Qu’allons-nous faire de Marie, Koffi, Mamadou, Akadjé et André ?

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Il est des nuits comme ça, qui sans vous prévenir, prennent Morphée en otage. On tourne et se retourne dans son lit espérant que par ce mouvement inutile, on finira par trouver la porte vers le sommeil.

Bien aimée Côte d’Ivoire qui ne cesse de gémir et dont les cris de douleurs habitent les veilles de ma nuit.

 

Abandonnée par Morphée mes pensées sans entraves me conduisent vers toi auprès de tes douleurs. Des femmes et des enfants de douleur agonisent. Des hommes sans vie gisent sur le bord des chemins. De précieuses existences soudain interrompues par la folie des hommes, née de leurs inextinguibles appétits de pouvoir, hantent ma mémoire. Des corps brûlés, violés, martyrisés semblent vouloir s’exprimer, dire qu’il y a en eux davantage que le fait de gésir sans vie. Par des cris silencieux ils habitent ma nuit refusant la négation d’un traitement de masse. Pourquoi me hantent-ils ? Pour quelle raison viennent-ils troubler ma quiétude ?

Ils étaient des enfants, des femmes et des hommes, avant d’être assassinés. Ils ont été embarqués dans le tourbillon d’une folie meurtrière  qui à chaque exaction dépouille les assassins un peu plus de leur humanité. Ils se laissent aller aux pillages, aux viols et aux meurtres au nom de quoi ? De quel pouvoir ? Ils se battent pour des hommes qui, le moment venu, oublieront certainement de se battre pour eux. Les connaissent ils seulement ces supporters zélés, qui prennent fait et cause pour le champion de leur camp. Ils l’appellent Alassane, comme s’il était des leurs, ou le nomment Gbagbo comme quelqu’un de la famille. Mais voici les champions n’ont jamais pris la peine, de voir en eux davantage qu’une foule sans visage, instruments animés et instrumentalisés pour asseoir leur pouvoir. Déshumanisés dans le regard des politiques, victimes ou bourreaux sur le terrain des crimes matérialisent la privation d’humanité.

Les images qui nous arrivent via le tube cathodique ou la toile d’internet dévoilent des massacres au cœur desquels des frères ivoiriens s’entretuent. Personnes uniques, humains irremplaçables, ils étaient filles et fils, ils étaient pères et mères. Pris dans la frénésie du moment qui se joue, nous aussi sans y penser, les avons dépouillés de leur humanité, les enfermant dans une terrible globalisation.

 

Des civils sans défense à Duékoué massacrés, on s’arrête au nombre insupportable des morts et l’on oublie l’air de rien, que derrière les 800 morts, il y avait autant de vies, et tout autant d’histoires individuelles arrêtées. On n’envisage pas les séismes intimes produits dans les familles, on est loin de penser à la douleur d’une veuve, à celle d’un orphelin. On oublie qu’à Duékoué un père brisé gémit d’avoir vu s’effondrer, ses rêves d’une descendance. Pornographie terrible de la violence qui fait d’êtres humains des corps que l’on expose et que l’on manipule, les livrant aux regards. Des masses de chair se déploient sous nos yeux effrayés ou révoltés. Qui pense un seul instant à poser sur ces hommes, le voile pudique que lui offrirait la reconnaissance de leur humanité niée ?  On déshumanise les morts en politisant ce qui leur est arrivé. On conceptualise, on glose, on oppose panafricanisme et néocolonialisme au dessus de leurs corps encore chauds. On s’éloigne des être et les transformons en matière.

 

Dans ma nuit sans sommeil, les corps éventrés, calcinés se rappellent à moi. Ils semblent reprendre vie, comme le temps d’un instant pour se défaire du néant totalitaire dans lequel on veut les enfermer. Ils refusent de rejoindre les charniers de l’imaginaire dans lesquels sont empilés des victimes Rwandaises, Congolaises, roumaines ou albanaises. Dépouillés du souffle de vie, ils semblent réclamer à mon esprit fébrile, un droit à l’existence.

 

Je vois se lever dans mon imaginaire cet homme inconnu qui en humanité et en africanité m’était par deux fois frère. Et mon frère inconnu se raconte à moi par des séquences de vie venues de son passé. J’entends son rire grave, et je vois le regard inondé de tendresse qu’il posait sur Fanta. Comment s’appelle t-il ? Il répondait au nom de Koffi ou d’André, Mamadou ou Akadjé.  C’était un homme total, qui souffrait et espérait, tombait et se relevait. J’imagine son regard porté sur ses enfants, je pense à ses combats pour leur rendre la vie plus belle.

 

Il git sur un trottoir.

Sur son corps calciné, glisse une caméra qui ira nourrir les propagandes des uns ainsi que celles des autres, comme l’indécence des caméras qui glissaient sur Marie, qui encore et encore racontait un viol collectif au point que les mots gommaient sa personne pour projeter ceux qui l’entendaient dans l’obscène réalité d’actes bestiaux perpétrés par ces hommes qui font des corps de femmes des terrain de pouvoir et de conquêtes guerrières.

Ma veille forcée me ramène le visage et la voix de Marie, la dépouillant des projections nées de l’outrance médiatique qui de Charybde en Scylla semble s’adresser à un parterre de voyeurs. Marie vient à moi comme une sœur profondément meurtrie, comme une vie qu’il faudra reconstruire.

Les visages de l’un et de l’autre m’arrachent de la globalisation et m’invitent à un tête à tête avec certaines des conséquences de la tragédie ivoirienne.

Indicible douleur et cruelle empathie. Le drame ivoirien ne m’est plus exogène. C’est moi, c’est mon frère, c’est mon fils et ma fille que l’on a tué là bas. J’imagine cette peine plus près de moi et cela me glace d’effroi. Ces gens ont-ils conscience du crime qu’ils commettent contre des humains d’une part et contre la notion même d’humanité ? Je n’ai plus envie de débattre

Le flot des sons, le ruissellement des images, les débats sans fin des « pour » et des « contre » m’agressent plus que jamais. Ce sont des hommes que l’on assassine et meurtrit.

Qu’on l’appelle Marie, Koffi, Mamadou, André ou Akadjé, ils sont là, établis dans mon imaginaire, demandant que par le cœur on leur ouvre le passage qui les ramènent dans l’humanité. Ensevelis sous des débats qui les nient, ils se rappellent à moi pour dire « j’existe » ou « j’existais » « ne permettez pas à leur » crime » de m’ensevelir sous un amas de corps, rendez moi mon existence, donnez moi symboliquement un sépulcre individuel comme le fut mon histoire. »

Ivoirien mon frère, ivoirienne ma sœur, m’autoriserais-tu à m’immiscer dans le cours de l’histoire qui s’écrit pour oser te livrer l’expression de mon cœur ?  Me pardonneras-tu de livrer à ton regard le fond de ma pensée ?

Ivoirienne ma sœur, ivoirien mon frère, de quelque camp que tu sois je t’adresse une supplique. Sors de la fascination qui dénie à l’autre son droit à l’existence en gommant à tes yeux son humanité.

En face de toi celui qui est ton ennemi est avant tout un frère, un fils de ta nation.

Les petits êtres qui sous tes yeux ne sont plus que fils de l’autre camp et ennemis de demain, sont de petits enfants, qui hier encore jouaient sous ton regard et t’attendrissaient.

Ne te laisse pas tromper par la folie des puissants, par leur odieux cynisme qui t’instrumentalise pour commettre à leur place des crimes odieux dont ils se hâteront de se dédouaner, passant au besoin des accords d’impunité.

Mais après la colère, la folie meurtrière, il te faudra vivre avec la mémoire, des crimes perpétrés. Ni Laurent Gbagbo, ni Alassane Ouattara, encore moins Guillaume Soro ou Charles Blé Goudé n’auront ni le pouvoir ni la préoccupation de faire taire les cris qui après la violence, hanteront tes longues nuits.

Avant de te livrer au prochain vent de folie, souviens-toi que la victime c’est ton frère, c’est ta sœur, ton fils ou ta fille, ton père ou ta mère. Et n’oublie pas qu’en fait le vrai perdant c’est toi comme tu te dépouilles de ton humanité et l’autre perdant c’est la Côte d’Ivoire ton pays bien aimé pour lequel tu te bats.

Fille d’Afrique je voudrais apprendre à prendre le temps de faire la pause dans mes certitudes, pour redonner par le respect et l’empathie de la place à mes frères au cœur d’une humanité que leur aura nié la violence de leur mort ?

Je voudrais me souvenir le temps d’un instant que derrière la politique et la géopolitique ce sont mes frères que l’on assassine. Je voudrais prendre le temps de faire la pause pour me tourner vers les ivoiriens de mes relations non pour fustiger leurs prises de position mais pour prendre de leurs nouvelles et les encourager ou les consoler quand la tragédie qui se déroule dans leur pays les atteint au plus près.

Le jour s’est levé, mes compagnons d’insomnie semblent décidés à me laisser dormir. Avant de me coucher un espoir entêté habite mon cœur : que la paix revienne enfin en Côte d’Ivoire et qu’elle ouvre à e profondes guérisons dans ce pays.

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De qui se moque t-on en Côte d’Ivoire et ailleurs ?

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De qui se moque t-on ? De qui se moquent Nicolas Sarkozy et la « diplomatie » française qui tuent les ivoiriens au nom des droits de l’homme et de la démocratie. La France chantre de la démocratie en Afrique je me chatouillerais pour rire si le sang qui coulait en ce moment dans ce magnifique pays, hier encore fleuron de notre Afrique, n’était pas habité par bien des douleurs intimes par delà le cynisme politique ambiant.

