« Invictus » de William Ernest Henley 8 février
Ce poème est magnifique. Il me touche d’autant plus qu’il est semble t-il le poème préféré de Nelson Mandela. L’on peut, à la lecture des mots qui le composent, mesurer la force de la poésie.
Invictus ne veut pas dire invincible, mais invaincu.
Mandela est pour moi un bel exemple d’un homme invaincu, d’un homme à l’âme indomptable.
A l’idée que ces mots l’ont accompagné dans les années terribles qu’il a dû traverser ils semblent se dilater et m’inviter à y puiser quelque encouragement pour ma vie, pour ma terre.
« Depuis l’obscurité qui m’envahit,
Noire comme le royaume de l’enfer,
Je remercie les dieux quels qu’ils soient
Pour mon âme indomptable.
Dans l’étreinte féroce des circonstances,
Je n’ai ni bronché ni pleuré
Sous les coups de l’adversité.
Mon esprit est ensanglanté mais inflexible.
Au-delà de ce monde de colère et de larmes,
Ne se profile que l’horreur de la nuit.
Et pourtant face à la grande menace
Je me trouve et je reste sans peur.
Peu importe combien le voyage sera dur,
Et combien la liste des châtiments sera lourde,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme. »
« Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow’d.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul. »
Léonora Miano rencontre la scène afropéenne à Pantin et chante ce Jeudi 10 Décembre 2009 1 décembre
Léonora Miano est une femme qui écrit. En la qualifiant ainsi, il me revient une définition d’elle qui lui est propre. Elle est un « être écrivant ».
Quand les médias tentent de s’emparer d’elle ils veulent comme souvent la réduire à ce qu’elle fait, tout au moins à ce qu’il la voient faire. C’est de bonne guerre, nous sommes dans une ère médiatique qui a besoin de ranger les être et les choses dans des catégories prédéfinies pour ne pas risquer le doute, le questionnement, l’inconfort. Alors on la dit « écrivaine » ou « auteure » selon les cas (utilisant une féminisation de mots qui heurtent encore le clacissisme de certains de mes rapports à la langue française ), mais léonora Miano se défie des sentiers battus. Le tryptique qu’elle a clos avec les aubes écarlates l’ont posée comme une plume et un regard à part, hors des sentiers battus d’une Afrique vue sous le prisme du misérabilistme ou du paternalisme. Sa rébellion c’est d’être cohérente et diverse, de l’assumer en prenant des risques. Mais trève de digressions revenons à notre sujet.
Léonora écrit, magnifiquement. Ses mots sont musique, son verbe est symphonique.
Dans ses mots, ses rythmes, l’on entend des accents jazzy, soul et même slam. Son écriture est contemporaine et afropéenne. Afropéenne en ce qu’elle est à l’intersection des confluents culturels qui l’ont nourrie et aussi en ce qu’elle offre un lit magnifique aux courants musicaux qui ont irrigué sa vie.
Je suis sans cesse éblouie par la précision et la justesse de l’expression. Afropean Soul que je lis en ce moment me laisse sans mots. L’Etre écrivant est à rencontrer !
Ses univers littéraires, (elle en a plus d’un et n’a pas fini de nous surprendre) vous happent et ne vous lâchent pas. On ne saurait en sortir indemne. c’est la force de la littérature, la vraie. A son contact nous évoluons.
Léonora Miano c’est aussi une voix.
Quand elle parle sa voix aux accents graves vous enveloppe et, vous embarque. Dans son phrasé, dans son parler s’entend un chant. A son écoute et vous vous surprenez à penser « elle a une voix qui est en soi un instrument de jazz ». Du parler au chant il y a un espace dont le trait d’union est sa voix.
Ce 10 décembre nous avons l’occasion de l’entendre chanter.
Mon billet est acheté et je suis déjà par la pensée dans la salle pour entendre ce qui m’est une évidence. Il me tarde de rencontrer « l’être chantant ».
Date et heure : jeudi 10 décembre à 20h30
Lieu : La Dynamo, Pantin
Tarif : de 6 à 12€
http://www.banlieuesbleues.org/1_agenda.php
( voir conditions tarifaires sur le site ci-dessus)
Léonora Miano ne sera pas seule en scène : elle a eu l’idée de donner carte blanche à quatre personnalités musicales « afropéennes » pour créer à partir de l’empreinte émotionnelle laissée par l’un ou l’autre de ses textes de fiction. De la vérité de la fiction littéraire à celle de la fiction musicale, Sandra N’kake, Baloji, Cae ou Delphine II viendront à la Dynamo pour cette unique occasion, seuls ou accompagnés par leur groupe – et pour l’occasion Léonora montera elle-même sur scène
Je vous laisse écouter son invitation :
« Comme chacun le sait maintenant, la musique tient une place importante dans mon travail d’auteur et dans ma vie. Elle inspire le phrasé de mes personnages, structure souvent mes romans.
J’ai voulu montrer comment la littérature, de son côté, pouvait laisser une empreinte émotionnelle chez les musiciens, et nourrir, elle aussi, leur création.
C’est ainsi que j’ai eu l’idée d’un concert au cours duquel des artistes de la scène afropéenne (française et belge) viendraient jouer des extraits de leur répertoire, et proposer une création originale très librement inspirée d’un texte de moi qu’ils auraient lu.
