Pour toutes ces raisons…

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En passant tout à l’heure sur le blog de Susie http://susie.unblog.fr/2007/07/30/je-te-promets/ j’ai trouvé une photo que j’ai trouvée fort belle et qui accompaganit un texte qui vaut le détour. La vue de cette photo (une étreinte entre deux animaux dissemblables un primate et un chien que vous pouvez voir en cliquant sur le lien ci-dessus) m’a inspiré un texte que j’ai eu envie d’envoyer à ceux qui font partie de mon univers, que j’aime et apprécie. L’une des choses que ma vie m’a aidée à apprendre c’est d’oser dépasser les murs de la pudeur des sentiments pour dire tant qu’il est temps à ceux qui comptent pour moi  ce qu’ils représentent.

Je ne me lance pas dans une séance de strip tease émotionnel mais je laisse ces mots juste pour que ceux qui comptent pour moi et qui passent par ici les saisissent simpement parce qu’ils se seront reconnus. Je dépose une parcelle de mon coeur ici pour vous prêter mes mots en toute simplicité afin que, si des fois vous vouliez le faire vous puissiez vous en servir, vous en inspirer, les adapter, vous les approprier pour dire pendant qu’il est temps à ceux qui compent ce qu’ils représentent.

Merci à Susie pour cette photo sur son blog qui a été l’impulsion de mon inspiration et je suis heureuse d’avoir pu dire ces mots à ma tribu de coeur.

« Il n’est pas indispensable d’être identiques pour s’aimer, pas plus qu’il n’est  obligatoire de se ressembler pour se comprendre. Il n’est pas nécessaire d’avoir les mêmes pensées pour  trouver des raisons de communiquer.

Ce qui est capital, à mes yeux tout au moins, c’est de faire le chemin pour trouver l’autre dans sa vérité. C’est de respecter l’autre dans ce qu’il est, dans ses différences et même dans ses indifférences. Et les petites manies qui pourraient irriter les laisser à leur place de petite manies sachant qu’elles aussi font de l’autre cet autre qui, pris dans son ensemble, vaut la peine d’être rencontré. Parler la même langue n’est pas indispensable si l’on a découvert le plus beau des langages : celui du cœur, de l’amour, du don, de l’écoute et du pardon.

Pour ce que nous avons en commun et pour ce en quoi nous différons j’ai eu envie, inspirée par cette photo de dire à toi qui est dans ma vie : pour tout ce que tu es avec tes qualités et avec tes défauts je t’apprécie.

Pour les rires et les sourires que je te dois, en dépit des contrariétés et des peines peut être, pour tout ce que nous avons un instant partagé je suis heureuse de te dire que, faisant la somme de tout, je n’ai pas besoin que tu sois autre pour t’apprécier pleinement. Merci d’avoir une part dans mon univers…  « 

Amitiés à tous et bonne fin de journée

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A la rencontre de la voix magnifique de Maya Azucena

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J’aime les artistes qui ont de la personnalité et un unvvers dans lequel ils vous invitent. Je vous laisse découvrir celui de Maya Azucena qui allie à la fois jeunesse et maturité. Son interprétation de la première chanson me laisse pour le coup sans voix.

 Halleluyah

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Warrior

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 Too Much

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Satisfy what I’m yearning

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 Vous pouvez écouter sa magnique voix et rencontrer son univers sur son site internet. Ce ne sont pas juste de courts extraits mais quatre belles plages musicales. Je suis sous le charme… et vous ?

http://www.mayaazucena.com/ 

ou

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=47740166



La clé

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C’est sous une pluie d’étoiles, à en croire sa mémoire qu’elle lui avait confiée la plus précieuse des clés. Elle trouvait romantique du haut de ses seize ans de lui remettre une clé dans un geste symbolique qui représenterait l’accès au plus précieux des biens qu’elle possédait. Elle était solennelle alors qu’ils cheminaient sur le sentier étroit qui menait vers le mas dans lequel elle vivait.. En lui tendant la clé elle lui dit avec gravité qu’il avait désormais la seule clé qui ouvrait le royaume de son cœur.

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Avait il réalisé la force de l’instant ou avait elle été seule à croire ce qui avait été chimère ? 