 

Au nom de quoi décide t-on de bombarder des civils pour un pouvoir que l’on veut de toutes façons aux ordres ?  De qui se moque t-on depuis l’Élysée quand l’on adoube au Gabon un pouvoir apparemment usurpé dans les urnes pour crier comme une vierge de 12 ans face à un pédophile dans la force de l’âge et à l’obscène nudité ?

L’Afrique n’oubliera pas, les ivoiriens n’oublieront pas les caresses du pays ami , le baiser mortel de ses bombes, le mépris affiché pour sa constitution.

 

De qui se moque Barack Obama qui depuis son bunker aux blanches couleurs et dans un fantasme risible de toute puissance ordonne aux uns et aux autres de quitter le pouvoir, de respecter le choix des ivoiriens, des libyens et des aspirations légitimes des peuples à la liberté et à la démocratie. L’un de vous veut-il se dévouer pour me chatouiller ? Il est urgent de rire !  Si je n’avais pas été éduquée avec pour toile de fond l’expulsion des mots et expressions grossières, si mon surmoi n’était pas aussi prégnant, je vous dirais avec des mots fleuris à quelle partie de l’anatomie humaine me font  penser les exportations de la démocratie américaine de par le monde.

 

Barack est nu, il est juste comme les autres, en pire parce qu’il fait exploser les bulles de l’espérance d’une différence, d’une politique autrement, d’un respect de l’autre. YES WE CAN repeat the same « bulshit » all over the world

 

De qui se moque t-on en Libye notamment depuis cet occident qui vient essuyer les pieds de ses impuissances sur notre sol et dans le monde arabe encore et encore ? De qui se moque ces défenseurs de la dignité des femmes qui prennent les femmes et leurs Niqab pour cibles tout en conservant leur amitié aux grands défenseurs des femmes que sont les dirigeants du Yemen, du Barhein et de l’Arabie Saoudite ?

 

L’ impression d’impunité qui habite les prétendus puissants achoppera un jour sur de surprenantes résistances, elle achoppera sur la défaite des apathies et la fédération de nos indignations, parce que malgré nos apparentes impuissances nous avons les yeux ouverts et nous sommes les témoins d’une histoire qui une fois de plus s’écrit avec le sang des nôtres, avec notre sang. Elle achoppera sur des victoires inattendues et « je sais qu’un jour mon poing nu, mon poing seul suffira pour écraser ton monde » (Aimé Cesaire)

 

L’écœurement dispute à la colère. Les motivations qui conduisent le président français comme ses prédécesseurs, le président américain comme les cowboys dont il est l’héritier conscient et assumé, les exacerbations de leurs »dévirilisations » à l’intérieur de leurs terres les conduisent à une fuite en avant meurtrière sur les terres des autres.

 

L’Afrique n’est pas amnésique, un jour elle se lèvera et répondra. L’Afrique n’est ni la pathétique OUA ni les pantins qui dirigent nos nations.

 

Je pleure sur la Côte d’Ivoire, j’ai mal, je suis en rage. Et le pire c’est que je me sens impuissante à faire quelque chose de concret pour mes frères là bas, pour la mémoire de chaque être assassiné, pour que l’on n’oublie pas au nom du nombre que chaque vie était précieuse, pour que nous ne cédions pas à une pornographie de la guerre. Désolée si je vais dans tous les sens, la douleur et la colère ne sont pas disciplinées, elles ne sont pas maîtrisées, elles se défient de la norme et peignent hors des lignes, comme les dessins d’enfant elles jaillissent et se disent en toute liberté


Un jour, de l’Afrique, du monde Arabe, du Moyen-Orient et d’ailleurs, on se souviendra que lorsque la France et les Etats-Unis défendent les droits de l’homme ils tuent les hommes. On se souviendra que la démocratie se décrète depuis les cieux par des bombardements On se souviendra que l’on a dû se terrer comme des rats pour fuir les flammes de le démocratie venues du ciel par la grâce des messies occidentaux.

On se souviendra que leur « ordre mondial » avait davantage de prix que nos vies.

 

Souffrez que je ne prenne parti ni pour Gbagbo, ni pour Ouattara en Côte d’Ivoire. Depuis que cette chronique d’une tragédie annoncée a commencé, mes craintes, mes pensées, mes angoisses, mes funestes anticipations concernent la sécurité de mes frères ivoiriens, ceux qui aujourd’hui ne sont que des « dommages collatéraux » d’une guerre qu’ils subissent. Des humains, des vies, des histoires individuelles victimes de la soif de pouvoir et de la folie des puissants.

 

On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs disait cyniquement Charles Pasqua il y a plus de vingt ans suite au massacre de la grotte d’Ouvea en Nouvelle-Calédonie. Une fois de plus les oeufs c’est les autres. Ceux qui ne comptent pas, cette entité aux contours informes : le peuple.

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Participer à briser le silence autour du Congo est un devoir d’Africain et d’humain

« Imagine that over 6 million Black people have beenkilled and continue to die, hundreds of thousands of Black womensystematically raped while corporate plundering reigns, and mass crimeshave been committed by foreign corporations in cahoots with Africanpuppets – yet the world has been deadly SILENT. This is modern-day Congo » 

(Friends of Congo)

Participer à briser le silence autour du Congo est un devoir d'Africain et d'humain dans Africa ! 45504_423974681469_682081469_5424223_2041656_n

 

 

 

Depuis 1996, la République Démocratique du Kongo, connue auparavant sous le nom de Zaïre par la volonté de l’homme léopard connaît une véritable tragédie.

 

Cela fait près de quinze ans que dans ce pays on tue, viole, torture, abime les vies au Congo dans un silence assourdissant, oppressant, insupportable. La prétendue « communauté internationale » à d’autres chats à fouetter et d’autres cris de vierge effarouchée à pousser. Pourquoi irait-elle se soucier de « règlements de comptes entre barbares » ? Elle a d’autres épouvantails à agiter et d’autres orchestrations de compassion mondiale à mettre en scène. Non que ceci ne soit pas important mais un tel silence !!!  Dans le casting des tragédies mondiales, le Congo n’a pas été retenu, tant pis pour lui, et tant pis si depuis moins de 15 ans a péri 4 fois la population du Gabon, un quart de celle du Cameroun ou de la Côte d’Ivoire, un dixième de celle de la France. 6 millions de personnes au moins ont perdu la vie dans cette épouvantable guerre. 

 

Pendant ce temps des USA à l’Europe en passant par le « machin » autrement connu sous le nom des nations unies on sort l’épouvantail Mahmoud Ahmadinejad ! On s’offusque d’un essai nucléaire dans l’une des Corées, on sonne le clairon pour condamner la Burqa ou le niqab mais pas un mot sinon en passant sur un véritable génocide qui se produit au Congo. Plus de 6 millions de mort déjà et toujours le silence, l’indifférence orchestrée. C’est intolérable, c’est violent, c’est une négation insupportable d’un véritable drame.

 

Au Congo victimes et bourreaux se déshumanisent peu à peu et l’on peut craindre pour l’équilibre d’enfants qui n’auront connu que la violence et la guerre. Quels adultes pour demain s’ils ont grandi dans une totale anomie ? Le monde dans une stupide indifférence laisse se fabriquer là bas des bombes humaines de désespoir et d’anomie. Rien que par bon sens les nations devraient se préoccuper de la pacification de ce pays. Mais voilà les gouvernants ont parfois la pensée à court terme.

 

Imaginez un peuple privé en 15 ans de 10% de sa population. On n’a pas besoin d’être sociologue ou économiste pour affirmer que c’est dramatique pour le développement d’une nation.  Mesurons nous la tragédie que subit ce peuple depuis 15 ans ? C’est un dixième de la population qui a été effacée des tablettes en moins de 15 ans. Quelle horreur n’est-ce pas ? Oui mais voilà après s’être offusqué que faire ?

Nous pouvons déjà décider de briser le silence autour de cette guerre qui mine un pays, génère des réfugiés, et au nom de laquelle l’on viole des enfants et des femmes, torture, au nom de laquelle l’on assassine impunément. Comme souvent les enfants et les femmes sont les otages de la folie des hommes, le terrain d’expression de leurs abjectes soifs de pouvoir, l’exutoire de leur trop plein de haine, de laideur, de colère, de non sens, et de folie.

 

Et pourtant le silence est là, pesant, désespérant pour ceux qui sont de ce pays encore une fois meurtri, pays d’une extraordinaire richesse et objet de tant de convoitises depuis des temps immémoriaux.

Il y a longtemps déjà, Malcolm X déclarait ceci :  » This is all a cold-blooded act on the part of your Western powers, namely the Western powers here in the United States — interests in the United States, in England, and France, and Belgium and so forth. They want the wealth of the Congo, plus its strategic geographic position.« 

L’histoire du Congo et les tragédies que cette terre a connue sont en grande partie liées à cette incroyable richesse qui devrait être mise au service du peuple congolais mais qui a été « prostitué » aux colons par des roitelets afraicains aux panses abyssales. La convoitise des hommes, le manque de sens de l’Etat des personnes comme Mobutu, Kabila1, Kabila 2 et leurs hommes ont rendu une grande partie du pays exsangue. Et voici qu’au milieu de cela les congolais, ceux qui de plein droit sont fils et filles de cette terre sont pris en otage dans une barbarie sans nom, loin de la jouissance des richesses de leurs terres ils versent du sang et des larmes.

