Bob Marley : Natty Dread

Bob Marley : Natty Dread dans Petite attention personnelle hiDédicace à ma princesse Peul , à ma soeur de là bas, si loin si près.

Je sais que bien de tes essentiels rencontrent et se racontent par cette musique.

Bien des sentiers de ton âme se rencontrent dans la voix et les mots de Bob Marley.

Je sais que tes indignations d’aujourd’hui sont un prolongement des siennes et tes rêves dans la filiation de ceux qui rêvèrent avec lui.

Je sais que tu sais.

Namnala sister.

Merci d’être toi et de l’être de cette manière.

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Kaissa : to nje

Au coeur de l’album de Kaissa que j’aime beaucoup il y a cette chanson qui est ma préférée, celle qui me touche le plus, et qui me rencontre.

Dans nos métissages de position et de construction, il y a une constante la quête de racines, de refuges, de lieux de mémoires qui nous rappellent qui nous sommes.

Des endroits dans lesquels le retour par la mémoire aide à aller de l’avant.

Je trouve qu’elle le rend bien, qu’elle ME le rend bien.Clin doeil

C’est une chanson qui habite mes altérités et que ma distance à ma terre investit.

J’aime qu’une chanson offre un « je » suffisamment ample pour inviter mes propres « je ».

« Où que j’aille je cherche mon chez moi, le pays qui m’a vu naître »

Kaissa chante ce pays intérieur que portent les migrants, pays magnifié par la nostalgie, mais refuge dans les secousses de l’ailleurs.

 

N’oublie pas dit-elle, n’oublie pas fils de ma terre, la terre qui t’a donné la vie. 

 Elle chante la nostalgie de sa terre promettant d’y revenir un jour. Mélopée d’espérance du migrant.

Quête perpétuelle de celui qui est ailleurs, qui est d’ailleurs, qui est changé dans l’ailleurs tandis que sa terre change. 

 

Il reste la terre intérieure, refuge matriciel.

 

« To weni na mala no na ma wasa mboa » Où que j’aille je cherche mon « chez moi »

 

Le chant débute par une image qui me rencontre, le son de la pluie sur le toit familial que j’emporte partout et toujours.

Chant de la pluie, mélodie matrice.

Ecoutez la guitare en introduction. Elle est matrice comme les musiques qui habitent les enfances vécues du côté de Douala en ce temps là.

 

La musique seconde peau de ma mémoire.

 

Elle vous enveloppe comme le sein d’une mère.

 

Merci Kaissa de m’offrir toutes ces choses en une chanson.

 

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Solo pour Douala Manga Bell par Georgette Kala Lobe Strubel

Le corps a un langage.

Le corps est en soi un langage.

Georgette Kala Lobe Strubel, chorégraphe et danseuse offre son corps à la mémoire d’un peuple, à la mémoire d’une nation.

Le corps hurle, le corps sanglote, le corps épouse l’âme d’une nation,le corps épouse l’histoire.L’histoire s’écrit aussi par le corps en mouvement. Georgette est un poétesse du corps, elle est écrivain de l’émotion,  elle est chantre de la douleur, elle est épopée de la force et de la colère.

Elle est écrit et cri, elle est écrivain et écrit.

C’est sublime.

Merci Georgette.

 


Hommage à la mémoire de Rudolf Douala Manga Bell résistant et martyr.

 

Hommage à la mémoire d’un homme qui est resté debout au coeur de la trahison et du martyr.

 

Hommage à la mémoire d’un homme qui est un souffle magnifique sur nos africanités conscientes.

 

Nous pleurons son martyr et louons sa grandeur d’âme.

 

Nous louons la conscience qu’il est des cause plus grandes que soi qui valent le sacrifice.

 

Tet’Ekombo di meya oa

Avis à tous les tyrans et aux fossoyeurs de liberté : la vérité, la reconquête de soi, l’histoire, et la liberté trouveront toujours un véhicule pour

s’exprimer. Le corps en est un.

Si on muselle la parole, le corps s’exprimera dans une danse, dans une démarche, dans une posture.

Le cri pour la liberté ne mourra pas.

La liberté a bien plus d’imagination que ceux qui veulent la tenir en captivité

 

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Pour découvrir la chorégraphe vous pouvez aller sur My Space :

www.myspace.com/kalalobedancecompany  



Les aubes écarlates de Léonora Miano à paraître le 20 août. A lire absolument !!!

lesaubescarlates.jpg

Le 20 août prochain le dernier roman de Léonora MIANO sera disponible en librairie et via tous les réseaux habituels de distribution.

