Une congolaise s’immole par le feu au Luxembourg 14 décembre
Toutes les nuances du gris semblent s’être donné rendez-vous dans ce ciel des Ardennes. Un chien vautré dans un champ humide surveille les corneilles perchées sur un fil barbelé. Il monte la garde devant le panneau retourné qui marque la frontière avec la Belgique. On accède à Oberwampach par une route étroite.
Le bourg ne compte qu’une centaine de maisons – grosses fermes d’antan et demeures à tourelles de nouveaux riches, blotties dans une vallée dont la quiétude n’avait plus été troublée depuis la bataille autour de Bastogne, la ville belge toute proche, en 1944. Au-dessus du village, les pales de trois éoliennes battent l’air.
Leur chuintement n’étouffe pas de pleurs : à Oberwampach, on ne pleure pas pour la famille Delvaux-Mufu Mpia.
Mardi 5 octobre, Maggy Mufu Mpia, une quadragénaire belgo-congolaise, mère de trois enfants, a troublé la vie paisible de sa patrie d’adoption. Elle s’est arrosée d’essence en plein cœur de la capitale, Luxembourg, avant de craquer une allumette.
Des photographes présents par hasard ont saisi l’image de la jeune femme en feu, hurlant sa douleur. Olivier Delvaux a tenté d’intervenir mais Maggy, transportée à Metz, est morte quelques jours plus tard. Elle voulait, affirmait-elle, dénoncer les tracasseries administratives dont sa famille était l’objet et le racisme dont ses enfants étaient les victimes.
A l’arrière de son garage Citroën d’Oberwampach, dans un bureau aux murs jaune et vert, M. Delvaux se prend la tête entre les mains. ‘Je me reproche de n’avoir pas vu son désespoir, mais j’aurais fait la même chose qu’elle. Aujourd’hui, je préférerais être mort, mais il y a mes trois enfants…’
Ce petit homme fluet, marqué pas la fatigue et la douleur, ne sait plus comment raconter son histoire. Sa voix puissante résonne et tonne, s’adoucissant seulement pour évoquer la visite que lui a rendue la Grande-Duchesse Maria Teresa. Il pense que beaucoup d’autres autorités de ce pays ont ‘tout fait pour le ruiner’ et conduire sa femme au désespoir.
PRÉTENDUE PSYCHOLOGUE
Le couple habitait Bruxelles avant que le mari, ingénieur, décroche un travail à Luxembourg, en 1997. L’installation se déroule sans souci particulier mais les enfants du couple connaissent leurs premières difficultés à l’école.
A Ettelbrück, un garçon se fait traiter de ‘sale Noir’ et on l’interroge sur l’étrange couleur de sa peau de métis. La petite fille est parfois ‘oubliée’ sur le bord de la route par le car de ramassage et, une autre fois, reste coincée dans la porte de sortie tandis que le chauffeur poursuit son chemin.
La maman s’insurge quand on veut placer ses enfants dans les classes les plus faibles, sous prétexte qu’ils parlent mal l’allemand, la deuxième langue du pays. ‘Un jour, une prétendue psychologue nous a lancé violemment : ‘Il est hors de question de donner plus de chance à votre fille qu’à un Luxembourgeois ! », raconte Olivier Delvaux. Sa femme finira par trouver un emploi de bibliothécaire mais se serait vite rendu compte que son salaire se situait sous le minimum légal.
Le couple décide alors de s’installer à son compte et de mobiliser ses économies par reprendre un garage, à Oberwampach. L’affaire compte quelques ouvriers, semble rentable et devrait permettre au mari de la transformer en un petit centre commercial. Il compte sur l’aide des banques et des pouvoirs publics, qui offrent des primes à l’installation. Mais les diverses autorisations requises se feront attendre. Olivier doit fermer le garage pendant plusieurs mois, perdant au passage la concession Citroën, reprise par un concurrent.
