par d’insupportables tentatives hybrides pour attraper quelque succès, et qui accouchaient d’hérésies sonores. La pureté du Makossa à laquelle il demeurait fidèle lui avait permis d’avoir un disque d’or avec le fameux « chat botté » preuve qu’il aura eu raison de rester fidèle aux fondements de la musique née dans la guitare de Nelle Eyoum Emmanuel un autre fils de Deïdo.
J’ai découvert ce chanteur dans une époque durant laquelle je n’écoutais plus tellement le makossa à quelques exceptions près. Mais comme nous partagions le fait de venir de Deïdo et solidarité oblige j’étais fière de lui comme avant lui de Ben Decca. Il était par ailleurs de la famille de connaissances d’alors. Double raison de l’adopter n’est-ce pas ? Mais au delà de ça, sa musique était bien agréable et enchantait nos concerts scolaires du temps du Lycée Joss. C’est ainsi qu’il s’est inscrit dans la toile de fond inconsciente des « presque de la famille » comme un cousin lointain dont on n’a pas nécessairement de nouvelles mais que l’on sait présent dont on sait qu’on aura des nouvelles et dont la nouvelle de la mort vous pétrifie parce que vous savez que les rencontres n’auront plus lieu.
Je me souviens que les tentatives d’affirmation féministes de mes jeunes années se heurtaient à « femme il faut supporter » c’est le mariage.
Et puis il y a eu des chansons telles que Mun’a Nyuwé qui appelle des résonances. Hoïgen Ekwalla avait perdu son père à l’âge de cinq ans. Quand on est orphelin on en garde la trace à toujours.
L’homme aura laissé un répertoire musicale dans lesquels plusieurs pourront puiser, et pourquoi pas s’identifier à ces mélancolies qui étaient sous-jacentes à la musique de Hoïgen. D’autres, pris dans la complexité des rapports hommes et femmes pourront se reconnaître dans les mots de Femmes il faut supporter ou bila o diba (le combat dans le mariage) . D’autres viendront simplement se laisser porter par Longue di titi nika (la vie n’est pas comme ça), par Ndome ou par Ebol’a ngosso (le chant comme métier) ou encore par la joie.
Aussi longtemps que les uns et les autres se poseront pour écouter sa musique ou pour danser sur elle, quelque chose de lui traversera les temps et sera un défi à cette mort cruelle.
Pour l’avoir connu par procuration, un peu par sa musique, un peu par sa famille, un peu par des personnes plus près de moi dont il était proche, les mémoires s’accordent pour  laisser de lui une impression d’élégance intérieure et de joie de vivre que soulignent ceux qui l’ont perdu « Il était attentionné et plein d’affection. Il avait un esprit paternel et répandait la joie de vivre»,

Ses collègues musiciens mettent en avant le fait qu’il était travailleur et perfectionniste.
Alors que j’écris ces lignes, même si je ne sais rien des conditions spécifiques qui entourent le décès prématuré de Hoïgen Ekwalla, la pensée d’autres artistes morts parfois dans des conditions inacceptables hante ma mémoire. La pensée d’un jeune chanteur que l’on dit entre la vie et la mort au Cameroun me fait frémir. La pensée de Messi Martin,  Essindi Mindja, JM Kankan et bien d’autres encore assaille ma mémoire.
La pensée de grands anciens qui sont peut être dans des situations précaires hante mes pensées. Je ne voudrais pas les citer pour ne pas heurter les éventuelles superstitions des uns et des autres mais est-il normal que des personnes qui ont fait rayonner la culture et les arts de chez nous parfois par delà les frontières se retrouvent dans un état d’indigence et connaissent des fins pathétiques ? Cela m’interroge en pensant à un jeune chanteur camerounais rescapé d’un accident de la route dont je parlais plus haut et que j’espère voir accéder aux meilleurs des soins. Cela laisse pensif sur l’état des lieux du milieu de la culture et de la politique culturelle du Cameroun. Mais je m’égare…