 

J’ai le privilège d’avoir déjà un exemplaire de ce livre chez moi. Dès les premiers mots entre complainte et affirmation les mots de Léonora nous emportent vers un questionnement, vers l’exploration d’une dette symbolique qui ne saurait nous laisser indifférents quels que soient nos paradigmes.

 

« Qu’il soit fait clair pour tous que le passé ignoré confisque les lendemains.

Qu’il soit fait clair pour tous qu’en l’absence du lien primordial avec nous, il n’y aura pas de passerelle vers le monde »

 

La musique est intrinsèque au rapport de Léonora aux mots et elle s’entend.

 

L’écriture est belle, précise, maîtrisée. J’aime, je recommande !

Qu’il soit fait clair que j’en encourage largement la lecture.

Qu’il soit fait clair que j’en reparlerai encore et encore...Cool

Vous me connaissez quand j’aime, je le dis, je le hurle, je le serine, je l’ânnone, je le rabâche.

Je précise que je n’ai pas dit que je radotais.Clin doeil

Les aubes écarlates de Léonora MIANO
Epa a été enrôlé de force dans les troupes d’Isilo, un mégalomane qui rêve de rendre sa grandeur à toute une région de l’Afrique équatoriale. Emmené au cœur d’une zone isolée, il découvre qu’il est entouré de présences mystérieuses : plusieurs fois, il aperçoit des ombres enchaînées demander réparation pour les crimes du passé. Sur tout le continent, les esprits des disparus de la traite négrière distillent l’amertume et la folie en attendant que justice leur soit rendue…
Parvenant à s’échapper, Epa retrouve Ayané, une fille énigmatique et attentionnée qui l’aide à reprendre goût à la vie. Comment donner à l’Afrique la chance de connaître des aubes lumineuses ? Pour conjurer le passé d’une terre qui ne cesse de se faire souffrir elle-même, Epa devra rechercher ses compagnons d’infortune et les rendre à leur famille.

soulfoodequatorialenil.jpgEn attendant un petit recueil « Soulfood Equatoriale » devrait enchanter vos sens et vos trajets.

Ils enchantent les miens et m’entrainent dans des voyages sémantiques et sensoriels qui me ravissent. 

Ecoutez ceci : « Le peuple qui m’a engendrée, même s’il ne peut le prouver -ce dont il ne se soucie guère- est l’habitant initial de la terre. Né de l’eau, c’est d’elle qu’il tire sa subsistance. C’est à elle qu’il retourne, quand il lui faut implorer, célébrer, remercier. Ces paroles sont transmises de génération en génération, jusqu’à moi qui vous parle. »

J’ai choisi cet extrait pour la rigueur de la langue et l’économie de mots au coeur de laquelle elle réussit à dire l’essentiel. J’en suis admirative. Je choisis à dessein de ne pas citer une description des saveurs culinaires du Cameroun. Extraire un paragraphe d’un de ces chapitres  romprait la musique inhérente à chaque plat. Je fais le choix de vous laisser découvrir le rapport de Léonora à la cuisine du Cameroun en allant à la rencontre de ce petit recueil qui est, je me répète, un voyage et un enchantement.

 

Pour en savoir plus :

http://www.leonoramiano.com/

 

 



INOUBLIABLE SOIREE A L’OLYMPIA AVEC SMV (Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten)

concertsmvetc0051.jpgIl est à peu près vingt-trois heures et debout en communion avec une salle extatique nous n’avons pas assez de mains pour offrir à ceux à qui nous devons ce moment merveilleux des acclamations à la hauteur de l’offrande de leur talent, de leurs grâces, de leur génie. On se voudrait Shiva pour que la multiplicité de nos membres puisse leur faire en offrande un de ces bruits qui marquerait leurs cœurs et leurs mémoires. Comme une envie de multiplications des mains en réponse à ces mains qui nous ont offert des performances telles que l’on demeurait interdit à l’idée que chacun des bassistes n’avait que deux mains et cinq doigts à chacune. J’ai vérifié rassurez-vous. 