Il avait un sourire qui savait rassurer la jeune fille qu’elle était, la femme en devenir. Dans ses yeux elle voyait des promesses d’un futur qui lui laissaient penser que son précieux trésor serait bien à l’abri chez cet être délicat. Il serait sans douter celui qui saurait prendre soin du cœur qu’elle lui confiait. Il avait pris la clé, un peu embarrassé, elle avait pris sa gêne pour de l’émotion face à un moment vécu comme solennel.  Elle avait de beaux rêves, il en avait aussi mais leurs rêves les portaient vers des lieux opposés. Elle rêvait de « toujours », de serments éternels, il rêvait de voyages, de découvrir le monde. Quand ils se s’étaient quittés elle le savait ailleurs, même s’il s’efforçait de ne pas la blesser.  Le cœur adolescent se croyait condamné à ne jamais guérir du chagrin que de ses seize ans d’alors croyaient éternel. C’est sous une pluie de larmes qu’elle a repris la clé se promettant alors de toujours la garder. 

Elle garderait scellées les portes de son cœur, même si elle se privait comme le disait sa mère de moments de bonheurs inscrits dans son futur. Elle n’aimerait plus jamais promettait-elle avec foi et elle avait tenu jusqu’à ce que l’amour traverse les barrières qu’elle avait érigées tout autour de son cœur.. 

En dépit des promesses faites au cœur du chagrin elle a laissé son cœur la porter vers l’amour, prenant le risque d’aimer et aussi de souffrir. Elle a connu des peines et rencontré des joies mais son cœur ne s’est plus fermé à double tour. 

Un fauteuil à bascule sur une véranda, elle referme le journal qu’elle tenait à seize ans, dont s’est échappée une toute petite clé qui a ouvert la porte de ses souvenirs. Les souvenirs des toujours et des jamais d’alors lui semblent à la fois touchants et dérisoires. Les mèches blanches qui s’échappent de son chignon aussi bien que les rides qui écrivent sa vie sur son doux visage témoignent que le temps a passé depuis que la jeune fille de seize ans qu’elle était s’était persuadée que sa vie désormais serait vallée de larmes. 

En entendant un pas qui lui est familier sur son visage se pose le plus beau des sourires. Les visage ridé qui lui rend son sourire accélère le cœur de ses soixante deux ans. Il y a sur le visage de l’homme qui vient vers elle le témoignage d’une vie vécue l’un avec l’autre. Le pli qu’il a au front elle l’a vu s’installer quand il était âgé d’à peine cinquante ans. Il a accompagné d’un regard des plus tendres ses inquiétudes de femme qui voyait s’installer ça et là sur ses traits des sillons qu’elle vivait comme des offenses à sa beauté qui, sans un bruit à ses yeux, la quittait peu à peu. Elle connaît par cœur son visage et son corps, et il pourrait la peindre avec les yeux bandés.  Ils ont leurs habitudes comme le thé de quatre heures ou la partie d’échec le soir au coin du feu. Dans un accord tacite elle sait que comme toujours il la laissera gagner tout en se donnant l’air bougon du mauvais perdant. Et le soir dans leur lit elle se ferait câline prétexte pour effacer sa fausse contrariété. C’était un mercredi, c’était leur mercredi, une journée parsemée de galets bien précis, un jour qui résumait des années partagées, années durant lesquelles les bonheurs avaient eu le dessus sur les peines.   

En quittant son fauteuil elle va vers la poubelle et laisse tomber la clé et le sourire aux lèvres rejoint celui qui vient. Celui à qui jamais elle n’a remis de clé, est celui qui pourtant, depuis quarante années est sans contestation le souverain de son cœur.

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Kirk Franklin : He reigns !

Voici un chant qui me donne la pêche, allume une étincelle d’espérance dans les moments sombres, amplifie l’éclat des étoiles dans les moments plus lumineux. Ce sont les chants qui font faire de l’aérobic à ma foi. de l’aérobic à la foi ? Kezako ?!? Clin doeil Ca muscle, ça rend plus fortes les pousses de foi en moi.

