Stevie Wonder …ful !

43a3068b-002aa-02e58-400cb8e1.jpg picture by maddyspaceCe soir Stevie Wonder est à Bercy. A quelques minutes à pied de chez moi et je n’y serai pas. On ne peut pas être partout n’est-ce pas ? Dans moins de quatre heures des privilégiés vont assister au concert de celui dont le pseudonyme « Wonder » n’est pas usurpé. C’est un musicien multi instrumentiste du piano à l’harmonica en passant par les percussions.  Il a offert à la musique contemporaine quelques morceaux de choix. Né en 1950 dans le Michigan Stevie Wonder est très tôt au coeur d’une double exclusion intrinsèque. Aveugle et noir. Lourd bagage dans une Amérique qui ne reconnaissait pas aux noirs de droits civiques. Recruté à 11 ans par la motown, son premier album paraît en 1962 sous le nom Little Stevie Wonder.Il a 12 ans. A sa majorité à 21 ans il renégociera son contrat pour obtenir un contrôle total sur sa musique. S’ouvrira une période créativité magnifique jusqu’aux années 1980.

Stevie Wonder fait partie de ces chanteurs dont je n’arrive pas à dater en conscience l’immixion dans mon univers musical. J’ai des souvenirs d’éblouissements anciens comme avec « master blaster », un sommet musical, ou son fameux happy birthday to you hommage magnifique à Martin Luther King. Plus tard « isn’t she lovely »  (écrit pour sa fille Aïsha), ou you are the sunshine of my life ou My cherrie amour viendront nourrir la case « coeur de fille » de ma mémoire. La liste n’est pas exhaustive. Stevie Wonder est pour moi au delà de son talent évident voire de son génie un homme qui a les « yeux » ouverts sur son époque. En chanson il offre son regard sur le monde. Il y a des années j’ai été touchée par overjoyed.

Quand il chante heaven help us : c’est le cri et la prière d’un homme conscient des  drames  et des tourments de son époque

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free la conscience sociale toujours…

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 I just call to say I love you

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India Arie lui rend un magnifique hommage auquel peuvent s’identifier les admirateurs de Stevie Wonder. Cette chanteuse est un véritable joyau qui redonne à la soul music et à la RnB ses lettres de noblesses. La voix, la musique, les textes en font une artiste comme je les aime, ceux qui ont l’âme à fleur de voix. Elle offre de la musique intelligente et de qualité. Toute la musique que j’aimeeuhhh ! Comme dirait un chanteur qui fait de la pub pour des lunettesLangue. La familiers du blog savent qu’elle est un de mes coups de coeurs, un joyau.  Quand je l’écoute chanter je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule sur qui la musique a des effets renversants. Ecoutez la lui dire  au début du chant « you are the sunshine of my life, another Shakespeare of your time » (wow!!! qui dit mieux ?) Elle assume en musique le fait qu’il est de ceux qui l’inspirent et à qui elle voudrait ressembler.J’aime beaucoup la chanson d’India Arie parce qu’elle mêle subtilement les titres des chants de Stevie à ses mots, s’identifiant aux personnages de ses chants. La musique est superbe et la bass en intro est renversante. Le final du chant est aussi de toute beauté. C’est un cri damour et d’admiration qui atteint son sommet dans ce final magnifique dans lequel s’entrecroisent Stevie wonderful et Stevie beautilful scandés comme dans une litanie. Cette chanson tourne en boucle dans mon lecteur MP3, hommage à un musicien de génie. Si la  lumière médiatique est moins dirigée vers lui, Stevie n’en demeure pas moins celui qui a semé des joyaux dans la musique soul et RnB. Le génie dont il a fait preuve est manifeste dans le fait que bien de ses chansons ont traversé les décennies. Hommage à Stevie Wonderful.

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 India Arie : Wonderful (tribute to Stevie Wonder)

aduction du chant si elle vous intéresse se trouve sur le site de coccinelle :

http://www.lacoccinelle.net/traduction-chanson-8080-.html

Je vous laisse découvrir l’hommage d’India Arie. Hommage d’un joyau à une merveille.

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p18116w7pw7.jpg picture by maddyspace



Paul Newman s’en est allé

Paul Newman est mort, ce soir d’un cancer du poumon. 

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2008/09/27/l-acteur-paul-newman-est-mort_1100493_3476.html

Paul Newman est mort ce soir, il avait 83 ans selon l’état civil. Dans ma mémoire il a tous les âges. Les âges des personnages  qui ont marqué ma mémoire. Celui des personnages de Butch Cassidy et le Kid, de l’arnaqueur, du verdict, de la chatte sur un toit brulant, de l’arnaque, de Luke la main foide, de la couleur de l’argent et de bien d’autres films. Jeunesse et maturité se télescopent dans ma mémoire au rythme des films qui  l’ont marquée. En cela il a atteint cette forme d’immortalité à laquelle accèdent tous ceux qui par leur art nous touchent. Il y a quelques semaines il avait choisi de rentrer auprès des siens.Je remonte un vieux post ici juste pour rendre hommage à un acteur qui a accompagné mes parcours de cinéphile.Pour information, j’aime les vieux films.Sourire

paulnewmannb.jpg picture by maddyspace

Ce soir au détour d’une lecture sur internet j’ai appris que Paul Newman avait décidé d’arrêter le cinéma. Je ne peux pas dire que c’est un acteur auquel je pensais tous les jours et de vous à moi il n’y en a pas. Que voulez vous, je n’ai plus de posters dans ma chambre pour diriger le cours de mes pensées. Clin doeil Hé oui ça vous surprendra sûrement mais j’ai dépassé l’âge légal de voter sur toute la surface de la terre. Le temps qui passe est sans pitié et pas que pour les acteurs… Bon revenons à nos moutons. La nouvelle du jour : monsieur Paul Newman prend sa retraite.

 » LOS ANGELES (AFP) – L’acteur américain Paul Newman,paulnewmanvignette.jpg picture by maddyspace l’un des monstres sacrés de Hollywood, a annoncé qu’il ne tournerait plus de films, s’estimant trop vieux à 82 ans pour pouvoir donner sa pleine mesure à l’écran.

« Je ne suis plus capable de travailler comme acteur au niveau que je voudrais », a déclaré le comédien aux légendaires yeux bleus, interrogé par la chaîne ABC qui a mis l’entretien en ligne vendredi sur son site internet.

« On commence à perdre la mémoire, on commence à perdre la confiance, on commence à perdre la capacité d’invention. Donc je pense que (jouer au au cinéma) est une page qui s’est définitivement tournée », a ajouté le partenaire à l’écran d’Elizabeth Taylor dans « La chatte sur un toit brûlant », film qui lui avait valu en 1959 la première de ses dix nominations aux Oscars.

 

http://fr.news.yahoo.com/25052007/202/paul-newman-annonce-que-sa-carriere-au-cinema-est-terminee.html

Je peux comprendre que cette nouvelle laisse la plupart d’entre vous dans une belle indifférence, mais pour moi c’est une page de souvenirs qui se tourne. Dès souvenirs qui comme beaucoup trouvent leurs racines dans la terre lointaine qui est mienne.

J’ai découvert cet acteur quand j’étais pré adolescente et pour être aussi originale que des centaines de milliers voire des millions de porteuses de chromosomes XX je l’ai trouvé beau. Quelle originalité n’est-ce pas ? J’ai lu ça et là que cet acteur immense à mes yeux (voir le Verdict de Sydney Lumet) ne supportait pas qu’on lui parle de ses yeux dont la couleur fascinait des générations de femmes. Il ne pouvait pas avoir des yeux marrons comme tout le monde s’il ne voulait pas qu’on en parle ?

Bon par respect pour sa volonté j’appuie sur la pédale de frein et ne parle pas de ses yeux. Par contre la démarche de Denzel Washington… Quel rapport ? Aucun mais il faut bien compenser les amis, je suis sur la lancée « je complimente » alors ma victime du soir comme souvent c’est mister Washington. Il avait qu’à être moin beau à mes yeux. Et le sieur sus mentionné n’a pas à ma connaissance interdit de parler de sa démarche ( qui l’a vu marcher dans Mo better blues ? My my my ! Ok j’arrête le cours de mes digressions avant de perdre définitivement votre considération Langue).

