RESTAURER LA DIGNITE DES GRANDS HOMMES D’ETAT FAUSSEMENT ACCUSES D’ETRE DES DICTATEURS CORROMPUS .

Décrypter les enjeux derrière de prétendues révolutions : Gloire à Mouamar, Hosni et Zine el-Abidine et à leurs pairs d’Afrique noire

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Camarades et véritables patriotes du monde entier, l’heure est grave. Il se lève un vent curieux qui, sous des djellabas dévoilent des révolutionnaires dangereux. Vous savez cette engeance qui croit qu’à coup de vociférations elle changera le cours de l’histoire. Quels idiots ! Si la rue changeait les sommets de l’Etat cela se saurait. Ce n’est pas parce qu’un roi mou et cocu a perdu la tête en 1793 en France que des gueux vont se mettre à penser que la rue peut infléchir le cours d’une nation.  La France, grande donneuse de leçon devant les nations a prétendu se débarrasser de la monarchie pour installer via la cinquième république des présidents aussi éloignés du peuple que les rois d’antan. Des hommes plus accrochés aux apparats qu’au fait d’améliorer l’ordinaire des peuples. Ainsi vont les « révolutions », les populations payent de leur vie la reproduction sociale des élites aux sommets de l’Etat.


Alors le vent de liberté apparente qui souffle dans les pays dits arabes aujourd’hui ne cache pas des Che Guevara sous chaque djellaba. Que nenni ! Si le pouvoir appartenait réellement au peuple cela se saurait. L’on ne va tout de même pas confier les rênes des nations à des incompétents sous prétexte qu’ils vocifèrent sur une place publique !


Si ces gens avaient eu du courage ils se seraient élevés à la force du poignet comme Leila Ben Ali, une femme qui force le respect. Elle est passée en quelques années de shampouineuse à milliardaire. Qui dit mieux ? Le rêve tunisien a détrôné le rêve américain. Vive la Tunisie, terre de tous les possibles.


De surcroît, pas égoïste pour un sou elle a permis à d’autres tunisiens de connaître l’ascension. Ce sont des membres de sa famille ? Et alors ! La solidarité familiale est l’essence même de notre beau continent. On ne va tout de même pas reprocher à une shampouineuse devenue milliardaire de n’avoir oublié  ni sa famille, ni ses racines. Non ?

Ceci dit elle aurait pu conseiller son époux sur la couleur de ses cheveux. Ce noir !!! On dirait un ersatz de Moubarak.


Il est temps de remettre les choses dans le contexte pour ne pas nous laisser berner par ceux qui veulent déstabiliser nos nations.


Kadhafi le premier empereur de l’Afrique unifiée sous sa direction éclairée l’a dit. Et la parole de notre empereur (loués soient les dieux d’ici de là et d’ailleurs pour le don fait à la terre par la manifestation du glorieux guerrier, lumière de nos vies, néon qui éclaire nos nuit, astre éblouissant de l’aube, Mouamar de nos cœurs frétillants) est sacrée et a force de loi.


Depuis la révolution dite de jasmin, les esprits s’échauffent. Que n’entend-t-on dire ça et là ? Des hommes d’honneur sont livrés à la vindicte populaire, jetés en pâture au jugement des nations. Des pays qui sont depuis toujours des modèles de grandeur et de noblesse sont présentés comme des lieux liberticides et fossoyeurs de la démocratie !

Il est temps que des esprits éclairés se lèvent pour dénoncer le tourbillon médiatico-impérialiste qui veut entrainer peuples et nations dans le chaos.


Oui camarades !  Si la révolution était réelle, la France,  dépositaire universelle du brevet de la révolution réussie (foi Danton, de Bonaparte de Sarkozy et de Cohn Bendit) aurait authentifié et soutenu le mouvement. Si la Libye, l’Egypte ou la Tunisie avaient été les proies d’autocrates corrompus qui bâillonnaient le peuple, la France, chantre mondial de le défense sans concession des droits de l’homme les auraient dénoncé avec force. Il n’y a qu’à voir l’autorité avec laquelle le président français toute virilité dehors a sommé Laurent Gbagbo de quitter la présidence de la Côte d’Ivoire et l’obéissance immédiate de ce dernier qui s’est depuis exilé en nouvelle guinée où il apprend à parler le Poulpe. Vive la France de l’incantation creuse.


Visionnaire entre les visionnaires, madame le ministre des affaires étrangères a proposé le savoir-faire de la police française pour régler les questions sécuritaires liées aux manifestations en Tunisie. Elle avait tout de même survolé le pays en jet privé sans percevoir le moindre battement de cils anti Ben Ali. La révolution de jasmin n’a au vu de l’analyse pertinente des politiques français, aucune légitimité sinon la France l’aurait dit.


Oui camarades, un complot est ourdi  par les forces du mal contre l’Afrique pour l’asservir à nouveau. Il a commencé par enflammer le Maghreb et le Machrek avec pour fin de soumettre les peuples en les privant de leurs guides et protecteurs suprêmes. Félonie ! Ne l’ont-ils pas fait ces affreux du temps de Chaka ? Assassinant un de nos chefs pour posséder nos terres ?  Résistons avant que l’Apartheid ne revienne gangrener le continent entier.


Peuples d’Afrique subsaharienne levez-vous pendant qu’il est temps et protégez avec force les dinosaures qui sont à la tête de nos nations. Ils veulent contaminer nos populations par des révolutions chimériques. Heureusement que nos guides d’Afrique noire tiennent trop à la sécurité de leurs fonds détournés heu que dis-je à la sécurité de nos nations pour les laisser piller par des chacals. Gloire à eux, sauveurs suprêmes. L’on ne va tout de même pas sacrifier ces hommes d’expérience pour des chimères portées par de prétendus opposants. Gloire à nos guides qui pillent nos terres pour notre nous garder purs et protégés des excès.


Quel abus y a-t-il lorsqu’un président, guide bienveillant et suprême d’un pays décrète un état d’urgence qui dure trois décennies ?Qui a fourni la moindre preuve qu’il n’y avait pas d’urgence en Égypte depuis la mort de Sadate ? 

Pendant les trente ans de pouvoir de Hosni le magnifique pas le moindre enlèvement de pyramide ! Sans l’état d’urgence décrété par le bien aimé Rais, qui peut nous garantir qu’il y aurait encore la moindre pyramide en Égypte ? Et de vous à moi, qui irait douter d’un homme qui, à 80 ans assume sans difficulté le ridicule du cheveu noir jais, voire corbeau ?

Hosni Moubarak, grand seigneur jusqu’au bout se proposait de consentir au sacrifice suprême, confier à terme les rênes du pays à son fils, la chair de sa chair. La dynastie des Moubarak au service de la grandeur de Égypte. Par malheur le cirage avec lequel il enduisait ses cheveux aura dû couler sur ses yeux et voiler son discernement, sinon il ne se serait pas laissé tromper par son entourage et aurait rejoué la pacification de la place Tien an Men au cœur de Égypte. Si seulement il avait accepté d’être chauve ou assumé de cheveu poivre et sel… La coquetterie de trop aura privé Égypte d’un pharaon de grande envergure et à peine octogénaire.  


Comment par ailleurs peut-on trainer dans le boue le nom d’un homme honorable l’accusant de népotisme, de corruption, de gabegie, et de prévarication ? N’en jetez plus ! Tout scientifique, même le plus médiocre est informé du fait qu’il y a des phases obligatoires de test avant de mettre à la disposition du public des produits et autres découvertes. Une découverte majeure se teste sur une petite échelle. Le projet de Ben Ali le Grand était l’enrichissement exponentiel de tout tunisien. Puits de sagesse et homme prudent, le guide président a fait le choix de tester « la molécule d’enrichissement rapide » sur un groupe témoin appelé les Trabelsi. Il fallait d’une part voir si l’on pouvait passer d’un état de quasi pauvreté à celui de milliardaire en quelques années. Cette preuve faite il fallait tester les changements induits sur le groupe teste après son enrichissement. Ce n’est qu’après ces vérifications de sécurité primaire qu’il allait déployer la technique au peuple entier.  Les esprits chagrins le suspectent de népotisme sous prétexte qu’il s’agit de sa belle-famille ?  Quel être sensé enrichirait sa belle-famille au détriment de sa propre famille ? Du bon sens diantre !

Par ailleurs, le guide suprême de la nation tunisienne a mis en péril ses proches en les faisant cobayes de la croissance future de la nation. Mais il a fallu qu’un homme contrarié se prenne pour un méchoui sur la place publique et les tunisiens ingrats et sans vision ont sacrifié leur guide, digne successeur de Bourguiba (qu’il a en passant participé à destituer pour le bien de la nation) à l’émotion.

La fortune de son clan ne s’élèverait à 5 milliards de dollars après vingt-quatre années au pouvoir ? Et alors ? Ben Ali travaille. Ce qui, je le souligne en passant n’est pas le cas de Liliane Bettencourt ou de Caroline de Monaco ! Qui est descendu dans la rue pour les destituer ? Ne crions pas au racisme tout de suite mais il se lève en moi comme un soupçon. Pas joli joli tout ça !


Cinq milliards de dollars ? C’est tout ?  Une telle misère ferait rire aux éclats quelques souverains rapaces ça et là sur la planète. Comparé à d’autres c’est à peine de quoi offrir un apéritif à des malades du kwashiorkor dans Éthiopie du milieu des années quatre-vingt !

Si on lui avait laissé du temps, il aurait pu étendre l’expérience de l’enrichissement exponentiel à tout le peuple, la Chine serait venue prendre des leçons de croissance en Tunisie. Le manque de vision aura stoppé  l’histoire en mouvement. La Tunisie ne sera pas la première puissance mondiale pour cause d’autodafé inopportun.