Et aussi bizarre qu ça puisse paraître, la taille des muscles de la foi n’est pas inversement proportionnelle à celle du cerveau. On pourrait donc croire et penser ? Diantre c’est la révolution !!! Rire

http://www.dailymotion.com/video/2fWb1j0GVzmiKiq2R



Kirk Franklin : « Let it go » un encouragement au pardon

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Quand on a des débuts de vie chaotiques il n’est pas aisé de trouver le chemin du pardon et de la résilience pour avancer. Le témoignage de Kirk Franklin qui a trouvé dans la foi la voie du pardon à ses parents qui ont blessé ses premiers pas dans la vie et de fait sa vie tout court me touche. Merci à lui pour ce témoignage puissant.

 

Apprendre à laisser aller ceux qui nous blessent, les libérer des prisons d’amertume et de non pardon dans lesquels nous les tenons en captivité n’est pas aisé quand l’on est encore blessé et que l’on subit encore les conséquences des actes de ceux qui nous ont blessé. C’est possible je le sais, c’est un chemin sur lequel j’apprends à marcher sans attendre que l’on mérite le pardon pour le donner. C’est un chemin que je découvre incroyablement porteur de liberté.

 

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My momma gave me up when I was four years old
She didn’t destroy my body, but she killed my soul
Now it’s cold ’cause I’m sleepin in my back seat
I understand the spirit’s willing, but my flesh is weak
(Let him speak) Let me speak
I never had a chance to dream
ten years old and findin love in dirty magazines
Ms. December you remember, I bought ya twice
Now I’m thirty plus and still payin the price

 

Had a sister that I barely knew
Kinda got separated by the age of two
Same momma different daddy so we couldn’t fake it
I saw my sister’s daddy beat her in the tub naked
Take it serious the demons in a man’s mind
The same man on rape charges now he’s doin’ time
Crack followed him and like daddy prison thirteen years
Haven’t seen her I guess she’s traded tears for fears

 

Shout, Shout,
Let it all out
These are the things I can do without
So come on,
I’m talkin’ to you
So Come on

 

Sex was how I made it through
Without someone to teach you love, what else is there to do?
See where I’m from they call you gay, say you ain’t a man
Show them you ain’t no punk
Get all the girls you can
A simple plan that still haunts me now today
Back to seventeen and got a baby on the way
No GED, all I see is failure in my eyes
If you listening and remember I apologize

 

I was raised falling in the church
Made mistakes and heard the Lord’s calling in the church
After service in the parking lot getting high
Wanted to be accepted so bad I was willing to die
Even tried to tell the Pastor, but he couldn’t see
Years of low self-esteem and insecurities
Church taught me how to shout and how to speak in tongues
But preacher, teach me how to live now when the tongue is done, help me

 

Shout, Shout, Let it all out
These are the things I can do without
So come on
I’m talking to you
So come on

 

See I, See I
I just wanna let it go, just wanna let it go, just let it go

 

Jesus please on my knees can’t You hear me crying
You said to put it in Your hands and Lord I’m really trying
You wasn’t lying when You said You reap what you sow
Like that night momma died, it’s hard to let it go
You adopted me, cared for me, changed my name
But I cursed at you, lied to you, left you pain
It’s not strange I can still see it in my head
To know for hours you were lying there in that bed
If you’re listening to this record
If it’s day or night
If you momma is still living, treat your momma right
Don’t be like me and let that moment slip away
And be careful ’cause you can’t take back what you say
To my real momma if you’re listening I’m letting it go
To my father, I forgive you, ’cause you didn’t know
That the pain was the preparation for my destiny
And one more thing Lord let my son be a better man than me

 

Shout, Shout, Let it all out
These are the things I can do without
So come on
I’m talking to you
So come on



Michel Serrault a discrètement quitté la scène

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Un visage dont la place dans la mémoire du cinéma n’est pas usurpée. Du burlesque au grave le génie d’un acteur incroyable se manifestait. Je ne peux dire pourquoi mais dans les silences qui se glissaient entre ses mots et ses interventions burlesques, il laissait affleurer, à mes yeux du moins un homme de bien. Personne n’est indispensable et c’est probablement vrai, mais il est vrai aussi que personne n’est remplaçable.

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 Un acteur habité par un talent qui confinait au génie.

 

 

 

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R.E.S.PE.CT.

