Quand le nouvel ordre avance : un visage haïssable de l’Amérique 26 octobre
Il y a des jours durant lesquels l’écrit devient l’écho de nos cris, de nos indignations, des moments qui nous choquent. La fin de l’année dernière a vu un moment qui m’a pour le moins indignée et pour le moins abasourdie. Et au début de l’année 2007 j’ai écrit le billet qui suit.
Parfois il semble que le bon sens qui est abondamment répandu dans les demeures des plus humbles s’absente sans vergogne de celles des puissant, et encore plus de ceux qui ont des fantasmes de toute puissance. Récemment j’ai entendu dire que le président du monde, pardon des USA s’apprêtait à attaquer l’Iran. Il mettrait tout en oeuvre pour que l’offensive soit lancée rapidement. Je me trompe où ce monsieur est en fin de mandat. J’ai loupé un épisode ou le bourbier Irakien est loin d’être fini ? Le bon sens serait-il inversement proportionnel au fantasme de toute puissance ? Ou alors les sommets exonéreraient-ils nos dirigeants du bon sens élémentaire ? On parle de faire des tests d’ADN pour réguler l’immigration via le contrôle du regrouepement familial. Mais tant qu’à lever le tabou majeur du secret le plus intime qui est notre carte génétique ne serait-il pas urgent de faire une batterie de tests ADN et tests psychiatriques compris avant de donner à un humain les codes pour la bombe atomique et lui permettre d’être le chef des armées de nos pays ? Il paraît qu’Adolf le Nazi était fou. Ca calme non ? C’est juste mon bon sens de l’humble moi-même qui s’exprime.
Toute plaisanterie mise à part monsieur Bush ne cesse de me sidérer. Qui peut imaginer le chaos que génèrerait une autre guerre dans cette partie du monde ? Il est plus confortable apparemment de se préparer à augmenter le désordre mondial en dégageant pour cela des sommes astronomiques plutôt que de trouver le moyen de réguler les désordres internes aux USA ou de ratifier un protocole de Kyoto qui ferait du bien à la planète. Le visage de l’Amérique qu’offre monsieur Bush est un visage qui n’appelle pas ma sympathie. Mais de quoi je me mêle du fin fond de ma case me direz-vous. Il se trouve que ma case est située dans un village qui se trouve être la planète. Bonne lecture à vous.
Amitiés
L’année 2006 s’est terminée sur une note sinistre. La diffusion de l’image d’un homme qui va mourir exécuté par pendaison. Comme la géopolitique a des illogismes qui me surprennent cet homme a été exécuté le jour de l’Aïd-el-kébir, jour du sacrifice, date très importante pour les musulmans.
Un bon sens très élémentaire j’en conviens me disait que l’on ne ferait tout de même pas l’erreur de procéder à l’exécution de cet homme à cette date là !, Ne serait-ce qu’intuitivement je me disais que ce serait une erreur, voire une faute. Et bien entendu, défiant tout bons sens élémentaire Saddam Hussein a été exécuté un jour très chargé symboliquement et très investi affectivement. Mais quelle idée n’est-ce pas ?
Permettez-moi un jeu de mot sans finesse mais le choix d’exécuter la sentence de mort contre Saddam Hussein ce jour là me laisse tout simplement« Bush bée ». Je ne comprends pas que ce qui semble relever du bon sens échappe à la diplomatie américaine. Cette méconnaissance de tout ce qui extérieur à ses frontières est consternante. Comment pouvait-on ne pas anticiper, au Pentagone et ailleurs que cette précipitation à exécuter l’ancien ami devenu l’ennemi à abattre et le paravent facile pour masquer les échecs Afghans, allait générer des tensions dans les pays limitrophes et que le choix de la date de mise à mort allait choquer la sensibilité des musulmans ? Comment pouvait-on ne pas anticiper le fait qu’exécuter cet homme ce jour si particulier ce serait prendre le risque de donner à celui qui allait mourir une dimension sacrificielle ? Je n’ai pas la prétention de connaître, comprendre ou même de lire les enjeux de cette région du monde mais mon sens commun me dit que c’était couru d’avance. Les réactions passionnelles des foules en Jordanie, en Libye, en Irak et ailleurs démontrent que le contexte de l’exécution, la manière dont aurait visiblement été traité l’homme qui allait mourir, et le choix malheureux du jour de l’exécution ont donné à celui dont on s’est débarrassé une dimension pérenne. On a tué un homme on a posé les fondations de la construction d’un mythe. Quelle victoire n’est-ce pas ? Et l’ordre mondial avance.