 

Combien il est dur d’entendre les témoignages de ces femmes violées puis bannies, d’entendre parler de fillettes victime de viols collectifs et rejetées par leurs pères. C’est horrible certes, mais il faut le faire savoir, il faut briser le silence, il faut s’organiser pour que la chape de plomb déposée sur cette épouvantable guerre soit levée.

Ernesto Guevarra connu sous le surnom de « Che » déclarait ceci :  « The Congo problem is a world problem. Victory will be continental in its reach and its consequences and so would defeat »

 

Le problème du Kongo est un problème mondial mais les instances internationales ont fait le choix de l’oublier. Il est temps que nous autres africains prenions conscience du fait que ces organisations internationales n’ont pas pour priorité les intérêts de notre continent. Elles ont pour vocation de reproduire à l’infini un ordre mondial qui sied à l’occident.  Pour quelles raisons se soucieraient elles de nos nations ? Sortons de nos sidérations utopiques et prenons en mains nos affaires.Je me souviens du silence aurour de l’épouvantable conflit libérien tandis que dans les coulisses les états africains et autres instrumentalisaient telle ou telle faction dans son intérêt. Et pendant ce temps les libériens mouraient en masse.

 

L’Afrique n’est pour beaucoup d’occidentaux qu’un continent folklorique et barbare. L’on meurt au Congo « oh la la ! Pourvu qu’ils ne sortent pas les machettes comme au Rwanda  » se dit-on entre le fromage et le dessert. Puis l’on oublie l’information aussi vite qu’elle a traversé nos consciences. On a des urgences, il y a un programme de télé réalité à regarder.

 

Nous autres Africains n’avons pas le droit d’être indifférents à cette tragédie. Nous n’avons pas le droit d’en faire une info poussée par une autre  :

  • parce que partout où l’on dénie à l’homme son humanité, c’est la nôtre qui recule
  • parce que si nous nous taisons personne ne parlera depuis le coeur de la tragédie
  • Parce que nos pays ne sont pas à l’abri de telles tragédies, il n’y a qu’à observer le quasi clonage de nos dirigeants
  • parce qu’il faut que nous éduquions nos fils à être panafricains dans la perception des enjeux du continent
  • parce que nous devons éduquer nos fils à recevoir avec bienveillance le réfugié congolais
  • parce que les congolais ont besoin de savoir que l’Afrique est là avec eux
  • parce que le panafricanisme n’est pas qu’une rhétorique nombriliste et le Congo est l’occasion pour nous de montrer que nous ne sommes pas asservi(e)s aux frontières dessinées par la colonisation. 
  • parce que nous devons oeuvrer pour qu’il y ait une voix africaine qui s’élève du coeur de cette tragédie pour poser des fondations d’un être ensemble. Que cet épouvantable drame aide au moins à enfanter une conscience panafricaine plus grande

 

Ne rêvons pas d’un salut qui viendrait de l’occident fût-il porté par les traits d’un président noir. La tragédie et l’indifférence face au drame du Congo devraient nous mobiliser pour inventer des solutions propres à notre terre.  Bien entendu si des occidentaux se réveillaient à cette tragédie et que leur aide pouvait faire avancer la sortie de la tragédie pourquoi pas ? Mais n’attendons pas d’eux quelque miracle nous ne sommes pas prioritaires dans les agendas des nations occidentales aussi longtemps qu’ils n’y trouvent pas quelque intérêt économique, géopolitique ou financier.

 

Mais voilà malgré nos bonnes intentions et autres sentiments nous nous sentons démunis, comme désarmés face à l’immense chantier qui es devant nous. Que faire individuellement ? Comment agir, participer à apporter une lueur d’espoir, à être une voix pour le Congo ?  Nous pouvons déjà nous servir du media internet que nous utilisons pour transmettre des choses amusantes, légères, nous pouvons faire des réseaux sociaux tels que Facebook , twitter et autres de même que de nos blogs des armes contre le silence et contre l’oubli.

 

Nous pouvons par ailleurs solliciter nos députés et maires, les inonder de courrier disant l’incompréhension face à la gradation des tragédies mondiales. Nous pouvons nous faire tellement insistants qu’ils finissent par agir. Sans marchands d’armes les guerres feraient long feu et les nations démocratiques sont de cyniques pourvoyeurs d’armes tandis que les opinions de leurs pays ne le savent pas. Internet est aussi un moyen de le dire et des prises de consciences dans l’opinion pourraient être fort utiles.

 

Nous pouvons nous organiser, créer des collectifs locaux pour donner une parole à la tragédie congolaise. Nous pouvons…

 

J’entends d’ici des résistances et autres regards railleurs mais n’est-il pas mieux d’agir quitte à se tromper que d’être inactif et certain de ne pas faire d’erreur ? Jusques à quand serons-nous complice du silence ? Nous sommes dans un temps qui permet de s’informer. Informons nous sur ce drame et donnons la main d’association à nos frères du Congo pour être ne serait-ce qu’une goutte d’eau dans la mer des actions pour le Congo.

 

La mémoire de Patrice Lumumba, son rêve pur le Congo, son rêve panafricain peuvent nous inspirer. Donnons nous le droit à l’erreur mais pas à l’indifférence ce sont nos semblables, nos frères que l’on assassine, c’est l’Afrique que l’on pille et prive encore de ses forces vives, c’est sur nos terres que l’on fabrique des bombes à retardement humaines.

 

Vive le Kongo, Vive l’Afrique



Mon panthéon personnel : des visages, des voix, des vies qui m’inspirent

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Ce sont des visages, des voix, et des messages qui m’inspirent, me défient, me remettent en question et me donnent envie de me lever pour avancer dans ma vie  et participer à faire avancer les choses.

Ils me sont une saine contagion, magnifique une émulation, parfois une intimidation tant leurs vies sont nobles. Ils sont de précieux carburants quand l’espérance en l’humain ou les circonstances pourraient me conduire à baisser les bras.

Certaines de ces personnes ont versé leur sang pour nous ouvrir la voie vers la liberté. Merci à eux.Au nom de leur sacrifice nous devrions avoir la quête de la liberté et de la dignité de l’homme exigeante.

Le film qui suit se veut un hommage certes imparfait, mais sincère. Il se veut un rappel pour que ces visages ne soient pas oubliés au milieu des clameurs des « héros » éphémères et auto-proclamés de notre temps. Il s’en lève chaque jour des demi-dieux en carton pâte qui habillent par la communication et les apparences un vide de sens.

J’admire les esprits brillants et engagés qui par leurs écrits, participent à structurer ma façon de penser le monde.Puissent ces vies être des vents sous les voiles de nos luttes pour accéder à la liberté, à la démocratie et à la dignité dans nos pays.

Tant d’afro descendants ont livré leur sang pour libérer leur peuple sur la terre d’Afrique ou sur d’autres continents.

L’état des lieux de la situation des fils d’Afrique fussent ils de la diaspora ou de la terre mère n’est pas à la hauteur du sacrifice de leurs vies. Ils ont payé ce prix ultime pour que nous ne soyons plus comptés parmi les damnés de la terre.

Qui se lèvera pour prendre la suite de la course ? Notre génération et celle de nos enfants peut choisir secouer les jougs qui la gardent dans la résignation ou dans une admiration passive pour décider de devenir actrice de son histoire. Ils y a tant  de terres de liberté, de dignité, de démocracitie, d’égalité à conquérir ou à reprendre.

Nous avons une responsabilité vis à vis de la génération qui nous a précédés et vis à vis de celle qui nous suit. Tel était le message de Frantz Fanon.
Respect et gratitude à vous mes héros.

Avec passion pour la terre de mon coeur.

Amandla !

Je vous laisse découvrir la vidéo que j’ai faite pour rendre hommage à ces femmes et hommes et pour les remercier d’avoir croisé ma vie, nos vies.

 

 

 

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Autour de « Debout maintenant, mon pays et moi » d’ Aimé CESAIRE


Il est des textes qui sont une rencontre, une fondation, une base de lancement de soi tout en étant un lieu qui permet de se poser pour penser. Ce sont des écrits que l’on ne devrait pas laisser dormir au fond d’un tiroir ou de la mémoire, mais les relire encore et encore En effet à chaque saison de notre parcours ils ont quelque chose à nous dire, à nous dévoiler.

Le texte d’Aimé Césaire n’a pas pris une ride. Nous pouvons le constater pour peu que nous ouvrions les yeux sur l’œuvre d’asservissement des consciences par la dévalorisation de soi qui a encore cours dans de nombreux afro descendants.

Oh ! Il est vrai que certains discours ouvertement racistes se sont tus. Cependant, des siècles de méconnaissance de soi et de l’autre ont laissé des traces, notamment dans l’arrogance avec laquelle les occidentaux commercent avec l’Afrique, et par le positionnement des nombreux dirigeants Africains dans le rapport à l’occident.

Mais il est une vérité : TOUTE ÉTOILE CHUTE DU CIEL EN TERRE A NOTRE COMMANDEMENT SANS LIMITE !

Ce ne sont pas les autres qui nous donneront une place à la mesure de notre valeur dans le concert des nations. C’est à nous de la connaître, de nous donner les moyens de nous y établir. Quelle est notre ambition, quelle est notre vision, quels sont nos rêves d’Afrique ?

Nous ne sommes pas par essence satellites d’une puissance n’en déplaisent aux « résistants » d’un ordre ancien né dans la violence et le déni d’humanité à l’autre. C’est à nous de le faire savoir. Notre commandement est sans limite quand nos consciences s’éveillent. Notre commandement est sans limite quand nous savons qui nous sommes et ce à quoi nous pouvons aspirer. Pour cela il nous faut des gouvernants qui ont des ambitions autres que leur gloriole et des intérêts personnels ou de clan. Il nous faut des dirigeants africains qui pensent l’Afrique pour elle même et pour ses filles et ses fils. Ils nous faut des dirigeants qui ont un rêve, une vision et une stratégie pour développer leur pays et éduquer ses ressortissants.