J’ai envie de rendre hommage à un acteur qui m’a donné de belle émotions cinématographiques. Je me souviens de la Chatte sur un toit brulant avec la magnifique Liz Taylor, de l’Arnaque et de Butch Cassidy et le Kid avec Robert Redford, du Rideau déchiré de Hitchcok et de bien d’autres films.

Cet acteur me rappelle la découverte du cinéma via les films loués au vidéo club de Douala. J’ai été prise d’une véritable passion pour les vieux films et Frédéric Mitterand ne m’a pas aidée à me désintoxiquer.

Paul Newman, comme Gary Cooper, James Stewart, Spencer Tracy, Gregory Peck (oh vacances romaines), Greta Garbo, Rita Hayworth, Grace Kelly, Marylin Monroe, James Dean (vous l’avez vu dans à l’Est d’Eden ? Son jeu n’a pas vieilli !!!), Marlon Brando (il a réinventé le jeu d’acteur. C’était ma claque avant ma période de Niro), Montgomery Clift (le talent tourmenté) , Audrey Hepburn, Cary Grant (y a t-il quelqu’un qui portait le costume comme lui ?), Ava Gardner, Elisabeth Taylor, Katherine Hepburn (l’intelligence, la classe et l’image de la femme indépendante) Laurence Olivier, Sydney Poitier (la classe), Harry Belafonte (mon Denzel d’avant) et j’en passe m’ont fait rêver et m’ont donné de belles émotions cinématographiques.

Cette retraite annoncée raconte une page qui se tourne, une page que j’ai aimé et que j’aime encore parcourir. Des images me reviennent de films, d’émotions qui font sourire mes souvenirs. Dans ma videothèque (ou DVD thèque) idéale ils ont leur place sans la moindre hésitation.

Alors qu’il tourne la page d’une carrière de 55 ans j’ai envie de dire merci à Paul Newman pour m’avoir offert, grâce à son talent tout en nuance et en retenue de bien beaux moments.

Biographie trouvée sur :

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=118.html

Paul Newman se forme à l’Actors Studio et en devient l’un des plus célèbres ambassadeurs. Il rencontre le succès à Broadway grâce à Picnic en 1953 et dès lors, s’essaye à la mise en scène.Son premier film Le Calice d’argent aurait pû être le dernier car il va jusqu’à s’excuser par le biais d’une page publicitaire auprès de tous ceux qui avaient vu le film pour sa prestation qu’il trouve mauvaise. Il rencontre cependant deux ans plus tard le succès auprès des journalistes et du public en interprétant le boxeur Rocky Graziano dans Marqué par la haine de Robert Wise. C’est au cours du tournage des Les Feux de l’été, qu’il fait la connaissance de Joanne Woodward avec qui il se marie et à qui il donne de nombreuses fois la réplique comme dans Les Feux de l’été (Martin Ritt, 1958) ou La Toile d’araignée (Stuart Rosenberg, 1962). Il devient un sex symbol aux yeux bleus perçants en 1958 en jouant dans La Chatte sur un toit brulant de Richard Brooks et Le Gaucher d’Arthur Penn.Dès 1968, Paul Newman réalise son premier long métrage Rachel, Rachel. Viennent ensuite Le Clan des irréductibles (1970), De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (1972), et plus tard La Menagerie de verre. Paul Newman entretient des rapports privilégiés avec certains réalisateurs comme Stuart Rosenberg qui le dirige à plusieurs reprises, notamment dans Luke la main froide, et Martin Ritt pour Paris Blues. De même pour George Roy Hill avec qui Paul Newman tourne Butch Cassidy et le Kid (1969), L’Arnaque (1973) et La Castagne.Paul Newman tourne beaucoup moins à partir des années 80. Après Absence de Malice, il réalise et interprète L’Affrontement. Martin Scorsese lui offre alors de reprendre son rôle de L’Arnaqueur dans La Couleur de l’argent. Le film lui vaut son premier Oscar, après huit nominations infructueuses. Paul Newman revient dans les années 90 à un cinéma plus intimiste en 1994 avec Le Grand Saut des frères Coen et en créant par exemple avec Joanne Woodward le couple de Mr and Mrs Bridge. Après avoir joué aux côtés de Kevin Costner dans Une Bouteille à la mer en 1999 et donner la réplique à Tom Hanks dans Les Sentiers de la perdition en 2001, Paul Newman prète sa voix à Doc Hudson, une voiture du film d’animation signé Disney Cars en 2006. Parallèlement à sa carrière d’acteur, il a fondé une ligne de produits alimentaires « Newman’s Own » dont les bénéfices sont reversés à des oeuvres charitatives

Quelle belle carrière n’est-ce pas ? Une belle page du cinéma contemporain se tourne. Je lui souhaite une belle vie pour le reste de son parcours.

Merci à Mr Paul Newman pour des moments de cinéma qui, comme la musique font sourire mes souvenirs :

Butch Cassidy et le Kid

La scène du vélo : l’insouciance comme une parenthèse dans la chronique d’un drame annoncé

http://www.dailymotion.com/video/3FTf4WjNxDCOFawFW

L’Arnaqueur

http://www.dailymotion.com/video/4rgICvokdefwy4KMY



Le sourire de JayLou Ava: Impressions subjectives sur le concert à la bellevilloise

 Il ya quelques mois j’ai eu le privilège d’assister à une soirée de toute beauté. JayLou Ava musicien de grande classe était en concert à paris. En première partie se produisait Blick Bassy dont je vous ai déjà parlé. Les deux chanteurs nous ont offert des momens enchanteurs. Ce concert a été l’occasion d’une « rencontre ». Une rencontre avec un musicien de grande classe qui allie humilité et talent. Après le concert l’impression d’avoir vécu une parenthèse enchantée vous accompagne. Hier, 23 septembre c’était l’anniversaire du musicien alors comment trouver un plus beau prétexte pour exhumer une chronique déjà ancienne et mettre en lumière sur mon blog un artiste qui de mon point de vue vaut largement la découverte.

J’ai eu par ailleurs lors de ce concert le privilège de rencontrer l’un des visiteurs réguliers du blog et je n’ai pas été déçue. La suite a prouvé que des amitiés nées dans le monde virtuel peuvent offrir de belles choses. Il se reconnaîtra.Cool  

Amitiés

l_88b98b4fddcadff246383ebf34fdce-1.jpg picture by maddyspaceLe quartier de Belleville, le mardi deux avril il est environ vingt et une heures trente et impossible de se garer. Pourquoi s’entêter à tourner en rond dans le quartier alors qu’il est évident que se garer relève de la gageure. Je ne conduis pas. Je peux m’autoriser quelque contrariété sans mettre en danger qui que ce soit. Mais solidarité avec le conducteur oblige, je dois réfréner les agacements qui menacent de se convertir énervement.  Dans mon imaginaire j’entends les musiques de Jay Lou Ava et de Blick Bassy. J’imagine l’ambiance du concert que je manque à quelques encablures de la Bellevilloise salle de concert devenant objet de mes convoitises obsessionnelles. Est-il possible que je manque le concert de ces deux messieurs que je suis venue découvrir sur scène ? Il y a Jay Lou Ava dont je connaissais l’existence mais qui ne m’avait pas encore arrêtée sur le chemin de mes pérégrinations musicales jusqu’au jour où, au détour d’un hasard j’ai entendu sa guitare sublimer un « My way » entendu dans des versions multiples. La virtuosité, les harmonies, la redécouverte de cette mélodie m’ont donné envie d’aller à la rencontre de son univers. Puis son « Mot’a benama » a mis ma mémoire en mode nostalgie me rappelant les odeurs, les parfums d’enfance du côté d’une terre qui parle des langages qui rencontrent l’intime de mon être. J’avais ensuite été bouleversée par son « God bless Africa ». J’ai découvert la musique de Blick Bassy au travers d’un bouche à oreille favorable. La visite de son « My Space » m’a impressionnée. Jeunesse, sensibilité et maturité se rencontraient dans une voix et des mélodies qui me rencontraient. Maria, Donalina, et Sofie, prénoms de femmes racontant des histoires différentes, mais la sensibilité et la beauté sont en filigrane dans chacune des chansons.
Les savoir en concert à deux pas d’une voiture ne trouvant pas place pour se garer au cœur de Paris avait un côté drolatique, voire ubuesque. La ville de Paris est de moins en moins accueillante pour les voitures et il se trouve que ce n’est pas demain la veille du jour où je me mettrai au vélib !
En attendant nous avons tourné pratiquement une heure avant de nous garer sur un couloir de bus. Incivisme quand tu nous tiens ! Oui mais Blick et Jay Lou sont à deux pas. La crème de ce que le Cameroun offre de mélodieux, d’harmonieux, d’inspiré, de beau est à deux pas et l’on se laisserait arrêter par des considérations telles que les couloirs de bus ? Que nenni !  Nous arrivons enfin à la Bellevilloise et ô miracle le concert commence à peine. L’ouvreuse s’excuserait presque du retard. Retard béni ! Je vais pouvoir faire en grande partie le voyage en musique pour lequel depuis des semaines je me prépare…
 

