« Livraison de viande » : ou une pirouette pour sauver la face

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J’aime bien les moments durant lesquels ma mémoire prend sa liberté pour me faire voyager dans des moments qui font sourire mes souvenirs.
Parfois ce sont des moments embarrassants (comme celui qui suit), parfois ce sont des moments heureux, qui quand ils reviennent me font rire, sourire, ou « nostalgiser » (désolée pour les puristes intégristes de la langue française mais je prends des libertés pour laisser parler mon ressenti et je suis sûre que vous me pardonnerez d’autant plus aisément que ça se reproduira sûrement (rires !)

Il me prend l’envie de vous raconter une anecdote qui m’est arrivée il y a des années.
Le jour était important, je devais affronter un jury pour soutenir un mémoire dans le cadre de mes études. Vous pensez bien que je n’étais pas forcément détendue. Pas folle la guêpe je me suis fait escorter par ma cousine et un ami. Tant qu’à entrer dans la fosse aux lions, je préférais avoir dans le public des visages amicaux et compatissants.

A moment important attirail de rigueur pardi !
Faisant montre d’une intelligence supérieure j’ai mis à mes pieds des chaussures neuves. Ca tombe sous le sens non ? Qui dit chaussures neuves dit non maîtrise de l’appréhension de l’espace et douleurs possibles aux pieds. Il n’ y a que moi pour avoir des idées aussi futées je vous assure. Et comme il va de soi qu’il y a une ligne directe qui va des pieds chaussés de chaussures neuves au cerveau et qui active la case « mention très bien à votre mémoire », j’ai pris le soin de mettre ces agents de torture à mes pieds. Bref j’ai mis mes beaux souliers, me suis habillée à la manière d’une aspirante « jeune cadre dynamique » (apparence quand tu nous tiens) et me suis rendue à la fac.

Bon l’insistance sur les apparences devait de vous à moi masquer un manque d’assurance quant à la pertinence du contenu de mon travail. Je savais n’avoir pas donné le meilleur de moi-même et une mention « très bien », chaussures neuves ou pas eût été usurpée et surfaite.
Sans surprise la soutenance a été tendue mais je m’en suis sortie sans dommages autres qu’une déflation de l’égo devant ma cousine.

En rentrant avec les deux personnes qui m’avaient accompagnée je n’en menais pas large. Pendant la soutenance ma langue semblait alourdie, embarrassée, mes mots hésitant achoppaient sur des syllabes simples. La honte intégrale !!!!!!!! Fracas public d’une légende d’éloquence sous les yeux de ma jeune cousine. Rougissement intérieur masqué fort heureusement par mon teint chocolat. (hi hi). Comment garder la face devant ma jeune cousine ? Six ans nous séparaient diantre ! Remplir l’espace de mots durant le trajet de retour pour ne pas entendre le bruit de l’embarras qui remplit le silence telle a été ma réaction.

Et le pire c’est que mes deux acolytes semblaient avoir apprécié ma triste performance devant le jury. L’amour et l’amitié masquent les failles de ceux que l’on aime et apprécie et c’est tant mieux n’est-ce pas ? En sortant du métro pour rentrer à l’appartement, mes jambes ont dû déclarer leur indépendance sans m’en informer. La honte du jour les avaient atteinte plus que le reste de mon corps. Elles ne me portaient plus les traitresses !
Et voila que passant devant la boucherie du coin je fais une chute des plus ridicules.
Oh non je ne parle pas d’une de ces chutes cinématographiques qui reste esthétique et laisse à l’héroïne un semblant de dignité ou lui confère grâce et fragilité et qui sont un signal au héros qui se mue en chevalier servant. Il n’y avait pas la grâce d’une Greta Garbo qui se pâmait dans la Dame aux Camélias. Que nenni ! C’était une chute ridicule et surprenante et qui, pour tout couronner se faisait devant la boucherie dans laquelle j’étais sensée revenir un jour pour acheter de la viande. Mamma mia !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Qu’avait-il bien pu se passer ? J’avais été trahie par mes jambes et aussi par mes chaussures neuves dont la semelle glissait (trop drôle).