Ekwalla Mpouli Eugène est mort ce jeudi 23 octobre 2008 à l’hôpital Laquintinie autour de neuf heures du matin au pavillon Samuel Kondo. La nouvelle de sa mort a laissé pétrifiés ceux qui l’ont apprise parce que le souvenir de son sourire rend d’autant plus l’idée de mort indécente. Le souvenir de sa joie de vivre qui semblait rendre allogène tout ce qui ressemblait à la mort n’en rend que plus insupportable cette perte précoce. Le souvenir de la joie qu’il dispensait ne laissait pas présager que prématurément, son nom se lierait à l’indicible tristesse qui désormais s’y attache.
On l’appelait Hoïgen Ekwalla.
Il nous laisse la sensation que l’histoire aurait pu continuer, s’écrire encore, s’écrire autrement, et pourquoi pas de belle manière.
Mes pensées émues et respectueuses vont à sa famille. Trouvera t-elle quelque consolation dans le fait que de nombreuses personnes l’aimaient et l’admiraient ? Je l’espère, même si cette forme de consolation n’est que superficielle voire dérisoire. Mais si les hommages pouvaient participer à mettre des moments de pause dans la peine, alors j’espère qu’ils entendront, liront et verront les nombreux hommages qui viennent de divers continents pour dire ce que celui qui est parti a apporté par sa musique et par ce qu’il dégageait. J’espère que le fait de savoir que même si son passage sur terre aura somme toute été bref, il aura marqué des vies par son sourire, par sa voix, par le son de sa guitare, par sa musique, par sa présence scénique. « Il faut supporter » chantait Hoïgen. Comment ceux qui restent supporteront-ils ce qui vient de leur tomber dessus ?
L’offrande de nos prières, si nous sommes croyants pourraient être utiles et participer à aider la famille éprouvée à supporter l’insupportable, à surmonter l’insurmontable, à vivre sans lui pour le reste de leurs parcours de vie.

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Puisse l’âme de l’homme reposer en paix.
Puisse la musique de l’artiste résonner encore, comme un défi à l’indécence de la prématurité de sa mort.

R.I.P. Hoïgen Ekwalla.



Stevie Wonder …ful !

43a3068b-002aa-02e58-400cb8e1.jpg picture by maddyspaceCe soir Stevie Wonder est à Bercy. A quelques minutes à pied de chez moi et je n’y serai pas. On ne peut pas être partout n’est-ce pas ? Dans moins de quatre heures des privilégiés vont assister au concert de celui dont le pseudonyme « Wonder » n’est pas usurpé. C’est un musicien multi instrumentiste du piano à l’harmonica en passant par les percussions.  Il a offert à la musique contemporaine quelques morceaux de choix. Né en 1950 dans le Michigan Stevie Wonder est très tôt au coeur d’une double exclusion intrinsèque. Aveugle et noir. Lourd bagage dans une Amérique qui ne reconnaissait pas aux noirs de droits civiques. Recruté à 11 ans par la motown, son premier album paraît en 1962 sous le nom Little Stevie Wonder.Il a 12 ans. A sa majorité à 21 ans il renégociera son contrat pour obtenir un contrôle total sur sa musique. S’ouvrira une période créativité magnifique jusqu’aux années 1980.

Stevie Wonder fait partie de ces chanteurs dont je n’arrive pas à dater en conscience l’immixion dans mon univers musical. J’ai des souvenirs d’éblouissements anciens comme avec « master blaster », un sommet musical, ou son fameux happy birthday to you hommage magnifique à Martin Luther King. Plus tard « isn’t she lovely »  (écrit pour sa fille Aïsha), ou you are the sunshine of my life ou My cherrie amour viendront nourrir la case « coeur de fille » de ma mémoire. La liste n’est pas exhaustive. Stevie Wonder est pour moi au delà de son talent évident voire de son génie un homme qui a les « yeux » ouverts sur son époque. En chanson il offre son regard sur le monde. Il y a des années j’ai été touchée par overjoyed.

