Quand Eloi n’est pas là

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Je ne sais pas pour vous mais parfois des situations anodines, voires banales suscitent des réflexions inattendues. J’aime bien laisser les situations me parler, me conduire à une conversation interne et dont le fruit me surprend quelques fois. Contrairement à ce que pourrait laisser supposer cette introduction singulière, aucune psychose n’a été diagnostiquée me concernant. Pour être plus claire je ne suis pas schizophrène. Ceci dit comme n’importe quel passager du 21ème siècle j’ai mes névroses mais… rideau.

Il m’est arrivé une aventure (le mot semble excessif si l’image qu’on associe à ce terme est celle d’Indiana Jones) amusante et embarrassante à la fois. Les deux émotions dans mon cas n’ont pas été synchrones. Si cela avait été le cas, une troisième les aurait accompagnées : le masochisme. Mais là, je m’égare.Clin doeil

Il y a deux samedi, j’ai dû me lever à la vitesse grand V pour aller au coeur de Paris. C’était une course urgente, nécessaire et impossible à différer. A t-on idée de sortir les honnêtes travailleurs de leur lit aux aurores un samedi ? Je dois à l’honnêteté de vous dire qu’il était plus de 11 heures. Ceci dit, le samedi je « grassematine » si je veux ! Non mais…
Bref j’avais à peine quelques minutes pour prendre une douche, masquer les ravages du temps par un subtil maquillage ( heu je plaisante là, ne cédons pas à l’inélégance de l’esprit, c’est petit !!!! ) me vêtir et foncer hors de mon home sweet home. Première rencontre : un voisin dans l’ascenseur qui semble mettre son sourire en vacances quand il me voit. Je dois me faufiler pour me faire une place dans l’ascenseur. Vous pensez qu’il se pousserait le bougre ? Que nenni ! Mais je ne me laisse pas faire, j’ai un but dans cet ascenseur (à part descendre bien sûr) vérifier que je ne suis pas décoiffée et faire les derniers raccords maquillage. Je suis visible ouf. Je fonce vers Chatelet les Halles.

Dans le métro des regards insistants se posent sur moi. Je n’ai pas la vanité de les attribuer à ma splendeur. Une pensée ce pendant me traverse l’esprit mon jean serait-il trop serré ? Puis je passe à autre chose. Arrivée aux halles, à mon soulagement, la personne qui m’attendait n’a pas renoncé, au vu de mon retard, à m’attendre et de surcroît elle n’a pas revêtu le masque de reproche que portent quelques fois ceux qu’on fait attendre (moi comprise). Praise God for that ! Retour à la case maison mais avant de rentrer je décide de faire une halte dans un magasin qui bien entendu est dans une rue très passante. Tant qu’à être embarrasée, il faut qu’il y ait du public non ?
Alors que j’arrive devant le magasin, la vision d’une étiquette inopportune dans la vitre du magasin me donne une information embarrassante : mon sweat shirt est à l’envers. Morcellement intérieur façon Tex Avery. J’essaie de prendre les choses avec hauteur mais c’est plus facile à penser qu’à faire. Je sais désormais pourquoi mon placide voisin m’a jeté un regard étrange dans l’ascenseur. Dans le métro ce n’était pas mon charme ravageur façon Ava Gardner (on ne va pas citer Marylin Monroe tout le temps n’est-ce pas ?) de la belle époque qui retournait les gens sur mon passage. Ce n’était même pas la taille de mon jean (hypothèse plausible pourtant). Non c’était l’image d’une adulte à l’air sain d’esprit qui traversait la ville avec un sweat shirt à l’envers. Oh la la la honte !!!
Je me suis dit, allez on se reprend je n’ai plus qu’une station de métro et je rentre chez moi. J’ai acheté ce que j’étais venue chercher et je suis sortie, décidée à rentrer au plus vite chez moi et téléphoner à mon psychanaliste (heu…pour le psy je plaisante au fait).

Mais voici que je n’avais pas le cran de passer devant des inconnus nombreux comme par hasard ce samedi là. Je me suis offert un moment de répit en entrant (plutôt en me réfugiant) dans un parc tout près. Et là j’ai découvert un endroit merveilleux où j’ai plaisir à retourner depuis et m’adonner au plaisir de la photo. Comme quoi de situations embarrassantes peuvent naître de belles rencontres avec des lieux ou avec des gens. Là ce fut le parc de Bercy. C’est joli soit dit en passant… Mais ce n’est pas le sujet.