Jay Lou Ava arrive sur scène avec discrétion. Il est habillé d’un sourire qu’il nous offrira et partagera avec ses musiciens plusieurs fois dans la soirée.  Avez-vous remarqué que le sourire d’un être raconte ses restrictions ou ses dilatations intérieures ? Jay Lou Ava a un sourire qui parle à la fois de réserve et de porte ouverte vers l’autre. Il a le sourire de l’assurance et du doute créatif, cette contradiction fondamentale qui est intrinsèque à l’être artiste. Le sourire de Jay Lou Ava se fera à la fois bienveillant et sobre. A d’autre moments il se fait mélancolique pour être remplacé par un sourire des plus rayonnants. Le sourire de Jay Lou Ava, clé d’entrée et fil conducteur de mes perceptions sensorielles durant le concert. Si ce sourire parle de la vérité de ce musicien de grande classe que dit-il de lui ? Le son de sa guitare et les mélodies dont il est le talentueux compositeur indiquent les portes dont le sourire est la clé.
Le son de sa guitare appelle les conversations à s’arrêter, le concert commence. Habillé de marron et d’un pantalon aux rayures fines, l’homme s’impose sans bruit comme le patron. Il joue sans cabotiner, il est à sa place et l’espace est sien sans qu’il ait besoin de gestes amples. Impressionnant. L’homme et sa guitare semblent faire corps. Les sons de la guitare sont sa voix, son message. Ses yeux se ferment quelquefois brièvement. Où va t-il ? L’homme semble ne pas être avec nous. Où le conduisent les notes qu’il égrène à la guitare ? Mystère de l’artiste, mystère de l’homme. Il nous invite à monter dans cette sphère dans laquelle le mélodieux et le beau sont l’atmosphère naturelle. Le pianiste a l’air ravi d’être là. Noël Ekwabi le bassiste aussi, dégageant une assurance qui se confirmera par la maîtrise de son instrument et de l’aisance avec laquelle il interagira avec le public. C’est lui qui nous demandera une ovation pour le patron. La groupie déchaînée à ma droite, éblouie par le bassiste demandera dans un cri enthousiaste s’il est marié. Après le « bonbon Blick », le dessert Ekwabi. Elle est déchaînée ma voisine de droite. Il faut dire que le bassiste aura été incroyable. Revenons au début de la prestation de Jay Lou Ava.

Jay Lou Ava est accompagné en outre de Fafa Ruffino choriste sublime dans une tenue que lui envierait sans doute Erykah Badu. Il y a derrière le pianiste un percussionniste incroyable dont le nom m’échappe. C’est un percussionniste de race blanche qui joue comme s’il portait en lui les tam-tam de l’Afrique. J’ai retenu son prénom : Laurent, mais son nom m’a échappé.
L’orchestre de Jay Lou est une démonstration que la musique est métisse dans son essence et dans ses expressions. Son Progressive Afro Jazz est une musique qui mêle avec maestria les sonorités africaines au jazz. Regarder son percussionniste jouer des percussions fait bouger bien des frontières de nos absurdes présupposés et autres préjugés. Il y a dans le dos de Jay Lou un batteur discret mais efficace. Ces six personnes sont sur le point de nous offrir des moments magnifiques. Entre « Zen it », « My way », le sublime « Ebotan », et le magnifique « Mbolo » réclamé à corps et à cri par mon voisin de gauche nous avons fait un voyage des plus extraordinaires. Merci à eux.

L’artiste n’a cessé de mettre en lumière ses musiciens, les enveloppant de son sourire bienveillant et invitant son public par des gestes explicites à accueillir ceux qu’il laisse briller. Cette générosité cadre avec la lumière de son sourire. Il n’a pas besoin  de se lancer dans quelque solo superflu pour nous prouver qu’il est talentueux. Les notes les plus simples qui vont de sa guitare jusqu’à nous tutoient le sublime. Pas de compétition avec ses musiciens. Pas besoin d’affirmer qu’il est la vedette du groupe, sa place centrale, sa classe, son talent et la lumière qui émanent de lui n’appellent pas la moindre hésitation sur sa place.
Jay Lou est un milieu distributeur qui fait des passes décisives à son équipe et laisse les autres marquer des buts pour le bien du collectif. Il a la classe d’un Magic Johnson offrant à ses coéquipiers des passes « caviar » à rendre aphone George Eddy. Jay Lou Ava est le pilier de ce groupe et n’éprouve pas le besoin d’étouffer les autres pour se sentir exister. La fierté dans le regard et le sourire de Jay Lou lors du solo du percussionniste laissent découvrir un musicien généreux et qui ne doute pas de son talent. Faut-il être généreux et sûr de son talent pour laisser exister son orchestre de cette manière ? Une belle complicité semble les six personnes sur scène. Ils communiquent par des regards et par des sourires et Jay Lou semble être le socle de cette harmonie. Le musicien communique avec la salle soit par des mots, soit par le langage non verbal, mais surtout par sa musique. Les arrangements des morceaux sont absolument éblouissants. Dès la première note « Ebotan » vous prend en captivité et ne vous laisse pas d’autre choix que de se laisser emporter. Enfin je parle pour moi.
Un moment magnifique a été celui durant lequel la chanteuse et le bassiste ont psalmodié  Africa sur une musique qui vous pénètre jusqu’au plus profond de l’âme. Au travers des variations de sa musique, au travers des notes de musique tirées de la guitare de Jay Lou Ava, l’Afrique s’ouvrait à mes sens éblouis. Derrière mes yeux fermés mon Afrique venait à ma rencontre.
Ce n’était pas une Afrique anémiée, chétive, vassale des nations par essence, mais c’était une Afrique majestueuse, créative, maternelle, invitante. Aucun besoin de multiplier les mots, la locution « Africa » était suffisante pour que les portes intérieures, le merveilleux de l’Afrique en soi s’ouvrent pour un voyage incroyable. A la fin de ce moment je n’avais pas envie d’applaudir, mais plutôt de dire intérieurement merci. Quelque chose d’unique s’était passé. Mon Afrique intérieure existait pour d’autres.  En découvrant dans la nuit son album j’ai lu une de ses déclarations « L’Afrique ne saurait se résumer à des guerres, des maladies, des famines. Je rêve d’une Afrique nouvelle et authentique, une Afrique à son image réelle : grande et belle. Je rêve d’une Afrique débarrassée de ses complexes, une Afrique sur laquelle on cessera de poser des regards en termes de préjugés négatifs. Je rêve d’une Afrique qui ne pleurniche pas, mais qui rayonne, car l’Afrique c’est aussi des milliers d’hommes et de femmes qui travaillent sans relâche pour  la prospérité du continent. »  Avez vous quelquefois fermé les yeux pour écouter la musique de Jay Lou Ava elle raconte des choses sublimes. Cette Afrique dont il parle je l’ai entendue chantée par sa guitare, peut être parce qu’elle rencontre mon Afrique intérieure, celle de mon cœur.
Les aléas du direct sont nombreux. Jay Lou Ava semble en avoir fait l’expérience. Il semble avoir eu un problème de retour entre autres et pendant un moment il n’a pas pu jouer. C’est alors que son bassiste est entré en action instaurant un moment ludique en nous jouant le thème du film de Sergio Leone « Le bon la brute et le truand » d’Ennio Morriconne, prélude à un moment de folie absolue.  Le solo de basse de Noël Ekwabi est d’une virilité brute. L’homme et l’instrument font corps et semblent se livrer à un corps à corps l’instrument et l’homme se défiant au gré des sons de folie qui se laissent porter vers nous. Noël Ekwabi, ça c’est un bassiste !
Le regard bienveillant de Jay Lou a accompagné ce moment de folie, l’homme se mettant en retrait pour laisser briller le soliste. Il est comme ça Jay Lou Ava. Il a la marque des grands. La noblesse de l’artiste de qualité qui se fait mentor pour amener les autres vers la lumière sans craindre de voir la sienne pâlir.
J’ai aimé l’entendre reprendre le standard par lequel je suis entrée dans son univers.
Miles Davis a dit en son temps que « La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence. » Je trouve que Jay Lou Ava encadre avec splendeur et maestria la beauté du silence. Il nous fait grâce des sons ou des mots superflus. Jay Lou Ava va à l’essentiel du son, de l’émotion et nous livre des mélodies superbes et dépouillées.