Quand il chante heaven help us : c’est le cri et la prière d’un homme conscient des  drames  et des tourments de son époque

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free la conscience sociale toujours…

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 I just call to say I love you

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India Arie lui rend un magnifique hommage auquel peuvent s’identifier les admirateurs de Stevie Wonder. Cette chanteuse est un véritable joyau qui redonne à la soul music et à la RnB ses lettres de noblesses. La voix, la musique, les textes en font une artiste comme je les aime, ceux qui ont l’âme à fleur de voix. Elle offre de la musique intelligente et de qualité. Toute la musique que j’aimeeuhhh ! Comme dirait un chanteur qui fait de la pub pour des lunettesLangue. La familiers du blog savent qu’elle est un de mes coups de coeurs, un joyau.  Quand je l’écoute chanter je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule sur qui la musique a des effets renversants. Ecoutez la lui dire  au début du chant « you are the sunshine of my life, another Shakespeare of your time » (wow!!! qui dit mieux ?) Elle assume en musique le fait qu’il est de ceux qui l’inspirent et à qui elle voudrait ressembler.J’aime beaucoup la chanson d’India Arie parce qu’elle mêle subtilement les titres des chants de Stevie à ses mots, s’identifiant aux personnages de ses chants. La musique est superbe et la bass en intro est renversante. Le final du chant est aussi de toute beauté. C’est un cri damour et d’admiration qui atteint son sommet dans ce final magnifique dans lequel s’entrecroisent Stevie wonderful et Stevie beautilful scandés comme dans une litanie. Cette chanson tourne en boucle dans mon lecteur MP3, hommage à un musicien de génie. Si la  lumière médiatique est moins dirigée vers lui, Stevie n’en demeure pas moins celui qui a semé des joyaux dans la musique soul et RnB. Le génie dont il a fait preuve est manifeste dans le fait que bien de ses chansons ont traversé les décennies. Hommage à Stevie Wonderful.

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 India Arie : Wonderful (tribute to Stevie Wonder)

aduction du chant si elle vous intéresse se trouve sur le site de coccinelle :

http://www.lacoccinelle.net/traduction-chanson-8080-.html

Je vous laisse découvrir l’hommage d’India Arie. Hommage d’un joyau à une merveille.

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p18116w7pw7.jpg picture by maddyspace



Paul Newman s’en est allé

Paul Newman est mort, ce soir d’un cancer du poumon. 

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2008/09/27/l-acteur-paul-newman-est-mort_1100493_3476.html

Paul Newman est mort ce soir, il avait 83 ans selon l’état civil. Dans ma mémoire il a tous les âges. Les âges des personnages  qui ont marqué ma mémoire. Celui des personnages de Butch Cassidy et le Kid, de l’arnaqueur, du verdict, de la chatte sur un toit brulant, de l’arnaque, de Luke la main foide, de la couleur de l’argent et de bien d’autres films. Jeunesse et maturité se télescopent dans ma mémoire au rythme des films qui  l’ont marquée. En cela il a atteint cette forme d’immortalité à laquelle accèdent tous ceux qui par leur art nous touchent. Il y a quelques semaines il avait choisi de rentrer auprès des siens.Je remonte un vieux post ici juste pour rendre hommage à un acteur qui a accompagné mes parcours de cinéphile.Pour information, j’aime les vieux films.Sourire

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Ce soir au détour d’une lecture sur internet j’ai appris que Paul Newman avait décidé d’arrêter le cinéma. Je ne peux pas dire que c’est un acteur auquel je pensais tous les jours et de vous à moi il n’y en a pas. Que voulez vous, je n’ai plus de posters dans ma chambre pour diriger le cours de mes pensées. Clin doeil Hé oui ça vous surprendra sûrement mais j’ai dépassé l’âge légal de voter sur toute la surface de la terre. Le temps qui passe est sans pitié et pas que pour les acteurs… Bon revenons à nos moutons. La nouvelle du jour : monsieur Paul Newman prend sa retraite.