Et voilà qu’aujourd’hui, pour tout couronner, l’on déverse comme des ordures par une benne, et sans la moindre réserve, des tombereaux d’injures sur un homme de bien : Mouamar le Merveilleux ! C’est ainsi que l’on salit la réputation d’un pacifiste, d’un homme équilibré. Cet être supérieur a durant quatre décennies consacré sa vie, son génie et son aura au service de la grandeur de Libye. L’homme et son clan auraient une fortune estimée à  120 milliards de $ (87 milliards d’euros). Est-ce cher payé pour 40 années dédiés à la grandeur de la Libye ? Est-ce cher payé pour l’artisan de  la pacification du Tchad, l’unité africaine, la protection des immigrants d’Afrique subsaharienne et la sécurité aérienne internationale ? Sans Kadhafi, la Libye ne serait pas, le monde ne serait pas, les galaxies ne seraient pas, le soleil non plus. Mouamar Kadhafi est l’Etre absolu la réponse à toutes les questions de l’univers.


De toutes les façons, si l’on considère que Moubarak et son clan ont environ 70 milliards de dollars pour dix ans de moins à la tête d’une nation, et en comptant les heures supplémentaires et les congés payés, la fortune des Kadhafi est amplement méritée et est de la roupie de sansonnet au regard des du Guide suprême (que son nom soit chanté par des vierges sur tous les continents de génération en génération)  et ses apports à la Libye et au monde.

De plus le guide visionnaire au visage remodelé -pour mieux plaire à son peuple chéri- a mis ses fils au travail pour le bien de la nation.


Comment peut-on suspecter le Guide suprême de la Grande Révolution libyenne d’être un tyran sanguinaire ? D’accord un peu excédé par les enfantillages d’un peuple aux caprices adolescents sur la place publique, il traite ces grands enfants de drogués avec des vociférations hallucinées. Nous n’allons pas pinailler sur les mots tout de même !

En effet, ne faut-il pas être sous l’effet de quelque substance opiacée ou  de quelque autre hallucinogène pour imaginer la Libye sans Mouamar l’immortel et sa famille ? Kadhafi est la Libye, cette dernière n’est pas sans lui. Qu’on se le dise.


En bon père du peuple conscient que ce dernier ne peut vivre sans lui se propose d’orchestrer le « suicide » d’une nation plutôt que de la laisser entre les mains des étrangers qui haïssent la Libye. Kadhafi a promis un bain de sang si le peuple ne retrouve pas la raison.


En effet si au final ces chochottes de Ben Ali et Moubarak n’ont pas eu la virilité affirmée et manifestée par quelque excroissance testiculaire pour rester au pouvoir, Mouamar ne cèdera pas. Il en a lui ! Et ses fils aussi. Que son look de drag queen massacrée par un chirurgien esthétique ne trompe personne. Lla diva Mouamar n’est pas une femmelette, c’est un homme, un vrai. En matière de « cojones », il en remontrerait à une escouade de zébus en rut. Il est mâle jusqu’à la déraison. Personne ne lui prendra son jouet.  Il préfèrera le bain de sang plutôt que de livrer son cher pays à des hérésies telles que la démocratie ou la liberté.


Quels sont donc ces peuples qui ne sont pas fichus de s’élever au-delà des considérations aussi prosaïques que la faim, le chômage, ou la liberté d’expression ? On accuse des dirigeants d’affamer des peuples alors qu’ils les éduquent spirituellement par l’ascèse ?


L’heure est au grand n’importe quoi et les médias dominants tordent le sens des faits pour priver des nations entières d’hommes valeureux qui ont prouvé depuis toujours leur attachement féroce à la construction de leurs nations. Comment est-il acceptable que nul ne s’offusque de ce que l’on ose qualifier ces nobles âmes  des pires qualificatifs ? Fort heureusement, la France, patrie des droits de l’homme et étalon de mesure interplanétaire du respect des droits de l’homme et du citoyen, par le soutien, la fourniture des armes et des amitiés durables avec ces êtres supérieurs rappelle à nos consciences engourdies que les « révolutions » actuelles sont illégitimes et sans fondement.


A bas les Guevarra d’opérette en djellaba, boubous ou pagnes la liberté et la démocratie sont des chevaux de Troie des puissances coloniales. Ne nous laissons pas tromper. De toutes les façons Jacques Chirac, grand visionnaire n’a-t-il pas dit que l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie ? Si la France, championne du monde des droits de l’homme et de la diplomatie éclairée le dit, cela doit être vrai.


C’est la France qui déroule le tapis rouge à Kadhafi, à Hu Jingtao pour décrocher des contrats et à Bongo, Biya, Compaoré, Sassou Nguesso, Nguema et les autres pour des raisons encore plus opaques pour lesquelles les peuples d’Afrique subsaharienne n’ont pas fini de payer. Qui aurait en Afrique Subsaharienne l’idée folle de s’opposer aux tentations monarchiques de Wade, Biya ou Nguesso ? La révolution de jasmin sous l’équateur ? Et puis quoi encore ?  Parce que la citronnelle est finie chez nous ?


Dormez tranquilles indéboulonnables guides de nos peuples assoupis. Continuez à vous croire intouchables. Continuez à envisager de léguer des pays qui ne vous appartiennent pas à vos rejetons.

Le jour vient, et il est proche disent les antipatriotes,  où l’on verra sur vos visages l’air hébété de Ali ou Moubarak ou pire encore l’air abasourdi et grotesque de Ceausescu au moment où il a réalisé que ses vociférations étaient désormais sans effet sur un peuple excédé. Ils disent que l’histoire est en marche et les que les peuples d’Afrique sont en passe d’écrire leur propre histoire. Eux les qui ? Tchuip.


Camarades, réveillons nous et boutons défendons nos guides suprêmes au péril de nos vies.Ils ne sont pas fous, leurs enfants sont dehors. Et au fond ayant probablement des nationalités étrangères pourquoi verseraient ils leur sang pour sauver nos pays ? Voyons …


Signé camarade Extinctor

Secrétaire perpétuel du comité

de maintien de l’ordre dans nos nations



Talking about a revolution…will you know ? Will you hear the sound ?

ForbiddenInnocence.jpg picture by maddyspaceBillet écrit il y a bientôt deux ans. L’actualité me donne envie de le remonter. La crise née des subprimes a mis à nu des mécanismes cyniques des plus abjects qui ont conduit à la tragédie bien des familles. Par ailleurs, dans un monde qui se prétendait dans l’incapacité de débourser les sommes nécessaires pour éradiquer la faim dans le monde, nous entendons les sommes faramineuses qui sont déboursées pour sauver des banques. Je ne suis pas pour la faillite bancaire et encore moins celle des états mais cette situation met en évidence la valeur de l’humain au coeur du système mondial. Avez vous entendu le gouvernement fédéral américain se mettre en quatre pour ceux qui avaient perdu leurs maisons ? Il y a deux jours, selon un sondage, un de plus me direz-vous, 60% des personnes interrogées en France ont peur de se retrouver SDF. C’est terrifiant n’est-ce pas ? Et les mois ont passé, et la crise semble s’estomper révélant jour après jour que le système n’a pas été refondu, que malgré les slogans et les effets d’annonce le capitalisme n’a pas été réinventé. Faut-il que tout explose pour qu’ils entendent. Des surdités d’antan ont enfanté des révolutions qui ont changé les systèmes politiques. Dans un pays, un roi et sa famille ont perdu la tête. Dans d’autres il a fallu passer par des guerres et des tragédies pour essayer de penser autrement la justice sociale. 90% de la société ne sauraient indéfiniment regarder 10% de cette dernière faire ripaille et gaspiller en futilités ce qui servirait à l’essentiel pour d’autres. Will they know ?

Bonne lecture.

Cette chanson date me semble t-il de 1988. Elle m’avait marquée à l’époque mais avec la maturité (l’un des avantages de l’âge) je l’entends en profondeur et les injustices de nos sociétés le font résonner de plus en plus fort. Ce chant semble annoncer prophétiquement des révolutions qui se préparent dans nos sociétés post-modernes, celles qui laissent sur le bas côté des hommes et des femmes qui n’ont pas d’autre ressource que de faire la queue des heures durant, devant des endroits comme les restos du coeur  pour recevoir de la nourriture de tous les jours. Il arrive qu’on entende en interview des personnes qui sont réduites à cette indigence et elles racontent pour certaines d’entre-elles la violence contre soi que représente le fait de se sentir réduit à la mendicité.

Elle annonce les révolutions qui se préparent dans des banlieues dites sensibles dans lesquelles se sont retrouvées parquées des populations dont l’homogénéité était celle d’être des personnes en difficulté et dans des parcours potentiellement générateurs d’exclusion et de désocialisation. Un son gronde dans les immeubles oppressant de certaines zones urbaines sensibles, qui deviennent des zones de non droit générant des règles internes qui les confortent dans une désadaptation à la société.

Il y a des colères qui se lèvent face à la débauche de moyens déversés pour des futilités et les parapluies que représentent les stock options pour les « grands patrons » dans un pays dans lequel le nombre de travailleurs pauvres et incapables de trouver un logement ne fait que croître. Des révolutions s’annoncent dans des pays dont le système génère de nombreux chômeurs sans espérances et des sans abris de plus en plus jeunes, de plus en plus nombreux. Il faut que quelque chose se passe…

Qu’allons nous faire ? Nous mettre la tête sous le sable en nous disant « tout va très bien madame la marquise « . Allons-nous entendre le son qui monte et qui gronde ça et là dans la société ? Allons-nous en anticiper les conséquences pour que ne se lève pas des révolutions qui laisseraient exsangues nos sociétés. Allons-nous avoir le courage d’initier de vraies réformes pour que la violence sociale et la violence de l’exclusion des populations les plus fragiles diminue dans nos pays. Allons-nous avoir le courage de reconnaître la défaite de certains schémas dans lesquels nous fonctionnons, nous privant de certains de nos conforts à être pour laisser de la place pour l’éducation et l’insertion de ceux qui sont déjà abandonnés au désespoir et/ou à la colère. Il y a un prix à payer et des renoncements à faire pour ceux qui comme moi sont plutôt du bon côté de la barrière. Tant de choses superflues semblent m’être, nous être devenues si nécessaires et essentielles que nous ne serions pas aisément prêts à nous en priver pour faire de la place aux autres dans le confort auquel nous prenons part. J’ai entendu parler il y a un moment de partage du travail et l’idée me revient. C’est sûrement une piste de réflexion mais j’avoue que l’idée de partager mon travail, de renoncer à quelques heures avec une diminution de salaire relative à la baisse des heures de travail ne me sied pas Il y a du chemin à faire dans nos bonnes idées et dans nos générosités dont les limites se révèlent souvent au moment où chacun de nous doit payer un prix. Je crois qu’une révolution est nécessaire dans ma mentalité. Dans d’autres aussi sûrement.