De vous à moi, il est clair que je n’avais aucune sympathie pour celui qui a été exécuté, mais j’ai une aversion pour la peine de mort. Philosophiquement je ne puis y adhérer. Je sais que les circonstances peuvent pousser, et pourraient me pousser à une surinflation émotionnelle qui m’inclinerait vers ce que j’exècre et en cela j’espère que le système dans lequel je vivrais aura aboli la peine de mort. Car je ne peux adhérer philosophiquement à la peine de mort.
Quand l’Amérique exporte et s’ingénie à imposer son modèle. Quand l’Amérique vient en libératrice des peuples tous aux abris. Nombreux sont ceux qui se rappellent du mensonge d’Etat et même trans-étatique sur les armes de destruction massives portées par un Colin Powell sans conviction à l’ONU. Il a raconté depuis l’embarras de sa mémoire par rapport à cette manipulation consciente de l’opinion américaine traumatisée certes par les ondes de choc du séisme du 11 septembre 2001. Quand l’Amérique veut établir ce nouvel ordre mondial (fondé sémantiquement sur la sphère internationale par un autre George Bush dans les années 90) nous pouvons craindre le pire. Qui se souvient du débarquement du nouvel ordre mondial en Somalie ? Attention les dégâts ! Et de l’établissement de la démocratie que nous devons à l’Amérique en Afghanistan,il n’y a qu’à voir la paix et la concorde qui y règnent n’est-ce pas ? Et voici que le nouvel ordre des « Bushmen » se fonde sur la pendaison médiatique d’un homme et est affirmée comme une action qui fera avancer la démocratie en Irak par l’administration Bush.
Quand le nouvel ordre arrive, attention le désordre !
Nous avons vu l’expression du nouvel ordre exporté par l’Amérique conquérante dans toute sa subtilité dans les images avilissantes nous venant de la prison d’Abou Graib. Nous avons vu les zones de non droit au large de Cuba dans lesquelles des « prisonniers de guerre » sont livrés aux interrogatoires des geôliers qui confinent à la torture.
Tant qu’on torture loin de la bonne conscience de la « housewife » américaine qui prépare ses cookies à sa progéniture et entretient sa maison pour le bonheur des siens. Tant que la « bien pensance » américaine n’est pas bousculée, tant que la laideur est loin des yeux des fils d’Amérique. Tant que les actions de violence et de sauvagerie se déroulent au Vietnam et que le sauvage c’est l’autre qu’on va civiliser. Tant que le sang versé à Guantanamo ne souille pas les murs maisons tranquilles des banlieues américaines, il n’y a pas de problème. Tant que la force américaine déployée flatte la virilité du mâle américain. Tant que l’on se ferme les yeux pour justifier l’injustifiable etc. Et voici que des images d’Abou Graïb montrent les fils et les filles d’Amérique se livrant à des actes infâmes sur des humains réduits à un avilissement qui heurte les consciences. L’Amérique ordonne le monde torturant hors de ses frontières. On ne va pas salir la terre conquise par ceux qui sont arrivés par le Mayflower !
Et le nouvel ordre avance, humiliant, avilissant celui qu’on considère comme un ennemi et lui déniant sa participation à la condition humaine. Tandis qu’on l’expose dans un aspect physique et ou émotionnel qui lui dénie toute humanité apparente, il est facile de détourner celui qui le regarde de l’identification qu’il pourrait avoir avec celui que l’on avilit sous ses yeux. En humiliant l’humain, c’est l’humanité que l’Amérique humilie. Le nouvel ordre avance, l’Amérique exporte la démocratie, mais ça et là se lèvent de sourdes révoltes qui annoncent des désordres sanglants. Et les victimes jonchent les sols des nations « libérées » par la nation qui s’est donné une mission messianique : celle d’unifier le monde sous un ordre unique, le sien. L’Amérique de Bush avance prétendant établir de force un ordre qui ne marche pas tant que ça dans ses propres frontières et le désordre avance et le chaos s’installe. De nombreux pays de divers continents aspirent à la démocratie, mais par pitié que l’Amérique ne les aide pas à y arriver.