Michael Jackson est dans la légende (Bien après que …)

146bs.jpgEntrer dans la légende de son vivant aura été la force de Michael Jackson. Sa mort et les réactions suscitées par cette dernière sur plusieurs continents viennent rappeler à ceux qui l’avaient oublié que celui qui vient de rendre son dernier soupir était déjà une légende par delà les errances de l’homme et les scandales qui ont forcément jeté un voile épais sur l’immensité de son talent et de la révolution qu’il aura portée et apportée à la musique mondiale. Le petit garçon que l’on comparait à James Brown ou à d’autre histoire de trouver une filiation à la grâce de son talent s’est affranchi des figures tutélaires pour s’imposer au firmament de la musique populaire, firmament dans lequel doivent se rencontrer d’immenses solitudes.

Entrer dans la légende par un parcours artistique exceptionnel. Nous sommes nombreux à porter dans nos mémoires le visage, la voix et les sourires d’un enfant surdoué, trop doué pour qu’on lui ait laissé profiter du droit légitime qu’il aurait eu à être un enfant. Le droit qui nous semble normal à avoir des amis d’enfance, des compagnons de jeux d’enfants et de nos mémoires d’adulte. Un talent trop grand qui aura été pour son public une bénédiction et pour lui une semence pour une vie entre splendeur et servitude. C’est probablement dans l’enfant hors norme que se dessine une vie qui sera légende et tragédie.
Le talent, le génie, l’a-normalité se payent cher. De toute évidence.
La fin tragique m’émeut tandis que l’impudeur de ceux qui se sont crus autorisés au nom de l’information, à publier une photo de lui à l’agonie ont tendance à réveiller mon courroux. Oui je m’énerve ;-)

Adolescente et jeune adulte j’avais une passion pour ce chanteur qui m’éblouissait par son génie et qui me touchait par les solitudes immenses qui se dévoilaient dans son regard quand on le scrutait avec l’attention des passionnés. Peut être lui aurais-je prêté des projections de mes errances d’alors mais il me touchait et avait trouvé une place dans mes affections. Passions paroxystiques de fan ? Sûrement. Quand il chantait « leave me alone » j’étais en empathie. Forcément.

Peut on être aussi immense, génial, être porté si haut sans se perdre un peu ? Il a été de bon ton de gloser sur ses mutations physiques sans interroger ce que peut-être elles nous disaient sur la construction d’un enfant dans cette Amérique pas si lointaine qui définissait le beau et le réussi sur des critères pour le moins discutables. Elle n’est pas morte cette Amérique là. Se souvient t-on qu’il a fallu poser un ultimatum à la chaine musicale MTV pour qu’elle condescende à passer le clip Billie Jean ? Violences symboliques… Nous étions au début des années 80, c’était hier.

Les médias dans leurs emportements aux inspirations de vautour semblent quelquefois surpris par l’impact de cet homme sur la culture, dans la mémoire et les coeurs de ses contemporains. Comme si la mort de Michael Jackson rappelait que derrière les scandales de ces dernières années on avait oublié qu’il était un chanteur, un compositeur, un producteur, un danseur, un artiste de génie. Assoiffés de sang et de souffre certains espèrent nous entendre oublier l’artiste pour dénigrer l’homme.

Mais l’heure est au retour à lui, au retour à ce vécu avec lui, avec sa musique, aux moments partagés avec lui dans ses concerts. Nous ne répondrons pas à cette invitation, nous dansons et danserons à d’autres bals; ceux de la mémoire des moment magnifiques que nous lui devons. De « Rock with you » à « Thriller », en passant par « Who’s loving you » ou « heal de world » ou par « Remember the time » (ma chanson vitamine pérenne).

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Nous portons, pour bien des personnes de ma génération quelque chose de Michael Jackson. Sa mort, forcément brutale à nos yeux, si elle ramène l’artiste dans les fragilités inhérentes à notre humanité commune l’installe pour longtemps dans la légende. Sa mort nous conduit à revisiter notre mémoire de lui.

En mode « Michael Jackson & I » (Michael Jackson & moi) nous nous baladons par la mémoire sur le chemin parcouru avec lui.