Artistes invités:
Baloji, Cae, Delphine II, Sandra Nkaké
Et bien sûr, je viendrai moi-même pousser la chansonnette!
Les places sont en vente sur le site de Banlieues Bleues, www.banlieuesbleues.org, entre autres.Nous vous attendons !
Léonora »
Leonora Miano VOIX,
Sandra Nkake VOIX, ELECTRONIQUE,
Delphine II VOIX,
Cae VOIX,
Eric Suchaire CONTREBASSE,
Etienne Prieuret GUITARE,
Baloji VOIX, RAP,
Didier Likeng BASSE, VOIX,
Dizzy Mandjeku GUITARE,
Jean Gnangion BATTERIE, Alan Le Dem SON
Pour découvrir plus avant Léonora et ses invités, les liens qui suivent devraient vous aider.
Solo pour Douala Manga Bell par Georgette Kala Lobe Strubel 14 juillet
Le corps a un langage.
Le corps est en soi un langage.
Georgette Kala Lobe Strubel, chorégraphe et danseuse offre son corps à la mémoire d’un peuple, à la mémoire d’une nation.
Le corps hurle, le corps sanglote, le corps épouse l’âme d’une nation,le corps épouse l’histoire.L’histoire s’écrit aussi par le corps en mouvement. Georgette est un poétesse du corps, elle est écrivain de l’émotion, elle est chantre de la douleur, elle est épopée de la force et de la colère.
Elle est écrit et cri, elle est écrivain et écrit.
C’est sublime.
Merci Georgette.
Hommage à la mémoire de Rudolf Douala Manga Bell résistant et martyr.
Hommage à la mémoire d’un homme qui est resté debout au coeur de la trahison et du martyr.
Hommage à la mémoire d’un homme qui est un souffle magnifique sur nos africanités conscientes.
Nous pleurons son martyr et louons sa grandeur d’âme.
Nous louons la conscience qu’il est des cause plus grandes que soi qui valent le sacrifice.
Tet’Ekombo di meya oa
Avis à tous les tyrans et aux fossoyeurs de liberté : la vérité, la reconquête de soi, l’histoire, et la liberté trouveront toujours un véhicule pour
s’exprimer. Le corps en est un.
Si on muselle la parole, le corps s’exprimera dans une danse, dans une démarche, dans une posture.
Le cri pour la liberté ne mourra pas.
La liberté a bien plus d’imagination que ceux qui veulent la tenir en captivité
Pour découvrir la chorégraphe vous pouvez aller sur My Space :
Les aubes écarlates de Léonora Miano à paraître le 20 août. A lire absolument !!! 13 juillet
Le 20 août prochain le dernier roman de Léonora MIANO sera disponible en librairie et via tous les réseaux habituels de distribution.
J’ai le privilège d’avoir déjà un exemplaire de ce livre chez moi. Dès les premiers mots entre complainte et affirmation les mots de Léonora nous emportent vers un questionnement, vers l’exploration d’une dette symbolique qui ne saurait nous laisser indifférents quels que soient nos paradigmes.
« Qu’il soit fait clair pour tous que le passé ignoré confisque les lendemains.
Qu’il soit fait clair pour tous qu’en l’absence du lien primordial avec nous, il n’y aura pas de passerelle vers le monde »
La musique est intrinsèque au rapport de Léonora aux mots et elle s’entend.
L’écriture est belle, précise, maîtrisée. J’aime, je recommande !
Qu’il soit fait clair que j’en encourage largement la lecture.
Qu’il soit fait clair que j’en reparlerai encore et encore...
Vous me connaissez quand j’aime, je le dis, je le hurle, je le serine, je l’ânnone, je le rabâche.
Je précise que je n’ai pas dit que je radotais.
Les aubes écarlates de Léonora MIANO
Epa a été enrôlé de force dans les troupes d’Isilo, un mégalomane qui rêve de rendre sa grandeur à toute une région de l’Afrique équatoriale. Emmené au cœur d’une zone isolée, il découvre qu’il est entouré de présences mystérieuses : plusieurs fois, il aperçoit des ombres enchaînées demander réparation pour les crimes du passé. Sur tout le continent, les esprits des disparus de la traite négrière distillent l’amertume et la folie en attendant que justice leur soit rendue…
Parvenant à s’échapper, Epa retrouve Ayané, une fille énigmatique et attentionnée qui l’aide à reprendre goût à la vie. Comment donner à l’Afrique la chance de connaître des aubes lumineuses ? Pour conjurer le passé d’une terre qui ne cesse de se faire souffrir elle-même, Epa devra rechercher ses compagnons d’infortune et les rendre à leur famille.
En attendant un petit recueil « Soulfood Equatoriale » devrait enchanter vos sens et vos trajets.
Ils enchantent les miens et m’entrainent dans des voyages sémantiques et sensoriels qui me ravissent.
