« Là bas » ou la destination du désespoir 29 décembre
Bonjour à vous,
J’ai eu envie de remonter ce post écrit au mois de mai et qui me tient à coeur. Pour ne pas oublier ceux dont les vies s’échouent sur des rivages loin de leurs terres, rejetés par des flots sur le chemin d’un eldorado qu’ils ne trouveront pas,victimes de la misère, victimes des passeurs mercenaires. Fils et filles d’Afrique, fuyant la misère pour trouver la mort.Triste de réalité de début du 21è siècle.
Il y a quelques mois, les journaux parlaient sans relâche de ces hommes et de ces femmes que l’on retrouvait morts ou vivants au large de l’Espagne. Il étaient en provenance d’Afrique Subsaharienne ou d’Afrique du Nord. Des immigrés clandestins qui, sur des radeaux de fortunes mettaient leur vie en danger pour atteindre un eldorado que leur ouvrirait l’Europe en passant par l’Espagne. Des corps échoués venus de pays
économiquement déclassés perçus pour certains comme des empêcheurs de mondialiser en paix. Pays dont la participation aux échanges internationaux est portion congrue, pays qu’au fil du temps certains ont appris à dédaigner, à regarder avec condescendance, voire à mépriser.
Ces gens venus d’ailleurs, échouant sur les rivages de l’Espagne sont l’image de l’une des désespérances le plus saisissantes de notre époque. Oh certes pas la plus photogénique, mais l’une des plus désespérantes.
Il y a eu un temps les rivages de l’Afrique ont vu débarquer des prédateurs niant l’humanité des fils et filles de cette terre et qui les ont arrachés à leurs villages pour les jeter dans des cales de bateau avant de les livrer comme des marchandises dont on vérifiait la dentition comme on le ferait d’une denture pour en déterminer le prix de vente. « Bestialisation » (je néologise à dessein) volontaire de l’humain pour servir des intérêts économiques et une idéologie détestable dont les relents rejaillissent ça et là dans nos sociétés post-modernes.
L’Afrique contemporaine voit ses fils et ses filles arrachés à leur terre par le désespoir, la dépossession de leur destinée, de leur droit au bonheur, exilés prétendument volontaires qui vivent loin de leur terre apprivoisant tant bien que mal leur nécessaire altérité.
Combien de fils et de filles d’Afrique, sortis de leur pays pour des raisons pratiques (compléter une formation universitaire par exemple) sont retenus à l’extérieur faute de perspectives intéressantes sur le terrain. Combien d’autres, deviennent depuis l’occident des soutiens économiques essentiels pour leurs villages et des instruments volontaires du développement du dit village, se privant ici d’une vie décente en occident pour offrir un avenir à ceux qui sont restés au pays ?
Générations désespérées par l’anémie des perspectives que leur offrent leurs pays. Une tragédie se noue sous les regards indifférents de chefs d’Etats d’opérettes, véritables proxénètes des pays qu’ils sont sensés avoir la charge de diriger et de leurs complices occidentaux. Une tragédie se noue dans des pays dans lesquels des jeunes vies se construisent avec l’idée que l’ailleurs est la seule solution, instillant la migration dans les esprits comme inexorable. Dirigeants d’Afrique, fossoyeurs des espérances des africains et dirigeants d’Europe souvent complices confortables de cette réalité de plus en plus dramatique.
On peut gloser à l’envi sur l’immigration choisie, il est désespérant d’en arriver à penser qu’il n’y a pas d’autre choix que d’émigrer, de quitter les siens, ses racines, son environnement, la terre sous laquelle reposent ses ancêtres tandis que les proxénètes de l’Afrique livrent sans respect ni vergogne les sols et les sous sols des terres d’Afrique à ceux qui la violent et l’utilisent comme une prostituée qu’on utilise et qu’on jette.