Oui toute étoile chute du ciel en terre et c’est d’égal à égal que nous commerçons avec les nations. C’est possible, c’est faisable, et c’est nécessaire. Sortons de l’esclavage mental !

Ne nous servons plus du passé comme d’un prétexte pour ne pas avancer ou pour verser dans un consumérisme contre productif. Utilisons-le comme une base de lancement de laquelle nous monterons pour aller vers ce « nous » auquel nous aspirons. Servons-nous de cette mémoire pour ne plus accepter la moindre infériorisation, le moindre manque de respect.
Refuser en éduquant, en ne tolérant plus que les chaines héritées de l’asservissement soient transmises à nos enfants. Déprogrammer la résignation et la tentation de mendier ce qui est à soi.

A l’échelle de nos nations, c’est à notre commandement sans limite que doivent tomber les « étoiles » qui se croient inaccessibles et omnipotentes. La prise de conscience que l’ordre actuel n’est pas immuable parce que nos pays sont à nous et non à une caste nous invite à l’action. C’est à notre commandement sans limite que nous devons leur faire comprendre qu’il n’est plus acceptable qu’elles dilapident impunément les richesses de nos nations à des fins privées, et que, plus grave encore, elles dilapident le potentiel des filles et fils d’Afrique en tuant l’espérance en un lendemain autre et meilleur.

Ce dont nous devons être conscients c’est que, comme pour les nations étrangères à l’Afrique, « à notre commandement sans limite, toute étoile chute du ciel en terre », même celle de nos « immuables » dirigeants .

Le pays ne se lèvera pas sans nous.
Nous n’irons pas loin si nous oublions le bien de nos nations.

 » Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi »

MON PAYS ET MOI tout est dit.

Merci à Aimé Césaire d’avoir écrit des mots qui sont son testament et nous sont source d’inspiration.

Merci à Lucien Dissake pour l’inspiration par la remise en lumière de ce texte éblouissant d’Aimé Césaire.

Je vous invite à découvrir les mots d’Aimé Césaire. Ils sont magnifiques et puissants. Combien il est heureux qu’il ne les ait pas retenus.

Autour de

 » Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite

maintenant dans son poing énorme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une

voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique.

Et la voix prononce que l’Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences,

Car il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme est finie
Que nous n’avons rien à faire au monde
Que nous parasitons le monde
Qu’il suffit que nous nous mettions au pas du monde

Mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer
Et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur
Et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force
Et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant

Que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu’a fixée notre volonté seule

ET QUE TOUTE ÉTOILE CHUTE DU CIEL EN TERRE A NOTRE COMMANDEMENT SANS LIMITE »

Aimé Césaire,

Cahier d’un retour au pays natal,
Ed. Présence africaine



Solo pour Douala Manga Bell par Georgette Kala Lobe Strubel

Le corps a un langage.

Le corps est en soi un langage.

Georgette Kala Lobe Strubel, chorégraphe et danseuse offre son corps à la mémoire d’un peuple, à la mémoire d’une nation.

Le corps hurle, le corps sanglote, le corps épouse l’âme d’une nation,le corps épouse l’histoire.L’histoire s’écrit aussi par le corps en mouvement. Georgette est un poétesse du corps, elle est écrivain de l’émotion,  elle est chantre de la douleur, elle est épopée de la force et de la colère.

Elle est écrit et cri, elle est écrivain et écrit.

C’est sublime.

Merci Georgette.

 


Hommage à la mémoire de Rudolf Douala Manga Bell résistant et martyr.

 

Hommage à la mémoire d’un homme qui est resté debout au coeur de la trahison et du martyr.

 

Hommage à la mémoire d’un homme qui est un souffle magnifique sur nos africanités conscientes.

 

Nous pleurons son martyr et louons sa grandeur d’âme.

 

Nous louons la conscience qu’il est des cause plus grandes que soi qui valent le sacrifice.

 

Tet’Ekombo di meya oa

Avis à tous les tyrans et aux fossoyeurs de liberté : la vérité, la reconquête de soi, l’histoire, et la liberté trouveront toujours un véhicule pour

s’exprimer. Le corps en est un.

Si on muselle la parole, le corps s’exprimera dans une danse, dans une démarche, dans une posture.

Le cri pour la liberté ne mourra pas.

La liberté a bien plus d’imagination que ceux qui veulent la tenir en captivité

 

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Pour découvrir la chorégraphe vous pouvez aller sur My Space :

www.myspace.com/kalalobedancecompany  



Pourquoi je m’énerve ? Du sang sous leurs chaussures vernies au bal de leurs corruptions

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Amis lecteurs soyez prévenus, je suis énervée. Quand je suis énervée la cohérence n’est pas forcément ce qui structure ma pensée. C’est comme le fait de jeter sans réfléchir le flot de son débordement émotionnel sur papier, comme un peintre le ferait sur une toile. Les contours de son expression artistique ne sont pas nécessairement « ordonnés » mais le chaos apparent est ordre. Il est ordre du désordre de l’instant.  Alors souffrez de ne pas saisir discerner des contours bien dessinés à mes cogitations déambulatoires. 

Il paraît que le fait de trop souvent s’énerver est dangereux pour la santé. Aïe caramba ! Il paraît aussi qu’il est sage et salutaire de se garder des emportements paroxystiques. (Assia for me oooooooo). Je voudrais bien faire preuve de mesure dans mes énervements mais l’univers pourrait faire un effort. Il est manifeste qu’il se ligue contre moi. Qui m’en veut au point de mettre en place un tableau mondial apocalyptique sur le terrain des valeurs auxquelles je me réfère ? Mettez vous à ma place. J’ai fait preuve d’une angélique patience tandis que mister « double you » de la maison blanche (George du prénom dont il est copropriétaire avec son papa) mettait le monde dans un état sidérant. Huit ans que ça dure ! Depuis qu’il a pris les choses en main l’Irak et l’Afghanistan ne sont-ils pas devenus des havres de paix dans lesquels le modèle américain fait le bonheur des autochtones ? L’Amérique est en marche les amis. Tous aux abris ! Comme si la présence depuis huit ans de W (prononcer doubelyou) à la maison blanche ne suffisait pas à éroder les artères les plus saines, et à donner des angines blanches à des premières dames en CDD.  Foi de cholestérol, artères en danger. Au milieu d’espoirs obamaniaques voici que l’on met en orbite le pendant féminin de doubelyou, le rouge à lèvres en plus et quelques casseroles :  Sarah Palin la W.A.S.P. dans toute sa splendeur.  Et c’est qu’elle vocifère la dame de l’Alaska !  Ne comptez pas sur moi pour gloser sur l’état utérin de sa fille ou sur les addictions attribuées à son fils. En privé peut être mais en public Rire

Non c’est dame Palin telle qu’en elle même qui me sidère. Sa rhétorique, sa posture doctrinale, ses contradictions, sa défense de la vie, des armes et de la guerre, sa virulence. Le problème c’est qu’après la sidération je m’énerve.  L’imaginer devenant présidente des Etats-Unis dans deux ans à la faveur d’un accident  de vie du soldat Mc Cain. Un accident de vie présidentiel façon « aïe je suis mort. Oups j’étais vieux !  si vous voyez ce que je dire.  Une telle hypothèse transformerait mon urticaire en catastrophe cutanée post Tchernobyl. Vous imaginez cette dame à la tête de ce qui fut la plus grande puissance du monde (nostalgie quand tu nous tiens). Imaginez l’effet d’une telle pensée sur l’état de mes artères !  Déjà nous courons le risque d’avoir en novembre un président homonyme d’une marque de frites (C’est la victoire de Mc Do vous croyez ?Rire) et il faudrait en plus passer de la frite au Pittbul ! C’est où la sortie ? Je descend.  Quand je dis qu’il s’est ourdi un complot international contre la santé des artères. Mais qui veut la peau du soldat Malaïka ?  ! Un peu nombrilistes mes assertions ?  Absolument ! Et « un peu » c(est pour le moins un euphémisme. Tout le monde n’a pas eu la chance de prendre une option « centre du monde » à la naissance. Moi si. Hi hi. Clin doeil

Si la lointaine Amérique me met dans un tel état,  imaginez celui de mes nerfs face à l’état de mon Afrique. De ma chère Afrique. De la terre de mes pères. Imaginez le mauvais cholestérol qu’est pour mes artères la conscience de l’échec des espérances d’une jeunesse africaine alors qu’elle voit la caricature qu’est devenue une figure politique qui durant des décennies a représenté pour beaucoup l’intégrité, l’opposition, le changement. On tourne les yeux vers Dakar à la recherche du héros d’antan et il semble n’en rester que l’enveloppe, une coquille vide, une absence. L’ Abdoulaye Wade de nos espérances s’est perdu en route. Celui qui donnait un sens à l’opposition et une matière à l’espérance s’est perdu dans la corruption du pouvoir et dans une jouissance égotique de ce dernier qui le mue en un confiscateur progressif des libertés. Ci gît Abdoulaye…Espérances avortés, rêves abimés, colère qui gronde. Dois-je citer l’un après l’autre les gouvernants des pays d’Afrique qui la pillent et livrent ses enfants à la misère et à la désespérances ?  Je ne ferai pas la liste car citer des noms même en silence pourrait réveiller en moi des énervements plus grands. Oui, ouvrir les yeux et les oreilles suffit parfois à me mettre en mode énervé. Il faut croire que le calme que l’on me prête n’est parfois qu’une rétention de furieuses tempêtes intérieures. Mais chut ! J’ai une image à protéger moi !Cool