Il y a un murmure qui monte de ça et de là dans nos sociétés et ce murmure prend parfois des formes odieuses, des formes abjectes, des formes intolérables et intolérantes.

Dont you know … ?

Ecrit le 30 décembre 2006

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Don’t you know
They’re talkin’ bout a revolution
It sounds like a whisper
Don’t you know
They’re talkin’ about a revolution
It sounds like a whisper

While they’re standing in the welfare lines
Crying at the doorsteps of those armies of salvation
Wasting time in the unemployment lines
Sitting around waiting for a promotion
Poor people gonna rise up
And get their share
Poor people gonna rise up
And take what’s theirs
Don’t you know
You better run, run, run…
Oh I said you better
Run, run, run…
Finally the tables are starting to turn
Talkin’ bout a revolution



Journée internationale pour la Drepanocytose : une maladie méconnue qui frappe 300 000 enfants dans le monde chaque année

 

 

Bonjour à tous,

Je relaye ici une information à mes yeux essentielle. Je vois fleurir ça et là des sourires sceptiques, voire narquois et des pensées peu clémentes du genre « elle transmettrait donc des choses essentielles cette bavarde compulsive ? » Pftt !!! Repliez vos sarcasmes le temps d’un instant et prenez le temps de parcourir ce qui suitCool. Je vous copierai in extenso le document que j’ai reçu.

 

 

Il est un fléau silencieux qui frappe dès la naissance 300 000 enfants par an. Un fléau génétique dramatique et silencieux parce que peu médiatisé, parce que concernant la plupart du temps des personnes issues des pays au Sud du Sahara ou dans les Caraïbes : la drepanocytose maladie du sang liée à une déformation du globule rouge qui est incapable de transporter convenablement l’oxygène dans le sang et qui génère des dégats dans les organes et même dans les os. C’est une maladie héréditaire qui se soigne mais ne se guérit pas. Journée internationale pour la Drepanocytose : une maladie méconnue qui frappe 300 000 enfants dans le monde chaque année dans A decouvrir 02

 

 

On pourrait gloser à l’envi sur les injustices de l’absence de mise en lumière de ces maladies orphelines ou sur le silence assourdissant des médias sur certaines pathologies mais ce serait sans grande efficacité opérationnelle. En revanche, nous pouvons tous, dans le cadre de nos relations, faire savoir que la drepanocytose existe et que chaque année selon l’OMS 300.000 enfants naissent atteints de cette pathologie génétique ayant au dessus de la tête une épée de damoclès ayant sur une face la mort prématurée et de l’autre la quasi certitude d’une vie de souffrance. Nous pouvons faire savoir que pour ceux qui naissent en Afrique atteints de cette pathologie, la moitié n’atteindra pas l’âge de cinq ans ! Nous pouvons faire savoir que bien des rivières de larmes de parents et de familles du côté de l’Afrique, de l’Inde, de l’Afrique du Nord ou des pays de la Méditérannée entre autres prennent leur source dans ce fléau. Nous pouvons faire savoir qu’il est des parents et grands parents qui ont le coeur brisé et les yeux secs à force d’avoir porté en terre leurs descendants. Nous pouvons faire savoir qu’il est possible de faire connaître ce mal et inciter les gens à se faire dépister. Oui nous pouvons juste, le temps d’un clic de souris faire savoir, attirer l’attention, faire un bruit utile pour qu’une attention particulière soit portée à un fléau qui depuis des décennies sème larmes et désespoir dans bien des familles et fait se tordre de douleurs des enfants marqués dès la naissance par ce mal.

 

Comme pour n’importe quelle maladie génétique la recherche est essentielle, fondamentale, vitale. L’avenir de bien des enfants (300.00 naissent chaque année et s’additionnent au nombre de ceux qui en sont victimes) est suspendu à l’avancement de la recherche et à la mise en priorité du traitement de ce fléau. Parmi les lecteurs de ce blog il y a probablement des membres du corps médical bien plus qualifiés que moi pour communiquer sur la question. Peut-être pourriez vous mobiliser vos ressources pour prendre part à la journée internationale de la drépanocytose le 19 juin 2008.

 

N’hésitez pas à copier ce billet et à transmettre par mail, sur vos blogs ou via n’importe quel support pour attirer l’attention sur ce fléau. N’hésitez pas à être créatifs, à contacter vos municipalités le cas échéant pour que des actions soient organisées dans votre ville ce jour là. En ne tentant rien et en présumant que rien ne se fera le résultat est assuré03 dans Faits de société. En revanche si on se bouge un peu on pourrait avoir de belles surprises et participer à améliorer l’ordinaire de ces enfants qui ne sont peut-être pas les nôtres mais qui sont des semences d’avenir que nous ne voulons plus voir prématurément fauchées.

 

 

Voici un extrait du document :

 

« La Journée mondiale a pour but d’amorcer un mouvement qui oblige les gouvernements, la communauté internationale, la société civile et les particuliers à agir et éviter notamment que, tous les ans, des milliers d’enfants meurent dans le silence. Elle a pour principaux objectifs de faire prendre conscience de la mortalité et de la morbidité chez les enfants, des souffrances que les patients endurent et des conséquences sur la santé en général.

Nous voulons faire comprendre qu’il existe des solutions. Il existe des moyens efficaces qui peuvent sauver des milliers de vies et éviter les complications. Les Etats doivent mettre en place des structures de prise en charge, encourager la recherche et le diagnostic. »

Pour vous informer davantage sur le drepanocytose et sur les actions engagées je vous encourage à faire un tour sur le site de l’OILD.

 

 

http://www.drepanetworld.org/modules/news/

 

 

Pour en savoir plus vous pouvez regarder ces videos la première est bien documentée et on peut entendre des mamans qui se sont engagées sur le terrain de la lutte contre la drepanocytose.

http://www.dailymotion.com/video/x5cbd6

Cette vidéo permet une incursion dans le vécu de ces enfants et leurs familles. On revoit Jeanny l’une des mamans vue dans la vidéo précédente et Taylor son fils. Ces parents, ces enfants suscitent en moi compassion et respect. On se sent impuissants face à cette montagne mais par les moyens de communication à notre disposition, nous pouvons participer à faire connaître ce fléau et faire que le 19 juin soit un jour spécial. Je pense que lorsque ce mal sortira du ghetto des tabous les malades et leurs familles s’en porteront mieux.

http://www.dailymotion.com/video/x3dlfj

 

 

Amitiés

Malaïka

19 Juin 2008 journée Internationale de la drépanocytose
« Eduquer sur la drépanocytose »

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue au monde. L’OMS estime que plus de 300 000 enfants naissent chaque année atteints par cette pathologie et en Afrique plus de la moitié des enfants qui y naissent n’atteignent pas l’âge de cinq ans.

Cette pathologie est pourtant méconnue des populations. Il est important que l’on commence à l’enseigner dans les écoles, et que se développent des actions d’éducation et de sensibilisation pour mieux la faire connaître.

Cette pathologie est pourtant méconnue des populations. Il est important que l’on commence à l’enseigner dans les écoles, et que se développent des actions d’éducation et de sensibilisation pour mieux la faire connaître.

Elle sera célébrée le 19 juin 2008 la journée internationale de la drépanocytose commémore l’appel International des femmes contre la drépanocytose. Lancé à l’UNESCO en 2003.

Depuis cette date, l’OILD se bat auprès des instances internationales afin que les Nations Unies reconnaissent cette date comme étant la Journée internationale de la drépanocytose.

La Journée mondiale a pour but d’amorcer un mouvement qui oblige les gouvernements, la communauté internationale, la société civile et les particuliers à agir et éviter notamment que, tous les ans, des milliers d’enfants meurent dans le silence.

Elle a pour principaux objectifs de faire prendre conscience de la mortalité et de la morbidité chez les enfants, des souffrances que les patients endurent et des conséquences sur la santé en général.

Nous voulons faire comprendre qu’il existe des solutions. Il existe des moyens efficaces qui peuvent sauver des milliers de vies et éviter les complications. Les Etats doivent mettre en place des structures de prise en charge, encourager la recherche et le diagnostic.

La Journée du 19 juin journée Internationale de lutte contre la drépanocytose, ainsi que les jours, les semaines, les mois et les années qui suivront devraient donner lieu à des manifestations de solidarité et de soutien, et surtout inciter les pouvoirs publics et l’industrie à agir pour la survie, la santé et le bien être des personnes souffrants de drépanocytose.

Cette année, le 19 juin, plusieurs organisations célèbreront la Journée Internationale de la drépanocytose. Nous vous invitons à organiser dans le monde entier des manifestations visant à mieux sensibiliser l’opinion à la morbidité, à la mortalité et aux souffrances inacceptables de la drépanocytose.

Le thème de la journée en 2008 est : Eduquer sur la drépanocytose nous comptons sur la mobilisation de tous les acteurs de la drépanocytose. L’OILD en partenariat avec la Mairie de Pantin vont faire de l’éducation à la drépanocytose aux enfants dans les écoles.

Nous invitons les acteurs de la région parisienne à y participer.

