Michael Jackson est dans la légende (Bien après que …) 27 juin
Entrer dans la légende de son vivant aura été la force de Michael Jackson. Sa mort et les réactions suscitées par cette dernière sur plusieurs continents viennent rappeler à ceux qui l’avaient oublié que celui qui vient de rendre son dernier soupir était déjà une légende par delà les errances de l’homme et les scandales qui ont forcément jeté un voile épais sur l’immensité de son talent et de la révolution qu’il aura portée et apportée à la musique mondiale. Le petit garçon que l’on comparait à James Brown ou à d’autre histoire de trouver une filiation à la grâce de son talent s’est affranchi des figures tutélaires pour s’imposer au firmament de la musique populaire, firmament dans lequel doivent se rencontrer d’immenses solitudes.
Entrer dans la légende par un parcours artistique exceptionnel. Nous sommes nombreux à porter dans nos mémoires le visage, la voix et les sourires d’un enfant surdoué, trop doué pour qu’on lui ait laissé profiter du droit légitime qu’il aurait eu à être un enfant. Le droit qui nous semble normal à avoir des amis d’enfance, des compagnons de jeux d’enfants et de nos mémoires d’adulte. Un talent trop grand qui aura été pour son public une bénédiction et pour lui une semence pour une vie entre splendeur et servitude. C’est probablement dans l’enfant hors norme que se dessine une vie qui sera légende et tragédie.
Le talent, le génie, l’a-normalité se payent cher. De toute évidence.
La fin tragique m’émeut tandis que l’impudeur de ceux qui se sont crus autorisés au nom de l’information, à publier une photo de lui à l’agonie ont tendance à réveiller mon courroux. Oui je m’énerve
Adolescente et jeune adulte j’avais une passion pour ce chanteur qui m’éblouissait par son génie et qui me touchait par les solitudes immenses qui se dévoilaient dans son regard quand on le scrutait avec l’attention des passionnés. Peut être lui aurais-je prêté des projections de mes errances d’alors mais il me touchait et avait trouvé une place dans mes affections. Passions paroxystiques de fan ? Sûrement. Quand il chantait « leave me alone » j’étais en empathie. Forcément.
Peut on être aussi immense, génial, être porté si haut sans se perdre un peu ? Il a été de bon ton de gloser sur ses mutations physiques sans interroger ce que peut-être elles nous disaient sur la construction d’un enfant dans cette Amérique pas si lointaine qui définissait le beau et le réussi sur des critères pour le moins discutables. Elle n’est pas morte cette Amérique là. Se souvient t-on qu’il a fallu poser un ultimatum à la chaine musicale MTV pour qu’elle condescende à passer le clip Billie Jean ? Violences symboliques… Nous étions au début des années 80, c’était hier.
Les médias dans leurs emportements aux inspirations de vautour semblent quelquefois surpris par l’impact de cet homme sur la culture, dans la mémoire et les coeurs de ses contemporains. Comme si la mort de Michael Jackson rappelait que derrière les scandales de ces dernières années on avait oublié qu’il était un chanteur, un compositeur, un producteur, un danseur, un artiste de génie. Assoiffés de sang et de souffre certains espèrent nous entendre oublier l’artiste pour dénigrer l’homme.
Mais l’heure est au retour à lui, au retour à ce vécu avec lui, avec sa musique, aux moments partagés avec lui dans ses concerts. Nous ne répondrons pas à cette invitation, nous dansons et danserons à d’autres bals; ceux de la mémoire des moment magnifiques que nous lui devons. De « Rock with you » à « Thriller », en passant par « Who’s loving you » ou « heal de world » ou par « Remember the time » (ma chanson vitamine pérenne).
Nous portons, pour bien des personnes de ma génération quelque chose de Michael Jackson. Sa mort, forcément brutale à nos yeux, si elle ramène l’artiste dans les fragilités inhérentes à notre humanité commune l’installe pour longtemps dans la légende. Sa mort nous conduit à revisiter notre mémoire de lui.
En mode « Michael Jackson & I » (Michael Jackson & moi) nous nous baladons par la mémoire sur le chemin parcouru avec lui.