On entend parler du respect de l’environnement et du réchauffement climatique , on se donne bonne conscience à coup de slogans et d’un apparent volontarisme politique tandis que sur les routes et les pistes de pays africains des camions en grand nombre se dirigent vers des zones portuaires chargés de grosses billes de bois, témoins du nombre d’arbres qu’on arrache jour après jour. Il y a des dieux devant lesquels s’inclinent ces proxénètes et leurs complices et clients : le dollar, le pétrodollar et au fond peu importent les lendemains après eux, le déluge.
Que de morts tragiques comme ceux que l’on retrouve morts de froid dans la soute d’un avion ou broyés par les hélices d’un avion pour avoir voulu au mépris de tout bon sens atteindre cet occident, promesse d’un futur plus radieux, sans tenir compte des réalités de l’immigration clandestine dans les pays d’Europe. Se dire que pour soi, les choses se passeront mieux, seront meilleures. Et il y a ceux qui, vivant en occident, quand ils reviennent au pays donnent une image tellement idyllique de leur condition qu’ils sont de véritables VRP de la tentation migratoire, alléchant ces jeunes filles et jeunes gens, laissés pour compte de la réussite, déclassés de la société et qui refusent de se résigner à ne plus rêver.
Mais quel prix à payer quelquefois pour vivre ce rêve !!! Voyez vous mêmes :
« Quarante-cinq émigrant africains qui se dirigeaient vers les côtes espagnoles de l’archipel des Canaries sont considérés comme noyés dans deux naufrages près des côtes mauritaniennes et du Sahara occidental.
Vingt-deux personnes ont disparu après le naufrage de leur embarcation partie le mercredi 1er mars de Nouadhibou, dans l’extrême nord-ouest de la Mauritanie, avec 46 personnes à bord (25 de Guinée-Bissau, 19 de Gambie, 1 Mauritanie et 1 Malien)… » lire la suite sur : http://www.toungaranke.net/modules/smartsection/item.php?itemid=146
« Treize Africains sont morts jeudi lors de leur traversée clandestine vers l’archipel espagnol des Canaries, où affluent chaque année, au péril de leur vie, des milliers de victimes d’un trafic d’être humains organisé à partir des ports d’Afrique de l’Ouest. Les treize hommes ont été retrouvés, au large de l’île de Fuerteventura, morts de froid, dans une barque à la dérive qui transportait au total 43 personnes dont quatre ont dû être hospitalisées en raison de leur grave état d’hypothermie. »
http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=1500
Comment peuvent-ils en conscience monter sur des radeaux de fortune et risquer leurs vies dans des conditions absolument inhumaines ? Victimes d’autres prédateurs, ceux qui vendent l’espoir et leur prennent des fortunes pour embarquer dans des radeaux de fortunes.
Avant l’Afrique se voyait arracher ses enfants par des négriers, aujourd’hui ils prennent volontairement des « bateaux » dans lesquels ils sont entassés dans des conditions inhumaines espérant que « là-bas » ils rencontreront et construiront une vie digne. Derrière les vies qui « se déversent » (pour utiliser les mots de certains politiques) sur le côtes de l’Europe il y a le désespoir croissant d’un continent exsangue. Derrière ces « flots » d’immigration il y a une tragédie pour laquelle l’urgence d’un co développement n’est pas optionnel. Il y a une réflexion à mener pour que cette solution du désespoir ne soit plus. Il est urgent de repenser le développement de ce continent. On entend discourir ça et là mais si le co développement doit être géré par les « proxénètes » ceux qui n’ont aucun respect pour leurs pays et les traitent comme des prostituées alors de l’argent, des milliards d’Euros seront versés et réinvestis dans des hôtels particuliers de France et d’ailleurs aidant les chefs d’Etat à accroître « leur » patrimoine personnel tandis que les populations de plus en plus désespérées prendront des radeaux d’infortunes, véritabe pirogues de la mort, préférant risquer une mort soudaine plutôt que cette lente agonie qui est la leur et celle de leurs nations. Là-bas, destination du désespoir. Là-bas destination du déracinement . Là-bas destination de la dépossession plus ou moins grande de soi. Une actualité en chasse une autre, mais la réalité de ce désespoir demeure, loin des caméras de télévision. Il est urgent de rendre vivable leur « ici » pour diminuer la tentation du « là-bas »
Là-bas : Jean-Jacques Goldman
http://www.dailymotion.com/video/2LNlya11SWniwWY1
Pour voir des photos de ce drame humain, aller sur le lien suivant : http://www.seneweb.com/news/article/2656.php
Pour creuser le sujet :
http://www.maliweb.net/category.php?NID=18302
http://www.afrology.com/soc/immigrer.html
binicaise 23 mai
Tu as fort bien expliqué la corruption qui ronge le monde et fait que les fils et filles d’Afrique sont obligés de quitter leur pays pour un eldorado inexistant.