Ressources pour organisateurs

- Images ou Photos sur la drépanocytose
- Résumé sur la maladie
- Buts de la journée internationale de la drépanocytose
- Brochure d’information sur la drépanocytose

 



« Là bas » ou la destination du désespoir

Bonjour à vous,

J’ai eu envie de remonter ce post écrit au mois de mai et qui me tient à coeur. Pour ne pas oublier ceux dont les vies s’échouent sur des rivages loin de leurs terres, rejetés par des flots sur le chemin d’un eldorado qu’ils ne trouveront pas,victimes de la misère, victimes des passeurs mercenaires. Fils et filles d’Afrique, fuyant la misère pour trouver la mort.Triste de réalité de début du 21è siècle.

 

immigrationafricaine.jpg

Il y a quelques mois, les journaux parlaient sans relâche de ces hommes et de ces femmes que l’on retrouvait morts ou vivants au large de l’Espagne. Il étaient en provenance d’Afrique Subsaharienne ou d’Afrique du Nord. Des immigrés clandestins qui, sur des radeaux de fortunes mettaient leur vie en danger pour atteindre un eldorado que leur ouvrirait l’Europe en passant par l’Espagne. Des corps échoués venus de pays

immigrantmort.jpgéconomiquement déclassés perçus pour certains comme des empêcheurs de mondialiser en paix. Pays dont la participation aux échanges internationaux est portion congrue, pays qu’au fil du temps certains ont appris à dédaigner, à regarder avec condescendance, voire à mépriser.

Ces gens venus d’ailleurs, échouant sur les rivages de l’Espagne sont l’image de l’une des désespérances le plus saisissantes de notre époque. Oh certes pas la plus photogénique, mais l’une des plus désespérantes.

Il y a eu un temps les rivages de l’Afrique ont vu débarquer des prédateurs niant l’humanité des fils et filles de cette terre et qui les ont arrachés à leurs villages pour les jeter dans des cales de bateau avant de les livrer comme des marchandises dont on vérifiait la dentition comme on le ferait d’une denture pour en déterminer le prix de vente. « Bestialisation » (je néologise à dessein) volontaire de l’humain pour servir des intérêts économiques et une idéologie détestable dont les relents rejaillissent ça et là dans nos sociétés post-modernes.

L’Afrique contemporaine voit ses fils et ses filles arrachés à leur terre par le désespoir, la dépossession de leur destinée, de leur droit au bonheur, exilés prétendument volontaires qui vivent loin de leur terre apprivoisant tant bien que mal leur nécessaire altérité.

Combien de fils et de filles d’Afrique, sortis de leur pays pour des raisons pratiques (compléter une formation universitaire par exemple) sont retenus à l’extérieur faute de perspectives intéressantes sur le terrain. Combien d’autres, deviennent depuis l’occident des soutiens économiques essentiels pour leurs villages et des instruments volontaires du développement du dit village, se privant ici d’une vie décente en occident pour offrir un avenir à ceux qui sont restés au pays ?

Générations désespérées par l’anémie des perspectives que leur offrent leurs pays. Une tragédie se noue sous les regards indifférents de chefs d’Etats d’opérettes, véritables proxénètes des pays qu’ils sont sensés avoir la charge de diriger et de leurs complices occidentaux. Une tragédie se noue dans des pays dans lesquels des jeunes vies se construisent avec l’idée que l’ailleurs est la seule solution, instillant la migration dans les esprits comme inexorable. Dirigeants d’Afrique, fossoyeurs des espérances des africains et dirigeants d’Europe souvent complices confortables de cette réalité de plus en plus dramatique.

On peut gloser à l’envi sur l’immigration choisie, il est désespérant d’en arriver à penser qu’il n’y a pas d’autre choix que d’émigrer, de quitter les siens, ses racines, son environnement, la terre sous laquelle reposent ses ancêtres tandis que les proxénètes de l’Afrique livrent sans respect ni vergogne les sols et les sous sols des terres d’Afrique à ceux qui la violent et l’utilisent comme une prostituée qu’on utilise et qu’on jette.

On entend parler du respect de l’environnement et du réchauffement climatique , on se donne bonne conscience à coup de slogans et d’un apparent volontarisme politique tandis que sur les routes et les pistes de pays africains des camions en grand nombre se dirigent vers des zones portuaires chargés de grosses billes de bois, témoins du nombre d’arbres qu’on arrache jour après jour. Il y a des dieux devant lesquels s’inclinent ces proxénètes et leurs complices et clients : le dollar, le pétrodollar et au fond peu importent les lendemains après eux, le déluge.

Que de morts tragiques comme ceux que l’on retrouve morts de froid dans la soute d’un avion ou broyés par les hélices d’un avion pour avoir voulu au mépris de tout bon sens atteindre cet occident, promesse d’un futur plus radieux, sans tenir compte des réalités de l’immigration clandestine dans les pays d’Europe. Se dire que pour soi, les choses se passeront mieux, seront meilleures. Et il y a ceux qui, vivant en occident, quand ils reviennent au pays donnent une image tellement idyllique de leur condition qu’ils sont de véritables VRP de la tentation migratoire, alléchant ces jeunes filles et jeunes gens, laissés pour compte de la réussite, déclassés de la société et qui refusent de se résigner à ne plus rêver.

Mais quel prix à payer quelquefois pour vivre ce rêve !!! Voyez vous mêmes :

« Quarante-cinq émigrant africains qui se dirigeaient vers les côtes espagnoles de l’archipel des Canaries sont considérés comme noyés dans deux naufrages près des côtes mauritaniennes et du Sahara occidental.

Vingt-deux personnes ont disparu après le naufrage de leur embarcation partie le mercredi 1er mars de Nouadhibou, dans l’extrême nord-ouest de la Mauritanie, avec 46 personnes à bord (25 de Guinée-Bissau, 19 de Gambie, 1 Mauritanie et 1 Malien)… » lire la suite sur : http://www.toungaranke.net/modules/smartsection/item.php?itemid=146

« Treize Africains sont morts jeudi lors de leur traversée clandestine vers l’archipel espagnol des Canaries, où affluent chaque année, au péril de leur vie, des milliers de victimes d’un trafic d’être humains organisé à partir des ports d’Afrique de l’Ouest. Les treize hommes ont été retrouvés, au large de l’île de Fuerteventura, morts de froid, dans une barque à la dérive qui transportait au total 43 personnes dont quatre ont dû être hospitalisées en raison de leur grave état d’hypothermie. »

http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=1500

Comment peuvent-ils en conscience monter sur des radeaux de fortune et risquer leurs vies dans des conditions absolument inhumaines ? Victimes d’autres prédateurs, ceux qui vendent l’espoir et leur prennent des fortunes pour embarquer dans des radeaux de fortunes.

Avant l’Afrique se voyait arracher ses enfants par des négriers, aujourd’hui ils prennent volontairement des « bateaux » dans lesquels ils sont entassés dans des conditions inhumaines espérant que « là-bas » ils rencontreront et construiront une vie digne. Derrière les vies qui « se déversent » (pour utiliser les mots de certains politiques) sur le côtes de l’Europe il y a le désespoir croissant d’un continent exsangue. Derrière ces « flots » d’immigration il y a une tragédie pour laquelle l’urgence d’un co développement n’est pas optionnel. Il y a une réflexion à mener pour que cette solution du désespoir ne soit plus. Il est urgent de repenser le développement de ce continent. On entend discourir ça et là mais si le co développement doit être géré par les « proxénètes » ceux qui n’ont aucun respect pour leurs pays et les traitent comme des prostituées alors de l’argent, des milliards d’Euros seront versés et réinvestis dans des hôtels particuliers de France et d’ailleurs aidant les chefs d’Etat à accroître « leur » patrimoine personnel tandis que les populations de plus en plus désespérées prendront des radeaux d’infortunes, véritabe pirogues de la mort, préférant risquer une mort soudaine plutôt que cette lente agonie qui est la leur et celle de leurs nations. Là-bas, destination du désespoir. Là-bas destination du déracinement . Là-bas destination de la dépossession plus ou moins grande de soi. Une actualité en chasse une autre, mais la réalité de ce désespoir demeure, loin des caméras de télévision. Il est urgent de rendre vivable leur « ici » pour diminuer la tentation du « là-bas »

Là-bas : Jean-Jacques Goldman

http://www.dailymotion.com/video/2LNlya11SWniwWY1

Pour voir des photos de ce drame humain, aller sur le lien suivant : http://www.seneweb.com/news/article/2656.php

Pour creuser le sujet :

http://www.maliweb.net/category.php?NID=18302

http://www.afrology.com/soc/immigrer.html

http://www.xalima.com/EMIGRATION-CLANDESTINE-Les,3343

http://www.loccidental.net/spip.php?article113



Savent-ils que c’est Noel ?

 

sansabri.jpg picture by maddyspace

 

C’est bientôt le jour de Noël et pour la plupart d’entre nous, bien au chaud dans nos appartements et autres maisons nous nous préparons à passer des moments chalereux au milieu de ceux qui nous sont chers. Il y en a qui anticipent déjà les visages émerveillés de leurs enfants au pied du sapin le 25 décembre. Ils voient déjà en pensée les étoiles dans les yeux de leurs petites filles et petits garçons face au cadeau tant espéré. Et les éclats de rire en famille, et les chamailleries usuelles quand le champagne ne pétille pas que dans les verres. D’autres pensent à tante Yvonne ou oncle Gérard qui sur le coup de minuit raconteront la même blague dont on ne connaitra jamais la fin tant le fou rire du conteur sera inextinguible. Noël et ses joies, ses jolis moments.