A plusieurs reprises, le couple tentera de faire fléchir l’administration. En vain, affirme M. Delvaux. C’est alors que sa femme, dépeinte comme tolérante et soucieuse d’équité, aurait mûri le projet d’une action d’éclat. Son mari affirme que, jusqu’au dernier moment, il a cru qu’elle voulait enflammer des couvertures devant un ministère.
Le 5 octobre, alors que la police avait été discrètement alertée mais attendait Maggy à un autre endroit de la ville, elle s’est immolée.
Voulait-elle vraiment mourir ? La police garde un doute et devait entendre M. Delvaux de nouveau, mardi 19 octobre. Soit la veille de l’enterrement de Maggy, qui a été retardé : il aura fallu des jours et des jours pour que les pompes funèbres disposent des documents nécessaires à l’inhumation.
Les autorités luxembourgeoises ont, entre-temps, lancé plusieurs enquêtes, judiciaire, scolaire et au ministère des classes moyennes. Un peu tard, sans doute. A Oberwampach, trois enfants n’aspirent plus qu’à fuir le ‘paisible’ Grand-Duché et préfèrent ne pas regarder les photos dans les journaux.
Jean-Pierre Stroobants/ Le Monde
vink 14 décembre
Que de souffrances cette femme et sa famille ont dû endurer pour arriver à un geste aussi extrême. C’est vraiment terrible ce genre d’histoire.
Je n’ose même pas imaginer ce qu’elle a dû endurer. C’est incroyablement violent. Merci pour ta visite.
fulele 14 décembre
Cette histoire ma laissé sans voix lorsque je l’ai apprise.
Voilà que de nouveau je la découvre sur ton blog et j’ai peine à décrire le sentiment qui m’anime. Cette femme aurait pu être ma mère, c’est terrible.
Accepter l’autre telle qu’il est avec sa spécificité est si difficile que ça?
On dit qui voyage ne peut être raciste. Et pourtant moi avant que je ne voyage jamais je n’ai eu un sentiment de haine envers l’homme blanc.
C’est ici en Europe que j’ai découvert le racisme. euh! pardon subi le racisme. Et dire que certains d’entre eux osent prétendre qu’ils nous ont apporté la connaissance de l’amour de l’autre à travers le livre où il est écrit « aime ton prochain… » quand je pense que c’est au nom de ce principe que nous les avons reçu eux qui venaient pour nous déporter vers leur terre afin de nous réduire en esclavage.
bon j’arrête car je m’égard.
Qu’elle repose en paix et que cette même paix apaise l’esprit de ses enfants.
Bonjour Fulele,
. Aimer mon prochain et ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu’on me fasse sont parmi les moteurs et les fondations essentielles de ma vie. Cet apport m’est précieux même si plusieurs l’ont instrumentalisé à des fins détestables. Et quand bien même certains des porteurs du message avaient des mains couvertes de sang, je ne renie pas le message qui fonde ma vie et mon espérance. Je ne renie pas le livre parce que le porteur est indigne. 
Je comprends que l’on se sente profondément touché par ce drame. Je comprends que l’on s’indigne face à des actes qui peuvent conduire à ce désespoir absolu. Qu’une personne s’inflige un tel tourment physique révèle des souffrances et des désespoirs inimaginables. Mais je ne veux pas aller au delà de ce drame j’ai juste envie de montrer à quelle extrémité peuvent pousser des actes répétitifs d’exclusion. Je n’imagine pas la peine et le chagrin des siens. Si la mise en lumière ici de ce drame aidait à faire réfléchir celui qui seerait tenté de dire le mot, « le mot de trop ? » à celui qui vient d’ailleurs… Si cela pouvait éclairer sur les déflagrations intimes que peuvent causer la « légereté » des mots et des actes, alors ce blog aurait fait oeuvre utile. Je ne voudrais pas instrumentaliser la vie d’une femme qui a aimé épousé et eu des enfants avec une personne différente. Ce couple a su dépasser des barrières que d’autres ne savent dépasser. Puisse celui qui a perdu sa bien aimée trouver la consolation. Pour ce qui est du livre dont tu parles, il se trouve qu’il est le pédagogue majeur de mes capacités d’aimer
Comme toi j’appelle la paix dans le coeur de ses enfants, de son époux, des siens.