 



Il n’est pas venu

romantik.jpg picture by maddyspace

Dans le vide le regard perdu 

Découvrir qu’il n’est pas venu 

Toute sa vie l’avoir attendu 

Cette rencontre l’avoir vécue 

Bien des fois par l’imaginaire 

Elle est au midi de sa vie 

Et tous ses rêves sont enfouis 

Sous des monceaux de désespoir 

Sous de nombreux rêves avortés 

Insuccès de ses espérances 

Fausses couches de rêves de mère 

L’enfant voulu n’est pas venu 

A jamais scellées ses entrailles  
 

 tristessebis.jpg image by maddyspace

 Sur ses joues coule de la rosée 

Le soir venu quand elle s’endort 

Et celui qui s’endort près d’elle 

Même s’il l’aime au plus fort 

N’a pas su apaiser l’angoisse 

Guérir de l’opprobre les morsures

Parfois elle se découvre haineuse 

Ne supportant pas sa tendresse 

Elle voudrait qu’il dise sa colère 

Face à ses échecs maternels 

Alors comme prise de folie 

Elle lui rend la vie intenable 

Voulant l’obliger à partir 

Avant que son coeur ne la quitte 

Le temps et l’espoir ont passé 

Elle n’a plus qu’une seule envie 

Dans un profond sommeil sombrer

De ceux qui oublient de penser 

Les rêves qui viennent à elle la nuit 

Lui offrent des entrailles remplies 

Dans ses songes elle est une mère 

Et les aurores la désespèrent  

Son regard totalement perdu 

L’est d’avoir tellement attendu 

Celui qui ne la rend plus mère 

Qu’au coeur de son maginaire 

Un frais matin du mois d’avril 

Elle sent sa raison en péril 

Elle sait qu’il est temps de fermer 

La porte d’espoir en prison muée 

Elle se saisit d’une main tendue 

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Celle de son homme tant négligé 

Pour réapprendre à être femme 

Toutes ses peines apprivoiser 

Accepter enfin de guérir 

Le printemps apprendre à accueillir 

Tandis qu’au loin à l’horizon 

Se profile une solution 

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Casting Crowns : Your love in extravagant

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J’aime découvrir des chants qui disent mieux que mes mots ne sauraient le faire le chant de mon coeur. Merci à Casting Crowns.

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 Your love is extravagant
Your friendship, it is intimate
I feel like moving to the rhythm of Your grace
Your fragrance is intoxicating in our secret place
Your love is extravagant

Chorus:
Spread wide in the arms of Christ is the love that covers sin
No greater love have I ever known You considered me a friend
Capture my heart again

Spread wide in the arms of Christ is the love that covers sin
No greater love have I ever known; You considered me a friend

Capture my heart again
Your love is extravagant
Your friendship, it is intimate

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Casting Crowns : I’ll praise You in this storm

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I was sure by now,God, that You would have reached down
and wiped our tears away,
stepped in and saved the day.
But once again, I say amen
and it’s still raining
as the thunder rolls
I barely hear You whisper through the rain,
« I’m with you »
and as Your mercy falls
I raise my hands and praise
the God who gives and takes away.
Chorus:
And I’ll praise you in this storm
and I will lift my hands
for You are who You are
no matter where I am
and every tear I’ve cried
You hold in your hand
You never left my side
and though my heart is torn
I will praise You in this storm
I remember when I stumbled in the wind
You heard my cry to You
and raised me up again
my strength is almost gone how can I carry on
if I can’t find You
and as the thunder rolls
I barely hear You whisper through the rain
« I’m with you »
and as Your mercy falls
I raise my hands and praise
the God who gives and takes away
Chorus

I lift my eyes unto the hills
where does my help come from?
My help comes from the Lord, the maker of heaven and earth
I lift my eyes unto the hills
where does my help come from?
My help comes from the Lord, the maker of heaven and earth