Au bruit (inélégant vous pensez bien) de ma chute, le boucher (qui aurait trouvé sa place dans un film de Pagnol) et son apprenti se sont précipités vers l’entrée. Pour accentuer le moment de solitude, il y avait du monde dans la boucherie. Et voilà qu’ils sont tous aux premières loges, public attentif d’une chute inélégante. Grhhhhhhhhh ! Je ne pouvais souffrir l’idée qu’ils se mettent à pouffer de rire pour accompagner le spectacle !
J’ai alors fait une chose que je n’avais pas préparée : j
’ai levé les bras au ciel (avec une grâce étudiée bien entendu) et j’ai déclaré avec aplomb au boucher et à sa cour

« LIVRAISON DE VIANDE !!! ». Si vous aviez vu leurs têtes ! Les laissant à leur surprise interloquée je me suis relevée et j’ai disparu à toute vitesse, prenant le risque d’une autre trahison des souliers neufs.

Vous pensez bien que j’ai mis du temps à remanger de la viande…achetée dans cette boucherie.
Pour clore l’anecdote quand je suis rentrée chez moi j’ai éclaté de rire au souvenir des têtes de mon public et du ridicule de ma chute. Ce rire a libéré ma cousine et l’ami qui m’accompagnaient et ça a été un moment de franche hilarité. Et au fait, je n’ai plus remis mes souliers. Ca leur apprendra. Na !
Souvenirs, souvenirs…



9 commentaires

  1. helran 21 janvier

    Haha, les chutes ces toujours mémorables et droles. Combien de fois je suis tombées en glissant ou pire, sans aucun prétexte. Puis au final je me marre par terre.
    Heuresement que le ridicule ne tue pas.

  2. Malaïka 21 janvier

    Je connais aussi ces moments de rires par terre. Si le ridicule tuait ce serait grâaaaaaaaaaaaaaaave. Mais je persiste et je signe les souliers traitres plus jamais !!!! Merci pour ta visite Helran et bonne soirée

  3. henry 23 janvier

    ho!ho! c’est rigolo . c’est encore plus drole car hier , j’ai fait mettre des fers à mes talons, et paf! en sortant de la rame du métro je me suis fendu d’un grand écart, genre patineur dans les « choux », une petite honte devant les usagers ricaneurs, et aie! aie! pour moi, pauvre garçon! et fuite , le rouge aux joues ( et moi je suis blanc).
    Mais bon , qui dit ridicule, dit rire, et aussi autodérision !!

  4. Malaïka 23 janvier

    Ha ha ! Je compatis Henry. Des fers sous les talons c’est traître au possible. Si je peux me permettre on va éviter de remettre ça au coeur du verglas qui s’annonce. Je comprends la rougeur dans de telles circontances et je profite de mon avantage à masquer mon embarras (hi hi). Merci de partager cette tranche de bonne humeur et d’autodéridion. Très bonne soirée à toi et ça fait plaisir de te retrouver sur cet espace.
    Amitiés et attention aux souliers traîtres (lol)
    Malaïka

  5. saxifrage 27 mars

    peu importe la chute, l’essentiel est de se relever devant l’adversité et tu l’as fait d’une manière remarquable et digne…amicalement

  6. natureinsolite 1 avril

    Un billet plein d’humour, j’ai adoré te lire Malïka.
    Au fait, mention très bien ou pas?
    Bisous. Marie.

  7. Malaïka 12 avril

    Hé non ma chère Marie. Je dirais mention « de justesse » :)
    Bisous
    Malaïka

  8. tchitchi 19 septembre

    Hihihihihhihi!!!!

    Morte de rire!
    Quelles traitresses, ces chaussures…Tu devrais porter plainte contre elles au tribunal des chaussures ( je t’indiquerai l’adresse)

    Je te découvre un humour absolumment renversant ( c’est le cas de le dire)? Tu ne cesses de m’étonner!!!

    Bisous Tchitchi.

  9. Malaïka 19 septembre

    Oui vite l’adresse du tribunal des chaussures. Un procès s’impose.
    Hi hi j’aime prendre la vie du côté de l’humour.
    Merci d’être un si bon public.
    Bisous

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