Je vous entends vous demander ce qui a pu déclencher un tel courroux nocturne. Figurez vous qu’au cours de mes explorations musicales sur You Tube je suis tombée sur cette vidéo :

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Je suis un peu énervée. Pas seulement parce que j’ai mauvais esprit ou parce ma mauvaise foi légendaire qui était sur le podium olympique à Beijing se manifeste une fois de plus. Oui mais ce n’est pas l’hymne national camerounais que l’on a joué. Que nenni ! Sur une marche plus élevée se tenaient Nathalie Kosciusko-Morizet (sous ministre de l’écologie) et Christine Lagarde (ministre de l’économie, des finances, des subprimes [ici j’accède en conscience à des sommets de mauvaise foiClin doeil], de la société générale, du Medef et du reste) pour leurs déclarations incroyables concernant le retour en millions d’euros de Bernard Tapie. Pourquoi je m'énerve ? Du sang sous leurs chaussures vernies au bal de leurs corruptions dans Africa ! 09. Alors l’hymne national camerounais a cédé la priorité à la marseillaise. Allons zenfants de la patriiiiiiii iyeuhhhhhhhhhhhhh. 

Donc, ce n’est pas pour faire mon mauvais esprit quoique. CoolNon que j’aie quelque chose de personnel contre le bonheur en soi. Ou contre Kabila fils, encore moins contre le bonheur de Kabila fils. Mais un peu de décence diantre ! Nous ne sommes ni à Monaco, ni à Buckingham palace. Nous sommes au coeur d’un pays au tissu social déchiré et aux vies brisées par des conflits sanglants. Alors la « publicisation » des bonheurs intimes du président  » fils de » dans un pays exsangue dont les plaies décennales tardent à cicatriser, j’ai du mal !

La starisation des politiques serait le nouvel opium de nos peuplades avides  de s’inviter virtuellement aux banquets de nantis ? Excusez moi de ne pas adhérer. Et c’est peu de le dire. Je n’ai pas payé le moindre impôt au Congo donc je ne revendique pas le moindre kopek qui aurait participé à financer ce mariage. Mais quand je regarde ces images, je me dis que la mer rouge, la mer de sang s’est ouverte pour laisser passer les tyrans, tandis que le peuple dont le sang versé a rendu rouge la mer. Pendant ce temps dans leurs palais les Bemba et Kabila ripaillaient gaiement.  Désolée de ne pas prendre part à ce grotesque banquet. Pas plus que je ne l’ai fait il y a des années ‘à celui des épousailles de Miss Sassou et monsieur Bongo, ni à celui de Paul Biya ou au au baptême ses des enfants de Paul Biya. Je refuse de prendre part de manière complaisante à je ne sais autre « événement » intime que l’on voudrait m’obliger à « partager » au prétexte que nous serions une famille. Une famille ? Mon oeil ! Okay je le concède, j’ai mauvais esprit mais le côté gnan gnan du clip et cette débauche de bonheur alors que la mère patrie pleure des larmes de sang…je ne peux pas. Déposez moi ici comme on dirait par chez moi. 

Tata Nzambe nous avons besoin de toi comme dirait Bisso na bisso. Alors aux bonheurs que je n’ai pas de mal à souhaiter durable au couple Kabila, ils font ce qu’ils veulent, je m’autorise à ne pas vouloir être instrumentalisée dans cette tentative de normalisation par l’image de situations que ne devraient jamais l’être. Kabila et madame ne sont qu’une image de cette tentative de banalisation, d’humanisation médiatique de régimes qui tiennent en captivité des populations entières. Et la mère patrie pleure des larmes de sang. Alors au clip squi précède, souffrez que je préfère me repasser le chant de Bisso na Bisso : Tata Nzambe.

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Ces « gouvernants » si l’on peut se permettre cet évident abus de langage qui représentent officiellement nos pays au banquet des nations ne me représentent pas. Ils ne représentent pas mon Afrique. Ils n’ont pas le respect de cette terre dont nous sommes issus. Ils la pillent sans vergogne alors que leurs ancêtres lui attribuaient une valeur immense. Ils versent sans retenue le sang de leurs compatriotes et dansent à leur bals de nouveaux riches, les chaussures cirées sur le sang de leurs pairs. Que de consciences mortes perdues dans des corps qui se meuvent aux bals de leurs corruptions, de leurs gabegies, de leurs crimes et de leurs prévarications. La mer rouge du sang de leurs victimes s’est ouverte sur le chemin de leurs tentations monarchiques. Et la mère patrie pleure des larmes de sang. Je n’ai rien de personnel contre ceux qui se sont mariés, mais il n’est pas question que je me laisse prendre en otage par leurs festivités médiatiques que je couverais du regard de quelque monégaste assistant aux noces qui en 1956 ont fait de Grace Kelly leur princesse.

Si au cours de vos voyages, amis lecteurs, il vous arrivait de croiser l’Afrique, de reconnaître derrière les actions coupables des satrapes locaux l’Afrique que l’on voit peu, oui mes amis si vous croisez mon Afrique, transmettez lui ce message de ma part : Je t’aime !!! Message qui est un écho de ce que lui disent bien de ses filles et fils. Dites lui qu’elle a des fils et filles qui ne la méprisent pas, des filles et fils qui la savent berceau de l’humanité et qui la respectent par delà d’évidentes indigences. Les africains corrompus ne sont pas l’Afrique. Il est des fils et fille de notre terre qui ne rêvent en aucun cas de la violer ou de la piller.

Nombreux sont ses enfants qui ne désespèrent pas de la voir tourner ces pages sinistres pour être dirigée par des personnes intègres et pour qui le rêve d’Afrique prime sur les ambitions de leurs ventres et sur leurs tentations monarchiques. Si vous la croisez mon Afrique dites lui que par ici, s’élève un murmure qui dit « mama Africa »…

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Indissociables dignité et indépendance pour l’Afrique

 

greatness1.jpg picture by maddyspaceIl y a des années Modibo Keita, figure politique majeure de l’Afrique du 20ème siècle disait des mots qui résonnent encore aujourd’hui avec force. Il donnait un cadre pour l’indépendance de l’Afrique. J’ai lu ceci hier et ça m’a réellement touchée:

« … vingt années de lutte faite de sacrifices de tous ordres, vingt ans de lutte farouche pour sauvegarder notre dignité et notre indépendance que nous ne devons jamais dissocier de la dignité et de l’indépendance réelle de toute l’Afrique. « 

Modibo KEITA

Entendez-vous résonner le son de son JAMAIS ?

Entendez vous le poids de ces mots ?

Entendez-vous l’héritage ?

Heureusement qu’il reste les mots, les écrits, la trace des discours de nos aînés pour nous rappeler que nous existons dans la continuité d’autres qui ont marché et combattu avant nous et que nous pouvons suivre leur trace en nous inspirant d’eux, de leur fierté, de leur dignité.

Bien des aînés ont combattu pour une Afrique libre, indépendante, digne et tant qu’à faire AFRICAINE ! Le sang d’un Lumumba crie si fort face aux cessions de la dignité pour des profits éphémères.

J’aime entendre parler ces personnes qui me rappellent que la vassalité mentale n’est pas structurelle de l’être africain, qu’elle a été importée et a été reçue comme vraie et comme fondatrice du soi. Mensonge !!!!!

L’Afrique n’est pas en soi fossoyeuse de rêves et d’épanouissement. Cette Afrique falsifiée inoculée comme un virus silencieux qui attend son heure pour réveiller comme autrefois en nous, dans nos enfants le dépréciation, il nous appartient de la déloger de nous et de la déloger de nos enfants par l’instruction et par la transmission des valeurs de combat pour la dignité.

La sensation de faim objectivée par des carences réelles quant aux besoins essentiels fait que bien des nôtres occupés qu’ils sont à satisfaire la base de la pyramide de Maslow n’ont pas la possibilité de relever la tête pour se projeter vers des lendemains ou des ailleurs. En cela des femmes et des hommes de la trempe de Modibo Keita, de Cheik Anta Diop, de Douala Manga Bell et de bien d’autres sont des voix porteuses de lumière et d’inspiration, ce sont des lueurs sur nos luttes quotidiennes et leurs voix peuvent participer, pour peu qu’on les laisser retentir, frayer un chemin dans les déserts de nos agonies quotidiennes. En cela ceux d’entre nous qui avons accès à quelque savoir ou information avons la responsabilité de leur ouvrir l’accès à l’information, à la culture, à leur héritage.

Je n’ai rien contre les magnifiques auteurs occidentaux classiques ou contemporains. Je suis personnellement éblouie par la plume de Paul Auster ou par celle de Milan Kundera. Mais pour transmettre l’Afrique et l’africanité nos enfants ont besoin d’être au contact des auteurs issus de notre terre et il y en a et de grande qualité, ancien et contemporains.

Le quotidien de bien des africains est asphyxié par des prédateurs en tout genre intra ou extra africains qui ont pour dieu leur ventre et la jouissance de l’instant au péril de l’autre qui à leurs yeux, ne souffre pas la moindre considération. Il sont de le «  ici et maintenant  » dans son versant négatif et toxique. Nous en voyons les effet dans la gabegie, la corruption et autres prévarications qui étouffent l’espérance d’une part, et proposent d’autre part la malhonnêteté comme un modèle de fonctionnement. Combien il est triste d’entendre un étudiant brillant et plein d’avenir décider, de devenir inspecteur des douanes non parce qu’il a quelque intérêt pour les transactions commerciales transnationnales, mais simplement parce que pour lui, c’est pour le chemin pour devenir millionnaire voire milliardaire. Au secours rendez-nous nos valeurs !!!