Sur la scène leurs visages souriants, les gestes de gratitude vis-à-vis d’un public qui aura été en phase avec eux dès leur entrée sur scène, voire avant, sont des cerises sur les gâteaux de nos enchantements. Nous avons été en communion avec eux, et eux avec nous, nous étions « comme un ». A côté de ceux que nous sommes venus voir un batteur et un pianiste  qui nous ont émerveillés par leur talent, existant dans le sillage de ces maîtres, de ces rois de la Bass. Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten, bassistes incroyables dont le trio a le temps d’une soirée, redessiné mon rapport à la Bass, à la musique, et aux concerts. Il y aura résolument un avant et un après 3 juillet 2009. 

Ces trois bassistes sont individuellement des virtuoses de leur instrument chacun réinventant sons et rythmes pour le bonheur de leurs aficionados. Chacun d’eux, quand il prend en main une guitare Bass, semble la révéler, nous révéler qu’il y a en cet instrument que nous croyions connaître d’infinies ressources que seul un maître, un véritable alchimiste du son parfait peut aller chercher. Chacun me déplacerait sans hésiter pour le voir et l’entendre en concert persuadée que je suis qu’il m’offrirait des moments incroyables. Imaginez les trois, sur la même scène, au même moment existant et coexistant sans être prédateurs les uns des autres chacun semblant heureux de voir briller l’autre, de se laisser éblouir par le génie de l’autre qui éclate le temps de solo démentiel. Faut-il qu’ils soient chacun suffisamment assuré de son talent pour laisser le « je » se fondre dans un « nous » qui au final semble rendre chacun plus grand ? SMV est un tout, est un groupe, c’est la fusion et la synergie de trois talents pour le bonheur de leur public et visiblement pour le leur aussi. J’en redemande !

Ah ce  trois juillet 2009 ne me quittera pas de si tôt.

Il est à peu près vingt heures quand j’arrive à l’Olympia. Un bon quart d’heure après le moment prévu. Je n’aime pas faire attendre une personne avec qui j’ai rendez-vous. Comme souvent quand je me dirige vers la matérialisation des mes anticipations musicales extatiques, il y a une légère contrariété, un petit rien qui vient gripper la parfaite machine. Une fois de plus, une fois encore, c’est un léger couac dans la machine RATP qui met du stress dans mon parcours vers l’Olympia. Qu’à cela ne tienne l’état d’urgence augmente la réceptivité je me prépare mentalement pour être dans le concert avant d’être dans la salle. La contrariété ne me volera pas un moment que j’attends, et dont je rêve. C’est mon rendez-vous.

En entrant dans la salle, la première partie est commencée. Il s’agit d’un duo claviers percussion de grande qualité pose une ambiance résolument jazzy et affirme à qui entre que la qualité sera le minimum requis pour la soirée. Les musiciens que nous attendons peuvent oser la qualité absolue en première partie. Ils n’ont rien à craindre. Ils vont nous montrer après l’entracte que si la Bass a des rois ils s’appellent Stanley, Marcus et Victor ! J’ai eu le plaisir de voir le percussionniste Edmundo Correiro sur scène il y a quelques temps avec Patrick Bebey et une fois encore il est magnifique et jovial. La maîtrise qu’il a de sa partie et l’enthousiasme qu’il manifeste en jouant sont un bonheur qui se communique sans effort. Je regrette de n’avoir pas saisi le nom de celui avec qui il a formé le temps d’un beau prélude à la magie attendue, un duo  des plus harmonieux.

Après vingt minutes d’entracte c’est l’heure. Notre heure. Ils arrivent enfin et ils sont magnifiques comme sait l’être le talent. Dès les premiers accords, je sais, nous savons que nous sommes dans un lieu de rencontre privilégiée.  Les sons qui nous arrivent de la scène nous affirment d’emblée que le rendez-vous ne sera pas manqué. Nous pouvons nous poser sur les notes et nous laisser porter la musique.

Je suis à la fois émue et enthousiaste. Emue  parce que se rencontrent dans ce moment sublime des rêves que je n’ai pas envisagé de faire quand dans les années 80, encore au Cameroun, j’ai découvert la Bass de Stanley d’abord, puis celle de Marcus. Et bizarrement les années 2000 qui m’ont conduite vers la grâce de Victor ne m’ont pas poussée à m’imaginer dans une salle de concert avec lui sur scène.

 

Et ils sont là tous les trois, la basse impériale, ils sont à nous, ils sont à moi et nous sommes à eux le temps d’une parenthèse enchantée, le temps d’un concert.