Si j’étais journaliste, je  vous dirais que Jay Lou Ava est né au Cameroun d’une famille de musiciens. Si j’étais journaliste je vous dirais que son père a écrit l’hymne de la réunification du Cameroun. Si j’étais journaliste je vous dirais que Jay Lou Ava a été influencé par Wes Montgomery. 774993126_l.jpg image by maddyspaceSi j’étais journaliste je vous dirais qu’il est né un 23 septembre, comme l’immense John Coltrane que j’écoute en ce moment  en boucle et Ray Charles. Excusez du peu. Si j’étais journaliste, je vous dirais que ses frères étaient musiciens. Si j’étais journaliste, je vous dirais que sa sœur Avline a elle aussi reçu le talent en héritage.
Je ne suis pas journaliste et tout ce que je peux dire c’est que l’homme, le musicien, l’artiste m’a touchée au cœur par son talent, sa générosité et sa classe. Jay Lou Ava a la marque des grands hommes.

http://www.myspace.com/jaylouava


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Avline Ava : Smile

J’aime les métissages musicaux intelligents. Avline Ava réussit à marier le Bikutsi musique originaire du centre (centre-sud) du Cameroun avec le jazz. C’est une chanteuse que je trouve lumineuse et l’album dont est issu ce morceau est un de ces albums qui vous revigore. Il y a entre autre un hommage à Satchmo dans une reprise façon Avline de Wonderful world. Le bassiste concentré est Noel Ekwabi. 

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Valses de l’aube qui nait

mssyou-010.jpg picture by maddyspace Valse de l’aube qui naît

Soleil et lune dansent

Faisant jaillir un chœur

Les vivats des étoiles

Bientôt apparaîtra

La nouveauté d’un jour

Porteur des espérances

De ceux qui se réveillent

Rixe de l’aube qui naît

Rituel de mes matins

Frénétique combat

Entre sommeil et veille

Ce matin tu te glisses

Dans la noise matinale

Et ton visage réveille

Une valse hésitation

Entre rires et sanglots

Entre tristesse et joie

Joie de t’avoir connue

Agonie de ta perte

Valse de l’aube qui naît

Ton sourire et mes larmes

Sourire qui ne naît plus

Que dans mes souvenirs

Nyangw’am

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Une belle soirée en compagnie d’une orfèvre de l’instant : impressions subjectives sur le concert de Joelle Esso au Theranga partie 2

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© photos : Jean-Pierre Esso. www.okabol.com

J’ai dans la mémoire des moments durant lesquels elle nous a fait rire en insistant sur la prononciation du titre «  Etintin  ». Je crains qu’en lisant ceci vous ne prononciez naturellement le mot de la manière qu’il faut éviter. Deux options s’offrent à vous pour découvrir la bonne prononciation vous procurer l’album et écouter la piste trois ou aller la découvrir en concert si elle passe par chez vous.

Je me souviens aussi du moment où elle nous a invités à nous faire choristes. La salle étant métisse, la chanteuse aura eu des choristes phonétiques. En faisant le tour des tables pour enseigner le mot que nous devions chanter avec elle. Si mes souvenirs ne me font pas défaut c’était sur la chanson To wuma (nulle part). Alors pendant qu’elle chantait sa proclamation de foi, nous pouvions scander en écho avec elle «  to wuma  ». Cette participation de la salle donnait une densité à la chanson qui me ramenait vers des souvenirs de moments vécus sur des terres lointaines. Moments d’osmose avec un conteur qui racontait avec brio nos racines communes. J’aime ces moments durant lesquels un artiste se fait artisan, orfèvre de l’instant. Joëlle est une orfèvre de l’instant en ce qu’elle sait saisir la matière brute d’un instant ordinaire et d’un public hétérogène pour en faire un joyau. J’aime ces moments dépouillés de tout artifice pendant lesquels il ne reste à l’artiste que son âme et sa voix pour vous retenir. Joëlle Esso a une voix d’alto magnifique. Une technique vocale maîtrisée sans pour autant verser dans l’asepsie. Sa voix, comme un lasso envoûtant vous saisit et ne vous lâche plus. Voix magnifique tant dans les graves que dans les aigus.

La beauté de sa voix alors qu’elle chante «  Mumi  » (mon homme) est tout simplement saisissante. Mieux que sur l’album de mon point de vue. Peut être parce qu’elle se livre sans filet. Belle déclaration d’amour que cette chanson. Par ton regard tu fais entrer des rayons de soleil dans mon cœur. J’aime sa voix quand elle mêle dans la même phrase le Duala et le français. A mumi woho oa, tu es dans ma vie. Ahhhhhhhh les graves qui se glissent dans le «  tu es dans ma vie !  » et cette onomatopée qui fait le lien entre le français et le duala je me régale. Monsieur «  mumi  » était dans la salle. Est-ce sa présence qui donnait à la voix de la chanteuse une telle densité ? That is the question. Clin doeil

La soirée était familiale. Il y avait dans la salle l’époux et la fille de la chanteuse qui de temps en temps manifestait sa présence. Il y avait aussi le frère, photographe attitré de la chanteuse accompagné de son fils. La chanteuse mentionnera les deux enfants au cours de son tour de chant. Comme en introduction à Nyambe, elle nous dira que son neveu réclame une chanson en français. Nyambe est la seule chanson de l’album qui ait des séquences en français. C’est une chanson absolument bouleversante qui raconte l’exil d’une femme en terre de déraison d’une manière tout simplement magnifique. Là encore la chanteuse explore des graves somptueux. La chanson est un morceau de poésie en ce qu’il met en musique de mots l’indicible qu’est l’histoire d’une vie happée dans la folie. En Duala elle scande une maxime qui invite à ne pas se moquer de ceux qui sont sous le coup d’une forme de malédiction parce qu’elle se transmet. Rencontre entre les valeurs chantées en terre natale et les mots d’une jeune femme ancrée dans le présent. La chanson m’a touchée parce qu’elle met en lumière avec pudeur et intelligence le regard que l’on porte sur la maladie mentale. Souvenirs du rapport à la folie du temps de mes premières années en terre natale. Souvenirs d’un homme précipité en déraison à un moment crucial de sa vie et qui passait ses après midi assis devant la porte de la maison familiale. C’était à une maison de celle de mes parents. Nyambe o si yoye mo e ma tombea Nyambe. J’aime la belle sensibilité de Joëlle. Elle ne s’érige pas en donneuse de leçons, elle livre son cœur en chansons. Elle ne nous force pas, elle nous invite dans son univers. Y entre qui veut.