 » LOS ANGELES (AFP) – L’acteur américain Paul Newman,paulnewmanvignette.jpg picture by maddyspace l’un des monstres sacrés de Hollywood, a annoncé qu’il ne tournerait plus de films, s’estimant trop vieux à 82 ans pour pouvoir donner sa pleine mesure à l’écran.

« Je ne suis plus capable de travailler comme acteur au niveau que je voudrais », a déclaré le comédien aux légendaires yeux bleus, interrogé par la chaîne ABC qui a mis l’entretien en ligne vendredi sur son site internet.

« On commence à perdre la mémoire, on commence à perdre la confiance, on commence à perdre la capacité d’invention. Donc je pense que (jouer au au cinéma) est une page qui s’est définitivement tournée », a ajouté le partenaire à l’écran d’Elizabeth Taylor dans « La chatte sur un toit brûlant », film qui lui avait valu en 1959 la première de ses dix nominations aux Oscars.

 

http://fr.news.yahoo.com/25052007/202/paul-newman-annonce-que-sa-carriere-au-cinema-est-terminee.html

Je peux comprendre que cette nouvelle laisse la plupart d’entre vous dans une belle indifférence, mais pour moi c’est une page de souvenirs qui se tourne. Dès souvenirs qui comme beaucoup trouvent leurs racines dans la terre lointaine qui est mienne.

J’ai découvert cet acteur quand j’étais pré adolescente et pour être aussi originale que des centaines de milliers voire des millions de porteuses de chromosomes XX je l’ai trouvé beau. Quelle originalité n’est-ce pas ? J’ai lu ça et là que cet acteur immense à mes yeux (voir le Verdict de Sydney Lumet) ne supportait pas qu’on lui parle de ses yeux dont la couleur fascinait des générations de femmes. Il ne pouvait pas avoir des yeux marrons comme tout le monde s’il ne voulait pas qu’on en parle ?

Bon par respect pour sa volonté j’appuie sur la pédale de frein et ne parle pas de ses yeux. Par contre la démarche de Denzel Washington… Quel rapport ? Aucun mais il faut bien compenser les amis, je suis sur la lancée « je complimente » alors ma victime du soir comme souvent c’est mister Washington. Il avait qu’à être moin beau à mes yeux. Et le sieur sus mentionné n’a pas à ma connaissance interdit de parler de sa démarche ( qui l’a vu marcher dans Mo better blues ? My my my ! Ok j’arrête le cours de mes digressions avant de perdre définitivement votre considération Langue).

J’ai envie de rendre hommage à un acteur qui m’a donné de belle émotions cinématographiques. Je me souviens de la Chatte sur un toit brulant avec la magnifique Liz Taylor, de l’Arnaque et de Butch Cassidy et le Kid avec Robert Redford, du Rideau déchiré de Hitchcok et de bien d’autres films.

Cet acteur me rappelle la découverte du cinéma via les films loués au vidéo club de Douala. J’ai été prise d’une véritable passion pour les vieux films et Frédéric Mitterand ne m’a pas aidée à me désintoxiquer.

Paul Newman, comme Gary Cooper, James Stewart, Spencer Tracy, Gregory Peck (oh vacances romaines), Greta Garbo, Rita Hayworth, Grace Kelly, Marylin Monroe, James Dean (vous l’avez vu dans à l’Est d’Eden ? Son jeu n’a pas vieilli !!!), Marlon Brando (il a réinventé le jeu d’acteur. C’était ma claque avant ma période de Niro), Montgomery Clift (le talent tourmenté) , Audrey Hepburn, Cary Grant (y a t-il quelqu’un qui portait le costume comme lui ?), Ava Gardner, Elisabeth Taylor, Katherine Hepburn (l’intelligence, la classe et l’image de la femme indépendante) Laurence Olivier, Sydney Poitier (la classe), Harry Belafonte (mon Denzel d’avant) et j’en passe m’ont fait rêver et m’ont donné de belles émotions cinématographiques.