Notre voyage commun aura commencé en 1977. Je me souviens comme si c’était hier du choc « I want you back » et de l’émotion suscitée par « Who’s loving you » . C’est lui qui, avec les Jackson Five m’a ouverte à recevoir les chansons en anglais. Je ne comprenais pas ce qu’il chantait mais la rencontre s’était faite. En 1978 un album superbe avec ses frères. Les chansons « shake your body down to the ground », « she’s out of my life » « It’s a falling in love » & « don’t stop til you get enough » m’auront installée en « jacksonnie ».
En 1988 au Parc des Princes avec des amis nous avons été sous le charme, émus, et enthousiastes tant le moment aura été intense. A la fin du concert nous étions quasiment aphones et immensément reconnaissants à l’artiste pour le moment de magie pure que nous avions vécu. Sur le trajet du retour nous nous repassions le concert des étoiles dans les yeux. Vingt ans après le souvenir me reste lumineux. Les impressions, les sensations, les émotions sont là à portée de mémoire. C’est la force de cet artiste. Pourtant j’en ai vu des concerts !
En mode « Michael Jackson & I » entre tristesse et gratitude.
Depuis l’annonce de sa mort les réseaux sociaux Twitter et Facebook notamment sont investis par des hommages, des messages chacun revenant à l’artiste, le seul qu’au fond nous connaissions. L’artiste se rencontre dans et par son art. L’annonce de sa mort fait naître en des milliers de personnes le désir de posséder ce qui nous reliait à lui, sa musique.
La mort de Michael Jackson vient rappeler l’immensité du talent de l’homme. Elle ramène son talent et son apport à la musique au centre des hommages. A l’écoute de ses chansons l’on est impressionné par leur qualité. Le soin porté aux arrangements de l’album Thriller est impressionnant. Vingt-cinq ans après, les chansons n’ont pas pris une ride. Bien des chansons de cet artiste surprennent par leur intemporalité et l’on se surprend à penser que dans plusieurs décennies les chansons porteront toujours cette part de magie qui nous transportait il y a des années.
Michael Jackson est mort hier soir. Sa musique lui survivra.
Si Michael Jackson est dans la légende c’est parce qu’il était un artiste de génie et par delà les temps sa musique et son œuvre en témoigneront bien après que les « trash seekers » auront disparu.
C’est quelque chose de mon enfance et de ma prime jeunesse qui s’en va avec lui.
RIP.
natty 27 juin
Tu as tout dis ma soeur !!!
oooh Michael !
Kans 29 juin
Comment as-tu pu…?
MJ c’est ca: They don’t care about us!
http://www.youtube.com/watch?v=gCqQ2JcQWGs
Toutes sont chacune un chef d’oeuvre nessa?
Amalia 15 juillet
J’aime beaucoup ce que tu as écris là. J’avais jamais pensé à la tristesse qu’on pouvait lire dans ses yeux. Oui il devait se sentir seul.
Merci pour cet article.
Malaïka 15 juillet
@ Natty : Nous l’aimions n’est-ce pas ?
@Kans : Comment j’ai pu quoi ?
They don’t care about us est une chanson incroyable tant dans le fond que dans la forme. Son repertoire est parsemé de chef d’oeuvres même au temps où la lumière sur son talent a décru pour éclairer des ombres.
@ Amalia : heureuse que le texte t’ait touchée. Ces solitudes devaient être immenses si j’en crois mes lectures de son regard…
bayelefunblogfr 9 août
un grand artiste qui disparait mais une âme en souffrance qui part vers le repos et le renouveau. Que Dieu l’ait en sa sante garde.
bises
brigitte
Dernière publication sur l'esprit des anges 2 : L' Amour est le lien que Dieu nous tend..........
rainbowoman 10 août
Bonsoir,
Je partage exactement tout ce que tu dis …
Toute mon adolescence a été « bercée » par sa musique !!
Tous ces détracteurs n’y feront rien … je l’ai admiré, je l’admire et je l’admirerai encore et toujours.
Bonne semaine à toi;
Bien amicalement.
Rain