Il y a plus de vingt ans, au milieu des années 80, des visiteurs inattendus se sont introduits dans le confort de nos logis, emmenés par Yves Mourousi, Bernard Rapp ou Claude Sérillon. En les regardant, nous sommes devenus les témoins à la fois passifs et émus d’une tragédie qui se déroulait dans une Ethiopie victime de la sécheresse entre autres tragédies. Quand nous étions à table, et que la télévision nous montrait dans leur détresse habitaient un désespoir et une douleur qui prenait aux entrailles. Il y avait ces regards de mères et d’enfants dans lesquels semblaient lutter un désir de vivre et celui de quitter une vie devenue trop dure. Des yeux immenses d’enfants affamés hanteraient longtemps nos mémoires. les regards de ces enfants d’Ethiopie qui ne pensaient probablement pas à la venue d’un éventuel Père Noël, loin de nos sapins, de nos dindes aux marrons, de nos Ndole*, Ngodo**, Poisson Braisé, Poulet DG***, Yassa****, Tieboudienne*****, et que sais-je encore. Prisonniers d’une vie en pointillé, condamnés à survivre sans avoir pour autant les moyens de le faire, tels étaient les victimes de cette horrible famine. La télévision les faisait entrer chez nous égratignant un peu nos consciences, donnant comme un goût de cendres à nos repas. C’est à cette époque, le gratin de la pop music britannique s’est réuni à l’initiative de Bob Geldof et ils ont poussé un cri qui nous invitait à considérer ceux qui, prisonniers de la famine, étaient bien loin de nos Noël « Do they Know it’s Christmas ? »Je me souviens que ce chant m’avait touchée et j’avais acheté le 45 tours (45 tours kezako ?Clin doeil). Plus tard les Etats-Unis avec « USA for Africa » et des chanteurs français et francophones ont chanté les enfants d’Ethiopie s’engouffrant dans la brèche de cette nouvelle expression de l’implication des artistes dans l’humanitaire. Vingt ans plus tard nous sommes habitués à cette forme d’expression entre la famine, le tsunami, la lutte contre le sida et toutes les autres tragédies humaines dans lesquelles les artistes s’impliquent etc. On se souvient du disque pour soutenir les restos du coeur et la voix de Coluche « Moi je file un rencart à ceux qui n’ont plus rien, sans idéologie discours ou baratin. Je ne vous promettrai pas les toujours du grand soir, mais juste pour l’hiver à manger et à boire ! »

 

Noël 2007

Il fait froid. Il y a quelques jours un homme, un être humain est mort place de la Concorde synthétisant dans sa tragédie personnelle les contradictions fondamentales de nations riches. Mourir de froid et de misère à quelques pas du Crillon et des autres palaces parisiens, à quelques minutes du palais de l’Elysée. Hé oui ! Là tout près de nous des drames se nouent sous le froid où femmes et hommes dépouvus d’un toît s’abiment dans le désespoir et l’alcool. Savent-ils que c’est Noel ? Probablement parce qu’ils voient nos caddies remplis de cadeaux tandis que nos pensées sont légitimement prises dans l’organisation de nos festivités et quelquefois nous ne les voyons plus ou pire encore nous avons tellement intégré la présence de la misère à nos portes qu’imperceptiblement nous l’avons simplement intégrée dans le décor. En cette saison, l’on entend souvent dire que le sens de Noël c’est le partage. Et ces hommes et femmes, déclassés sociaux, expulsés de l’espérance, déchus dans bien des regards de l’état d’humains confinés qu’ils sont dans trois lettres fourre tout qui masquent d’immenses détresses et dans lesquelles on met ensemble des réalités disparates qu’il existe d’être humains : S.D.F.

Savent-ils encore ce qu’est Noël ? Depuis combien de temps n’ont-ils pas été au chaud un jour de Noël ? Alors que le jour de Noel approche mes pensée se tournent vers ceux qui moins chanceux que moi seraient heureux de recevoir comme cadeau une couverture, une soupe, un repas chaud, et pourquoi pas un regard, une parole et un sourire qui accompagneraient une éventuelle petite pièce, juste pour leur dire que nous les savons nos frères et soeurs en humanité.


Band Aid : Do they know it’s Christmas ?

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* Plat typique du Littoral du Cameroun à base de légumes verts délicieux à s’en mordre les doigts.

** Plat du Cameroun fait à base de pistaches locale dans lesquels on met du poisson ou de la viande… A s’en mordre les doigts !!!

*** Plat du Cameroun fait de Poulet, Plantains et autres saveurs. Attention les doigts !Clin doeil

**** Plat du Sénégal à base de poulet

***** Plat du Sénégal à base de poisson

 

 



Une congolaise s’immole par le feu au Luxembourg

Une congolaise s'immole par le feu au Luxembourg dans altérité

Toutes les nuances du gris semblent s’être donné rendez-vous dans ce ciel des Ardennes. Un chien vautré dans un champ humide surveille les corneilles perchées sur un fil barbelé. Il monte la garde devant le panneau retourné qui marque la frontière avec la Belgique. On accède à Oberwampach par une route étroite.

Le bourg ne compte qu’une centaine de maisons – grosses fermes d’antan et demeures à tourelles de nouveaux riches, blotties dans une vallée dont la quiétude n’avait plus été troublée depuis la bataille autour de Bastogne, la ville belge toute proche, en 1944. Au-dessus du village, les pales de trois éoliennes battent l’air.

 

 

Leur chuintement n’étouffe pas de pleurs : à Oberwampach, on ne pleure pas pour la famille Delvaux-Mufu Mpia.

 

 

Mardi 5 octobre, Maggy Mufu Mpia, une quadragénaire belgo-congolaise, mère de trois enfants, a troublé la vie paisible de sa patrie d’adoption. Elle s’est arrosée d’essence en plein cœur de la capitale, Luxembourg, avant de craquer une allumette.

 

 

Des photographes présents par hasard ont saisi l’image de la jeune femme en feu, hurlant sa douleur. Olivier Delvaux a tenté d’intervenir mais Maggy, transportée à Metz, est morte quelques jours plus tard. Elle voulait, affirmait-elle, dénoncer les tracasseries administratives dont sa famille était l’objet et le racisme dont ses enfants étaient les victimes.

 

 

A l’arrière de son garage Citroën d’Oberwampach, dans un bureau aux murs jaune et vert, M. Delvaux se prend la tête entre les mains. ‘Je me reproche de n’avoir pas vu son désespoir, mais j’aurais fait la même chose qu’elle. Aujourd’hui, je préférerais être mort, mais il y a mes trois enfants…’

 

 

Ce petit homme fluet, marqué pas la fatigue et la douleur, ne sait plus comment raconter son histoire. Sa voix puissante résonne et tonne, s’adoucissant seulement pour évoquer la visite que lui a rendue la Grande-Duchesse Maria Teresa. Il pense que beaucoup d’autres autorités de ce pays ont ‘tout fait pour le ruiner’ et conduire sa femme au désespoir.

 

 

 

PRÉTENDUE PSYCHOLOGUE

 

 

Le couple habitait Bruxelles avant que le mari, ingénieur, décroche un travail à Luxembourg, en 1997. L’installation se déroule sans souci particulier mais les enfants du couple connaissent leurs premières difficultés à l’école.

 

 

A Ettelbrück, un garçon se fait traiter de ‘sale Noir’ et on l’interroge sur l’étrange couleur de sa peau de métis. La petite fille est parfois ‘oubliée’ sur le bord de la route par le car de ramassage et, une autre fois, reste coincée dans la porte de sortie tandis que le chauffeur poursuit son chemin.

 

 

La maman s’insurge quand on veut placer ses enfants dans les classes les plus faibles, sous prétexte qu’ils parlent mal l’allemand, la deuxième langue du pays. ‘Un jour, une prétendue psychologue nous a lancé violemment : ‘Il est hors de question de donner plus de chance à votre fille qu’à un Luxembourgeois ! », raconte Olivier Delvaux. Sa femme finira par trouver un emploi de bibliothécaire mais se serait vite rendu compte que son salaire se situait sous le minimum légal.

 

 

Le couple décide alors de s’installer à son compte et de mobiliser ses économies par reprendre un garage, à Oberwampach. L’affaire compte quelques ouvriers, semble rentable et devrait permettre au mari de la transformer en un petit centre commercial. Il compte sur l’aide des banques et des pouvoirs publics, qui offrent des primes à l’installation. Mais les diverses autorisations requises se feront attendre. Olivier doit fermer le garage pendant plusieurs mois, perdant au passage la concession Citroën, reprise par un concurrent.

 

 

A plusieurs reprises, le couple tentera de faire fléchir l’administration. En vain, affirme M. Delvaux. C’est alors que sa femme, dépeinte comme tolérante et soucieuse d’équité, aurait mûri le projet d’une action d’éclat. Son mari affirme que, jusqu’au dernier moment, il a cru qu’elle voulait enflammer des couvertures devant un ministère.

 

 

Le 5 octobre, alors que la police avait été discrètement alertée mais attendait Maggy à un autre endroit de la ville, elle s’est immolée.

 

 

Voulait-elle vraiment mourir ? La police garde un doute et devait entendre M. Delvaux de nouveau, mardi 19 octobre. Soit la veille de l’enterrement de Maggy, qui a été retardé : il aura fallu des jours et des jours pour que les pompes funèbres disposent des documents nécessaires à l’inhumation.

 

 

Les autorités luxembourgeoises ont, entre-temps, lancé plusieurs enquêtes, judiciaire, scolaire et au ministère des classes moyennes. Un peu tard, sans doute. A Oberwampach, trois enfants n’aspirent plus qu’à fuir le ‘paisible’ Grand-Duché et préfèrent ne pas regarder les photos dans les journaux.

 

 

Jean-Pierre Stroobants/ Le Monde



Sommes nous tous racistes ?

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Bonjour vous,

En allant sur un blog ami j’ai trouvé un texte qui a retenu mon attention. C’est l’extrait d’un livre d’Albert Memmi Le point de vue de Albert Memmi vaut la peine d’être rencontré parce qu’il apporte des éclairages qui m’apparaissent pertinents. Dès que le mot « racisme » est laché dans toute la laideur et la violence de ce qu’il véhicule, des replis légitimes apparaissent. Il est impossible que l’on porte en soi les semences de ce qui du Rwanda au Moyen Orient en passant par l’Afrique du Sud de l’Apartheid, le Dixie américain ou les fonctionnements des Etats coloniaux ont avili les hommes et les ont maltraités au non d’une infériorisation pensée, conceptualisée de l’autre.