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inero 15 décembre
Bonjour Malaika
Quel monde d’égoïste ou nous vivons , peut importe la couleur du malheur ; mais ceux qui en profite sur le dos des autres , qui compte les sous sur leur malheur me dégoute , chacun dans sa voiture avec sa clim, nous regardons dehors par la vitre de la voiture sans jamais rien voir , et surtout nous donnons au ordinateur le pouvoir de dépouiller , et tuer les gens chez eux dans leur famille, nous avons bonne conscience comme cela , c’est la machine qui a tout fait , mais il n’y a pas un seul être humain pour l’arrêter, de tout ceux qui accorde plus importance a leur repas de midi qu’a la misère autour d’eux ou celle que crée le ordinateur.
Dégouter de voir cela , quel acte courageux , une grande personne cette Dame , encore un être humain qui disparais , que Dieu l’acceille a son sein et protege sa famille .
bises mon amie Malaika
Marc
Bonjour Marc,
Merci pour ta visite, ça faisait un long moment.
Oui nous avons besoin d’ouvrir nos regards sur ceux qui nous entourent et ne pas être indifférents à de tels drames. Peut être que le coup d’éclat désespéré de cette dame aura aidé quelques uns à ouvrir les yeux ? Je l’espère tout au moins.
Amitiés et bises à toi.
Minipoucine 15 décembre
Cela me laisse tout simplement sans voix… Cette dame, ses enfants son mari…Quelles souffrances ont-ils dû enduré pour en arriver à un tel acte, si désespéré…C’est terrible tout simplement. Toutes mes pensées vont vers elle afin qu’elle repose en paix et vers sa famille bien évidemment…
Belle journée à toi!bises
Comme je te comprends. Je me suis fait la même réflexion. Bises
fulele 15 décembre
Tu as raison malaika!
(sourire)
Milla 15 décembre
STUPEFIANT! je répondrai ceci à Fulele, même en étant blanc et née ici, on peut découvrir le racisme, c’est néanmoins ce que je ressens et me n’éprouve que nausée persistante…
Il faut se dire que nous sommes entrés dans l’ère ou la présentation et le comportement priment à la qualité et la compétence des individus, j’en entends tellement autour de moi que je pense un jour finir par fuir le genre humain tant sa haine est destructrice. Je ne comprends de ce désastre, que tant que nous sommes sujet à ce qui nous est exterieur, cet extérieur morbide, notre paix intérieure n’en sera que bouleversée, pour combien de temps encore, allez savoir ?
bises et amitiés à toi Malaika et les autres
Allez savoir…
Devant de telles choses le désespoir quant au genre humain tend à croître. La paix intérieure dans le monde que tu décris est une chose essentielle pour pouvoir résister, résister à la violence, à la haine, à la nausée.
Merci pour ton commentaire Milla.
Gros bisous
Noah Norman 15 décembre
Il n’y a pas longtemps que j’aie terminé la lecture d’un livre d’Adam Hotschild – « Le fantômes du roi Léopold, un Holocauste oublié » qu’un ami m’a conseillé de lire.
Hier, à ma première lecture de ce billet, j’avoue ne pas avoir trouvé ne fut-ce que trois mots pour faire un commentaire et je suis, là, dans la même situation.
De désespoir, elle s’était faite flamme…
Puisse cette flamme rendre la vue à tous ces aveugles, ces borgnes et tous ceux qui ferment les yeux pour ne rien voir…
Une pensée pour tous ceux qui ont péri dans les incendies d’hôtels à Paris…
Puisse cette Dame reposer en paix, là où elle est, et veiller sur sa petite famille.