101_6590.jpg image by maddyspaceJoëlle est de ces artistes dont la musique, les textes et la voix m’invitent à fermer les yeux. Je ne me force pas, mes yeux se ferment naturellement pour ne rien perdre de ce qu’elle livre. J’ai été touchée par l’hommage magnifique au père qui s’est absenté du côté de l’éternité. Malgré le poids de l’absence elle sublime la douleur et nous offre un «  danse  » de toute beauté et d’espérance. C’est aussi la force de la foi , celle qui est assurée qu’il y a une autre rive pour recueillir les disparus. «  tu as choisi de traverser le fleuve  » chante t-elle. «  des anges ont poussé ta pirogue. Tu nous as précédés, sans avertir de ton départ, nous n’allons plus nous voir. Danse ! Tu danses avec les anges.  » C’est une chanson rythmée et profonde sur laquelle celui qu’elle chante danserait sans problème si l’on en croit le témoignage qu’elle livre de lui en quelques mots. Magnifique chanson qui rencontre ceux qui ont vu partir quelques pirogues emportant ascendants, descendants ou des personnes dans la fratrie. Fermer les yeux et voir les siens qui dansent avec les anges. Moment inoubliable magnifié par le visage de la chanteuse. Elle avait le visage illuminé par un immense sourire et les yeux fermés, comme en communion avec le père absent, en communion avec sa joie de vivre. Emotion. Moment qui donne comme une envie de dire à chacun de ceux qui m’ont précédée de l’autre côté : danse ! Merci à l’artiste pour cette partition d’espérance dans laquelle je crois n’être pas la seule à trouver des espaces pour faire danser les miens.

Comment vous raconter des impressions forcément intraduisibles en mots ? Comment mettre des mots sur des moments de grâce ? Comment raconter une orfèvre de l’instant ? Comment dire la simplicité et le professionnalisme de Joëlle ?

Elle réussit l’exploit de chanter en faisant toutes les voix pour ne pas vider les chansons de leurs substance. Et ceci sans micro. Chapeau bas madame. Le temps de laisser la chanteuse reposer sa voix, Kristo interprète une de ses chansons et voici que Joëlle interrompant son éphémère repos se fait choriste et percussionniste. Générosité d’artiste.

Vers la fin du tour de chant, Joëlle nous a donné un avant goût de l’album à venir en interprétant un chant sur les racines africaines de Pouchkine poète, dramaturge et écrivain russe. Avant de chanter, elle nous révèle que contrairement à ce qui se disait l’ancêtre de Pouchkine ne venait pas d’Ethiopie, mais du Nord du Cameroun (pour en savoir plus une visite sur le site http://www.gnammankou.com/). La chanson est magnifique. Elle parle des cris de la mère à qui l’on a arraché son fils pour l’entraîner vers une terre lointaine. La voix de Joëlle y est tout simplement sublime. Au Duala, elle allie la langue de la région de laquelle est parti l’ancêtre de Pouchkine. Vivement l’album pour réécouter cette merveille. Le second album promet parce qu’elle le présente comme ouvert sur le monde après Mungo qui était plus près d’elle.

Le tour de chant s’est terminé, trop tôt à mon goût (je n’avais qu’à être à l’heure me direz-vous). Que voulez vous ? Je suis boulimique de bonne musique, de beaux moments, d’authenticité. Joëlle Esso après son tour de chant fait le tour des tables pour faire la distribution de son CD. Elle échange avec son public d’un soir un mot, une sourire, un rire, en toute simplicité. A ceux qui le souhaitent elle dédicace le CD sans manifester le moindre signe d’impatience ou de fatigue. Sa petite fille qui veut retrouver sa maman pour elle toute seule l’accapare, veut s’emparer du stylo, vient profiter d’un instant câlin. Maman et artiste, artiste et mère tout simplement.

Le concert terminé, je vais pouvoir voyager par le goût. Ah ! chaque grain de riz est un poème. Mais qui me donne la recette du riz façon Sénégal ? Entre le plat de riz agrémenté de légumes et de poisson et la boisson au gingembre mes papilles gustatives n’ont pas fait le voyage pour rien. Est-il besoin de dire que mes oreilles et mon âme ont été enchantés par cette soirée ?

En repartant chez moi, j’emporte le souvenir d’un moment magnifique avec une femme et une artiste de grand talent. Sa modestie et sa simplicité sont l’écrin d’un talent et d’une intelligence remarquables. C’est le sourire au cœur que j’ai rejoint Morphée cette nuit là. Et pour la petite histoire, mes cheveux ont réfréné leur rébellion le temps d’une soirée. Il faut croire que la musique adoucit les moeurs et les humeurs de tignasses récalcitrantes. Pour la petite histoire j’ai eu une dédicace des plus touchantes. Merci à Joëlle pour avoir pris le temps de trouver des mots rien que pour moi. Me revoilà au centre du monde. Vous voulez la preuve par l’image ? (rires). 101_6690.jpg image by maddyspace



Une belle soirée en compagnie d’une orfèvre de l’instant : impressions subjectives sur le concert de Joelle Esso au Theranga partie 1

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© photos : Jean-Pierre Esso. www.okabol.com 

Samedi 19 septembre 2008, j’arrive au Theranga dans le 17ème arrondissement de Paris. Le Theranga est situé dans une petite rue animée à deux pas de la salle une petite boutique dans laquelle dans laquelle j’ai fait une escale pour explorer les CD et DVD de musique africaine. J’ai enfin pu trouver «  Nzinzi  » de King Quester Emeneya qui fait danser mes souvenirs. Mais ceci est une autre histoire. Quelle idée de faire une escale dans une boutique quand on se sait déjà en retard ? Ce retard ne relève pas d’une quelconque coquetterie. Je ne me prends pas pour une Marylin Monroe au retard atavique et légendaire. Il se trouve que j’attendais simplement des personnes qui avaient du mal à trouver une place pour se garer après avoir goûté les délices d’un périphérique parisien bondé. A notre arrivée devant le Theranga, il est bien 20h45. Pas la peine de vous offusquer de mon retard, s’il est bien une personne qui en avait conscience c’est bien moi. Si vous saviez les contrariétés qui ont précédé mon arrivée sur le seuil du restaurant ! Laissez moi faire un retour en arrière avant de continuer.

Quelques heures plutôt j’ai quitté le bureau pour rejoindre mon home sweet home me changer, masquer les outrages du temps, me redonner figure humaine, et ma rafraîchir avant de repartir vers le 17ème arrondissement de Paris. Travail au bureau pas de tout repos les amis. Mais comme je suis prévoyante, j’avais prévenu ma hiérarchie que je décollerais à dix-sept heures tapantes. Mes collègues et ma boss ont dû sourire de l’intérieur connaissant cette arlésienne. Ils connaissent les impromptus de fin de journée, les compte rendus informels qui s’éternisent. Mais cette fois, foi de moi, qu’il pleuve ou qu’il vente à dix sept heures et trois minutes je serai sur le trottoir en direction du métro. Pas question de me laisser avoir par un besoin urgent et tardif de faire le point avec mon équipe ou par quelque émail de dernière minute appelant bien entendu une réponse pour hier. Je n’ai pas foulé le trottoir avant dix huit heures et quelques minutes.

Se retenir de maudire les passants et autres voyageurs du métro francilien qui semblent s’être donnés le mot pour fonctionner au ralenti. Un coup d’œil à ma montre il est presque l’heure à laquelle je suis sensée partir de chez moi. Il faut que je me fasse une raison, je vais être en retard au dîner concert. J’espère que la chanteuse le sera aussi me dis-je en tout égocentrisme. Pensez-vous que centrée sur moi et sur mes propres intérêts je me soucierais le moins du monde de ceux qui se sont donné la peine d’être l’heure ? Que nenni. Que voulez-vous à la naissance j’ai pris l’option centre du monde, et il est normal par conséquent normal que mes semblables, satellites inconscients d’un astre qui a quitté son boulot en retard, respectent mes rythmes personnelsCool. C’est bien la moindre des choses non ? (hi hi).