Ecoutez ceci : « Le peuple qui m’a engendrée, même s’il ne peut le prouver -ce dont il ne se soucie guère- est l’habitant initial de la terre. Né de l’eau, c’est d’elle qu’il tire sa subsistance. C’est à elle qu’il retourne, quand il lui faut implorer, célébrer, remercier. Ces paroles sont transmises de génération en génération, jusqu’à moi qui vous parle. »
J’ai choisi cet extrait pour la rigueur de la langue et l’économie de mots au coeur de laquelle elle réussit à dire l’essentiel. J’en suis admirative. Je choisis à dessein de ne pas citer une description des saveurs culinaires du Cameroun. Extraire un paragraphe d’un de ces chapitres romprait la musique inhérente à chaque plat. Je fais le choix de vous laisser découvrir le rapport de Léonora à la cuisine du Cameroun en allant à la rencontre de ce petit recueil qui est, je me répète, un voyage et un enchantement.
Pour en savoir plus :
http://www.leonoramiano.com/
Une musique dans la nuit belles prémices de l’album à venir de Fred Doumbe 2 novembre
J’aime le cœur de la nuit pour mille et une raisons. Certaines d’entre elles sont dicibles d’autres plus personnelles. Mais quand la nuit fait descendre sur la scène de nos vies un rideau opaque obligeant nos yeux à faire des efforts pour discerner les choses et libérant parfois des insécurités dans les grandes villes elle apporte aussi des quiétudes et des silences qui permettent des détentes qu’offre rarement le jour. Le silence complice éveille une conscience de soi et des choses que ne permettent pas nos frénétiques journées. J’aime la nuit aussi parce que je la trouve créative pour moi. C’est la nuit que les mots viennent à moi sans entrave et m’offrent des voyages qui souvent me surprennent. J’aime écouter de la musique au cœur de la nuit parce qu’alors je peux l’entendre. Est-il possible que je sois chouette ? Pas la peine de monter sur vos grands chevaux en m’accusant de défaillance de modestie. La chouette dont il est question c’est la femelle du hibou. Ca y est on a retrouvé son calme ? Revenons à quelques uns de mes bonheurs nés au cœur de la nuit. Figurez vous que la nuit dernière j’ai reçu un bien joli cadeau. J’ai eu le privilège d’écouter en avant première un des morceaux du prochain album de Fred Doumbe, chanteur, compositeur et bassiste d’origine camerounaise. Comment ? Par quel circuit ? Ferais-je partie de ces pirates qui pillent les œuvres des artistes avant leur sortie et la diffusent en douce ? Que nenni mes amis. Si vous rêvez d’en entendre une note par mon entremise, autant essayer de puiser de l’eau avec une passoire ou avec une fourchette. Ca ira plus vite (hi hi).
Revenons à la chanson. Il n’est pas aisé de mettre des mots sur des émotions de l’instant et de fait j’ai conscience des limites de l’exercice. J’assume totalement la subjectivité de mes impressions sur la musique d’autant que mon rapport à la musique passe forcément par des sentiers intimes et personnels. J’aime quand une musique vient à moi, me prend par les sens, par l’émotion et me propose un dialogue, un voyage, et propose des danses à mon âme. Parce que la chanson que j’ai écoutée au cœur de la nuit a ouvert des portes de l’intime elle a retenu mon attention. Je la trouve magnifique pour bien des raisons. La musique a des arrangements d’une subtilité comme je les aime. C’est sans difficulté qu’elle a passé le test des paupières. Le test des paupières kezako ? Laissez-moi vous expliquer. Vous arrive-t-il quelquefois d’écouter de la musique et d’éprouver le besoin de vous soustraire à votre environnement pour être en osmose, en communion avec une musique ? Connaissez-vous cet appel de la musique qui vous invite à fermer les yeux et à entrer dans un de ces lieux dans lesquels la musique et l’auditeur cheminent ensemble tout en entretenant un dialogue ? Avez-vous déjà eu l’impression que la musique vient à votre rencontre et semble ouvrir en vous fenêtre après fenêtre simplement parce qu’elle a trouvé votre « sésame ouvre-toi » ? Combien j’aime ces moments, ces balbutiements de la relation à une musique, à une chanson que l’on découvre. Combien j’aime les anticipations que nous offrent les premières notes de musique ! Un peu anthropomorphique ce rapport à la musique ? Probablement. Mais de vous à moi, ne jugeons nous pas des choses au travers du prisme de nos socles de références conscients ou non ?
J’ai aimé la chanson de Fred Doumbe d’abord pour des raisons d’abord strictement musicales. En effet, la musique, les harmonies, les arrangements sont d’une belle subtilité. Aucun son en effet ne m’apparaît rédhibitoire par le fait de céder à la facile tentation du « attend que je t’épate. » Les sons s’emboîtent comme une évidence pour livrer une douce mélodie sans pour autant céder aux irritantes facilités qui vous obligent à rouvrir les yeux parce qu’un non sens est venu altérer la beauté de l’instant. Et puis le sens qui forcément rencontre mes chemins intérieurs puisque le chant parle d’une relation avec Celui qui est mon essentiel. Il raconte le voyage en prière de celui qui, devant la conscience de l’état du monde et celle de sa finitude en appelle à la transcendance pour trouver du secours pour lui et pour ses congénères. C’est un chant entre abandon et supplique. « Sunga nin wase » (Sauve cette terre) est une prière, une supplication, une complainte à laquelle les cuivres viennent apporter une profondeur et cette douce mélancolie propre à la valse que dansent l’espoir et nos désespérances. En cela le chant est dans la filiation du blues et du gospel. Drôle sensation que celle d’avoir l’impression d’entendre clairement le langage d’un instrument qui semble entrer en prière, parler, et dire nos complaintes. Magnifique morceau que j’écoute en boucle. Encore et encore. C’est grave docteur ?