Aucune volonté de détroner les proxénètes, ton expression est excellente, de la part des pays qui profitent du sous sol de l’Afrique, des déclarations de bonnes intentions c’est tout.
L’aide au pays sous dévelpoppés comme cela s’appelait n’a fait qu’aider les despotes à s’enrichir.
Il faut que naisse en Afrique une génération d’hommes et de femmes qui redonnent espoir et ne cherche pas uniquement à s’enrichir personnellement.
Bonne journée Jacqueline
Dernière publication sur Binicaise : Blog en pause pour une durée indéterminée.
Titophe 23 mai
Bonjour Malaïka
Tu abordes un thème qui m’est cher, mais dont la complexité donne le vertige. Effectivement, les pays d’Afrique souffrent d’être si mal gérés alors qu’ils renferment souvent de grandes richesse. Comme le dit Aminata Traoré, « l’Afrique souffre de ses richesses ».
Mais par ou commencer? J’avoue être très sceptique sur le droit d’ingérance proné par Kouchner. Les causes sont multiples et les solutions ne doivent pas être simplistes:
- Manque de démocratie: Celà ne s’impose pas. Seuls les Africains eux-même peuvent définir les modèles de gouvernances les mieux adaptés
- Manque de moyens: L’occident a un role à jouer en proposant des programmes focalisés sur le long terme, dont l’éducation doit être le pilier. En effet, je pense que l’avenir appartient aux enfants d’aujourd’hui.
- Manque de considération: C’est certainement un facteur sur lequel l’occident peut le plus progresser. Changer l’image donnée par le tier monde en général et par l’Afrique en particulier, c’est investir pour des relations plus respectueuses demain. Celà commence par une profonde réflexion sur notre histoire commune et sur le racisme ancré chez nous, sans faire une fixation.
- Manque de cohérence nationales. C’est un point qui me semble important. Les nations Africaines sont, pour la plupart, des constructions artificielles dont les frontières datent de la conférence de Vienne à la fin du 19eme siècle (je ne suis pas certain de ce que je dis). Bref, ce découpage absurde ne reflète pas la réalité et la diversité des peuples d’Afrique. Le challenge est énorme, car sans cohérence dans ces nations, je ne vois pas comment la démocratie peut s’installer. Tu es Camerounaise et tu comprends certainement que le sentiment d’appartenance au peuple Camerounais d’un Aoussa et d’un Ewondo est bien moins fort que celui d’être avant tout Peul ou Bantou.
… La liste est longue et de réels talents, de réels leaders, sont nécessaires. Ils ne peuvent venir que d’Afrique.