Memmi en forgeant le concept d’hétérophobie ouvre à une réflexion sur soi et sur la société qui vaut la peine à mon avis d’être creusée. Il me semble qu’une lecture ouverte peut nous aider à débusquer ce sur quoi l’on ne s’arrête pas et y travailler. On ne peut pas passer son temps à faire l’autruche ou à botter en touche (wow l’image footbalistique je m’épate moi même ! Zizou sors de ce corps !Sommes nous tous racistes ? dans altérité 03) sinon on aura du mal à poser les bons diagnostics sur nos propres modes de fonctionnement et sur ceux de nos sociétés dans lesquelles le rejet de l’autre sur la base d’une différence structure de plus en plus les rapports sociaux. Rejet sur une différence de peau,de croyance, de statut, de partique, de codes sociaux etc. Les rejets de l’autre intériorisés si tôt que nous ne nous interrogeons plus sur eux, et nous en restons prisonniers sauf si la grâce passe par là et encore faudrait-il la laisser faire son oeuvre (ou la philosophie pour les puristes de la sacralisation de la réflexion et de l’intellect. Je ne vais pas me mettre à dos les laïques la veille d’un dimanche Cool ). Si vous ouvrez les yeux vous verrez les autruches de la grâce leurs longs cous graciles dans le sable fin des déserts de leurs refus de réfléchir. Il y a comme un refus de sortir de l’argument refuge du « l’enfer c’est les autres » pour se regarder un petit peu.

Votre avis (de préférence un peu plus loquace que « intéressant »04 dans Faits de société) sur ce qui suit m’aidera à faire avancer ma réflexion sur le sujet et permettre à mon long cou gracile (oui oui long et gracile non mais ! Merci de garder pour vous vos réflexions discourtoises sur la circonférence de mon cou pftfffft ) de sortir ma tête magnifique au demeurant du sable de mes présupposés entêtés. 03 dans Le racisme parlons-en

Je vous laisse découvrir le texte sur le blog de Titophe http://colonisation.blogspot.com/2007/11/141-sommes-nous-tous-racistes.html et j’attends vous réflexions .

Bonne lecture et amitiés



Plus qu’une simple erreur de destination de la colère

Bonsoir à vous,

Je fais remonter un article qui date de novembre de l’année dernière. Presqu’un an déjà et l’actualité en France, en Allemagne et en Suisse notamment me donnent envie de questionner le racisme ou plutôt de nous questionner au regard de la tentation raciste. Bonne lecture et bonne soirée.

Amitiés

Malaïka

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« Les racistes sont des gens qui se trompent de colère… » disait Léopold Sedar Senghor.

Il me semble que ça va plus loin que le simple fait de se tromper de colère. Oh rassurez vous je n’entre pas dans un débat à postériori avec l’ancien président du Sénégal et ancien « immortel » de l’Académie Française. Je ne m’en sens pas la carrure et je n’en éprouve pas le désir. J’entrerai d’ailleurs d’autant moins en débat que je ne sais dans quel contexte la phrase a été prononcée. J’ai entendu dire il ya quelques temps que citer un texte hors de son contexte n’est qu’un prétexte. Je me contente de lire ou plutôt de transposer mon appréhension de cette affirmation dans le contexte de mon vécu d’humanoïde de début du 21ème siècle. Il me semble que cette vision réduit la responsabilité de celui ou de celle qui embrasse des positionnements et des thèses racistes et s’en sert comme d’une grille de lecture des rapports sociaux. L’histoire récente aux USA, en Afrique du Sud, en Afrique et ailleurs, les actions violentes racialement connotées (voire justifiées) en France et ailleurs nous mettent en garde. Dans le racisme, dans la xénophobie, dans le rejet et la stigmatisation de l’autre il y a bien plus qu’une « erreur de colère ». Il y a à mes yeux de l’ignorance parfois, de la bêtise souvent, de la peur de la différence quelquefois et aussi, même si ça agresse littéralement mes entrailles la définition de l’autre comme inférieur à soi, et de fait disqualifié juridiquement du droit à l’égalité d’accès aux différents services, avantages et biens auxquels n’importe quel quidam aurait accès. Il est des gens qui sont agressés à l’idée que quelqu’un, perçu comme inférieur à soi même s’ils n’osent pas le formuler publiquement occupe un poste ou une fonction qui le place hiérarchiquement au-dessus d’eux. Cette pensée manifestement absurde est pourtant là, tapie au cœur de bien des schémas de pensée. Simple erreur de colère ? Admettons. Colère contre qui ? Contre soi peut-être pour n’avoir pas su, voulu ou pu avoir un parcours scolaire, universitaire ou professionnel qui lui aurait donné le poste attribué à cet autre qu’on exècre ? Oui mais il est évident qu’il y a un codicille à cette colère : l’autre ! La colère, la vraie raison de la colère est la détestation de l’autre nourrie par des siècles d’infériorisation de celui qui est différent et qui renverse voire invalide par son nouveau positionnement hiérarchique les sentiments de supériorité qui ont nourri la structuration interne et l’appréhension des rapports sociaux telles qu’intégrées jusqu’alors. Effondrement de paradigmes.

Ce qui m’interroge dans cette affirmation de Senghor, c’est qu’elle pourrait être instrumentalisée pour servir d’excuse et pour légitimer des comportements absurdes et imbéciles. « Tu es raciste, tu rejettes l’autre sur sa différence l’incongruité de tes déambulations mentales mais quelle importance ? Ce n’est pas grave nous allons juste trouver les raisons de ta colère. » Heu… on va peut être se calmer là ! Apprenons à mettre les personnes face à la réalité de leurs analyses et de leurs prises de position sans euphémiser le sens et la portée de leurs attitudes. Si ma réponse au racisme d’un abruti est du racisme en retour en quoi serais-je moins abruti que lui ? A mon avis je le suis au moins autant.

Hé oui je suis un « abruti en retour », un raciste en retour, oui mais un raciste point final. pha185000004vignette.jpg picture by maddyspace

Devant mon miroir, mon visage est aussi hideux que celui des autres racistes, quelles que soient les raisons « apparentes » de mon racisme, elle est là, la bête immonde, tapie et prête à convertir en haine et en violence les rapports que j’ai aux autres, à ceux qui d’une manière ou d’une autre sont différents de moi. Aïe ! Me tromper de colère n’est plus la légitimation intellectuelle de mon positionnement stupide. Stupide moi ? Non mais !!! « Miroir, mon beau miroir dis-moi si je suis bête » Mais oui je suis bête pas simplement distrait dans le positionnement de mes colère. Je suis d’autant plus stupide que pris(e) dans mes paradigmes absurdes je me prive de l’enrichissement que m’apporterait celui qui est différent.

Le racisme va à mon avis plus loin qu’une simple erreur de destination de la colère. dv1460021vignette.jpg picture by maddyspace

Et quand l’on se défait de tous les prétextes qui masquent la réalité hideuse du racisme, alors on peut se mettre en chemin pour changer, pour laisser sortir le poison de la haine enfermé en soi.



La consécration du vide

soulierbrillant.gif picture by maddyspace

Bonjour à vous les amis,

Me voilà de retour. Je repose le pied sur la blogosphère après une pause salutaire et nécessaire. Ca me fait plaisir de vous retrouver.

Depuis mon île intérieure j’ai appris que la terre n’avait pas arrêté de tourner. Pas possibleSurprise l’univers n’aura donc pas cessé de tourner pendant mon break ? Moi qui me me croyais l’être le plus important de l’univers. Je ne serais donc pas indispensable à la marche du monde ? Oh la la déception mes amis Indeci! Bien obligée de constater que les micro événements de mon quotidien, effet papillon ou pas n’ont qu’un impact imperceptible sur le reste du monde. Ah nombrilisme quand tu nous tiens !

Rassurez-vous ceci n’est qu’un symptôme virtuel d’un mal dont j’espère ne pas être atteinte : la folie des grandeurs Clin doeil.

La folie des grandeurs, l’immodestie et l’apologie du vide semblent être la marque de fabrique de certains êtres dont les médias relaient sans complaisance les faits et gestes. Et plus les vide est abyssal, plus l’immodestie et la folie des grandeurs lui sont inversement proportionnels. De couvertures de magazines en journaux télévisés des visages s’affichent, s’agitent, brassent du vent établissant le vide et l’éphémère comme des valeurs cardinale d’une époque qui semble orpheline de sens. Ils s’appellent Paris Hilton, Loana, Steevy, et que sais-je encore, visages d’une période qui semble ériger le « rien » en raison d’exister, de paraître et de dire, même si ce que l’on dit a autant de poids que le néant. Le « rien » fait un bruit dont l’écho déverse sur nous des nouvelles sur des dérapages plus ou moins contrôlés de personnes et dont l’intérêt qu’elles suscitent continue à me laisser sans voix. Je ne compte pas les fois où le contenu des journaux télévisés m’a laissée la bouche ouverte de consternation. Le vide remplace l’information comme pour endormir celui qui regarde et écoute, comme pour le désintéresser de l’essentiel.

La raison ça et là entendue serait que le public en redemanderait. Mais bien sûr ! Les groupes de presse qui éditent des magazines basés sur l’intrusion dans l’intimité des personnes célèbres le font par philanthropie juste pour nous satisfaire nous, public avide de savoir ce que l’on trouve dans les poubelles de Gérard Depardieu ou de Jack Nicholson, voire de François Hollande ! Il va de soi que la robe de Monica Lewinski qui a fait couler tant d’encre nous intéresse au plus grand point. Si vous saviez combien peu il m’importe d’en connaître la couleur ou la matière !