Notre voyage commun aura commencé en 1977. Je me souviens comme si c’était hier du choc « I want you back » et de l’émotion suscitée par « Who’s loving you » . C’est lui qui, avec les Jackson Five m’a ouverte à recevoir les chansons en anglais. Je ne comprenais pas ce qu’il chantait mais la rencontre s’était faite. En 1978 un album superbe avec ses frères. Les chansons « shake your body down to the ground », « she’s out of my life » « It’s a falling in love » & « don’t stop til you get enough » m’auront installée en « jacksonnie ».

En 1988 au Parc des Princes avec des amis nous avons été sous le charme, émus, et enthousiastes  tant le moment aura été intense. A la fin du concert nous étions quasiment aphones et immensément reconnaissants à l’artiste pour le moment de magie pure que nous avions vécu. Sur le trajet du retour nous nous repassions le concert des étoiles dans les yeux. Vingt ans après le souvenir me reste lumineux. Les impressions, les sensations, les émotions sont là à portée de mémoire. C’est la force de cet artiste. Pourtant j’en ai vu des concerts !
En mode « Michael Jackson & I » entre tristesse et gratitude.

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Depuis l’annonce de sa mort les réseaux sociaux Twitter et Facebook notamment sont investis par des hommages, des messages chacun revenant à l’artiste, le seul qu’au fond nous connaissions. L’artiste se rencontre dans et par son art. L’annonce de sa mort fait naître en des milliers de personnes le désir de posséder ce qui nous reliait à lui, sa musique.

La mort de Michael Jackson vient rappeler l’immensité du talent de l’homme. Elle ramène son talent et son apport à la musique au centre des hommages. A l’écoute de ses chansons l’on est impressionné par leur qualité. Le soin porté aux arrangements de l’album Thriller est impressionnant. Vingt-cinq ans après, les chansons n’ont pas pris une ride. Bien des chansons de cet artiste surprennent par leur intemporalité et l’on se surprend à penser que dans plusieurs décennies les chansons porteront toujours cette part de magie qui nous transportait il y a des années.

Michael Jackson est mort hier soir. Sa musique lui survivra.

Si Michael Jackson est dans la légende c’est parce qu’il était un artiste de génie et par delà les temps sa musique et son œuvre en témoigneront bien après que les « trash seekers » auront disparu.

C’est quelque chose de mon enfance et de ma prime jeunesse qui s’en va avec lui.


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RIP.

 

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Hommage à Charlotte Mbango : on l’appelait la diva de la musique camerounaise

charlottembango4.jpgHier matin, le mardi 2 juin à 9h45 s’éteignait en région parisienne une figure importante de la musique camerounaise et africaine. Après Tom Yom’s, Hoigen Ekwalla et Ndoumbe Djengue bassiste et chanteur, voici que Charlotte Mbango vient rejoindre le cortège trop nombreux à notre goût de ceux qui après nous avoir fait danser mettent un noeud dans notre gorge. Elle avait 49 ans et la vie devant elle. Et la nouvelle nous tombe dessus sans préparation : Charlotte Mbango est morte !


La nouvelle de sa mort laisse stupéfaites de nombreuses personnes. Elle porte en elle comme une impression d’obscénité, celle qui nous envahit quand la mort happe une personne de manière prématurée. Une impression d’inachevé vient se marier à notre mémoire d’elle. Impression renforcée par la nouvelle qu’elle préparait un nouvel album quand la maladie…

Le public, son public n’a rien vu venir. Charlotte Mbango morte ?!?
Comment cela serait-il possible alors que nous n’avons même pas par rumeur associé son nom à quelque maladie ?

 

La stupeur qui gagne la ville de Douala à cette triste nouvelle a des échos dans la diaspora Camerounaise dont la mémoire se trémousse sur « Konkai Makossa »

 

Des chansons comme « dikom lam la moto », « duala serenade », « malea » et bien d’autres remontent dans nos mémoires et amplifient la stupéfaction.

Charlotte Mbango
donnait l’image d’une femme énergique et enthousiaste, l’image même de la vie. La nouvelle de sa mort est d’autant plus obscène qu’elle est antithétique avec le sourire, la joie de vivre et le punch que dégageaient la chanteuse.