J’aime aussi la manière dont vocalement le chant commence tranquillement, à l’image d’une prière chuchotée dans la quiétude du matin. Puis, il monte comme montent ces cris intérieurs propres à cet échange là. Echange unique et antagonique qui voit lutter le désespoir et les entêtements de l’espérance. A force de l’écouter, en moins de 24 heures je le connais presque par cœur. Ah ! vivement l’album !
J’avais déjà été à la rencontre des musiques de Fred notamment sur My Space et les mélodies m’avaient accrochée. Encore un talent né du côté de ma terre qui me touchait. J’aime découvrir les talents qui font briller la richesse artistique du Cameroun. Plus le temps passe, plus ces musiques là, ces sons qui, même enrichis de l’ailleurs laissent passer comme un battement du cœur de ma terre qui me touche et m’habite. Il faut croire que l’ailleurs et la distance ramènent à soi. J’ai écouté apprécié les musiques de Fred Doumbe au fil de mes découvertes. Des musiques qui vous interpellent d’abord par leur qualité et, par la finesse des arrangements. Dans la musique de Fred Doumbe, l’influence du jazz est évidente, de même que celles de la musique funk, et cette double influence va à la rencontre des sons venus de sa terre natale. Je vous laisse découvrir sur My Space les arrangements de Mot’a Ikon qui pose dès l’entrée une ambiance jazzy. Mais alors que vous écoutez la chanson il y a un changement de rythme qui invite des guitares résolument Makossa. Le sons se suivent, s’unissent et se répondent sans rupture. En même temps il passe du duala, au français et à l’anglais avec aisance, comme si chaque langue était dans la continuité de l’autre. Une musique et des mots à la confluence de cultures diverses qui enrichissent sa musique.
Sur no sleep la basse résonne comme j’aime. Venez et écoutez et vous découvrirez qu’il y a des insomnies bienfaisantes
. Ceux qui aiment le jazz fusion ne devraient pas être dépaysés en empruntant les sentiers ouverts par cette belle musique. Les influences de musiciens tels que Earl Klugh ou George Benson sont audibles. « Mais il arrive quand l’album ? ! ? »
Vous entend-je par l’imaginaire soupirer à l’écoute de ce morceau. Comme je vous comprends ! C’est le genre de musique qui vous transporte un lieu de détente dans la quiétude du soir, blotti dans un fauteuil, un verre à la main, ou mieux encore, au risque d’offusquer les âmes sensibles dans un bon bain pris les yeux clos, la musique à fond dans un casque, coupé du monde, seul avec la musique, seul avec cette beauté là. Se contenter de l’écoute via son PC ce n’est pas la même chose vous ne trouvez pas ? Vivement l’album !
Les quatre morceaux offerts à l’écoute sur My Space promettent des variétés dans la thématique des chansons tout en tournant autour de la relation à l’autre. Le musicien nous entraîne en musique dans l’exclusivité d’une relation amoureuse qui fait face à des vents contraires. We na mba (tu es avec moi) est à la fois une déclaration chantée et une prise de position contre les pollueurs de paix pour ceux qui s’aiment. Tout ceci sur une musique comme j’aime, tout en finesse et avec une intervention de la basse vers le milieu du chant du genre …hummmmmmm ! ! ! On n’est pas dans la démonstration, mais la basse est là pour le bonheur de mes écoutilles.
Puis la ballade en musique emmène à la rencontre d’une de ces personnes pernicieuses et rongées par l’envie. Vous savez celles qui vous polluent la vie et apportent la division dans les familles (mot’a Ikon). Avec Kongossa, (terme générique du Cameroun qui désigne les ragots médisances et autres calomnies réunies dans la même malveillance) l’on peut entendre une mise en garde et une mise en lumière des dégâts causés par ces langues infectées par le fiel et nourries à la méchanceté. Les langues de ceux qui trouvent leur jouissance dans la chute et dans le malheur de leur prochain. Il faut croire que les tours et détours du cœur humain laissent apparaître bien des gémellités qui défient les barrières culturelles et qui rendent les histoires singulières contées par un chanteur universelles. « Ils sont parmi nous » comme dirait David Vincent.
Ces prémices me laissent anticiper un bel album, soigné et abouti. J’ai parié avec moi qu’il le serait et je compte bien gagner mon pari (hi hi). Il me tarde de découvrir les autres chansons et de découvrir les arrangement ultimes de celles que j’ai entendues. Mon petit doigt m’a secrètement soufflé le nombre de chansons de l’album à venir mais je ne vous le dirai pas pour vous laisser le bonheur de la découverte au temps convenable. Si tout va bien, et il y a intérêt (soi dit en passant) il devrait être disponible en décembre.
En décembre ? Wow !!!! Mais qui a prétendu que que le père Noël n’existait pas ? (lol).
Je vous laisse découvrir sa musique :
http://www.myspace.com/freddoumbe
Photos piquées sur My Space (oh la voleuse !!!!).