Dans le parc je prenais le soin d’éviter les gens cherchant du regard de salutaires toilettes que bien sûr je n’ai pas trouvées. Cependant, au coeur de l’embarras j’ai fait des photos, on ne se refait pas. L’idée de quitter le parc, d’entrer dans le métro et surtout de marcher du métro à mon « home sweet home » ainsi vêtue m’agressait littéralement. C’est étrange combien le regard de personnes qui ne comptent pas devient important élevant des pécadilles au rang d’événements quasi dramatiques. Il n’était pas question que je sorte ainsi du parc ! Je me suis réfugiée dans un buisson (si l’on peut dire (voir photo. A t-on idée de se cacher à cet endroit ? Dieu soit loué je n’ai pas été arrêtée pour exhibitionnisme) et j’ai remis mon sweat shirt à l’endroit. Il fallait faire vite. Je vous passe l’épisode comique à postériori de la manche qui résiste accentuant la crainte d’être vue par quelque promeneur du samedi. Dieu merci personne n’est passé. J’ai pu sortir. J’étais à nouveau assurée et sereine. L’assurance et la sérénité ne tiendraient t’elles qu’à celà ? Est-il possible qu’elle puisse être ébranlée par une simple étiquette qui révèle qu’un vêtement est à l’envers ? J’en parlerais à mon psy imaginaire au plus tôt.
L’histoire ne s’arrête pas là, le lundi en allant bosser, à ma grande surprise je me suis rendue compte peu avant de sortir que j’avais mis ma chemise à l’envers. Syndrome du roi Dagobert ? J’aurais parié après les embarras de la situation précédemment mentionnée je ne me serais plus jamais laissée avoir par ce genre de distraction ! Je pensais plutôt que je serais pendant un bon moment hantée par la peur de revivre cet embarras. J’aurais cru que je vérifierais névrotiquement mes vêtements. Tu parles !!!
Bizarre que les leçons qu’on croit avoir reçues se laissent oublier, l’émotion de l’embarras et de la gêne passée. Cette distraction du lundi m’a poussée à réfléchir sur ce que je fais des leçons que la vie me donne. Le bon roi Dagobert avait à ses côtés, comme le dit la chanson, le bon saint Eloi pour lui rappeler qu’il avait mis sa culotte à l’envers. Chez moi Saint-Eloi n’est pas là, il faut que ma mémoire et ma conscience m’assistent pour garder en mémoire et mettre en pratique les choses que j’ai apprises. Parce que Saint-Eloi n’est pas là, c’est à moi d’assumer l’appréhension des leçons de la vie. Bon de vous à moi, je ne suis pas seule face aux défaillances de ma mémoire, j’ai le privilège d’avoir un merveilleux pédagogue qui m’aide à pallier l’absence d’Eloi. C’est Celui qui vit en moi et me conduit. Merci à Lui.
Pour l’anecdote, ce matin je ne me suis pas inquiétée d’avantage en sortant. Je vous rassure mes vêtements étaient à l’endroit.Sourire

Bonne soirée à tous et merci de votre visite.



15 commentaires

  1. binicaise 18 janvier

    J’aime ton humour devant une situation embarrassante, mais en fait ce n’est qu’une chose anodine sur laquelle nous polarisons et puis cela t’a donné l’occasion de faire une bonne photo et un bon article….
    Lorsque l’on met un vêtement à l’envers, on dit que c’est parce que l’on attend un cadeau…..
    Bonne soirée bises Jacqueline

    Dernière publication sur Binicaise : Blog en pause pour une durée indéterminée.

  2. Catz 18 janvier

    ma pauvre !
    il m’est arrivé quelque chose d’embarassant également! j’ai bu un chocolat et je suis restée un bon moment avec une moustache foncée. biensur j’aai pris le metro, le rer, le bus et j’ai croisé les mêmes regards que toi; c’est une fois à la maison que j’ai constaté la charmante moustache. veux tu fonder un club ? ;)

  3. fleurdesel 18 janvier

    Je suis pliée devant mon écran en te lisant… On me verrait, on dirait, mais elle est folle celle-di… Tout ça parce que ton histoire me fait bien rire.
    Le pire c’est que personne n’a eu le cran de te dire que tu étais « fagotée » à l’envers. Je trouve cela trop drôle, parce-que c’est bien le genre de chose qui pourrait m’arriver…
    Et puis le passage du buisson, il y a de quoi se bidonner non? J’imagine le tableau avec cette manche récalcitrante… Les yeux tournés vers toi dans le métro… Et te voir dans une vitrine…
    Non, il n’y a pas de honte à avoir,
    mais une bonne barre à se payer, si tu me le permets…

    Quelques mésaventures que je lis avec délectation…
    Excuses-moi, mais bon…

    Bonne journée (avec des vêtements peut-être à l’endroit aujourd’hui??).
    Bisous.
    Fleur de Sel

  4. Marie Christine 18 janvier

    Bonjour Malaïka et vous tous,

    Ton histoire me fait vraiment sourire. Il y a des jours comme cela en fait. Quand j’étais enfant ma grand-mère me disait que lorque l’on met un vêtement à l’envers c’est signe d’un cadeau. Alors peut être pour bientôt. En fait je te le souhaite.