 

Charlotte Mbango a commencé sa carrière musicale très tôt d’abord en amateur dans le cadre de l’église. Elle disait avoir commencé à chanter dans les églises à 9 ans. Les églises, de nombreux chanteurs sur plusieurs continents en sont la preuve, peuvent être des lieux favorables d’acquisition de technique vocale. La soprano continuera ses classes dans des groupes gospel et en chantant dans les concerts scolaires. Elle fondera une chorale scolaire baptisée « Gospel and Negro Spirituals band »

 

En 1979 elle rejoint la France pour poursuivre ses études. Ses études seront couronnées de succès et Charlotte Mbango obtiendra une maîtrise de Marketing. Mais la musique est son univers, son espace d’expression, alors Charlotte chante.
Son cousin Joe Mboule sera une aide précieuse pour lui mettre le pied à l’étrier : “ Charlotte a commencé avec moi. Elle a ensuite volé de ses propres ailes, de succès en succès. Elle est devenue une voix incontournable de la chanson africaine. Elle a chanté avec les plus grands ”

 

Rapidement, avec des chanteuses comme Sissy Dipoko elle fera partie d’une sorte de « dream team » des chanteuses de makossa. Elle accompagnera de nombreux chanteurs parmi lesquels Manu Dibango, Angélique Kidjo, Toto Guillaume, Ben Decca, Dina Bell, Paul Simon et bien d’autres artistes séduits par son timbre unique et sa technique vocale.

 

En 1987, sous l’impulsion d’Aladji Touré, bassiste et producteur, paraît son premier album fait de reprises qui connaît un franc succès avec notamment « Dikom lam la moto ». Ce premier album la pose et l’impose comme une voix qui comptera dans la musique camerounaise en général et dans le makossa en particulier.

 

En 1991 paraît son inoubliable « konkai makossa » écrit par Guy Lobe. C’est la consécration et un disque d’or remis par Paco Rabanne lui-même vient affirmer le fait que le public ne s’est pas contenté de l’écouter à la radio, il a voulu se procurer en nombre son opus. Charlotte Mbango est désormais dans ce que certains qualifieront d’équipe nationale du makossa.

En 1996 elle sort l’album « Massoma » pour remercier ceux qui se sont tenus à ses côtés dans une période de grandes difficultés dans sa sphère intime et privée.

En 1998 elle revient à ses premières amours avec un album gospel qui raconte ses amours pérennes par des chants qui disent sa foi, sa piété. « De la musique » disait-elle  » pour nourrir nos âmes, le chant par excellence… »

Ses proches disent qu’il y a deux mois encore, elle travaillait à un album de musiques. Elle n’aura pas eu le temps d’aller au bout de son projet. La maladie, puis la mort auront arrêté son vol. Elle ne chantera pas de nouvelles chansons. Elle ne chantera plus que dans nos mémoires et sur les CD et vidéos du passé. Funeste mardi de juin ! Elle n’avait que 49 ans.

 

Charlotte Mbango a succombé à un cancer du foie. Pour nous cette maladie été bien cruelle puisqu’elle lui aura pris la vie.

 

Une chose est sûre la voix de celle qu’on appelait « la diva du Makossa » s’est tue le le mardi 2 janvier 2009 à 09h45mn au CHU du Kremlin Bicêtre.
Il nous reste sa musique, ses vidéo clips qui nous rappeleront son sourire et sa joie de vivre.

Mais dans les coulisses Charlotte Mbango laisse une fille de 21 ans Chris Audrey Mpacko et un petit-fils.
Nous nous associons à l’émotion et à la douleur de ses proches, à celle de sa fille unique et à celle de tous ceux qui, dans l’intimité, perdent une maman, une soeur, une épouse, une fille, une amie, et une grand-mère.

Nos empathies s’élargissent vers ceux pour qui la journée du 2 juin aura à jamais modifié les contours de la vie. Quarante neuf ans et puis s’en va. Dur !

Cette mort brutale d’une autre voix du makossa ramène en mémoire celles de Tom

Yoms et Hoïgen Ekwalla. Encore une soustraction essentielle du paysage musical

camerounais. Décidément…charlottembango6.jpg

R.I.P Charlotte MBANGO.
http://www.dailymotion.com/video/x3fc7x



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