L’Afro Ethno Jazz de Terrence Ngassa belle découverte au coeur de la nuit 30 octobre
Au cours de mes pérégrinations musicales nocturnes, j’ai fait une belle rencontre et je ne résiste pas au plaisir de vous la partager. Au cœur de la nuit alors que je vais à la recherche de Satchmo, je découvre Terrence Ngassa. Ca y est elle a définitivement craqué la Malaïka vous direz vous. Que nenni les amis. J’ai découvert ce musicien, compositeur et chanteur dans un hommage à celui qui était l’objet de ma quête insomniaque. Le nom de celui que je découvre sur un détour m’interpelle parce qu’il m’est familier. Je sais que c’est un nom de chez moi. Mes sens sont en alerte forcément : Cameroun o mulema ponde yese wuma yese (le Cameroun au cœur tout le temps et partout) comme chante quelqu’un que je ne citerai pas pour une fois de peur de provoquer des overdoses. Le Cameroun et moi, c’est viscéral, c’est profond, c’est intime. Le Cameroun m’est intrinsèque. Loin des yeux près du cœur ou comment un poncif s’habille des mes réalités intérieures. Ma terre, mes nostalgies, mes intimes respirations, que je rencontre dans les voix et les musiques qui jaillissent de nos sources communes. Sources nourries aux rythmes traditionnels, fontaines de nos mémoires communes.
Je l’entends d’abord dans un hommage à Louis Armstrong dans lequel le mimétisme vocal est troublant, mimétisme avec cette voix particulière qui caractérisait le Satchmo que l’on aime. Curieuse et vorace de musique, passionnée des talents de ma terre natale, je ne peux laisser passer l’occasion d’aller à la rencontre de ce musicien au delà de l’hommage rendu à Louis Armstrong. Je découvrirai plus tard et sans surprise que Louis Armstrong est une de ses principales influences musicales, de même que Dizzy Gillespie, Clifford Brown et Miles Davis. En découvrant l’univers de l’artiste on est dans la continuité du chemin frayé par ces grands anciens.
Pour moi la musique est souvent une rencontre, une rencontre avec un univers, un instrument, un instrumentiste de la voix ou de quelque autre instrument. A la recherche de Satchmo j’ai rencontré Terrence et j’en suis fort aise. Me voilà de nouveau face à mon abyssale inculture musicale. Comment est-il possible que je n’aie pas eu vent de l’existence de ce musicien d’origine camerounaise ? Y a du boulot l’amie ! Bon de vous à moi c’est plutôt rassurant, cela met en lumière l’incroyable vivier de talents et la variété des expressions artistiques de mon pays natal. La musique camerounaise n’est pas monochrome elle va de rythmes traditionnels à des ceux qui allient tradition et rythmes venus d’ailleurs notamment ceux du jazz. Quand on écoute nos musiciens qui se sont laissés attirer dans la beauté du jazz, on remarque qu’il n’y a pas pour autant eu de clonage stylistique et c’est tant mieux. Ceci prouve bien que chacun de nos musiciens imprime sa personnalité dans son appréhension et son imprégnation du et par le jazz. Le Progressive Afro Jazz de Jay Lou Ava, les incroyables revisitations du jazz par Gino Sitson et sa voix séraphique, le Bikutsi according to jazz d’Avline Ava, et tous ses autres talents dont je ne saurais faire la liste en un billet prouvent que bien des personnalités musicales si elles se sont révélées par le jazz ne s’y sont pas perdues au point de se dépersonnaliser. Ce soir en écoutant des interprétations de ce musicien, il me prend l’envie d’explorer davantage son univers et de me procurer rapidement son dernier opus « Ngassalogy vol 1 ». Qui est donc celui à qui je dois ces jolis moments au cœur de la nuit ? J’ai envie d’en savoir plus.
Terrence Ngassa est né à Bamenda dans le Cameroun occidental d’un père trompettiste (son père était trumpet lead dans l’orchestre national du Cameroun) remarquable qui lui offre sa première trompette en 1989. Initiative inspirée n’est-ce pas ? Dès l’année suivante, le jeune Terrence joue dans l’orchestre de son lycée et commence à y faire ses classes en tant que musicien. Il y joue trois ans et se distingue très vite par son inclination pour le jazz. Cette inclination le conduira à former le Medium Jazz Quintet qui connaîtra en 1996 un grand succès lors du Festival de Jazz sous les Manguiers à Yaoundé. Ce festival sera sa première rampe de lancement. Ils entre dans la lumière, son talent comme celui du groupe s’expose et attire l’attention. D’autres opportunités s’offrent à lui notamment quand il remplace un musicien indisponible au Hilton et peut ainsi exprimer son art au contact d’autres musiciens d’horizons et d’arrière plans divers. Ces apprentissages au Cameroun seront des fondations utiles pour le temps de la maturité artistique qui plus tard s’exprimera. Le musicien rodera sa musique sur de nombreuses scènes africaines et européennes. En 2000 il a l’occasion d’étudier le jazz à l’académie de musique de Cologne ce qui lui permettra de toute évidence d’affiner sa technique. Aujourd’hui Terrence Ngassa sur scène est accompagné de fort belle manière par un sextet.
La découverte de Terrence Ngassa m’est d’autant plus agréable qu’elle me rappelle mes premières incursions dans cette musique avec pour guide mon père qui m’apprenait à écouter le jazz, à isoler un instrument des autres pour l’écouter de manière prioritaire. et entendre le musicien. J’ai ainsi découvert Louis Armstrong (Satchmo), Duke Ellington, et j’ai commencé à écouter Miles Davis.