Néanmoins, une chance existe: les femmes. C’est peut-être par elles qu’il faudrait commencer.
elisabeth 23 mai
Cela me désespère car il n’y a pas de bonheur possible pour ces personnes, leur vie est malheureusement dictée par les politiques.
estelle 23 mai
Bonjour malaika tres poignant ce temoignage ,tu as tout dis il faut revoir leur vecu chez eux à ces clandestins afin qu’ils ne tentent plus l’impossible
merci pour cet article engage et j’espère que certaines personnes cliqueront sur certains de tes liens
bon mercredi
Malaïka 23 mai
Réponse à Jacqueline,
Ils sont nés ces fils et filles d’Afrique qui ne sont pas contaminés par cette corruption là. Il y en a de nombreux en Afrique mais ils sont pour beaucoup écrasés par un système immonde et tentaculaire. Il y en a d’autres en « exil » condamnés à l’ailleurs pour survivre à défaut de vivre. Loin de leur terre…
Réponse à Titophe,
Merci pour ton intervention. Je touve ton analyse pertinente à plusieurs points de vues, il y en a d’autres sur lesquels je suis plus nuancée. Si je suis d’accord avec le constat de l’évidente hérésie du déccoupage des frontières, ce fait posé on ne peut pas faire grand chose, sinon faire avec. Un autre redécoupage ne serait pas possible sans bain de sang. Cette artificialité génère des contradictions d’adhésion et de sentiments d’appartenance mais les corriger sans ouvrir à un bain de sang je ne vois pas comment. Il va falloir faire avec ce qui nous est donné et avancer. Après des logiques transnationales pacifiées pourront se construire. Mais aujourd’hui elles pourraient attiser des rivalités inter ethniques sous jacentes. C’est compliqué…
Le point que tu évoques sur le manque de considération est absolument fondamental. Merci de l’avoir souligné.
Amicalement
Malaïka
Malaïka 23 mai
Réponse à Elissabeth,
Imagine mon désespoir…
Réponse à Estelle,
Merci pour ta réception de cet article qui jailli de moi comme un cri dans la nuit.
Bonne fin de journée
natureinsolite 24 mai
puisque tout le monde a tout dit et que les analyses sont très pertinentes… j’ajouterais juste que j’aime tes coups de gueule, toujours instructifs, justes et clairvoyants: l’intelligence du coeur qui se mouille face à l’hypocrisie générale et au spectre du pouvoir.
combien de temps encore verrons-nous ces tragédies!?
bisous malaïka. marie.
Malaïka 24 mai
Réponse à Marie,
Merci d’avoir pris le temps de lire et d’entendre ce coup de gueule. Combien de temps encore ? Cette question parfois me hante. Bisous et bonne nuit Marie
Titophe 24 mai
Je te recommande la lecture de cet article que je trouve remarquable.
Am 24 mai
Tu te souviens peut-être de ce bout de poême que j’ai écrit il y a peu: « Enfant solitaire qui voudrait découvrir ce que l’horizon cache jalousement
Contrées civilisées, terres promises aux promesses éloquentes,
Dévorant les innocences et l’humanité pour entretenir l’image… »
Ton texte explique ce à quoi je pensais en écrivant… Le monde actuel joue la statue des 3 singes, c’est désolant………………….
Malaïka 24 mai
Réponse à Am,
« Le monde actuel joue la statue des 3 singes, c’est désolant…………………. »
Que dire de plus ? L’image que tu donnes est très belle, très parlante, douloureusement parlante.
Bises à toi
katara 29 décembre
J’ai beaucoup aimé ton article Malaika (si le terme aimé est appropprié à un sujet aussi grave…) Disons plutôt qu’il m’a interpelé et heurté en même temps même si j’en connaissais en partie déjà le contenu; Il faut en parler.
Je t’embrasse, bonne journée.
Amalia 29 décembre
Bonjour,
Ce que tu décris a la justesse de celle qui connait bien le sujet et y a longuement réfléchi.
Pourtant pour moi qui ne suis jamais allée en là-bas, l’Afrique c’est pas seulement cette situation tragique. Ce sont aussi des miracles d’ingéniosité dans la vie de tous les jours pour pouvoir y arriver, une générosité dont peu d’occidentaux sont capables pour aider ceux qui sont restés au pays. Connais-tu beaucoup d’occidentaux capables de rouler sur des vélos en bois et de sourire quand même? En connais-tu beaucoup qui se privent par devoir, pour pouvoir aider d’autres?