Bises, Malaïka
« De désespoir, elle s’était faite flamme…
Puisse cette flamme rendre la vue à tous ces aveugles, ces borgnes et tous ceux qui ferment les yeux pour ne rien voir… »
Merci Noah. Bisous
maatmamuse 16 décembre
Racisme, ce feu qui me glace et me fait froid au dos.
Racisme source d’un holocauste oublié.
Souffrances que je n’ose imaginer,
et que le recul m’invite à taire, par respect pour la victime.
Pauvre Femme!
Que jaillira t’il de ses cendres?
l’oubli, une prise de conscience?
Quel acte courageux, en réponse à une extrème exclusion.
sans voix nous sommes tous, et cela s’entend et se lis.
A défaut de se faire entendre des sourds, elle a brillé telle une étoile.
Mais combien d’aveugles diront n’avoir rien vu?
Etre né quelque part et vouloir être quelque part devient un tort.
« Etre né quelque part,Pour celui qui est né, C’est toujours un hasard »,
Mais être mort quelque part pour celui qui est mort est-ce toujours un hasard?
Elle nous a laissé ce repère, pour ne pas qu’on se perde,
Ne l’oublions pas pour qu’elle repose en paix.
Merci pour ce beau texte.
Eddy 16 décembre
Tout comme Fulele, c’est en Europe que j’ai «découvert» que j’étais noir. J’y ai également découvert toute la panoplie du raciste. Oh la plupart du temps, l’agression est psychologique:
-le regard haineux du mec ou de la dame qui ne te connais ni d’Adam ni d’Eve mais qui estime que tu vaux pas mieux qu’une bête immonde,
- l’employée qui feint de n’avoir pas entendu ta question, ou mm de t’avoir pas vu,
- l’enfant de 4ans environ qui crie en te montrant du doigt « un nègre, un nègre, un nègre », sous l’oeil amusé des adultes qui regardent la scène et du père qui continue de lire son journal comme si de rien n’était,
- le policier qui te demande en feuilletant ton passeport ce que ca fait d’être descendu de son arbre et sorti de sa jungle, «ça doit le dépayser le bamboula, non?», et ses collègues de rigoler grassement du bon mot.
- le proprio qui au moment de commencer la visite de l’appartement te fait poireauter 1h avant de te dire finalement, que c’est pris.
etc, etc.
Le plus sournois ce sont pas les aggressions physiques en elle-même, mais ces petits mots, ces petites remarques, ces petits regards, ces petites attitudes, où l’air de rien comme ca en passant, on te fait savoir que t’es loin d’être un être humain.
Résultat des courses, t’as des mecs qui sont obligés de clamer qu’ils sont fiers d’etre noirs (black & I am; proud), comme s’ils y étaient pour quelque chose.
Et bien sûr tu as aussi les autres, qui rasent les murs et qui ont honte de la couleur de leur peau.
Bonsoir Eddy,
Merci pour ton intervention. Oui les violences psychologiques comme celles que tu décris, subies jour après jour peuvent déstructurer un être et le conduire au bord de la rupture. J’aime beaucoup la fin de ton commentaire parce qu’elle illustre bien les zones refuges psychologiques dans lesquelles se parquent les exclus. C’est dramatique. Ah la la, il y a du boulot les amis !
Eddy 17 décembre
J’ai failli oublier la boutade qui revient une fois sur trois: « Oh si ca ne vous convient pas, personne ne vous retient ». Quand j’entends ce genre d’inepties, après avoir bien rigolé, trois remarques me viennent tout de suite à l’esprit:
a- où qu’iront les antillais (pour la France), ou bien ceux des îles britanniques (UK), ceux de surinam (Pays-Bas), etc… Faut-il rappeller que ces gens sont citoyens qui francais, qui britanniques, qui neerlandais, ainsi malmenés dans leur propre pays?
b- depuis quand guérit-on une fièvre en éloignant le thermomètre? C’est quand même pitoyable d’en arriver là.
c- de plus, même à l’étranger nos racistes ne perdent pas leurs bonnes manières. Avez-vous déjà jeté un coup d’oeil sur les résultats de Lepen en Afrique? Faites-le, c’est assez instructif.