Chorus



La femme du marin

endormiedansleau.jpg picture by maddyspaceDebout à la fenêtre la femme du marin regarde l’horizon comme chaque matin. Son angoisse considère le ciel au bleu lointain et une question résonne entêtante et cruelle. Viendra t-il aujourd’hui celui qu’elle chérit et que parfois pourtant elle se prend à haïr. Le bruit qui remonte de l’infinie bleutée lui rappelle toutes les fois où elle l’ attendu. Son homme n’annonçait pas le jour de son retour les montres et autres pendules détestables objets étaient à ses yeux bleus une prison et des chaînes. La liberté de l’homme était de refuser de céder à la folie du temps où tout s’agite. La mer était l’endroit où il était chez lui. Les pieds sur la terre, il concédait à la courtoisie dans les rapports humains d’accorder aux horaires une quelconque importance. Mais au milieu de la grande bleue le temps se suspendait il était en accord avec les éléments et avec la belle bleue. Quand sous ses yeux la mer entamait un ballet sur une musique unique qui reléguerait Mozart à un compositeur de musique d’ascenseur l’homme fermait les yeux s’unissant à la mer dans une sensation d’absolue liberté. Parfois la mer coquine laissait naître en son cœur la plus belle des vagues qui mourait contre lui. Et quand il en sentait la fraîcheur sur son visage goûtant le sel unique des saveurs oubliées, sa mémoire entamait un voyage nostalgique où un petit garçon de dix ans à peine regardait son papa, les étoiles dans les yeux qui d’une main assurée pilotait son navire. L’enfant émerveillé écoutait son héros lui raconter avec une passion fulgurante la relation unique qu’il avait à la mer. Quand il aurait seize ans, lui promettait son père ils feraient tous les deux le tour de toute la terre en voguant sur la mer. Il n’avait pas douze ans quand le regard voilé par ses larmes d’orphelin il promettait au père qui dormait dans la mer de faire le tour du monde en voguant sur la mer. Debout sur le pont le marin aux yeux clairs se persuadait d’être en communion parfaite avec le père absent. Il ne pourrait jamais renoncer à la mer, ce serait renoncer à son seul lien au père.

La femme du marin, debout à sa fenêtre, comme bien d’autres matins regarde par la fenêtre. Alors qu’à l’horizon elle ne voit rien venir écho ironique d’Anne ou de Pénélope sa mémoire la ramène au temps de la rencontre.

Jeune fille de la ville, des rêves plein la tête, elle avait rencontré un marin aux yeux clairs.

Cédant ses espérances à l’encre de son regard elle l’avait suivi le cœur plein de confiance. Rêvant d’une vie vécue dans clair de ses yeux Dans ses nombreuses valises elle avait emporté la certitude folle d’un bonheur éternel. Promesses dans des yeux clairs, promesses dans des bras forts, promesses dans des sourires, promesses dans des silences. Il avait des silences d’une grande profondeur des silences dans lesquels elle lisait des promesses qu’il ne lui faisait pas. Malentendu fondateur d’une relation qui pour elle s’était faite de rires puis de larmes, de larmes et de rires, de larmes et moins de rires. Le cœur serré la femme du marin réalisait que les larmes avaient vaincu les rires. Au début la mer qui coulait de ses yeux n’était pas perceptible de son marin d’amour. Mais les larmes avançaient prenant tellement de place que leur sel comme du fiel sapait les fondations de son roman d’amour.

Car l’amour aux yeux clairs avait une maîtresse qui régnait sans partage sur son cœur de marin. A chacun des appels de l’amante exigeante son amour aux yeux clairs répondait prestement. A peine quelques mois après l’installation dans leur petite maison la femme du marin avait réalisé qu’elle avait tout quitté pour une place de seconde.

Il était tout pour elle mais lui avait la mer. Elle n’avait son amour qu’une partie de l’année. La mer était pour lui un amour absolu, une maîtresse souveraine à l’amour redoutable. La moitié d’une année et quelquefois davantage la vie de son amour se déroulait au large. La mort de son sourire et sa mélancolie risquaient de prolonger l’envie de son amour de rester avec l’autre.

Enivré du silence et des flots déchaînés goûtant le sel sublime apporté par la mer, son amour aux yeux clairs ne pensait pas à elle du moins le pensait t-elle. A cette pensée soudaine, la femme se prit à le haïr. Le haïr de l’avoir à son monde arrachée pour la laisser toute seule la moitié de l’année. Le haïr de l’avoir, rendue si dépendante qu’elle n’imagine pas un instant le quitter pour revenir à ce qu’elle est au fond pour retrouver celle qui depuis quelques temps, commence à lui manquer.