Proxénètes et autres clients de réseaux de prostitutions, ils usent et abusent sans vergogne de l’Afrique et de ses ressources naturelles et humaines. Mais il s’est levé depuis notre terre mère des voix qui nous invitent à relever la tête et aller de l’avant, à ne pas sacrifier notre dignité. Des voix comme celles de Thomas Sankara ou de Patrick Lumumba, des voix comme celle de Ruben Um Myobe qui rappellent que l’Afrique est nôtre et que c’est à nous de forger son destin.

Nous sommes peu de chose mais les petits ruisseaux font les grandes rivières et nous pouvons en servant de relais aux pensées, aux mots, aux constructions mentales qui inspirent passer le témoin à nos congénères et à la génération de nos enfants.

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La dignité de l’Africain ne vient pas du regard de l’allogène elle est intrinsèque à l’être humain et c’est à nous de refuser de manière non négociable de céder la moindre parcelle sur le terrain de la dignité.

Quand l’indépendance d’un pays fait l’économie de la dignité, elle n’a d’indépendance que le nom. Est-il besoin de citer des exemples ? Il n’y a qu’à ouvrir les yeux et regarder autour de nous.

Notre génération à la suite de celle de nos parents a loupé quelques coches mais nous pouvons rattraper des wagons et semer quelques graines pour ceux qui suivent.

«  Nous ne devons jamais dissocier de la dignité et de l’indépendance réelle de toute l’Afrique. « 

Lire, écouter ceux qui nous ont précédé et qui ont combattu, revenir aux sources du panafricanisme cela pourrait nous être source d’inspiration pour demain.

Bonne semaine à vous et amitiés.

 



Derrière le proverbe…

1bp.gif picture by maddyspace« Aussi longtemps que les lions n’auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur.»

Proverbe africain

Les proverbes africains, anciens ou contemporains recèlent des trésors enfouis et offrent des niveaux de lecture intéressants à qui veut prendre le temps de s’y arrêter. J’aime bien les parcourir et y trouver résumés en une phrase des pans de la sagesse de ma terre. Ils ouvrent quelquefois la porte à des réflexions inattendues. Proverbes qui deviennent boîtes de pandore de mes déambulations mentales et de mes questionnements identitaires ou métaphysiques. On ne se refait pas n’est-ce pas ? Comme vous le savez peut-être, il y a des hélices sous mon crâne qui prennent leur indépendance et se mettent en action sans me demander l’autorisation de faire voyager ma pensée. Non non…je ne suis pas folle vous savez Clin doeilRire.

Quelquefois, à la lecture ou à l’écoute des proverbes africains on y perçoit du bon sens, voir un bon sens un peu folklorique parce que les proverbes charrient des images magnifiques et poétiques. Ils invitent la faune, la flore, les éléments naturels pour raconter la vision des relations humaines, une philosophie et une éthique de vie. En dépassant les premiers niveaux de lecture si l’on se pose un instant pour les sonder, il y a des portes qui s’ouvrent sur des profondeurs intéressantes. Derrière les sourires qui effleurent nos lèvres en recevant les images mentales offertes par les proverbes, il y a des ouvertures vers un ailleurs qui nous instruit sur aujourd’hui, sur maintenant, sur notre rapport à l’autre, sur notre rapport au temps ou à la nature. J’aime aller à la rencontre des proverbes d’Afrique.

J’aime l’image que véhicule cette phrase sur le lion et le chasseur face à la narration de l’histoire. C’est un proverbe que je connais depuis longtemps et qui soudain me conduit à une réflexion sur le rapport de l’Afrique et de l’africain à son histoire. Quel rapport avec la choucroute ? Vous direz-vous. Que vous répondre, les hélices sous mon crâne sont en mode pilotage automatique.Langue

Ce proverbe rappelle que l’histoire est souvent assujettie à des faits extra historiques tels que les rapports de force entre le narrateur et ce dont il parle, à des rapports dominant dominé. Le colon et le colonisé ne donnent pas le même sens aux faits, n’ont pas le même rapport à l’histoire et pas les même paradigmes. Ce proverbe me rappelle l’histoire officielle qui m’a été inculquée sur les bancs de l’école dans mon pays et qui me présentait Ruben Um Myobe figure de la résistance et de l’anticolonialisme camerounais comme un terroriste et un maquisard. Mon esprit en construction et pas encore accessible au sens critique avait reçu cette torsion du sens de l’histoire comme une vérité. Bien qu’ayant eu depuis des informations plus complètes sur cette période ces pré-constructions ont laissé des traces et je sais que je ne suis pas au bout des nécessaires déconstructions pour mieux appréhender l’histoire de mon pays. La raison du plus fort… L’histoire officielle, les forteresses mentales, l’arme des puissants. L’histoire contemporaine Africaine est faite de bien des terroristes officiels parmi lesquels il y a quelques temps Nelson Mandela ou Steven Biko. D’ailleurs l’administration américaine, bien connue pour sa réactivité et sa pertinence, n’avait pas encore ôté Nelson Mandela de la liste des terroristes au début de cette année. Surprise La raison du plus fort…

Je me souviens aussi des livres prétendument historiques qui racontaient nos héros imposés d’alors. Ils racontaient en effet les présidents de nos républiques en bande dessinée pour accéder aux, et poser des forteresses mentales dans les esprits fragiles des enfants que nous étions. C’est ainsi que des hommes comme Ahidjo, Houphouet Boigny, Mobutu, Bongo et autres grand démocrates d’Afrique avaient leurs hagiographies en bande dessinées. Réécriture opportune de l’histoire qui faisait de ces figures anti-démocratiques d’Afrique des quasi héros, mieux encore des « pères de la nation ». Le « prêt à vénérer en bande dessinée » ! Quelle créativité sournoise de la part des dictatures au service du culte de la personnalité. Je me souviens (oh la honte !!!Embarasse) qu’une amie d’enfance m’avait prêté une bande dessinée à la gloire d’Eyadema président du Togo, grand démocrate s’il en fût. Opération lavage de cerveau en une bande dessinée réussie. J’abreuvais ma famille de louanges et d’anecdotes glorieuses sur le grand homme et mes pauvres parents qui ne voulaient pas faire éclater la bulle de mes illusions d’enfant de moins de dix ans avalaient bien des couleuvres en silence. Ma mère a dû mettre en marche toute sa finesse et son intelligence pour me soustraire à cette vénération sans me blesser. Elle m’a premièrement poussée à rendre le livre à sa propriétaire et avec délicatesse elle a travaillé à nuancer les assertions du livre. Peut être ce moment a t-il été la première la porte à s’ouvrir pour moi sur une forme de conscience politique et sur l’exercice ultérieur du sens critique. La raison du plus fort, la version du chasseur, le trafic de l’histoire au service d’un dessein, d’une idéologie, de l’assise d’un pouvoir. Nos chefs d’Etats de la période post décolonisation ont tous eu des bandes dessinées à la gloire de leur grandeur, sa majesté Bokassa inclus ! Ubu quand tu nous tiens !

Les mémoires d’un esclave du Sud des Etats-Unis et celles d’un propriétaire ne mettraient probablement pas l’accent sur les mêmes choses. La question économique ne serait pas primordiale pour le premier tandis que la question sur la dignité humaine serait au mieux anecdotique pour le second.

Celui qui aura les moyens de raconter l’histoire la racontera de son point de vue, en partant du prisme de ses présupposés. Le dernier mot appartient souvent au plus fort. « La raison du plus fort est toujours la meilleure » disait en son temps Jean de Lafontaine.

En relisant ce proverbe il me revient en mémoire un fait politique indigne et honteux qui a pris place il y’ aura un an le 26 juillet à Dakar. Le président de la république française nourri aux récits des « chasseurs » a osé tenir des propos incroyables selon lesquels entre autre « l’homme africain » serait incapable de sortir de la répétition pour s’inventer un destin ! Oui c’est le chasseur qui a la légitimité pour raconter la vie des lions, pour les dompter, pour leur apprendre à vivre selon ses règles. C’est bien connu !

Par delà le flot d’indignation à peine retombé, ce fait politique a la vertu de mettre en lumière la nécessité pour les enfants d’Afrique d’aller à la rencontre de leur histoire. J’imagine la réception du discours de Dakar par un enfant africain d’Afrique ou de la diaspora qui n’a pas de connaissance de l’histoire de son continent et qui reçoit ces définitions fallacieuses d’un prétendu « homme africain » comme vraies, comme intrinsèques de lui. J’imagine la définition honteuse de lui qu’il pourrait recevoir et avec laquelle il pourrait se construire. Attention les dégâts !

Quelle jubilation quand dans une brillante réponse aux propos du président français à Dakar, Achille Mbembe ( Un cerveau aussi brillant que Denzel Washington est beauSourire oui oui je l’affirme !!!!!!!!!!!) a replacé les fantasmes paternalistes sur l’Afrique dans leurs filiations. Filiations qui remontent au 19ème siècle et trouvent leurs sources notamment dans la pensée de Hegel et Lévy Brühl entre autres. La démonstration de Mbembe est tout simplement éblouissante(1). Je suis reconnaissante à Achille Mbembe qui a élevé le niveau du débat et a apporté une réflexion brillante et argumentée. Il a répondu par l’intelligence et l’analyse à des propos intolérables et grotesques, propos faisant volontairement ou non écho à des siècles de vision stupide de l’Afrique et de l’Africain, n’en déplaise au cerveau brillant de Hegel et des autres. Un cerveau brillant peut accoucher de thèses stupides quand les présupposés qui le soutendent sont imbéciles et/ou racistes et voilent sa raison.