Et à ceux qui ne le savaient pas, il y’a des groupements boers en Afrique du Sud qui ont gardé intacte leur haine du noir et prônent le retour à l’apartheid. Loool eh oui. Quand j’en ai parlé à un pote l’autre jour, son kebab lui est resté calé en travers de la gorge, parce qu’il avait oublié de macher. Je ne donne pas de liens, mais une ‘tite recherche avec les bons mots clés sur le net, et vous tomberez sur leurs sites et forums de discussion.
Donc même en partant, ca ne resoudra pas le problème, car ca ne nous mettra pas à l’abri d’actes racistes.
La fameuse boutade dont tu parles est un arbre qui en effet cache une forêt de bêtise. Merci pour la pertinence de ton commentaire. Hé oui aussi étrange que ça puisse paraître aux humains dotés d’un minimum de bon sens, il est des êtres qui demeurent irrémédiablement attachés au racisme et à une vision du monde par le prisme du mépris, de la haine, de la peur, de l’infériorisation de l’autre. Incroyable n’est-ce pas ? Mais tristement vrai ! Les chantres du retour en Apartheid en sont un exemple patent.
monétoile 19 décembre
Un grand bravo pour ce blog, il est super vraiment… ce texte m’a donné la chair de poule.. ça fait froid dans le dos
un bisou a toi
je reviendrais
Merci d’être passée. Jai apprécié mon passage sur ton blog. Bises et à bientôt
Catherine 20 décembre
C’est vraiment terrible, je ne sais pas quoi dire… une grosse pensée pour sa famille…
natureinsolite 20 décembre
je suis tellement bouleversée par ce que je viens de lire… que je ne sais plus quoi dire. cela ne devrait pas être… quelle désespérance… quelle douleur…
je suis si attristée par la méchanceté, par le racisme, par tellement de choses… et à l’approche de noël, c’est encore plus difficile à accepter un tel monde!
marie.
arnaguedon 10 janvier
je viens de voir, de lire…je reste sans mots.
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tchitchi 23 septembre
C’est atroce…Je ne connaissais pas l’histoire…Les histoires de racisme dépassent mon entendement…C’est ahurissant de voir comment dans les petites bourgades reculées le racisme peut-être flagrant…Je suis trop triste de la bêtise humaine. Car le cruauté qui émane du racisme est de la basse ignorance alimentée par des apriori révoltants…
pas d’accord 10 octobre
C’est fatiguant, ces propos tendancieux, ces généralisations. Oui, le racisme existe, au Luxembourg comme ailleurs, en Europe comme en Afrique et comme partout ailleurs. La peur de l’autre, l’incompréhension, le désintérêt, et la bêtise humaine simplement. Un drame est arrivé, c’est vrai. Mais tous les autres blacks, ceux qui sont heureux chez nous, et j’en connais personnellement, qui en parle ici? Personne. Oberwampach n’est pas le lieu le plus éclairé et libéral du monde? Bravo, quelle perspicacité sociologique. Et à Houtsiplou, c’est mieux? Cet article à 2 balles n’est pas digne du Monde diplo. Il regorge d’a-prioris et d’informations non vérifiées, sinon d’une méconnaissance éclatante du Luxembourg tout court. P.ex. que veut dire M. Stroobants en disant que l’allemand est la deuxième langue du pays? Derrière le français peut-être? Le français et l’allemand sont à titres égaux les langues officielles du pays (sans oublier la langue nationale, le luxembourgeois). Les étrangers qui ont des déficits en allemand sont orientés dans des classes spéciales adaptées, favorisant l’apprentissage de celle-ci, car l’absence de connaissances d’allemand est un handicap de taille sur le marché de l’emploi luxembourgeois. Et cela n’a rien à voir avec la couleur de la peau. Je vous invite à venir visiter la ville de Luxembourg, et vous verrez qu’il y a un nombre considérable de blacks (beaucoup de capverdiens p.ex) qui vivent très bien chez nous, et qui gagnent bien leur vie ici, n’en déplaise à ceux qui ne veulent voir que le contraire. Ou mieux, venez pour la fête de la musique ou la fête nationale, et vous verrez, comme moi, blancs et noirs danser ensemble dans les rues et faire la fête.