Elle sait qu’à son retour il sera merveilleux et qu’entre deux silences dans lesquels il s’absente il lui offrirait des bonheurs sublimes. Elle sait que comme toujours, chaque instant passé lui sera enchanteur mais la morsure de l’absence qui nécessairement se profilerait viendrait altérer des moments qui avant tutoyaient tout ce qu’elle pouvait nommer bonheur.

Au fil du temps qui passe même quand il est à elle, c’est elle par la pensée qui s’absente dans la peine. Elle anticipe déjà la douleur de l’absence, Quand l’amour aux yeux clairs retrouvera le large. Et plus le temps avance plus elle sent que la mer a trouvé le chemin jusqu’à la terre ferme, cette autre est entrée dans son foyer et c’est elle qui par ses peurs, jalousies et frustrations l’a laissée pénétrer dans leur intimité. Les séjours sur la terre de son amour marin sont entachés depuis par le goût de cendres qu’elle a à la bouche et par la hantise du moment de son absence. Le présent s’efface pour laisser place à l’anticipation des douleurs du futur.

 

Debout à la fenêtre, la femme du marin sait qu’il est plus que temps au péril de son cœur, de quitter celui qui depuis bien des années a été sa raison de vivre et d’aimer. A cette pensée soudain se lève par la fenêtre un vent qui la touchant, fait frissonner son être. Par anthropomorphisme ou par déraison elle se sent narguée par la rivale détestée. Elle pense au détriment de toute forme de raison que sa rivale sait qu’elle a gagné la guerre. Debout à la fenêtre la femme du marin dans un geste de détresse se venge de la rivale en crachant dans la mer. Elle crache son mépris comme elle l’aurait fait face à une femme qui se serait tenue entre son homme et elle. Avec une rivale humaine, elle aurait pu lutter, mais avec cette étendue informe et infinie seul son geste symbolique pouvait la soulager. Elle ne pouvait se battre avec cette rivale, la femme du marin, ne savait pas nager et pour tout couronner la femme du marin avait le mal de mer.

Et voici qu’à la porte soudain résonne un pas, elle croit que c’est le sien et son cœur s’accélère. Elle se tourne vers lui prenant l’air nonchalant. Elle veut le regarder, regarder son visage, s’imprégner de ses traits avant de le quitter. Elle anticipe avec le cœur très douloureux la peine que déjà,elle sait devoir lui faire. Elle essaie de plaquer un sourire fragile sur son visage de femme qui va bientôt partir.

Il se trouve qu’un visage paré de gravité lui annonce sans un mot la terrible nouvelle. Ce qu’elle appréhendait sans vouloir se le dire est écrit sur les traits de sa plus proche voisine. La funeste maîtresse lui a pris son amour elle a enfin gagné enlaçant de ses flots le corps de son amour pour une dernière danse, une funeste sarabande.

La femme du marin au cœur du désarroi sait qu’elle emportera pour toute l’éternité la douleur d’un amour qu’elle aura perdu. Inachevé du temps où elle le vivait, inachevé parce qu’elle en a perdu l’âme.

L’amour inachevé disparu dans la mer, elle a perdu son cœur qui repose avec lui dans une tombe aquatique

Demain elle va jeter une rose à la mer pour lui dire son amour comme elle le faisait à l’aube de leur histoire quand elle jetait des roses rouges à la mer demandant au courant de les porter vers lui. Demain elle jetterait un bouquet de roses rouges pour lui dire son amour, pour lui dire sa douleur, pour lui dire que l’absence qui s’ouvrait devant elle avait à ses oreilles et à son cœur brisé d’effrayants échos qui figeaient son futur. En lui jetant les roses elle détache les pétales dont chacun est pour lui un poème d’amour. Et puis des roses blanches pour lui dire la pureté du souvenir merveilleux qu’elle gardera de lui. Elle lui offre les pétales, elle garde les épines. Voici qu’une goutte de sang s’écoule lentement de sont index meurtri. Des larmes sur les joues elle regarde son cœur s’écouler par son doigt. Défiant ses phobies, la femme du marin s’allonge sur la plage voici la mer dépose, comme dans un geste de tendresse une couverture unique sur son corps épuisé.



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