Le jazz de Terrence Ngassa tout en étant résolument moderne n’a pas rompu le lien avec les grands aînés. Si êtes amateurs de jazz classique, en écoutant Big Man vous devriez vous sentir comme à la maison. Laissez-vous porter par le solo et vous m’en direz des nouvelles. Talent quand tu nous tiens !
Dans sa musique se glissent des rythmes caractéristiques de l’ouest du Cameroun. Un mariage réussi et ma foi fort agréable. J’aime la diversité des rythmes de ma terre et cette variété de sons qui racontent la variété qui est intrinsèque à l’être camerounais. Ecouter « haya haya » appelle en moi des mouvements saccadés des épaules en réponse aux images mentales qui défilent dans ma mémoire à l’écoute de cette musique. Des onomatopées singulières typiques à la région Bamiléké sont là en filigrane dans la chanson. Bien qu’allochtone à cette culture je trouve une place ce soir pur l’habiter par le biais de la musique. Le peu que je sais d’elle, notamment par une amie très chère remonte au rythme de ces onomatopées soutenues par des percussions. Puis vient la trompette jazz qui épouse les rythmes du pays Bamiléké comme une évidence. Je dis « monsieur ! ». Je vous invite à découvrir ce chant, il devrait vous surprendre fort agréablement et je ne serais pas surprise qu’en vous se lèvent comme des envies de le suivre en dansant, au rythme de vos coeurs, par delà les frontières culturelles.
Karambani est un morceau qui donne l’impression de vous transporter à la nouvelle Orléans et semble en même temps vous rappeler de par sa musique de fond que la Nouvelle Orléans a des racines africaines.
Kassava Manioc est une intéressante ode à des saveurs alimentaires typiques de toutes les variétés de plats que l’on fait à partir du manioc (du foufou au miondo, au tapioca, en passant par le bobolo). Kassava manioc que je reçois en l’écoutant comme un trait d’union entre les peuples dans un pays aux cultures éclatées voire antagoniques. Est-ce ce qu’il a voulu communiquer je ne saurais l’affirmer mais c’est ce qui m’arrive par cette musique dans la douceur de la nuit. Le manioc dans ses mutations demeure une constante dans l’alimentation du Cameroun et de l’Afrique. Intéressante clé d’entrée. J’ai aimé le suivre dans ses improvisation alimentaires. Merci Terrence pour ce voyage dans le Cameroun par le prisme d’un tubercule. Le talent n’est-il pas aussi la capacité de se saisir de l’ordinaire pour le parer d’extraordinaire ?
Bamsoom devrait faire danser les mémoires de bien des Camerounais dont les racines se trouvent du côté de l’ouest du Cameroun. Entendez vous la subtilité des arrangements tout en étant totalement dans la musique traditionnelle ?
Ce monsieur m’est décidément une intéressante découverte.
J’ai aimé découvrir « praise for the twins » dans lequel la langue qu’il chante s’enveloppe des sonorités jazz sans sembler allogène.
Je vous laisse découvrir « Praise for the twins » qui est une autre confirmation que les langues d’Afrique sont « solubles » dans le jazz sans le dénaturer.
Puis j’ai découvert Sok Chen qui mêle de fort belle manière le jazz qui est sien aux les rythmes de sa région d’origine. En écoutant cette musique il me revient des danses traditionnelles vues ça et là dans mon pays. Il me semble voir des femmes en vêtements traditionnels se livrer à des danses typiques de la région occidentale du Cameroun. La pureté du jazz est là, sa beauté acoustique et les rythmes africains qui viennent l’enrichir, l’élargir sont là comme une évidence, comme si le jazz et l’Afrique avaient toujours été liés comme si entre le jazz et les sonorités africaine il y avait toujours eu une continuité qu’il suffisait de trouver. L’Afro Ethno Jazz de Terrence Ngassa en est une démonstration qui vient m’émerveiller dans la quiétude du soir.
Je le découvre virtuose de la trompette, compositeur de talent. En écoutant ce monsieur, en repensant à d’autres musiciens de talent de mon pays, en pensant à tous ceux dont la musique enchante mes sens et ravit mon âme, je me dis que la musique est décidément un beau trait d’union transethnique dans un pays gangrené par un tribalisme latent conscient ou non. Et dans mes utopies je me dis qu’en écoutant la musique portée par des musiciens de talents, la beauté de la culture de l’autre, celui qui vient d’ailleurs pourrait arriver jusqu’à nous, nous ouvrant à la beauté d’une autre culture. Et je me laisse aller à une rêverie que j’espère ne pas être un mirage, celle de voir la musique saper peu à peu les fondations de ces murs érigés entre les ethnies par ceux qui depuis des décades ont intérêt à diviser pour mieux régner. Je me prends à rêver de voir la musique jeter des ponts entre les peuples de ma terre, et plus largement entre les peuples de la terre. Je me prends à rêver qu’à l’intérieur de nous aussi, les murs tombent. Est-ce en cela que la musique adoucit les mœurs ? Peut être. Si tel était le cas, alors je veux davantage de musique !