Malaïka 10 octobre
Réponse à pas d’accord,
Je comprends que l’on puisse en avoir ras le bol de voir son pays caricaturé par des raccourcis et des faisceaux d’à priori. Merci de prendre la parole pour le dire. Merci de refuser que l’on enferme votre pays dans une caricature suite à un drame. Le drame n’en a pas moins eu lieu. Il aura fallu au moins une lecture désespérée des faits pour en arriver là n’est-ce pas ?
De mon point de vue quitte à verser dans le poncif, il y a davantage de nombreuses nuances de gris dans les situations que de noir ou de blanc. Mais parfois on croise le « noir » de l’abomination, de la douleur, de la détresse, du racisme, de la méchanceté, de la corruption etc et d’autres fois bienheureuses on croise cette fraternité qui s’affranchit des à priori et autres bonté, honnêteté et que sais-je encore…
Pour avoir posé cet acte extrême cette femme aura croisé du « noir », de cet « noir » qui coupe les ailes de l’espérance.
Le racisme est malheureusement un fléau aussi largement distribué sur la planète que la sottise.Il n’est ni l’apanage d’un continent ni celui d’une couleur de peau. Pourquoi le racisme occidental est il davantage stigmatisé et perçu comme révoltant? Probablement parce qu’au de l’histoire il s’est construit sur un sentiment de supériorité et de domination voire d’asservissement de l’autre avec son corollaire la traite des noirs. Il avait en plus les moyens économiques de ses coercitions, affirmant par ses actions son point de vue sur l’autre. Dans l’inconscient collectif ce racisme là porte de fait une double violence. Y a t-il des blancs racistes ? Oui ! Y a t-il des noirs racistes ? Oui ! Etc.
Le racisme nécessite une vigilance de tous les instants. J’essaie d’exercer cette vigilance face à l’histoire, face au quotidien, etc.
Je ne connais pas le Luxembourg et ne peux vous répondre sur les points que vous contestez dans cet article sûrement à raison. Et qui sait si un jour je ne découvrirai pas votre pays en gardant dans la pensée le regard que vous lui portez pour le regarder.
Il faut de temps et du travail pour que de part et d’autre un travail soit fait pour d’une part accepter la tentation raciste que nous portons chacun, travailler dessus et la dépasser.
Mais je vous remercie de nous éclairer. Qui parle des « blacks » qui se sentent bien chez vous ? Personne… Mais vous vous avez choisi d’en parler, de le dire, et c’est déjà ça. C’est l’histoire du train qui arrive en retard par rapport au 99 qui arrivent à l’heure dont on ne parle pas. Ce n’est pas un sujet médiatique porteur de toute évidence, de même que celui des étrangers qui sortent des caricatures médiatiques de la délinquance, de l’indigence, de l’échec etc. Nous en sommes tous là. A nous d’inventer au quotidien des passerelles qui au fil du temps feront tomber les murs d’incompréhension et de bêtise entre cultures, races et différences.
Danser ensemble à une fête peut être un début, parfois une illusion, une bulle passagère comme en France en 1998.
Il y aurait tant à dire n’est-ce pas
Merci pour votre commentaire. A bientôt ?
Malaïka
tchitchi 10 octobre
@ Pas d’accord:
Excuse-moi ma Malaïka d’être moins dilpomate que toi!