Ah !!!quand les lions commencent a donner leur regard sur l’histoire…

Que de pans de l’histoire d’Afrique passés sous silence parce que niés, occultés ou négligés par le narrateur ! L’écriture de l’histoire par delà la question de la force de coercition de celui qui la raconte est aussi et surtout fonction des présupposés du narrateur et de ce que les événements racontés lui renvoient de lui. Il devient le héros, de civilisateur, le sauveur, etc. Le chasseur raconte sa chasse et le lion n’est dans la toile historique qu’un instrument pour servir la gloire du chasseur. Des générations d’africains d’Afrique et la diaspora ont grandi à l’ombre d’un immense complexe d’infériorité né de représentations importées et parfois imposées.

Des images d’Epinal véhiculées dans des livres, des films, voire des bandes dessinées leur donnaient une place à la périphérie de l’histoire des hommes.Ya bon banania…

Agi par l’histoire plutôt qu’acteur de cette dernière, telle était la représentation transmise de l’africain et probablement intégrée par lui. Il est possible que bien des passivités africaines trouvent leur source, au moins en partie dans ces représentations. Entre « l’Afrique de papa » d’un côté porteuse de fantasmes imbéciles et le facile confort qui est celui d’attendre de l’autre les solutions il y a l’Afrique, la vraie. Derrière le travers qui est celui de rendre l’occident responsable de tous les maux du continent et l’exotisme insultant qui habille les fantasmes des allogènes, il est une Afrique qui invente, qui crée, qui a de l’initiative et qui se bat pour aller de l’avant. Il est une Afrique qui existe derrière les silences et qui porte en elle des richesses immenses et une histoire plus complexe que les raccourcis habituels.

Alors en tant qu’africaine et plus généralement en tant qu’être humain dans mon siècle, je suis reconnaissante à des intellectuels comme l’immense Cheikh Anta Diop qui par ses travaux, notamment sur l’Egyptologie, a ouvert une brèche qui peu à peu, par delà les opportunes controverses révèle la place de l’Afrique dans l’histoire de l’humanité.

Bien des chercheurs depuis à l’exemple de Théophile Obenga, se sont depuis engouffrés dans cette salutaire brèche, ramenant à la connaissance de nos contemporains des organisations sociales et sociétales dont la complexité n’a rien à envier à des ordres sociaux dits évolués. Aussi longtemps que les lions…

Je suis reconnaissante à Ki Zerbo pour son travail d’historien qui rappelle que l’Afrique n’est pas un continent ahistorique. « L’Afrique a une histoire » disait l’historien en ouverture du premier tome son ouvrage  » Histoire générale de l’Afrique ». Ki zerbo a ouvert la voie à de nombreux historiens africains qui se sont emparés depuis des faits historiques pour les analyser et les restituer dans une perspective historique et historiographique.

 

Que de figures mythiques dans notre patrimoine historique méconnus de nos contemporains et des fils et filles d’Afrique. Que de méconnaissances sur l’Afrique, ses royaumes et leurs organisations. Combien de personnes sont informées sur les modèles socio politiques des sociétés africaines d’alors ? Combien savent qu’au 12ème siècle les empires du Ghana et du Mali avaient une organisation politique impressionnante et d’une rare finesse ? Combien de jeunes gens connaissent Soundiata Keita ou Soumangourou Kante ? Que de méconnaissances sur les principes structurels qui organisaient les rapports humains, que de négligences qui font que bien de filles et de fils d’Afrique avancent en ayant un enracinement dans le silence, dans le tabou, dans l’infériorisation, dans la méconnaissance, ou dans la connaissance parcellaire.

Il est un défi pour nous, un devoir pour les générations à venir, celui de permettre à nos enfants d’aller à la rencontre de l’histoire de leur continent non pour se construire des mythes inutiles, mais pour connaitre le lieu dont ils sont issus et avancer riches de leur histoire. Comment courir ou s’envoler si l’on n’a pas de socle à partir duquel décoller ou prendre son élan. Nous sommes dans un temps dans lequel des médias tels qu’Internet notamment permettent un accès plus grand et plus rapide à la connaissance. Notre défi est de donner aux plus jeunes le goût et l’envie de connaître l’histoire qui fonde leurs racines. De leur donner le goût de chercher, de lire, de découvrir.

L’Afrique n’est pas un paradis, et il n’est pas question ici de léguer aux générations qui suivent un fantasme mais l’Afrique telle qu’en elle même et mise en perspective par ses réalités historiques. L’Afrique réelle a ses richesses et ses misères, ses grandeurs et ses servitudes, mais elle est riche de ce qu’elle est, et elle vaut largement la rencontre. Il est dans notre histoire récente ou plus ancienne des figures dont nos filles et fils pourraient s’inspirer et auxquels ils pourraient se référer avec fierté. Si en se retournant sur leur histoire nos enfants pouvaient découvrir l’Afrique un peu plus près de sa vérité, qui sait s’il ne verraient pas s’allumer en eux une flamme, une passion d’Afrique, dont il passeraient le flambeau aux générations d’après ? 66zd8ir3.gif image by maddyspaceJe suis convaincue au plus intime de moi que les solutions pour l’Afrique seront essentiellement africaines et viendront de personnes ayant une vision, une passion, un désir, un rêve, et une ambition pour leur village, leur ville, leur pays, leur région, pour leur continent. Des personnes qui auront su saisir le flambeau de la passion qui avait embrasé avant eux Lumumba, Mandela, Um Myobe, Kwame krumah (celui des premières heures), Steven Biko et d’autres anonymes qui ont oeuvré pour le bien commun.

Et si la connaissance de notre histoire avait aussi des vertus libératrices, libératrices de rêves, d’ambition, de potentiel pour l’Afrique ? Et si la connaissance de notre histoire nous rappelait que nous n’avons aucune raison ni de marcher courbés, ni de porter des vêtements identitaires qui nous voilent nos possibilités ? Alors il n’est pas surprenant que ça et là à la surface de la terre la connaissance soit tenue captive par les dictateurs de tous bords, dictateurs politiques ou intellectuels. Derrière le proverbe, ma pensée s’est mise en action et m’a déposée sur de surprenants rivages n’est-ce pas ? Mais comme vous le savez on ne se refait pasCool.

Merci de m’avoir lue et d’avoir accompagné mes cogitations déambulatoires. A bientôt et merci pour votre fidélité à visiter cet espace . Amitiés.

bonnesemaine1.gif picture by maddyspace

 

(1) http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=142&code_art=19943



Bisso na bisso : Tata Nzambe -Un cri qui rejoint mes cris d’Afrique, mes cris pour le Cameroun, mon pays blessé

Je n’ai pas de mots pour dire combien ce cri me touche. Cette chanson est sortie si mes souvenirs sont exacts au coeur d’une guerre qui a laissé exsangue un Congo déjà blessé par tant de guerres fratricides.

Tant de douleurs et de larmes d’Afrique sont contenues dans ce cri. Larmes de femmes, d’hommes et d’enfants. « La mère patrie pleure des rivières de sang » ça et là en Afrique. Larmes de sang qui recouvrent la terre parce que des humains ont l’outrecuidance de rêver leur vie autrement que sous le joug de la tyrannie, de la gabegie, de la corruption, des pouvoirs autocrates « de droit divin ». Un peuple qui a le mauvais goût de vouloir se réapproprier son destin et son droit au futur reçoit en retour exactions et vindicte d’Etat. L’Etat qui détient le monopole de la violence physique légitile selon Weber. Cette violence physique entre les mains d’un état délégitimé qu’est-ce que ça donne ?

Des opposants disparaissent au Tchad, au Cameroun les forces de l’ordre tirent sur la population sans sommation, au Kenya on confisque sans vergogne le pouvoir, instrumentalisant l’ethnicité pour ouvrir à la barbarie. Et « la mère patrie pleure des rivières de sang »

Dans mon pays on interdit à une télévision d’émettre probablement pour mâter les rebelles loin des caméras de télévision, pour enfermer dans le silence les cris nés de la terreur. Tant de « guantanamo » du côté de l’Afrique dans une sourde indifférence.

Quand de l’autre côté de l’océan la famille, les amis, le pays sont prisonniers d’une situation qui pourrait dégénérer en boucherie il dur de ne pas avoir peur. L’inquiétude et la peur de perdre les miens et mon pays paralysent mes capacités d’analyser, je suis dans l’instant et non dans la distance, dans l’émotion et non dans la raison. Je ne vais pas m’excuser ni regretter d’être humaine, simplement humaine. Et me voilà accrochée au téléphone pour être sûre qu’ils sont en vie, qu’ils sont prudents et qu’ils vont bien. Grâce à Dieu ma famille va bien, mais des morts dus à cette situation font couler des larmes dans ma grande famille du Cameroun, chez mes compatriotes, le peuple de mon coeur. « La mère patrie pleure des rivières de sang »

Je n’arrive même pas encore à me mettre en colère contre ceux qui au nom de leurs panses avides détruisent mon pays, mes frères et soeurs, nos enfants et leurs espoirs pour de meilleurs lendemains. Je n’arrive pas encore à les vomir alors qu’ils pèsent sur nos estomacs, nous un peuple à l’agonie. Le peuple dans la rue ose demander la changement. Crime de lèse ploutocrate. La paix sans le pain, tel est le deal que l’on nous propose. Et ce peuple d’abrutis qui ose descendre dans la rue pour demander que ça change. Ils osent avoir l’indignité aux lèvres. Ils aspireraient à la démocratie ? La démocratie kezako ?