Me voici, slalomant au milieu de la foule tout en veillant à ne pas bousculer mes congénères sans pour autant perdre le rythme soutenu de ceux qui savent que le temps ne suspend son vol que dans nos inaccessibles espérances. Non seulement j’ai besoin de me rafraîchir et de me redonner figure humaine après une longue journée, mais pour tout couronner, je suis depuis quelques semaines victime d’une rébellion capillaire et je ne peux décemment pas me rendre au Theranga avec la tignasse en crise. Je vous passe les détails de la bataille féroce pour discipliner la rebelle. Et me revoilà dans le métro pour me rendre au concert de Joëlle artiste complète qui met son âme à nu en offrant des mots qui sont quelquefois véhicules de maux. L’album Mungo qu’elle présente ce soir est un album au plus près de sa vie, de ses expériences, de ses espérances. Elle y chante son village, ses parents qui ont traversé l’autre rive, son homme, sa foi. Ce sont des expressions nuancées de ses visages de femme qui s’offrent portés par une voix superbe. La voix de Joëlle n’est pas seulement belle mais en plus elle est vivante. Revenons cependant au concert.

Arrivée devant le Theranga, l’impression est singulière. Le lieu est plutôt est plutôt exigu et en longueur plutôt qu’en largeur. Sur les murs des tableaux couleur sable et pourpre donnent au lieu une impression d’ailleurs. La porte est ouverte et la voix de Joëlle Esso nous accueille alors qu’elle chante «  Dikala  » le chant qui vous accueille sur son My Space. L’impression est singulière, annonçant la chaleur et l’intimité qui seront au principe de cette belle soirée. La maîtresse des lieux le temps d’un soir a laissé la porte ouverte et sa voix vous invite à entrer dans la salle, à entrer dans son univers. Ce chant est à la fois prière et allégorie sur l’échelle de Jacob. Une échelle entre cieux et terre. Au centre de la pièce se tient Joëlle belle comme l’Afrique, qui livre cette invocation les bras ouverts «  lomea mba dikala a Sango kana o ndot’a Yakob  » (Envoie moi une échelle Père comme à Jacob dans son rêve). Elle est dans sa tenue vestimentaire à l’image de son univers musical : cosmopolite. Sa tenue vestimentaire tout comme sa musique relient l’Afrique à l’occident sans artifice. Joëlle est cosmopolite dans ses expressions, dans ses centres d’intérêt, dans l’africanité dans laquelle elle est ancrée et dans l’universalité qu’elle a su accueillir. C’est ainsi que sa musique invite naturellement de subtiles percussions et des syncopes propres au phrasé de sa terre tout en laissant entrer des sonorités d’ailleurs pour l’enrichir. La cohérence semble être le maître mot de cette femme artiste, de cette artiste femme. Joëlle au cœur de la multiplicité de ses expressions artistiques et de ses centres d’intérêts demeure cohérente. Cohérente quand elle parle de racines, de l’Afrique, du monde dans lequel elle vit, de l’histoire des hommes. Cohérente quand elle se sert de son art pour livrer un regard différent sur ce qui souvent est un tissu de poncifs. Elle travaille en ce moment sur une bande dessinée qui livre son regard sur l’enfance à l’école en Afrique, un regard loin des poncifs habituels et misérabilistes sur l’enfant d’Afrique. Elle est artiste et son art est le véhicule de ses émotions, de ses convictions et de ses évidences intimes.

101_6502.jpg image by maddyspaceUn petit haut couleur beige, un pantalon noir sublimés par sa coiffe, Joëlle chante sans micro, simplement accompagnée à la guitare par le malicieux Kristo Numpuby chanteur et musicien. Une évidente complicité les unit. Complicité née de nombreuses années de collaboration. Le tour de chant est acoustique. Derrière la chanteuse de percussions qui attendent le moment de livrer leurs sons. Une guitare, une voix, et les bras de la chanteuse ouverts vers l’autre, comme pour l’accueillir. La musique de Joëlle est à l’image de ses bras ouverts, elle vous accueille et vous enlace dans une douce étreinte entre soie et velours. Le reste de la soirée ne démentira pas cette chaleureuse impression première. Joëlle égrènera son tour de chant en échangeant avec son public, l’invitant à la complicité. Elle a la manière pour nous inviter à nous faire choristes l’espace d’un instant, ou percussionnistes en nous défiant de battre des mains sur un rythme qu’elle nous enseigne. L’absence de micro efface de fait la distance que cet instrument pourrait mettre entre un artiste et son public. Nous sommes comme sous un arbre à palabres et nous nous laissons raconter en chansons des histoires. Par petites touches la chanteuse impose son univers fait de douceur et de force. Je n’ai pas eu besoin de m’échauffer pour les rejoindre, son public et elle dans le voyage qu’ils faisaient ensemble. A peine assise, j’ai juste fermé les yeux pour me couper des bruits extérieur que je me suis retrouvée dans son univers. L’univers de Joëlle Esso on y entre et on y trouve sa place comme une évidence. C’est un univers qui distille des moments de bonheur à ceux qui s’y laissent inviter.

A suivre



Pourquoi je m’énerve ? Du sang sous leurs chaussures vernies au bal de leurs corruptions

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Amis lecteurs soyez prévenus, je suis énervée. Quand je suis énervée la cohérence n’est pas forcément ce qui structure ma pensée. C’est comme le fait de jeter sans réfléchir le flot de son débordement émotionnel sur papier, comme un peintre le ferait sur une toile. Les contours de son expression artistique ne sont pas nécessairement « ordonnés » mais le chaos apparent est ordre. Il est ordre du désordre de l’instant.  Alors souffrez de ne pas saisir discerner des contours bien dessinés à mes cogitations déambulatoires. 

Il paraît que le fait de trop souvent s’énerver est dangereux pour la santé. Aïe caramba ! Il paraît aussi qu’il est sage et salutaire de se garder des emportements paroxystiques. (Assia for me oooooooo). Je voudrais bien faire preuve de mesure dans mes énervements mais l’univers pourrait faire un effort. Il est manifeste qu’il se ligue contre moi. Qui m’en veut au point de mettre en place un tableau mondial apocalyptique sur le terrain des valeurs auxquelles je me réfère ? Mettez vous à ma place. J’ai fait preuve d’une angélique patience tandis que mister « double you » de la maison blanche (George du prénom dont il est copropriétaire avec son papa) mettait le monde dans un état sidérant. Huit ans que ça dure ! Depuis qu’il a pris les choses en main l’Irak et l’Afghanistan ne sont-ils pas devenus des havres de paix dans lesquels le modèle américain fait le bonheur des autochtones ? L’Amérique est en marche les amis. Tous aux abris ! Comme si la présence depuis huit ans de W (prononcer doubelyou) à la maison blanche ne suffisait pas à éroder les artères les plus saines, et à donner des angines blanches à des premières dames en CDD.  Foi de cholestérol, artères en danger. Au milieu d’espoirs obamaniaques voici que l’on met en orbite le pendant féminin de doubelyou, le rouge à lèvres en plus et quelques casseroles :  Sarah Palin la W.A.S.P. dans toute sa splendeur.  Et c’est qu’elle vocifère la dame de l’Alaska !  Ne comptez pas sur moi pour gloser sur l’état utérin de sa fille ou sur les addictions attribuées à son fils. En privé peut être mais en public Rire

Non c’est dame Palin telle qu’en elle même qui me sidère. Sa rhétorique, sa posture doctrinale, ses contradictions, sa défense de la vie, des armes et de la guerre, sa virulence. Le problème c’est qu’après la sidération je m’énerve.  L’imaginer devenant présidente des Etats-Unis dans deux ans à la faveur d’un accident  de vie du soldat Mc Cain. Un accident de vie présidentiel façon « aïe je suis mort. Oups j’étais vieux !  si vous voyez ce que je dire.  Une telle hypothèse transformerait mon urticaire en catastrophe cutanée post Tchernobyl. Vous imaginez cette dame à la tête de ce qui fut la plus grande puissance du monde (nostalgie quand tu nous tiens). Imaginez l’effet d’une telle pensée sur l’état de mes artères !  Déjà nous courons le risque d’avoir en novembre un président homonyme d’une marque de frites (C’est la victoire de Mc Do vous croyez ?Rire) et il faudrait en plus passer de la frite au Pittbul ! C’est où la sortie ? Je descend.  Quand je dis qu’il s’est ourdi un complot international contre la santé des artères. Mais qui veut la peau du soldat Malaïka ?  ! Un peu nombrilistes mes assertions ?  Absolument ! Et « un peu » c(est pour le moins un euphémisme. Tout le monde n’a pas eu la chance de prendre une option « centre du monde » à la naissance. Moi si. Hi hi. Clin doeil