Vous pouvez explorer davantage son univers musicale en allant sur My Space.
http://www.myspace.com/terrencengassa
Les mots de Souleymane Diamanka 13 octobre
« Les mots sont les vêtements de l’émotion
Et même si nos stylos habillent bien nos phrases
Peuvent-ils vraiment sauver nos frères du naufrage… »
SOULEYMANE DIAMANKA
dans
Les Poètes Se Cachent Pour Ecrire
Souleymane Diamanka, Slammeur et griot, poète urbain et magicien des mots. Amoureux des mots jusqu’à la précision, sans pour autant laisser la quête de la précision ravir l’émotion. Je le découvre peu à peu grâce à Natty (merci madâaaaaaaame) et la beauté et la maturité, la poésie des textes que je découvre me touche. De sa voix grave il aime à se situer dans sa lignée familiale s’ancrant de fait dans son héritage peul de même que dans la culture française. Les peul peuple de bergers d’Afrique occidentale valorisent l’oralité comme mode d’expression et de transmission. Le pont entre le griot et le slammeur est vite franchi. Les mots comme héritage, les mots comme transmetteurs d’être et d’états d’être. Les mots comme des armes pour dire les blessures et aussi pour guérir. de Ses racines peul il les déclame.
« Je m’appelle Souleymane Diamanka dit Duajaabi Jeneba
Fils de Boubacar Diamanka dit Kanta Lombi
Petit-fils de Maakaly Diamanka dit Mamadou Tenen(g)
Arrière-petit-fils de Demba Diamanka dit Len(g)el Nyaama
Et cætera et cætera…
J’ai été bercé par les vocalises silencieuses de mes ancêtres
Et je sais que cette voix jamais elle ne s’éteindra »
(Extrait de : L’hiver Peul)
Comment dire mieux que lui ce qu’il est ?
Je l’ai entendu raconter lors d’une interview le fait que son père tenait à ce qu’à la maison ils parlent uniquement le peul. Ce père dont on entend la voix dans l’hiver peul. Il tenait à ce que ses enfants soient des peul de bordeaux, que le fait d’être de bordeaux ne les coupe pas de leurs racines. Le père qui n’a pas voulu que la barrière de la langue se dresse entre ses enfants et lui. Ce père qui n’a pas voulu qu’une appréhension non maîtrisée de la langue française le déprécie éventuellement aux yeux de ses enfants qui auraient pu à cause de la barrière de la langue ne jamais aller à la rencontre de la noblesse de ce père. Souleymane Diamanka reconnaît dans son entretien que cette décision du père a été salutaire pour le regard de ses enfants sur lui et sur la culture d’origine. Souleymane Diamanka peut ainsi déployer les deux ailes de son double ancrage culturel et offrir des texte et des mots à l’interconnexion de son double ancrage. Du slam certes mais bercé par des musiques et des instruments venus de la terre de ses pères. Ce double ancrage apparaît dans la beauté de l’expression et du texte de « l’hiver peul »
Le « poète peul amoureux » « pose sur ses cordes vocales un tapis de velours » pour dire sa muse amoureuse que dans sa langue il appelle mon amour. « Une muse pose nue dans une métaphore et métamorphose son poète en peintre ». Pour entendre la beauté de cette déclaration je vous laisse découvrir la muse amoureuse dans son album l’hiver Peul.
Retourne sur ta planète est un morceau magnifique qui parle de l’état déplorable d’une planète qui a choisi la guerre, la vengeance. « retourne sur ta planète la terre c’est trop dangereux ». La beauté de la musique et le calme de sa voix contrastent singulièrement à l’état des lieux qu’il fait de la planète. J’aime beaucoup le sens de l’image qui est l’une des forces de ses textes.
Les poètes se cachent pour écrire est un beau texte pour dire son rapport à l’écriture. Il mèle le français et le peul et dans sa voix les mots passent d’une langue à l’autre sans rupture. La musique envoutante semble accompagner une incantation quand il parle peul. C’est un beau texte qui est et ça se comprend le préféré d’une princesse peul amoureuse éperdue des mots. Dédicace…
L’hiver peul est un texte magnifique. Mon père était berger avant d’être ouvrier. Il était prince avant d’être pauvre.Avant ce bâtiment quelconque dans la clairière des oubliés, il habitait une case immense… »
Je pourrais continuer encore et encore mais je vous laisse aller à la rencontre de Souleymane Diamanka en vous livrant encore quelques uns de ses mots.
Dans le chagrin des anges il dit cette chose magnifique qui dit son rapport aux mots et à la fonction sociale du poète : « nul n’est poète en son pays et pourtant j’ai vu ceux qui suent et deux qui saignent devenir ceu qui sèment les mots qui soignent ».
Trouver le mot juste pour dire l’impression, résumer en une locution ce que d’autres diraient plus longuement, le mots qui claquent déclamés d’une voix douce et maîtrisée. L’homme prend de la hauteur sur la situation sociale et en livre une lecture humaniste comme s’il parlait avec la voix et la sagesse des ancêtres : « on nous montre la violence des jeunes dans les rues infestées mais je sais que la haine c’est un chagrin qui s’est infecté » (le chagrin des Anges). Il fallait la trouver cette expression vous ne trouvez pas ? Faut-il qu’il ait foi dans la puissance de guérison des maux par les mots pour avoir cette lecture de la situation sociale. Sur son site il y a un poème en construction qui éclaire sur son appréhension de la vertu curative du verbe.