Beaucoup d’occidentaux vont en Afrique pour y chercher le courage qu’ils n’ont pas et bien d’autres choses. Je pense notamment à des artistes dans l’école dans laquelle je travaille qui ont besoin d’aller en Afrique le plus souvent possible.
chamade1000 29 décembre
Bonjour
Ceci me touche particulièrement, car il y a à peine une semaine, on me parlait d’une île paradisiaque dont j’ai oublié le nom. Un île de rêves où on vient en vacance, mais malheureusement on découvre des cadavres, car elle n’est pas loin de l’Afrique et beaucoup de personnes embarquent clandestinement pour y venir trouver un peu de bonheur, mais malheureusement beaucoup trouvent la mort. C’est terrible qu’à notre époque soi disant civilisée, de telles horreurs se passent encore.
Il y a tant de riches, tant de personnes qui ont trop beaucoup trop. On se sent tellement écoeurés par ces situations. Surtout qu’on ne sait rien faire. Les « grands » de tous les pays ne pensent qu’à eux. Ceci est intolérable
Je ne sais pas trouver les mots pour dire ma peine
Je me sens si mal en voyant tout cela
Bonne journée
Francine
Dernière publication sur Mes émotions : A cette enfant que j'étais °°°°°
monétoile 29 décembre
Ton article prend aux tripes.. on oublie trop souvent ses personnes qui rêvent d’une vie meilleure, qui cherche à fuir la misère, et tout cela au détriment de leur propre vie.. c’est triste!! Je ne vais pas répéter ce que les autres ont si bien dit ma belle, mais merci pour cet article.. En espérant que 2008 soit meilleur pour tous, je t’envoie de gros bisous
mamapasta 5 janvier
l’Afrique est riche, même très riche de phosphate, gaz, pétrole , diamants, bois et j’en passe, beaucoup plus de richesses par habitant que le Japon, et pourtant ce sont les habitants du Japon qui sont florissants, pourquoi??? Il y a beaucoup d’africains très diplômés qui travaillent ailleurs qu’en Afrique, qui ne retournent pas là bas pour créer des entreprises, je ne suis pas une lectrice assidue de » jeune Afrique » mais il semble que entreprendre soit possible malgré les gouvernements peu fiables……J’ai parfois l’impression que les Africains ne croient pas en leurs capacités à réussir chez eux ! ( et je constate que des pays émergeant comme la Chine ne se privent pas de ratisser les dernières richesses de ce continent sans s’impliquer dans le développement des populations)
Et , pour finir, j’en ai marre que notre système de santé français tourne grâce aux médecins africains alors que l’Afrique manque de médecins !
tchitchi 16 septembre
Bonsoir, Malaîka,
Je ne cesserai de m’étonner de nos similitudes!
Je n’ai plus rien à ajouter sur ce désespoir des hara-kiris africains qui se jettent dans le ventre de l’Atlantique en espérant atteindre un elodrado factice…Ventre vide n’a pas d’oreilles… iI faut un sacré désespoir pour se lacérer le ventre et y fourrer des mirages occidentaux…Ce thème me désespère. J’en cris de désespoir moi aussi, dans mes écrits…Nous autres africains, sommes hélas, souvent des voix qui crient dans le désert…La plupart des gens passent devant nous, les oreilles bouchées par des écouteurs qui diffusent la musique de l’indifférence généralisée…
Excuse-moi, je m’enflamme mais je suis d’humeur jusqu’au-boutiste ce soir…
Allez, je te fais des bisous, en te félicitant pour la nième fois sur ton écriture…
Amicalement,
Tchitchi, ou Lucie, c’est comme tu veux..