    Je t’embrasse très fort
    Je te souhaite une bonne journée ainsi qu’a vous tous,

    Marie Christine

  5. luciole47 18 janvier

    même si au premier abord ça peut paraitre gênant pour celui qui le vit,c’est plutot rigolo avec le recul…je cherche dans ma mémoire(courte) s’il m’est deja arrivé qque chose de similaire…mais à part des rêves où je me retrouve dans la rue en pantoufles,je ne vois pas…oh y’en a bien deux ou trois qui ont dù penser que c’etait une nouvelle mode ;-) eh eh eh
    grosses bises!!!

    Dernière publication sur  : Aimez vos ennemis

  6. Malaïka 18 janvier

    Bonjour à toutes,
    Merci pour vos interventions :

    Jacqueline,
    Je dois t’avouer que la photo je ne l’ai pas faite le même jour. Tu penses bien que j’avais hâte de retrouver mon home sweet home.

    Ah ah Catz,
    Comme je comprends ta situation face au dévoilement de la moustache. Et si c’était une identification empathique avec les chats ? (lol). Je vote oui pour le club !

    Jacqueline,
    J’attends le cadeau que la vie va m’apporter…

    Fleur de Sel comprends que tu sois pliée de rires. Si la situation était embarassante sur le moment, en me la remémorant je ris beaucoup. Le coup de la manche qui résiste c’est digne d’un film avec Pierre Richard. Tout bien réfléchi je me dis qu’heureusement que personne ne m’a rien dit dans le métro. Pas de buisson à l’horizon, évanouissement garanti. Hi hi
    Luciole,
    La nouvelle mode n’a pas pris dans le métro. Mais comme ti dis hormis l’embarras de l’instant, tout finit plutôt bien.

    Bisous à toutes les quatre et merci pour vos interventions.

    Bonne soirée à tous

  7. Scoubidou 18 janvier

    C’est drôle comme tu racontes, quelle imagination il m’arrive aussi de sortir avec des chaussettes déparaillées, en tout cas celà à dû être embarrassant et comique.
    Pour les photos ça illustre bien les articles alors n’hésites pas à en refaire…zuuut j’aurais bien voulu voir ce tee shirt à l’envers mdr :-)

    Bonne soirée

  8. Malaïka 18 janvier

    Bonsoir Scoubidou.
    Oh oui cette expérience a été à la fois drôle et embarrassante mais quand je m’en souviens je suis pliée de rires. Bonne expérience à postériori. Serais-je un peu masochiste ? Ceci dit je ne remettrai pas mon swea à l’envers pour que tu assistes à mon reloking.(MDR)

  9. Chantal 18 janvier

    Bienvenue au club des étourdi(e)s…
    Ce sentiment de honte est bien vite oublié. J’en connais qui sont multirécidivistes…
    Bonne soirée, biz
    Chantal

  10. Malaïka 18 janvier

    Ha ha ! Tu as raison et me connaissant il est possible que je le refasse. Eloi est occupé par le bon roi Dagobert lol). Bisous à toi Chantal et bonne soirée.

  11. fleurdesel 19 janvier

    Suis venue voir si ce matin tout allait bien???
    Bises.

  12. Malaïka 19 janvier

    Arès une rapide inspection, vêtements à l’endroit. Ouf!!!!!!!!! (rires) Bisous Fleur de Sel.

  13. Nath_Christiane 20 janvier

    Moi j’adore le look Punkie Bruster et j’aurai plutot rigolé… Mais peut-être aussi que tous ces regards tu peux les attribuer à ton allure façon Ava après une ou deux séances d’UV et le vêtement à l’envers ne fait qu’ajouter du mystère et du charme.

    Bisou :-)

  14. Malaïka 20 janvier

    ha ha ! Tu crois que c’est ma splendeur qui a attiré ces regards ? Je reste lucide sis’. Punkie Brewster ! Je n’y avais pas pensé. Merci pour la référence. Tant que ce n’est pas Sandie Jonquille …(lol) Bisous à toi princesse.

  15. tchitchi 7 octobre

    Hihihihi, ça il fallait lre faire. En plus deux fois en quelques jours…Dommage que tu aies remis le tee-shirt à l’endroit. ç’aurait pu être une nouvelle mode!!!

    Bisous.

    Tchitchi, version « robe à l’envers ».

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