Si la lointaine Amérique me met dans un tel état,  imaginez celui de mes nerfs face à l’état de mon Afrique. De ma chère Afrique. De la terre de mes pères. Imaginez le mauvais cholestérol qu’est pour mes artères la conscience de l’échec des espérances d’une jeunesse africaine alors qu’elle voit la caricature qu’est devenue une figure politique qui durant des décennies a représenté pour beaucoup l’intégrité, l’opposition, le changement. On tourne les yeux vers Dakar à la recherche du héros d’antan et il semble n’en rester que l’enveloppe, une coquille vide, une absence. L’ Abdoulaye Wade de nos espérances s’est perdu en route. Celui qui donnait un sens à l’opposition et une matière à l’espérance s’est perdu dans la corruption du pouvoir et dans une jouissance égotique de ce dernier qui le mue en un confiscateur progressif des libertés. Ci gît Abdoulaye…Espérances avortés, rêves abimés, colère qui gronde. Dois-je citer l’un après l’autre les gouvernants des pays d’Afrique qui la pillent et livrent ses enfants à la misère et à la désespérances ?  Je ne ferai pas la liste car citer des noms même en silence pourrait réveiller en moi des énervements plus grands. Oui, ouvrir les yeux et les oreilles suffit parfois à me mettre en mode énervé. Il faut croire que le calme que l’on me prête n’est parfois qu’une rétention de furieuses tempêtes intérieures. Mais chut ! J’ai une image à protéger moi !Cool

Je vous entends vous demander ce qui a pu déclencher un tel courroux nocturne. Figurez vous qu’au cours de mes explorations musicales sur You Tube je suis tombée sur cette vidéo :

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Je suis un peu énervée. Pas seulement parce que j’ai mauvais esprit ou parce ma mauvaise foi légendaire qui était sur le podium olympique à Beijing se manifeste une fois de plus. Oui mais ce n’est pas l’hymne national camerounais que l’on a joué. Que nenni ! Sur une marche plus élevée se tenaient Nathalie Kosciusko-Morizet (sous ministre de l’écologie) et Christine Lagarde (ministre de l’économie, des finances, des subprimes [ici j’accède en conscience à des sommets de mauvaise foiClin doeil], de la société générale, du Medef et du reste) pour leurs déclarations incroyables concernant le retour en millions d’euros de Bernard Tapie. Pourquoi je m'énerve ? Du sang sous leurs chaussures vernies au bal de leurs corruptions dans Africa ! 09. Alors l’hymne national camerounais a cédé la priorité à la marseillaise. Allons zenfants de la patriiiiiiii iyeuhhhhhhhhhhhhh. 

Donc, ce n’est pas pour faire mon mauvais esprit quoique. CoolNon que j’aie quelque chose de personnel contre le bonheur en soi. Ou contre Kabila fils, encore moins contre le bonheur de Kabila fils. Mais un peu de décence diantre ! Nous ne sommes ni à Monaco, ni à Buckingham palace. Nous sommes au coeur d’un pays au tissu social déchiré et aux vies brisées par des conflits sanglants. Alors la « publicisation » des bonheurs intimes du président  » fils de » dans un pays exsangue dont les plaies décennales tardent à cicatriser, j’ai du mal !

La starisation des politiques serait le nouvel opium de nos peuplades avides  de s’inviter virtuellement aux banquets de nantis ? Excusez moi de ne pas adhérer. Et c’est peu de le dire. Je n’ai pas payé le moindre impôt au Congo donc je ne revendique pas le moindre kopek qui aurait participé à financer ce mariage. Mais quand je regarde ces images, je me dis que la mer rouge, la mer de sang s’est ouverte pour laisser passer les tyrans, tandis que le peuple dont le sang versé a rendu rouge la mer. Pendant ce temps dans leurs palais les Bemba et Kabila ripaillaient gaiement.  Désolée de ne pas prendre part à ce grotesque banquet. Pas plus que je ne l’ai fait il y a des années ‘à celui des épousailles de Miss Sassou et monsieur Bongo, ni à celui de Paul Biya ou au au baptême ses des enfants de Paul Biya. Je refuse de prendre part de manière complaisante à je ne sais autre « événement » intime que l’on voudrait m’obliger à « partager » au prétexte que nous serions une famille. Une famille ? Mon oeil ! Okay je le concède, j’ai mauvais esprit mais le côté gnan gnan du clip et cette débauche de bonheur alors que la mère patrie pleure des larmes de sang…je ne peux pas. Déposez moi ici comme on dirait par chez moi. 

Tata Nzambe nous avons besoin de toi comme dirait Bisso na bisso. Alors aux bonheurs que je n’ai pas de mal à souhaiter durable au couple Kabila, ils font ce qu’ils veulent, je m’autorise à ne pas vouloir être instrumentalisée dans cette tentative de normalisation par l’image de situations que ne devraient jamais l’être. Kabila et madame ne sont qu’une image de cette tentative de banalisation, d’humanisation médiatique de régimes qui tiennent en captivité des populations entières. Et la mère patrie pleure des larmes de sang. Alors au clip squi précède, souffrez que je préfère me repasser le chant de Bisso na Bisso : Tata Nzambe.

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Ces « gouvernants » si l’on peut se permettre cet évident abus de langage qui représentent officiellement nos pays au banquet des nations ne me représentent pas. Ils ne représentent pas mon Afrique. Ils n’ont pas le respect de cette terre dont nous sommes issus. Ils la pillent sans vergogne alors que leurs ancêtres lui attribuaient une valeur immense. Ils versent sans retenue le sang de leurs compatriotes et dansent à leur bals de nouveaux riches, les chaussures cirées sur le sang de leurs pairs. Que de consciences mortes perdues dans des corps qui se meuvent aux bals de leurs corruptions, de leurs gabegies, de leurs crimes et de leurs prévarications. La mer rouge du sang de leurs victimes s’est ouverte sur le chemin de leurs tentations monarchiques. Et la mère patrie pleure des larmes de sang. Je n’ai rien de personnel contre ceux qui se sont mariés, mais il n’est pas question que je me laisse prendre en otage par leurs festivités médiatiques que je couverais du regard de quelque monégaste assistant aux noces qui en 1956 ont fait de Grace Kelly leur princesse.

Si au cours de vos voyages, amis lecteurs, il vous arrivait de croiser l’Afrique, de reconnaître derrière les actions coupables des satrapes locaux l’Afrique que l’on voit peu, oui mes amis si vous croisez mon Afrique, transmettez lui ce message de ma part : Je t’aime !!! Message qui est un écho de ce que lui disent bien de ses filles et fils. Dites lui qu’elle a des fils et filles qui ne la méprisent pas, des filles et fils qui la savent berceau de l’humanité et qui la respectent par delà d’évidentes indigences. Les africains corrompus ne sont pas l’Afrique. Il est des fils et fille de notre terre qui ne rêvent en aucun cas de la violer ou de la piller.

Nombreux sont ses enfants qui ne désespèrent pas de la voir tourner ces pages sinistres pour être dirigée par des personnes intègres et pour qui le rêve d’Afrique prime sur les ambitions de leurs ventres et sur leurs tentations monarchiques. Si vous la croisez mon Afrique dites lui que par ici, s’élève un murmure qui dit « mama Africa »…

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Que faites vous vendredi soir ? Dîner concert à Paris avec Joelle Esso

flyerjoelleessotheranga1.jpgHello à vous amis, connaissances, et autres passagers éphémères,

 Que faites-vous vendredi soir ? 