Les célébrités kleenex se succèdent et l’on a vite fait d’oublier ceux qui quelques mois auparavant faisaient la couverture des magazines. Les télévisions, comme d’autres pour renouveler leur cheptel, font des castings à tout va pour mettre en lumière des anonymes et c’est ainsi qu’elles reçoivent des jeunes gens et jeunes filles qui, de rêves de gloire plein la tête s’alignent dans des files interminables par beau ou par mauvais temps, espérant être retenus dans quelque casting qui les mettrait un instant ou plus longtemps dans la lumière. Peu importe ce qu’ils feront ou le prix qu’ils paieront à cette gloire éphémère (où sont les protagonistes du premier loft français qui grisés par une gloire virtuelle avaient eu les honneurs du festival de Cannes ? Qui se préoccupe de ce qu’ils sont devenus une fois les projecteurs éteints, qui se soucie des probables détresses solitaires quand l’on se retrouve face à soi ?), ils espèrent toucher leur coin de ciel. Ils chanteront, ils danseront, ils se dénuderont le corps et l’âme dans des médias cyniques dont ils ne mesureront pas les règles du jeu dans un but atteindre leur inaccessible étoile : la célébrité, faire partie des personnes connues. Ils se croiront arrivés parce qu’un présentateur de talk show les aura invités sur son plateau. Ils ne semblent pas conscients que leur présence sur le plateau sert en grande partie à faire briller le présentateur qui fera assaut de sarcasmes et de «  bons  » mots trouvant en eux des clients faciles.

Etrange période que celle qui met en lumière le vide tandis que demeurent cachés à la vue du public des visages tenus captifs par la violence et l’intolérance pour avoir voulu se battre pour ce à quoi ils croyaient ou pour la liberté. Visages anonymes ou plus connus assignés à résidence à Rangoon, retenus captif en Colombie, massacrés au Darfour, essayant de survivre aux relents d’un racisme structurel dans le Dixie américain ou dans les attentats à Bagdad ou au Liban. Inestéthiques réalités peu télégéniques bien que la réalité des vies brisées ne soit pour le coup pas du vent.

Pendant ce temps comme les étoiles filantes caractéristiques de l’époque, des femmes et des hommes politiques occupent l’espace médiatique quelquefois pour dire des choses aussi visibles que le vent juste pour le plaisir d’exister dans la sphère médiatique. On met l’accent sur l’accessoire télégénique au détriment de l’essentiel pour exister, pour se faire un nom, pour dire un bon mot qui phagocytera le sens d’une intervention. Etrange époque que celle qui retient davantage les bourrelets gommés (ou non) d’un président, la nouvelle compagne d’un responsable politique de l’opposition ou le décolleté plongeant d’Hillary Clinton plutôt que leurs propositions concrètes pour exercer les fonctions auxquelles ils sont appelés. Le vide gagne du terrain sur le sens des choses.

Etrange période que celle qui met en lumière des visages et érige en événements des actions qui racontent vide pour oublier peut-être ceux et celles dont les visages mettraient en lumière les tragédies muettes ou plus bruyantes de notre temps, montrant la déliquescence de l’époque dans laquelle nous sommes.

Comme vous pouvez le constater les ami(e)s, je n’ai pas changé pause ou pas pause les hélices sous mon crâne sont toujours aussi indépendants emmenant mes pensées vers des rivages inattendus.

Ce qu’il y a de sûr c’est que j’ai de plus en plus envie de me centrer sur l’essentiel.

Je suis ravie de vous retrouver. Merci à vous d’avoir continué à faire vivre cet espace par vos interventions et vos messages dont la chaleur, l’amitié et le contenu souvent riche tranchent avec le vide mentionné plus haut.

Je lève mon verre à l’essentiel … et à vous mes amis. Santé !

Amitiés

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Le jour où je suis mort : je m’appelle Kouadio j’ai quinze ans (un enfant soldat).

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Je m’appelle Kouadio et j’ai quinze ans. Je suis mort il y a cinq ans, le jour de la fin du monde, le jour de la fin de mon monde d’alors. C’est la première fois que je reviens dans mon village depuis que je suis mort. Je ne reconnais rien. Je ne reconnais pas les odeurs, ni le son du silence. Avant dans mon village il y’avait des sons et il y avait des parfums, il yavait une athmosphère qui représentait le bonheur, et la sécurité : c’était le son des rires, c’était celui des cris et la musique des danses. Des enfants les pieds nus ou chaussés de babouches jouaient innocemment, courant ça et là sous les sous les regards des mères. Je me souviens du son du pilon majestueux, qui dans les mains des mères pilaient le mil ou le foutou, annonçant à nos papilles les délices à venir. Tomates et arachides écrasées avec maestria, étaient annonciateurs de sauces mettant en risques nos doigts forts gourmands. Des plats à se mordre les doigts de distraction disions nous souvent. Ma mère était pour moi, la meilleure cuisinière de la place du village. Nulle ne préparait le cabri comme elle, nulle n’assaisonait le lièvre comme ma mère.

Le parfum du poulet ou du cabri fumé. Les plantains frits dans l’huile qui attendaient le soir nos retours de l’école, ces parfums spéciéfiques étaient les parfums qui caractérisaient le village de mon enfance.

Je me souviens des soirs où me tenant la main, mon père m’emmenait, avec mon frère Koffi, sous le grand fromager dans les réunions réservées aux hommes. C’eétaient des temps de jeux et des temps de palabres. J’avais enfin dix ans, je devenais un grand qui pouvait assister, à ces rituels des hommes. Je ne comprenais pas tout ce que les grands faisaient, mais j’aimais qu’ils m’invitent à jouer aux cailloux avec les vieux du village. Je me demande d’ailleurs, si les fois où j’ai gagné ils ne m’ont pas laissé, gagner pour me construire en homme victorieux.

Mon père était instruit, il était respecté « le maître du village » l’homme qui lisait les lettres qui venaient de la ville, qui donnait les nouvelles de la capitale. Mon père faisait le rêve, de me voir médecin. J’étudiais le soir sous le regard de mon père. Pour mes frères comme pour mes sœurs, mon père avait des rêves. Souvent il nous disait que notre liberté c’est par l’instruction que nous la construirions. Mon père était un homme d’une grande bonté et d’une intelligence qu’aujourd’hui je mesure. Il ne nous frappait pas pour nous corriger, sauf quand nous transgressions des règles majeures. Mon père aimait parler à nos intelligences et à nos coeurs. Il disait que la mémoire du coeur et de l’intelligence était plus tenace que la mémoire du corps.

Il a toujours voulu que nous soyons conscients de notre identité dont les racines étaient profondément enfouies dans la terre du village. Connaître ses racines et bien s’y planter, aidait nous disait il à pousser haut et droit. C’est pour cette raison qu’il a choisi de vivre avec toute sa famille au cœur de son village. La ville pouvait attendre pour l’instant j’apprenais, avec mes frères et sœurs à découvrir le cœur et l’âme de ma culture. Je parlais couramment notre langue maternelle et je parlais aussi la langue des études. Métissage nécessaire pensait notre père, nous grandissions ainsi, nous préparant à des vies belles et riches.

Souvent dans le village j’entendais les anciennes, s’étonner de ce que mon père n’avait qu’une femme. Mon père semblait trouver son équilibre dans un autre schéma que la polygamie. Dans mes regards d’enfants mon père et ma mère étaient un couple heureux. J’aimais beaucoup, en allant me coucher entendre les voix de maman et papa qui discutaient tout bas. Maman n’avait pas d’instruction au sens scolaire, mais c’était selon papa, la femme la plus sage et le meilleur des conseils. Je ne savais pas trop ce que papa entendait par là, mais les yeux de maman qui aux mots de mon père capturaient les étoiles me faisaient comprendre que ces mots lui plaisaient.

Comme nous étions heureux du temps où je vivais, du temps où je ressentais les émotions normales d’un enfant de mon âge. Les drames de ma vie, les larmes que je versais du temps de mon enfance me semblent aujourd’hui, vu de là où je suis, bien insignifiants. Pleurer parce que mon frère ou le fils de mon oncle m’avaientt piqué mes billes ou caché mon ballon. Les drames d’antan, je les revivrais bien, si je pouvais revenir aux temps de l’innocence, au temps l’espérance, ce temps où l’avenir se dessinait aux couleurs de l’arc en ciel.

Les choses ont changé au mois de décembre nous étions à quelques heures de la fête de Noël. Nous étions en vacances et c’était un mardi. Ma mère m’avait chargé d’aller au fleuve, pour y puiser de l’eau avec mon frère Koffi. Il fallait beaucoup d’eau pour les préparatifs d’une semaine de fête de noël au nouvel an. Nous allions et venions avec nos bassines d’eau pour remplir les grands fûts servant de réservoir. J’aimais aller au fleuve, j’aimais me baigner en compagnie des autres garçons du village. Je ne pouvais imaginer aller au fleuve, juste pour puiser de l’eau sans m’y baigner des heures. Mon frère Koffi, n’avait pas comme moi, un rapport quasi fusionnel au fleuve. Le fleuve me rappelait les histoires racontées par mon père et mes oncles. Le fleuve ra contait les épopées triomphantes, des hommes de mon village avant l’arrivée des colons. Mon village était un village de chasseurs, des pêcheurs et de guerriers et le fleuve était la barrière de protection contre les agresseurs. Les envahisseurs venus par le fleuve avaient été repoussés par les vaillants héros, par mes ancêtres. Le fleuve apportait du poisson pour nourrir les familles de mon village. les femmes du village allaient en ville vendre du poisson séché ou fumé et de la viande boucanée. Un village auto suffisant, la fierté des hommes de mon peuple, fierté qu’à dix ans je portais sans toujours en comprendre la portée.

Au bout de quelques tours entre le fleuve et la case, j’ai eu envie de me baigner dans le fleuve avant de repartir. Koffi était pressé et n’a pas voulu attendre, encore moins se baigner. Il n’était pas content, il savait que maman serait mécontente si nous trainions. Je l’ai laissé partir et nous nous sommes quittés sans un au revoir, mon frère pestait contre mon inconscience.