Non mais, Monsieur Pas D’accord qui prétend que les deux articles du Monde Diplomatique ne sont pas objectifs se prend pour qui au juste? L’unique détenteur de la vérité? Le racisme existe peut-être dans tous les pays du monde. Mais il est plus répandu en Occident. On arrivera pas à effacer d’un seul commentaire une vérité qui a des siècles! Le Luxembourg, je connais bien. Et le racisme n’y est pas une fable! J’ai passé un mois la-bas. Je sais ce dont je parle, il y a bien une un regard de l’autre, qui comme dans certains petits villages en Alsace vous ramène à des siècles en arrière! Arrêtez plutôt vous-même d’idéaliser le Luxembourg pour mieux occulter un drame qui, sans doute, dérange votre petite tranquillité d’esprit!
Excuse-moi, Malaïka. Si tu ne publies pas ce commentaire, je comprendrais, mais faut pas non plus laisser ces gens raconter des bêtises, des poncifs à deux balles tout en prétendant que c’est nous qui jouons aux victimes! C’est trop fort ça!
Tchitchi, mode NRV.
Malaïka 10 octobre
Réponse à Tchitchi,
et de le dire. Pas d’accord a le droit d’avoir un point de vue différent du tien sur le Luxembourg. Il n’a pas la même vision que les journalistes de son pays pour les raisons que tu énonces et peut être pour d’autres. Son appréhension des autres et ses lectures des faits peuvent être différentes. Tu as un mois d’avance sur mois sur le Luxembourg, je ne saurais contester avec toi. Mais un mois ça me semble court pour généraliser par delà un ressenti. Même si je conçois qu’un mois vécu au cœur de racisme au quotidien a des extensions éternelles. Une dizaine de jours dans un village de la somme a laissé en moi des traces durables. 
Mais tu as le droit de t’énerver
Le racisme est équitablement répandu sur la planète de mon point de vue, chez l’occidental, chez l’asiate, chez l’africain etc mais je persiste à penser que celui de l’occidental parce qu’il s’est doublé d’une infériorisation de l’autre convertie parfois en système politique (Apartheid ?, les USA d’il y a moins d’un siècle etc…) a marqué les esprits et inscrit durablement des pensées racistes dans les esprits.
Je ne le dis pas par diplomatie mais j’essaie de comprendre et de débusquer en moi toute tentation raciste même en réaction à celui que je croise dans mon quotidien.
Je me laisse inspirer par ceux qui ont fait face à son visage odieux et qui ont dépassé la tentation de l’exclusion en retour pour dépasser mes colères de l’instant face au visage odieux du racisme et les sublimer :
http://dipitadidia.unblog.fr/2007/10/11/hommage-a-un-homme-que-jadmire-martin-luther-king-jr/
http://dipitadidia.unblog.fr/2007/10/12/combattre-pour-la-dignite-de-lhumain-le-combat-permanent-de-nelson-rolihaha-mandela/
Ps : qui a dit que pas d’accord est un monsieur ? hi hi
tchitchi 10 octobre
Pour moi, le racisme est plus répandu en Occident pour des raisons historiques qui ne risquent hélas pas d’estomper…Que ce soit en Europe comme aux États unis le racisme a des bases très profondes qui ne sont pas dues qu’à l’ignorance…. Il y a des apriori historiques acceptés, voire récupérés par des gens. je le répète les petites bourgades européennes sont remplies de bas racisme et de suspicion contre les Noirs. J’ai passé du temps, l’été, à travailler dans divers petits villages d’Allemagne, d’Alsace, Luxembourg et Belgique, le constat est le même partout.
Bon, je suis jusqu’au-boutiste mais bon, je me soigne aussi ( hihihi). Ok je vais jeter un coup d’œil à ces liens ce soir;
Grosses bises.
Malaïka 10 octobre
« Il y a des apriori historiques acceptés, voire récupérés par des gens. »
C’est si vrai Tchitchi… C’est intégré dans le mode de pensée et de fonctionnement à cause de l’histoire et de systèmes politiques construits sur une pensée raciste. Le discours de Dakar en est un visage.
Mon questionnement est dans la quantification. Et si celui d’ailleurs avait seulement eu moins d’espace d’expression, moins de tribunes ou moins de temps pour éclore ?