« Voilà une question qu’elle est indiscrète » s’exclameront de l’intérieur les esprits chagrins. Et ceux qui ont la langue de Molière châtiée diront « qu’est-ce donc que l’impertinence qui nourrit cette intrusion dans nos activités du vendredi ? ». « Hé la go, on se prend pour qui » ? « Ou bien ? »

Bref il y en a pour tous les esprits retorsRire. Mais laissons là les joutes verbales pour revenir à la raison fondatrice de ma question initiale. Je ne me sens pas de velléités  poutiniennes rassurez-vous. 

Heu on se calme la question n’a absolument pas pour but de me livrer à quelque indiscrétion, juste vous proposer quelque chose d’intéressant pour vendredi (Pfttt !). Mais quel mauvais esprit !!! Ca vous apprendra à vous laisser déborder par le mister Hyde tapi en vous.  Okay Dr Jekyll let’s get serious !

Toutes mes excuses par avance aux non franciliens mais le concert a lieu à Paris. Embarasse

Ce vendredi 19 septembre à 20 heures s’offre aux franciliens la possibilité de régaler leurs papilles gustatives tout en profitant d’un concert et de l’univers offert par Joëlle Esso artiste et chanteuse sensible aux talents multiples. 

Un dépaysement offert au cœur de Paris par les saveurs de ces « ailleurs » qui sont pour certains des « ici » fondateurs. Humm le Thiboudieune ou le Yassa qui vous propulsent sans prévenir au cœur des parfums, des saveurs des bruits de Dakar. Ah les boissons à base de gingembre ou de fruits qui poussent dans ces « là-bas » qui  nous sont « ici ». Venez et  goutez. 

Et cette ambiance qui semble vous emmener sous un arbre à palabres, dans un lieu d’échanges, de convivialité avec un artiste qui se fait le temps d’une soirée, guide de nos enchantements sensoriels. 

Et pour cette tâche Joëlle Esso est largement à la hauteur. A la hauteur de par un parcours de choriste très sollicitée et de chanteuse de plus de vingt ans. Elle est à la hauteur parce qu’elle est une artiste complète peintre, comédienne, conteuse entre autres talents qui sont l’essence de l’artiste invité sous nos arbres à palabres. Elle est à la hauteur parce qu’elle est une artiste jusqu’au bout de l’âme. 

Avec l’intelligence et le cœur que je lui connais depuis l’enfance ans, avec l’intelligence artistique qu’elle dévoile au fil des ans, je peux parier sans douter sur le bonheur que apportera cette soirée.   

Et vous savez quoi ? Pour 25€ (oh là ! On descend de ses grands chevaux et on me laisse terminer non mais !!!!). Donc je disais que pour 25€ vous aurez droit à un dîner (saveurs gustatives) une boisson offerte, le CD de l’artiste, une dédicace si vous voulez, son chaleureux sourire (elle ne sait pas ne pas sourire) et un concert en prime. Que demande le peuple ? 

Alors on est descendu de ses grands chevaux ? Rire

Alors si vendredi 19 septembre au soir vous n’êtes pas pris par une activité que vous ne pouvez différer (genre rupture de la poche des eaux et accouchement imminent) je vous encourage vivement à venir découvrir Joëlle ESSO artiste issue de mon Cameroun à moi et histoire de prouver que je ne suis pas chauvine, elle sera accompagnée à la guitare de Kristo Numpuby, un musicien et chanteur bien de chez moi que je vous ai déjà présenté sur le blog l y a plus d’un an

Le dîner spectacle à lieu le 

Vendredi 19 septembre à 20heures 

Au Théranga 

20 rues des dames paris 17 ème

Métro :  place de Clichy

En attendant, pour découvrir l’univers de Joëlle Esso, vous 

http://www.myspace.com/joelleesso 

N’hésitez pas à faire tourner l’info. Un peu de marketing viral ne fera pas de mal  à  cette artiste qui gagne à être connue. J’aime à attirer l’attention sur les artistes issus de mon lointain et si proche « chez moi ». Non par « camerounocentrisme » ou par « afrocentrisme » absurde mais simplement parce que l’air de rien la terre mère a donné naissance à bien des talents magnifiques qui méritent largement d’être mis en lumière. Alors pourquoi se gêner ?   Clin doeil

A vendredi au Theranga j’espère. 

Amitiés 

 

Que faites vous vendredi soir ? Dîner concert à Paris avec Joelle Esso dans A decouvrir a0rzzcfj

 

 

 



U2 & Bruce Springsteen : I still haven’t found what I’m looking for

Il y a des chants comme ça dont le rythme ne fait pas forcément partie de mon univers musical habituel mais qui s’imposent comme une évidence. Une évidence parce que la chanson semble avoir trouvé sa source quelque dans un endroit qui me va. Les chansons et moi c’est une histoire de coeur, d’âme de rencontre. Oui je l’avoue quelquefois mes jambes me trahissent et s’allient à mes épaules pour répondre à un rythme et voilà que je danse. Là c’est une questions de sens. Mais la chanson ne reste pas nécessairement dans ma mémoire.  En passant merci à mes jambes de n’avoir jamais cédé à la folie des Boyz band. Dans la mémoire de mes jambes pas une once de « partir un jour sans retour » ouf !!!! Clin doeilRire Bon je n’avais pas douze ans à l’époque j’avoue…

Quelque chose de la chanson de U2 trouve un écho en moi qui fait qu’elle entre dans la discothèque intérieure, celle que je porte en moi. Je ne suis pas une enfant du Rock. Hé rangez vos pierres ! Nobody’s perfect Langue. Je serais plutôt une enfant du rythm & blues, du jazz et de la soul music. Fillette de la  tamla Motown nourrie aux voix de Marvin Gaye, de Diana Ross, de Stevie Wonder ou  Smokey Robinson, telle est ma filiation musicale. Je ne vous parle même pas de Nina Simone, Otis Redding ou Sam Cooke. Et à la base, dans les fondations de mon entrée en musique, il y a les rythmes de ma terre, la musique de mon Cameroun  natal, la musique qui a inscrit en moi les percussions comme une évidence, comme un langage, comme un écho de la terre de mes pères, de la mémoire des miens.   Mais la musique, quand elle est bonne, quand elle est authentique, quand elle trouve sa source dans autre chose que des artifices surfaits, elle finit par rencontrer quelque chose de soi.  C’est ainsi que U2 et quelques autres, parfois me prennent en otage le temps de me dire que par delà le rythme qui est allogène à mes inculturations musicales il est des choses qui font que l’on se rencontre. C’est ainsi que Clapton, Springsteen et d’autres parfois me saisissent sans prévenir. Ahhhhhhhh la guitare de Clapton ! Alors je ne suis peut-être pas enfant du rock mais c’est avec bonheur que je me laisse rencontrer par certaines chansons.

Cette chanson  de U2 est un rythme entêtant de ma mémoire, écho lancinant de quêtes intérieures conscientes ou non.  Echo de mes affirmations.

J’en aime la musique, les paroles, la progression. 

J’ai aimé la rencontre entre U2 et Bruce Springsteen dont j’apprécie le grain de voix. Il y a dans son interprétation vers la fin un moment comme je les aime. Il ne dénature pas la chanson mais le temps d’une séquence, elle devient sienne.  Il y a des moments, des rencontres qui ne se reproduisent pas alors on saisit la grâce de l’instant. Deux sommités du rock pour le prix d’un. Pourquoi se priver ?Rire

http://www.dailymotion.com/video/k1OSmhK8e4oqiMeGXH

I have climbed highest mountains
I have run through the fields
Only to be with you
Only to be with you
I have run
I have crawled
I have scaled these city walls
These city walls
Only to be with you

But I still haven’t found what I’m looking for
But I still haven’t found what I’m looking for

I have kissed honey lips
Felt the healing fingertips
It burned like a fire
This burning desire

I have spoke with the tongues of angels
I have held the hand of a devil
It was warm in the night
I was cold as a stone

But I still haven’t found what I’m looking for
But I still haven’t found what I’m looking for

I believe in the Kingdom Come
When all the colors will bleed into one
Bleed into one
Well, yes I’m still running

You broke the bonds
And you loosened the chains
Carried the cross
Of all my shame
all my shame
You know I believe it

But I still haven’t found what I’m looking for
But I still haven’t found what I’m looking for
But I still haven’t found what I’m looking for



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