 

Enthousiaste parce que je sais que les rêves que je n’ai pas osé faire et la réalité viennent de se rencontrer pour un moment mémorable. Si j’ai aimé la Bass, en dehors des premiers pas au son et à la magie unique de la Bass Camerounaise, c’est par Stanley Clarke, Marcus Miller, et Louis Johnson notamment que cet instrument s’est imposé à moi comme un langage auquel répondent mes intériorités et mes sens. C’était avant que mes amours musicales s’élargissent vers le saxophone, le piano, puis la guitare.

 

Ils sont là rois parmi les rois de la Basse et je suis dans la salle. C’est un rêve éveillé.

 

Stanley, Marcus & Victor nous invitent pour partager une étape de leur « Thunder Tour ». Sur scène ils sont accompagnés de Derico Watson à la batterie et de Federico Gonzalez Pena aux claviers. Le concert montrera que le titre donné à leur tournée n’est pas usurpé. De mon point de vue on est au-delà du tonnerre. Ces hommes invitent dans leurs instruments tous les phénomènes naturels existant de la foudre au tonnerre en passant par la légèreté de la brise. L’on passe d’une émotion, d’une sensation à l’autre sans rupture et pas un moment dans le concert n’est de trop. Tout est à sa place, les musiques s’enchaînent dans une éblouissante cohérence sonore, les solos de l’un ou de l’autre ne rompent pas la magie du trio. Ils sont avec nous et ils sont ensemble. Ca se voit.

Mon compte–rendu de la soirée est fait d’impressions subjectives forcément, de ces moments dont je peux parler, de ceux qui m’ont éblouie, enchantée, émue, et enthousiasmée.

victorwooten.jpgJe me souviens du premier solo, c’est celui de Victor Wooten qui arrive très vite dans le programme du concert et qui nous aura laissés à bout de souffle. Ce solo est introduit par Stanley Clarke.  Victor Wooten commence tout en douceur avec la bonhomie trompeuse qui lui est caractéristique et, de ruptures en accélérations il nous embarque dans la folie de son jeu. Ses mains semblent posséder une vie en propre. Sa musique m’inviterait à fermer les yeux tant elle est envoutante et en même temps je n’en reviens pas qu’il soit seul à jouer. Je garde les yeux ouverts pour m’assurer que mes oreilles ne me trompent pas. Il est seul avec sa Bass dompteur intelligent qui alterne douceur et force. C’est incroyable ! Je n’ai pas les mots d’un spécialiste pour dire ce qu’il faisait mais mon cœur, mes sens, et mon âme sont au diapason passant d’un éblouissement à l’autre. Le solo de Wooten appellera dans la salle de nombreux applaudissements lors de ces moments durant lesquels, à bout de souffle nous pensions le solo terminé. Mais le virtuose repartait de plus belle, faisant monter d’un cran l’expression de sa maestria. A la fin du solo sans nous concerter, nous étions debout, comme évidence. Comme s’il eut été impossible de lui dire merci en restant assis. Quelle soirée !

 

marcusmiller.jpgQuand vient le solo de Marcus Miller il est présenté par Victor Wooten qui l’appelle the « crazy bass player » (le bassiste fou) si mes souvenirs sont exacts. L’homme commence à jouer et tout de suite, nous reconnaissons les accords de « Shake your Body down to the ground» la salle répond, se joignant à un hommage à l’absent qui n’a pas besoin de mots.  Marcus, seul avec sa Bass, sans esbroufe, nous en impose. J’ai l’impression de redécouvrir un morceau que je connais depuis 1979 !  Pendant que Marcus Miller nous enflamme dans ce premier hommage à Michael Jackson ses comparses se préparent à accompagner la suite de son solo.  Stanley Clarke  jouera d’un instrument que je crois être contrebasse et que Marcus Miller appellera plus tard Bass acoustique. Victor Wooten reprend sa Bass et Marcus Miller reprend un saxophone (il en a joué un peu lors du morceau initial).  Miller égrène quelques notes et nous reconnaissons « Human nature ». Frissons. L’hommage à Michael Jackson rencontre la virtuosité des trois musiciens. C’est magnifique. Le son, les lumières, l’ambiance, la dégaine des musiciens, j’ai l’impression de faire un voyage dans le temps. Le trio SMV semble soudain être le lit d’un fleuve vivant dont les affluents racontent l’histoire du jazz. C’est beau. C’est émouvant. Marcus Miller est non seulement un bassiste inénarrable, mais c’est un musicien total. J’ai du mal à croire qu’il a appris cet instrument en autodidacte. Je suis conquise. Après avoir reposé le saxophone, Marcus reprend sa Bass pour un moment comme lui seul en offre. Il termine son solo tout au bord de la scène comme pour se donner encore plus. Nous répondons à la performance du soliste. Nous sommes debout enthousiastes, et émerveillés. Il faut dire que le musicien nous conquiert par le fait qu’il nous parle en français tout au long du concert et c’est lui qui interagit le plus avec nous, forcément nous ne sommes pas séparés par la barrière de la langue.