Ils n’ont pas de pain ? Mais qu’on leur donne de la brioche et qu’ils ne nous saoulent pas avec des rêveries libertaires. Et pourquoi pas le gouvernement du peuple par le peuple pendant qu’on y est ? Et v’là t-il pas qu’il lui prend la fantaisie, à ce peuple de rêveurs de s’indigner de ce qu’un président veuille s’installer à vie à la tête de l’Etat au détour d’un tripatouillage de la constitution ? Mais de quoi il se mêle le peuple ? La constitution ça ne le regarde pas. Non mais ! Allez un coup de lacrymogènes et une pluie de gourdins sur le corps et ça devrait leur remettre les idées en place. Sion les laisse faire ils sont fichus de demander le rapatriement des capitaux dont le pays a été spolié. Qu’on les fasse taire.

C’est bien connu voyons bande d’ignares l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. Jacques Chirac l’a affirmé en son temps. C’est bien connu l’homme africain est un enfant qui fantasme sur un passé merveilleux et qui n’a pas existé. C’est bien connu il est incapable de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. Nicolas Sarkozy nous l’a dit en juillet 2007. Alors le petit peuple ne va pas se laisser aller à la fantaisie de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. Il ne va pas s’égarer vers des aspirations démocratiques et des aspirations à une vie meilleure qui trancheraient avec l’infantisation dans laquelle bien des fantasmes l’enferment.

Et pendant ce temps un jeune homme devant le collège Alfred Saker de Deïdo aurait trouvé la mort pour avoir accompagné des amis devant le portail. Que voulez-vous nul n’est sensé ignorer la loi. Surtout si elle est martiale. Dans le cas d’espèce, la loi c’est le couvre feu. Mais non la police ne tire pas sans sommation dans les rues de Douala et d’ailleurs. La sommation a été donnée par la fermeté du discours présidentiel. Un homme averti en vaut deux. Quand je dis que je n’arrive pas à garder de la distance ? Voilà que je m’énerve n’est-ce pas ? Et pendant ce temps : « La mère patrie pleure des rivières de sang »

Je n’arrive pas à trancher entre la vindicte et l’analyse. Je verse dans un concept nouvellement fondé, celui de la vindicte analytique navigant entre émotion et raison. Souffrez que je déverse ma bile sur ceux à cause de qui des enfants de 8 à 12 ans sont dans la rue, formant une armée qui fait craindre le pire de ce que l’on a vu du Liberia au Congo en passant par l’Angola, l’ex Zaire et la Sierra Leone.

J’ai peur que mon pays enfante des enfants soldats. Je structurerai mon énervement plus tard, j’analyserai calmement plus tard. J’ai juste peur, et au nom de tous les miens j’espère que ceux qui sont au pouvoir ne radicaliseront pas leurs positions pour garder une illusion de force, de puissance et de légitimité. J’espère que l’on n’instrumentalisera pas la quête légitime d’une vie meilleure d’un peuple pour conquérir des positions de pouvoir. Les souvenirs de la Côte d’Ivoire, de la RDC, du Congo et d’ailleurs soulèvent des frayeurs irrépressibles car l’histoire de mon continent est jonchée de cadavres tombés au front des ambitions des hommes. « La mère patrie pleure des rivières de sang »

Quand un peuple aspire à la liberté, tôt ou tard il la conquiert. Quand la misère et la détresse deviennent des jougs intolérables, quand un peuple sait qu’on ne lui donnera pas ce à quoi il peut légitimement aspirer : liberté, éducation, soins médicaux, travail, avenir, alors il se lève pour aller l’arracher.

L’inconnue de l’équation c’est le prix à payer pour cette liberté, pour une vie meilleure. La somme sur la facture dépendra de la volonté des gouvernants à donner la primauté à la nation sur leurs ventres jamais rassasiés de leurs rapines et sur leurs tentations monarchiques.

La balle, à mon humble avis, est dans le camp d’une classe dirigeante repliée sur ses privilèges au détriment de la nation. La balle est dans le camp de ceux qui, s’il leur reste une once de considération à défaut d’amour pour la terre de leurs pères, sauront nous aider à tourner des pages sinistres sans bain de sang, parce qu’il auront compris qu’il serait temps de quitter la scène dans la paix.

Parce qu’il y a un temps pour tout, parce que l’aspiration à la liberté et à un monde différent est là, dans le coeur d’une nation, jusque dans les jeunes coeurs d’enfants pas encore adolescents, parce qu’il n’est plus possible que dès l’enfance on renonce à rêver et à espérer, il serait temps que les sourds entendent et que les aveugles voient. Croyez-vous qu’ils entendront le cri qui vient du coeur d’un pays ? Croyez vous qu’ils verront que l’heure est critique ?

En attendant je me laisse porter par la voix de cette chanteuse. En effet j’aime la voix de Mpassi la chanteuse, accessoirement cousine de Passi initiateur du projet. Sa voix est de celles qui atteignent l’intime de mon être pour et qui d’une certaine façon me racontent.

Dès le cri, l’onomatopée d’entrée je suis dans le chant, dans le cri, l’invocation,la supplique…Tata Nzambe !

http://www.dailymotion.com/video/1iPadNYw4Ffbs6Aef

[PASSI]
La mère patrie pleure des rivières de sang,
Le rouge est dans ses yeux, le peuple est mécontent.
Dans ces drames qui rentrent les armes du mal,
De qui coulent les larmes. Miséricorde à ces félins
Qui laissent veuves et orphelins. Vallées de l’angoisse,
Pêchés, enfant égarés, règne de la tristesse,
Beaucoup trop de gens sont tombés.
Tour à tour nos pays sont bombés, les nôtres bombés.
Jalousie, haine, hostilité, Ah ! Moundombé.
Tata Nzambé, Tata Nzambé
[LINO]
Les anges font la grève, mes rêves deviennent cauchemars
Une brève nouvelle du front, la sève du mal coule, fin de la trêve.
C’est comme une jungle en slalom entre flingues et came,
L’homme crève parce qu’Eve avait un faible pour les pommes.
Je lève les yeux, m’élève vers les cieux.
Dieu bénisse mon âme, préserve de la lame des
Envieux, du drame et du feu, ça crame, je rime,
Rame entre le crime et les pleurs, les fleurs fânent, la foi prime,
Lino en mission pour le seigneur.
Tata Nzambé, Tata Nzambé 

[D.O.C]
Des sorciers, des médiums et marabouts, des chiens enragés,
De l’opium le patron est le Moucouyou.
Des sorts jetés, tant de mort sur la jetée.
Prier et crier, de souffrance mon corps veut lâcher.
Je veux marcher auprès de l’Eternel, ne plus me faire acheter
Et fuir les querelles, dans un monde qui ne pardonne pas,
Sans foi ni loi. Tata Nzambé, ici-bas on a besoin de toi.

Tata Nzambé, Tata Nzambé

[BEN-J]
Que le Seigneur soit avec nous et avec notre esprit, afin d’affermir notre foi. Le bon chemin est si étroit que sa lumière nous éclaire Afin que l’on soit sur la bonne voie.
Au-delà des inéquités et des plaisirs charnels,
Bisso Na Bisso revient louer L’Eternel.
Les 7 anges ici-bas ont bien reçu l’appel.
Je prêche ces quelques mots, les yeux rivés vers le ciel.

Tata Nzambé, Tata Nzambé

[MYSTIK]
Au nom de Dieu le Tout-puissant, le Miséricordieux.
Louange à toi, Seigneur de l’univers.
Guide nous vers le droit chemin,
Chemin de ceux que tu a comblé de tes faveurs
Prions avec ferveur. Frères et soeurs,
Sachez attendrir vos coeurs.
Dans le jardin des hommes que la foi boulverse et gêne le pêcheur
Qu’elle incite, qu’elle entraîne à se dépasser, qu’elle communique
Quelle que soit ta foi, un seul Dieu unique.

Tata Nzambé, Tata Nzambé

[G-KILL]
Je ne suis sage qu’à mes propres yeux
Je veux ma place dans le royaume des cieux
Tata Nzambé, ta venue est proche, mes frères ouvrez vos coeurs
Ainsi que ceux de vos proches
Car dans sa droite une longue vie, sa gauche la richesse,
La gloire, là haut pas de mauvais esprits
Ni de bleu, ni de blanc, ni de rouge, le troisième millénaire se profile
Et la jeunesse voit rouge.

Tata Nzambé, Tata Nzambé

[CALBO]
Regarde ce que ce monde a fait de moi,
Ça fait des mois que je me cherche,
Pêche dans mes recherches, recherche
En vain des portes, une brèche.
À cent milles lieues sous la merde,
Ça merde à chaque fois, essaie de m’en sortir,
Écarte foi et opte pour 4 mois de folie.
Échappe-toi du chemin, il me disait « Viens dans la luxure,
Appelle tes potes, la belle vie pour tous, j’assure » Amen.
J’ai su me relever alors que d’autres reposent en paix,
Je dois ma vie à une seule personne dans ce monde,
Tata Nzambé.

Tata Nzambé, Tata Nzambé…
Alléluia, Alléluia…
Hosanna, Hosanna…
Tata Nzambé, Tata Nzambé…



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