Je ne sais combien de temps, je suis resté dans l’eau, je n’avais pas envie de quitter le fleuve. Mon esprit rêveur partait à la rencontre des conquérants d’antan qui avaient protégé les rives de mon village. Je me rappelais, en regardant l’eau et le mariage au bout de l’horizon du ciel et de la terre, les histoires des voyages dont mon père me parlait. Je rêvais de voyages, de découvrir le monde, le monde que j’apprenais dans les livres de mon père. Je rêvais de voir venir un canot à moteur qui m’emmènerait en ville pour découvrir le monde. Le soleil était engagé dans une course descendante quand je me suis décidé à rentrer. J’allais me faire disputer par ma mère, je le savais, mais le pouvoir de l’eau sur moi était plus grand que la peur de la colère de maman.

En approchant du village j’ai senti une odeur inhabituelle, comme celle que je sentais quand on préparait le cabri, mais ce n’était pas une odeur agréable. Je me demandais bien quel était le gibier que les femmes du village préparaient pour Noël. L’odeur était si forte, elle était oppressante, je n’allais pas aimer, le goût de ce gibier. J’allais certainement vomir si ça continuait. Pourquoi ce sentiment que quelque chose n’allait pas ? Peut être le silence bien inhabituel à cette heure du jour, au coeur des vacances. Il n’y avait pas un cri, pas un chuchotement, simplement cette odeur, et une immense fumée noire. A cette heure du jour le village est bruyant, il y a les voix des femmes et celles des enfants et il y a les voix graves des hommes de mon village. Pourquoi ce silence ? Je me suis mis à courir. Quand je suis arrivé, il y avait le feu partout. Plusieurs cases brûlaient. La concession du chef du village était en cendres. Combien de temps étais-je resté au fleuve ? Ma mère, mes frères, mon père, ma famille ! J’ai couru le coeur tremblant et je suis arrivé aux cendres de la case dans laquelle nous vivions. Il n’en restait rien, tout était consumé. Ils avaient tué ma mère, mes frères et mes sœurs, ils avaient tué mon père, mes oncles et mes tantes. Le village tout entier avait été brûlé. C’est mon amour de l’eau qui m’avait protégé, mais autour de moi, il restait personne de ceux que je connaissais. Ils avaient mis le feu à notre village, ils avaient fait du feu pour brûler ma famille. J’ai reconnu à terre le chapeau de mon père, j’ai vu du sang sur le foulard de ma mère. J’ai su plus tard que des hommes étaient venus, armés de haches et de machettes, d’autres tenaient en main des armes qui crachent du feu. Au pied du grand fromager, des hommes massacrés, la réunion des anciens s’était terminée dans un bain de sang. Ils avaient fait un feu et jeté les restes des vies qu’ils avaient volées.

J’avais à peine dix ans, il ne me restait plus la moindre famille, ceux qui hier encore peuplaient notre village gisaient ensanglantés sur la terre rougeâtre du village de mes pères tandis que d’autres partaient en fumée . Je me souviens encore, que je n’ai pas pleuré en regardant cette scène, je ne ressentais rien, j’étais tétanisé, au delà de la douleur. Je ne sais pas pourquoi je me suis mis à courir pour rassembler, dans le même lieu, les membres de ma famille. J’ai retrouvé ma mère qu’on avait éventrée, elle était couchée sur Binta ma petite sœur. Elle avait sûrement voulu la protéger, les assaillants s’étaient vengés en lui ouvrant un ventre qui portait en son sein une vie de six mois. J’ai traîné sur le sol la dépouille de ma mère pour la conduire tout près de celle de mon père. J’ai retrouvé Koffi et Awa ma grande sœur, je les ai traînés vers mon père et ma mère. Il ne me restait plus qu’à retrouver Fanta ma petite soeur et le mon frère Akadjé. Ma famille au complet je me coucherais près d’elle pour attendre la mort. Mais je n’ai retrouvé, ni Fanta, ni Akadje. Ils avaient dû être jeté dans le grand feu. Puis je me suis assis à côté de mon père et c’est à ce moment là que j’ai pu pleurer. C’est à ce moment là que j’ai décidé de mourir en m’allongeant près d’eux. Je ne comprenais pas, ce qui s’était passé, qui haïssait mon village au point de tuer tout le monde. Je ne saurais jamais, puisque j’allais mourir.

Quand je me suis réveillé, j’étais dans un camion, il y avait d’autres garçons et aussi des petites filles. Les hommes dans le camions me faisaient très peur. Ils avaient les yeux rouges et semblaient très méchants. Ils nous ont emmenés au coeur d’une forêt et ils nous ont appris à haïr les autres hommes. Le chef de cette faction et sa garde rapprochée étaient tout puissant usant et abusant des filles et des garçons. J’allais dans les villages avec ces hommes là et nous mettions le feu et brûlions des villages. Je n’avais pas onze ans quand j’ai tué un homme. On m’avait dit que cet homme était celui qui avait massacré ma famille toute entière. Ils nous donnaient des drogues pour nous déshiniber et tuer notre conscience. J’ai tué, j’ai pillé, j’ai violé des filles et même des femmes de l’âge de ma mère, comme ils avaient violé ma sœur. J’ai éventré des femmes comme une répétition de la mort de ma mère. je n’étais que colère, je n’étais que vengeance. J’étais mort à dix ans, je n’étais plus un humain, la vie dans la forêt au milieu de ces hommes assoiffés de sang avait fait de moi une bête féroce. Je voulais être le plus fort, le plus redoutable des autres enfants de l’armée de terreur. Les rêves de mon père de me voir médecin, étaient morts au sortir du fleuve et ils avaient rejoint les morts qui jonchaient le sol de mon village. Cinq ans durant lesquels j’ai été tour à tour victime et bourreau, violeur et violé, pillant avec colère les villages « ennemis ». Ennemis de qui ? Ennemis pourquoi ? Quel était l’enjeu de cette boucherie ? je ne le savais pas, je ne le sais toujours pas.

C’est la première fois que je reviens dans le village qui a connu le temps des jours les plus heureux de toute ma vie. La guerre est finie, les chefs sont en ville, il paraît que le chef de notre faction a fait la paix avec le chef de l’état, il est depuis six mois le premier ministre. Il porte des costumes il a l’air civilisé, lui que j’ai vu commettre les actes les plus indignes. Il est premier ministre. Mais les enfants comme moi qui n’ont pas appris à faire un métier, ils n’excellent que dans le meurtre. Moi l’enfant du fleuve je ne sais rien faire d’autre que tuer pour survivre. Les hommes et les femmes de l’organisation qui s’occupent des enfants de la guerre m’ont ramené ici, ils espèrent que les souvenirs, du temps des jours heureux, me ramènent peu à peu à une vie d’humain.

Un enfant de la guerre, un enfant soldat, plus féroce qu’un adulte, je repense à mon père et à ses valeurs. Je repense à mon père qui était in homme de paix. Mais j’ai vu tant de haine et tant de violence, j’ai fait tant de choses affreuses que depuis que je n’ai plus de drogues pour endormir les cris de ma conscience, j’entends les cris des femmes, des hommes et des enfants, j’entends et je revois les victimes de ma rage et j’ai peur de ne plus jamais être capable de donner à mon prochain autre chose que de la haine et de la violence. Mon cœur est mort, je suis mort à dix ans quand je me suis assis au milieu des cadavres de ma famille décimée, au coeur de la pestilence des corps qui brûlaient.

Le village est détruit mais au cœur de ce village, le grand fromager l’arbre des palabres n’a pas été abattu. Les images de mon père et des notables du village remontent à ma mémoire, les senteurs et les voix venues de mon passé remontent à ma mémoire en transperçant la mort. Et la voix de mon père me parlant de ses rêves pour moi et pour les frères remonte jusqu’à moi. A mon étonnement des ondées abondantes et ô combien surprenantes inondent mes joues me vidant de la peine et de la douleur d’une perte intolérable. Derrière le chagrin je reconnais des larmes qui étrangement m’annoncent une rédemption comme si l’humain en moi, se battait férocement pour reprendre sa place. Les larmes de douleur face à la sauvagerie avec laquelle j’ai tué, pillé et détruit. Au coeur de mon village je ressens une envie celle de me plonger dans le fleuve de mon enfance, comme pour me laver de tout ce que j’ai vécu, depuis ce jour de décembre en revenant de fleuve.

Je cours vers le fleuve et m’y jette tout habillé.

A mon retour du fleuve, je vois dans leur regard, des hommes et des femmes qui s’occupent de moi comme une lueur d’espoir. Et puis j’entends une voix, quand je me retourne je vois Fanta ma soeur, qui porte dans ses bras un bébé Je ne peux pas bouger, je ne sais que dire. Je ne suis pas seul au monde, j’ai de la famille.

 

Mais les cinq années perdues au cœur de la forêt à me faire dépouiller de toute humanité personne n’a le pouvoir de me les restituer.

Je m’appelle Kouadio, j’ai quinze ans et pendant cinq ans j’étais mort. Mort à toute émotion ressemblant à de la compassion, mort à toute humanité. J’ai quinze ans et j’ai peur parce que je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. J’ai peur de demain, parce qu’à nouveau, j’éprouve des sentiments. Et si mon frère Akadje aussi était en vie ?

FAYA TESS & LOKUA KANZA – BANA (CHILDREN) Image de prévisualisation YouTube

Aujourd’hui 4 juin 2007 commence à La haye le procès de Charles Taylor ancien président du Libéria et surtout celui qui en décembre 1989 a débuté un conflit sanglant qui au Liberia et en Sierra Leone a provoqué la mort de 400 000 personnes au moins et transformé des enfants en soldats sans pitié. Vol d’enfance, viol d’innocence. Des enfants dont l’avenir est pris en otage et qui deviennent souvent des adultes sanguinaires.

J’espère que ce procès sera exemplaire et sera pédagogue pour les présidents et autres proxénètes d’Afrique qui usent des pays comme de prostituées au service de leur plaisir, de leur soif de jouissance et de leurs rêves de puissance.

God Bless Africa !

© Malaïka

 



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