Ce sont les pousses même infime que je combats au quotidien. Mais je déambule souvent c’est bien connu. Merci pour ton commentaire.
Bisous
tchitchi 10 octobre
C’est moi qui te remercie pour cette petite pause éristique, ça fait du bien…quelque fois… Bises.
pas d’accord 24 octobre
@ Malaïka
@ tchitchi
Merci Malaïka pour avoir pris mes quelques lignes au sérieux. Tchitchi est d’un autre avis, mais c’est bien son droit. Je dirais toutefois ceci: passer un mois dans une ou deux petites bourgades d’un pays ne permet pas de dire qu’on le connaît bien, et encore moins de généraliser au sujet de l’accueil que ses habitants réservent aux gens de couleur. Je ne veux pas mettre en doute les éventuelles mauvaises expériences que Tchitchi a pu faire, mais il faut rester prudent dans ses jugements. D’ailleurs je ne suis pas du genre à avoir une petite tranquilité d’esprit, au contraire je suis d’un esprit plutôt critique voire belliqueux s’il le faut. Et je n’ai nullement l’intention d’occulter le drame du suicide de Mme Mufu Mpia, je veux simplement NUANCER.
Comme je disais la dernière fois, le racisme existe PARTOUT. C’est un fléau qu’il faut éradiquer, mais de grâce, qu’on arrête de dire que les blancs sont les seuls qui sont ‘touchés’ et que tous les autres sont automatiquement bons. Pour avoir vécu pendant des années au quartier dit ‘Matonge’ à Bruxelles je peux raconter une histoire ou deux sur le racisme des Africains envers d’autres ethnies, voire entre eux-mêmes. Leur dédain et leur haine raciale n’ont rien à envier à celle des blancs.
Pour dire à tchitchi que le racisme existe au Luxembourg et que je le sais : il y a un mois ou deux j’étais dans un resto et il y avait une fête de mariage ce soir-là, et une grande partie des invités étaient des blacks. L’ambiance était très festive et joyeuse. Mais par hasard j’ai entendu le dialogue d’un vieux couple à une table voisine. En effet ils étaient en train de s’énerver sur ces ‘nègres’. Des vieux cons frustrés…
Mais pour dire aussi à tchitchi que je connais mon pays un peu mieux que ça, et surtout d’une autre manière : j’ai un ami de peau foncée, d’origine capverdienne, qui a pris la nationalité luxembourgeoise et qui est aujourd’hui fonctionnaire cadre dans le Ministère des affaires étrangères. Il gagne sa vie mieux que moi et pour autant que je sache, il n’a jamais eu de problèmes majeurs liés à ses origines. Ou l’ami d’enfance d’une copine, qui est black et dont la famille était pauvre à l’époque : aujourd’hui il est médecin. Puis savez-vous qu’une des présentatrices télé les plus appréciées ici est une sympathique jeune fille noire du nom de Monica Semedo ? (une véritable beauté… allez vérifier sur Internet). Ce que je veux dire, c’est que le tableau est beaucoup plus nuancé que cet article du Monde veut le faire croire. Nous avons une situation linguistique et culturelle complexe ici, et il faudrait prendre le temps de la comprendre avant d’écrire des accusations faciles dans un sujet qu’on ne maîtrise pas.
Pour finir, je confirme : je suis un ‘monsieur’. Et quelque chose me dit que Malaïka et Tchitchi n’en sont pas…
P-ê je me trompe aussi…
Paix.
tchitchi 24 octobre
@Pasd’accord…Les choses étant mises au clair…heu…êtes-vous célibataire? J’ai suis polyandre voyez-vous, je fais un casting pour mon 765e mari…
pas d’accord 7 novembre
@tchitchi
Non, je suis déjà vendu.
Bonne chance pour le casting!
PS: vive Obama!
Me Undesired 11 novembre
The white man is a devil and many of them make many devils.Believe me,I would easily advocate for the extinction of the white man if not for the fear of God.These people are absolutely wicked.wicked to the core.