Cette retraite annoncée raconte une page qui se tourne, une page que j’ai aimé et que j’aime encore parcourir. Des images me reviennent de films, d’émotions qui font sourire mes souvenirs. Dans ma videothèque (ou DVD thèque) idéale ils ont leur place sans la moindre hésitation.

Alors qu’il tourne la page d’une carrière de 55 ans j’ai envie de dire merci à Paul Newman pour m’avoir offert, grâce à son talent tout en nuance et en retenue de bien beaux moments.

Biographie trouvée sur :

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=118.html

Paul Newman se forme à l’Actors Studio et en devient l’un des plus célèbres ambassadeurs. Il rencontre le succès à Broadway grâce à Picnic en 1953 et dès lors, s’essaye à la mise en scène.Son premier film Le Calice d’argent aurait pû être le dernier car il va jusqu’à s’excuser par le biais d’une page publicitaire auprès de tous ceux qui avaient vu le film pour sa prestation qu’il trouve mauvaise. Il rencontre cependant deux ans plus tard le succès auprès des journalistes et du public en interprétant le boxeur Rocky Graziano dans Marqué par la haine de Robert Wise. C’est au cours du tournage des Les Feux de l’été, qu’il fait la connaissance de Joanne Woodward avec qui il se marie et à qui il donne de nombreuses fois la réplique comme dans Les Feux de l’été (Martin Ritt, 1958) ou La Toile d’araignée (Stuart Rosenberg, 1962). Il devient un sex symbol aux yeux bleus perçants en 1958 en jouant dans La Chatte sur un toit brulant de Richard Brooks et Le Gaucher d’Arthur Penn.Dès 1968, Paul Newman réalise son premier long métrage Rachel, Rachel. Viennent ensuite Le Clan des irréductibles (1970), De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (1972), et plus tard La Menagerie de verre. Paul Newman entretient des rapports privilégiés avec certains réalisateurs comme Stuart Rosenberg qui le dirige à plusieurs reprises, notamment dans Luke la main froide, et Martin Ritt pour Paris Blues. De même pour George Roy Hill avec qui Paul Newman tourne Butch Cassidy et le Kid (1969), L’Arnaque (1973) et La Castagne.Paul Newman tourne beaucoup moins à partir des années 80. Après Absence de Malice, il réalise et interprète L’Affrontement. Martin Scorsese lui offre alors de reprendre son rôle de L’Arnaqueur dans La Couleur de l’argent. Le film lui vaut son premier Oscar, après huit nominations infructueuses. Paul Newman revient dans les années 90 à un cinéma plus intimiste en 1994 avec Le Grand Saut des frères Coen et en créant par exemple avec Joanne Woodward le couple de Mr and Mrs Bridge. Après avoir joué aux côtés de Kevin Costner dans Une Bouteille à la mer en 1999 et donner la réplique à Tom Hanks dans Les Sentiers de la perdition en 2001, Paul Newman prète sa voix à Doc Hudson, une voiture du film d’animation signé Disney Cars en 2006. Parallèlement à sa carrière d’acteur, il a fondé une ligne de produits alimentaires « Newman’s Own » dont les bénéfices sont reversés à des oeuvres charitatives

Quelle belle carrière n’est-ce pas ? Une belle page du cinéma contemporain se tourne. Je lui souhaite une belle vie pour le reste de son parcours.

Merci à Mr Paul Newman pour des moments de cinéma qui, comme la musique font sourire mes souvenirs :

Butch Cassidy et le Kid

La scène du vélo : l’insouciance comme une parenthèse dans la chronique d’un drame annoncé

http://www.dailymotion.com/video/3FTf4WjNxDCOFawFW

L’Arnaqueur

http://www.dailymotion.com/video/4rgICvokdefwy4KMY



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