J’aime par ailleurs ses mots dans papillon en papier qui en parlant de ses mots dit ceci : « même s’il est né de ma plume, si tu l’as aimé et qu’il t’a plu, ce n’est plus mon poème »
Je vous laisse aller à la rencontre des mots de Souleymane Diamanka, des mots qui laissent une place à qui écoute pour y trouver sa place. Ces mots généreusement offerts bien que nés de sa plume ne seront plus les siens, mais ils seront aussi les vôtres parce que vous les aurez reçus, vous vous les seriez appropriés. Ah si vous entendiez son salut au vieux sahara accompagné d’une musique entetante qui semble vous transporter dans une nuit au désert.
J’ai attendu longtemps que le néant s’anime
Que chaque mot trouve sa phrase
Et que chaque phrase trouve sa rime
Le pays des songes est derrière une grande colline
Pour écrire, je me sers de la réalité comme d’un trampoline
(Moment d’Humanité)
De mon point de vue la réalité est un trampoline dont Souleymane Diamanka se sert de fort belle manière. Il vaut la découverte et sa voix est superbe. Que dis-je à tomber par terre.
Ecoutez le dire la muse amoureuse :
http://www.dailymotion.com/video/k17fp4wafnGWq7mrkt
Photos piquées sur le site officiel de l’artiste : http://souleymanediamanka.artistes.universalmusic.fr/
Avis de réchauffement climatique à Dunkerque: 3 jours au Jazz Club avec Etienne Mbappe & Su la take 12 octobre
« Des sonorités neuves, inédites, délicieusement rafraîchissantes sur l’horizon caniculaire de l’Afrique musicale … voilà l’Etienne MBAPPÉ 2008 ! «
Valère EPEE
« Entre tradition et pop musique, entre jazz et funk, entre amour et mélancolie … », Etienne nous fait voyager avec un immense bonheur. Magnifique ! »
Cela fait quelques semaines que les pull-over sont sortis des armoires et que des manteaux plus ou moins épais font escale au pressing en prévision des frimas de l’hiver. Farrewell summer…
Les jupes se rallongent et les jambes se vêtent de collants et les décolletés estivaux laissent la place à des cols roulés et autres pull. Les regards égrillards de l’été se font moins vifs. L’hiver arrive et la morosité aussi. Avez vous remarqué que l’automne venu les visages s’allongent et les sourires s’estompent tout au moins à Paris ? Déjà que dans certaines contrées le sourire s’offre avec parcimonie imaginez ces visages au coeur du froid et sous un ciel gris ! Ah le métro parisien et les mines façon cafetière…
Bref, voici qu’au coeur de l’automne, alors que le temps se rafraichit, un vent du Sud, un vent chaud, un vent qui s’est nourri des chaleurs africaines et qui fait résonner le coeur de l’Afrique partout où il souffle se propose de réchauffer la ville de Dunkerque. Ce vent a eu l’intelligence de se laisser enrichir de vents d’ailleurs. C’est la force et la richesse d’un artiste d’accueillir l’ailleurs sans se dénaturer. Auteur compositeur, bassiste d’exception et chanteur aux textes qui allient avec intelligence force et subtilité, Etienne Mbappe se pose pour trois jours à Dunkerque. Ses préoccupations d’homme et ses yeux ouverts sur son temps sont mis en musique, sa basse rythmant son coeur et ses états d’être. Ce vent unique que j’ai vu réchauffer pelouse et salle de concert se propose d’apporter une chaleur subtile au coeur de l’automne Dunkerquois. Oyez oyez lecteurs réguliers de ce blog ou visiteurs occasionnels habitant le nord de la France ou la Belgique. L’occasion vous est donnée de profiter d’un de ces moments durant lequel le temps suspend son vol et durant lequel la musique vous conduit dans un de ces ailleurs qui vous réchauffe le coeur tandis que vous vous laissez happer dans l’univers offert par l’artiste.
Ceux qui sont des visiteurs réguliers de ce blog ont entendu bien des fois parler de mes impressions « subobjectives » sur l’univers musical de ce monsieur. Oui Minipoucine ça ne s’arrange pas !!!!
Si vous n’êtes pas loin de Dunkerque, l’occasion vous est offerte de vous faire une opinion et de venir nous la partager. On ne me fera pas le reproche de faire dans le parisianisme primaire.
En toute subobjectivité je peux vous garantir que vous ne serez pas déçus du voyage, foi de moi.
Demandez le programme !
Les Jeudi 16, Vendredi 17, & Samedi 18 octobre 2008
à 20h45
au Jazz Club de Dunkerque
En plus des concerts bande de veinards il y a aussi :
- Vendredi 17 octobre à 15 h : Concert « Jeune Public » :
Etienne MBAPPÉ et « Su La Také » et les élèves de l’Ecole Jean Jaurès de Saint-Pol-sur-Mer (ah les veinards) - Samedi 18 octobre à 15 h : Atelier de Formation :
Etienne MBAPPÉ et PYARTO
Les tarifs vont du jazz club de Dunkerque vont de 7 à 14€ selon que vous êtes ou non adhérents au Jazz Dunkerque.
Pour de plus amples informations : jazzdunkerque@wanadoo.fr ou Tel : 03. 28. 63.51.00
En attendant je vous laisse écouter ceci :