 

stanleyclarke.jpgQuand vient le solo de monsieur Stanley Clarke, il est présenté par Marcus Miller. L’homme est assis, comme un contrebassiste. Ce qu’il nous prépare est un déchainement de sons que bien des bassistes aguerris ne sauraient produire debout. Son bras droit est pris d’une surprenante frénésie osant des gestes d’une amplitude ahurissante. Nous sommes interdits devant les prodiges qu’il fait avec son instrument. Il nous invite dans une ballade appelée « Milano » porte d’entrée de l’expression de son génie. A quel moment quitte t-il Milan pour engager un voyage extra terrestre ? Nous sommes au-delà du réel. Quand vers la fin de sa prestation en solo, le musicien est debout et semble défier son instrument pour qu’il réponde de manière parfaite à ses sollicitations, l’aphonie me guette. Il est des bienséances qui en réponse à de tels éblouissements seraient malséantes. Je découvre Stanley Clarke sur scène et il me prend l’envie de revisiter son répertoire, de rencontrer d’autres moments durant lesquels il explore les sons et les rythmes révélant les subtilités d’un instrument que je découvre. Quelle soirée !  Comme pour ses deux comparses il nous entraine dans des montagnes russes émotionnelles et à chaque atterrissage nous sommes encore chamboulés que ça repart. Après un tel voyage on ne saurait revenir pareil !

Marcus Miller et Victor Wooten qui à l’écart regardent le maître, se laissent aller à des applaudissements en réponse à la démonstration maîtrisée qui nous est faite.

 millerclarkewootenenaction.jpg

 

Je me souviens aussi de moment durant lesquels l’un des musiciens semble défier l’autre avec pour résultat un crescendo d’expression de leur génie. Lors d’un duel entre Marcus et Victor leurs instruments semblent prononcer des mots. Ils se regardent, se répondent, se défient, s’épatent, se sourient. C’est magique.

 

Il me revient aussi ce moment durant lequel, de debout qu’ils étaient, ils ont fini presque accroupis dans une sorte de chorégraphie tandis que leurs Bass s’embrasaient et nous enfiévraient. Mais quelle soirée !

 

 J’ai aussi aimé cette soirée pour la fraternité et le respect qui semblent unir les trois hommes. Le final est évidemment une apothéose. Les musiciens s’en vont sous nos ovations. J’ai mal aux mains à force d’applaudir, mal à la voix à force de crier. Que n’ai-je d’autres mains pour applaudir plus fort ?  Les applaudissements, cris et sifflements enthousiastes ne décroissent pas, comme dans un désir de les faire revenir encore un peu, sinon pour que notre réponse à leur don les accompagne longtemps.

Au bout de quelques minutes, les maîtres reviennent pour un morceau nous disent-ils. Le bonheur avec ce trio c’est qu’un morceau chez eux c’est un moment extensible. Marcus prend sa basse et c’est lui qui introduit le final. Nous reconnaissons « Beat it » de Michael Jackson. Les cris dans la salle prennent des accents hystériques. Les rois de la Bass laissent passer le roi de la pop. La classe ! Ils nous rappellent par leur hommage l’impact de ce dernier sur la musique contemporaine. Ce nouveau final est « post apothéotique ». Nous sommes dans une dimension inexplorée entre folie et extase, dans un endroit indescriptible, dans un endroit qui semble nous dire que la musique est en soi un langage. Ben Harper définit la musique comme « le dernier vrai langage de l’âme ». A l’écoute de musiciens de cette classe, on est porté à le croire. Ils sont de ceux que l’on ne se lasserait pas d’entendre parler.

 

J’ai eu le privilège de voir Stanley Clarke, Marcus Miller, Victor Wooten à l’Olympia. Les superlatifs se bousculent dans mon esprit pour essayer de traduire ce moment. Ils révèlent leur pauvreté sémantique tant le moment aura été inénarrable. Il y aura définitivement un avant et un après 3 juillet 2009 dans mon histoire avec la Bass, avec les concerts, avec la musique. Je ne peux dire à ces messieurs que « RESPECTS » & « MERCI ».

© Malaïka

 



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